Pour un front commun des forces progressistes face à l’extrême-droite

Communiqué national du 10 juin 2024

Le résultat des élections européennes correspond à ce que les sondages laissaient présager. L’annonce immédiate d’une dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République ouvre l’éventualité d’une majorité d’extrême droite. Cette perspective serait évidemment un désastre pour la République française et pour les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité que nous portons, qui n’ont jamais été aussi menacées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La Ligue des droits de l’Homme appelle dès à présent l’ensemble des forces politiques progressistes à dialoguer, à mettre l’ensemble de leurs divergences de côté, à se mobiliser afin de proposer un front commun dans le champ électoral face à l’adversité. Elle va chercher sans tarder à travailler à cela avec toutes les forces syndicales et associatives qui partagent cet objectif avec elle.

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La LDH 34 conteste l’instauration d’un couvre-feu à Béziers

Robert Ménard, maire de Béziers, a annoncé le 23 avril 2024 l’instauration d’un couvre-feu pour les moins de treize ans. L’arrêté municipal signé la veille stipule que « tout mineur âgé de moins de 13 ans ne pourra, sans être accompagné d’une personne majeure, circuler de 23 heures à 6 heures sur la voie publique » dans trois “quartiers prioritaires”. Une précédente délibération du conseil municipal de Béziers, en date du 7 juillet 2014, a été annulée par le Conseil d’État, en l’absence de motifs de faits réels susceptibles de justifier une telle mesure.

Constatant l’irrespect de l’État de droit dans la pratique récurrente de la commune de Béziers d’édicter des actes administratifs systématiquement annulés ou déclarés illégaux par la juridiction administrative, la fédération de l’Hérault de la LDH a sollicité un rendez-vous avec le préfet ainsi que la mise en œuvre de ses prérogatives de contrôle de légalité.

Défendre la liberté d’expression – Lettre ouverte aux présidences des universités de Montpellier

Depuis l’appel à l’interdiction systématique des « manifestations pro-palestiniennes », lancé par Gérald Darmanin à l’automne 2023, les voix qui contestent l’intervention militaire israélienne menée depuis sept mois à Gaza sont de plus en plus souvent sanctionnées. Une conception ouverte et équilibrée de la liberté d’expression est pourtant fondamentale dans une démocratie.

Jeudi 25 avril 2024, le Comité universitaire de soutien à la Palestine de Montpellier avait prévu d’organiser à l’université Paul-Valéry une conférence, intitulée « Les liens entre la lutte palestinienne et les autres luttes arabes » et animée par Joseph Daher, enseignant à l’Institut universitaire européen de Florence et spécialiste des pays arabes.  Elle n’a pas pu se tenir, la direction de l’université ayant refusé de lui octroyer une salle, « compte tenu du risque d’escalade militaire au Proche-Orient et des mesures de grande vigilance qui sont demandées aux établissements publics dans ce contexte ». Il y a un mois déjà, le 25 mars, une conférence de Pierre Stambul, co-président de l’Union juive française pour la paix était censurée par la présidence de l’université de Montpellier « en raison des propos qui pourraient y être tenus et provoquer des troubles à l’ordre public ». Le 14 février, la police et la gendarmerie intervenaient sur le marché de Clermont-l’Hérault pour demander à un maraîcher de retirer les t-shirts de soutien à la cause palestinienne affichés sur son stand.

La section de Montpellier de la Ligue droits de l’Homme alerte l’ensemble des acteurs institutionnels locaux et l’opinion publique sur les atteintes portées au respect du droit fondamental qu’est la liberté d’expression par ces interdictions et intimidations, et les risques qu’elles font peser sur le débat citoyen et démocratique. Ces faits locaux s’inscrivent malheureusement dans un contexte national d’ « interprétations extensives et aléatoires du délit d’apologie du terrorisme et de la notion d’ordre public, ayant pour objet ou pour effet d’intimider lourdement des militants associatifs, syndicaux ou politiques », comme le dénonce une tribune collective du 25 avril 2024 signée par le président national de la LDH.

Campagne locale contre la vidéosurveillance

Technopolice Montpellier, dont la LDH fait partie, a lancé en mars la campagne locale autour des recours contentieux contre la vidéosurveillance à Montpellier et Sète. Cela s’est traduit par l’annonce simultanée du dépôt des recours devant le tribunal administratif de Montpellier et de l’organisation d’un évènement sur la vidéosurveillance, qui s’est tenu samedi 16 mars au Quartier généreux.

Habitantes et habitants de Montpellier et Sète peuvent rejoindre les recours engagés en tant que parties intervenantes à l’audience. Il leur faut pour cela remplir le formulaire en ligne et transmettre leurs justificatifs d’identité et de domicile à Technopolice (technopolice-montpellier@riseup.net)

Cette initiative a bénéficié d’une importante couverture médiatique, à découvrir en parcourant la revue de presse.

Projection du documentaire Des Gouts de lutte

Des Goûts de lutte, réalisé par Emmanuelle Reungoat et Pierre-Olivier Gaumin, suit les trajectoires de Gilet jaunes pendant cinq ans. Leurs parcours, personnel et collectif, permet d’examiner, plus largement, les lieux de politisation et la forme des conflits sociaux, avec l’éclairage d’une historienne et d’une sociologue. La première aura lieu à Montpellier le 30 avril, en partenariat avec la LDH, et sera suivie d’un débat animé par Cécile Hautefeuille, journaliste à Médiapart.

>> Mardi 30 avril, 18h30, au cinéma Diagonal (5 rue de Verdun)

Rencontre avec Nejma Brahim

Journaliste à Médiapart, Nejma Brahim consacre son travail aux migrations. Elle a publié en début d’année 2€ de l’heure – La face cachée de l’ « intégration » à la française. L’ouvrage donne la parole à des travailleurs et travailleuses de l’ombre, en situation irrégulière sur le territoire, dévoilant un système d’exploitation étendu et installé, et brossant le portrait, à rebours de tous les fantasmes, de cette main d’oeuvre étrangère qui soutient de nombreux pans de notre économie.

>> Jeudi 28 mars, 19h, à la librairie Le Grain des mots (15 bd du Jeu de paume).

2e Rendez-vous Histoire, mémoire et droits humains

À la veille de l’anniversaire de la Commune et quelques jours après le 8 mars, hommage à deux femmes du « Midi rouge », Rosa Bordas et Lydie Wilson de Ricard.

À la fin du 19e siècle, Rosa Bordas, chanteuse emblématique du mouvement républicain et de la Commune (notamment avec La Canaille) porte sa voix du Midi à Paris. La poétesse Lydie Wilson de Ricard fonde avec son mari et le poète Auguste Fourès le Félibrige Languedocien et édite pendant trois ans un almanach, La Lauseta, nourri de l’histoire des troubadours et des idées républicaines et fédéralistes. De quelles façons, leurs combats résonnent avec les luttes féministes d’aujourd’hui ? Rose Blin-Mioch*, docteure en langues romanes et chercheuse au Redòc de l’université Paul Valery, et Sophie Mazas, présidente de la fédération LDH de l’Hérault engageront une discussion conviviale sur leurs vies, leurs combats, leurs chansons et poésies.

*Elle a notamment établi une édition critique intitulée Lettres de la Félibresse rouge Lydie Wilson de Ricard.

>> Jeudi 14 mars, à 19h, au Bar de la Vieille porte

Avec 

Condamnation d’Olivier Roudier et Pierre Cassen

Le jeudi 7 mars, le tribunal correctionnel a condamné Olivier Roudier, membre de la Ligue du Midi et Pierre Cassen, directeur de publication de Riposte laïque pour injures à caractère sexiste.

En mai 2019, la Ligue du Midi organise une conférence de presse à Montpellier pour dénigrer le rapport de la Commission d’enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême-droite en France, qui vient d’être remis par sa présidente, Muriel Ressiguier, députée de la seconde circonscription de l’Hérault. À cette occasion, les membres du mouvement d’extrême-droite identitaire, créé en 2011 par Richard Roudier (le père d’Olivier), s’en prennent à Sophie Mazas, présente sur les lieux avec d’autres manifestant.es, et l’insulte. Présidente de la fédération de l’Hérault de la LDH et avocate, Sophie avait été entendue dans le cadre de ce travail parlementaire, engagé à la suite de l’intervention violente de l’extrême-droite à la fac de droit en mars 2018. Sophie a porté plainte contre Olivier Roudier et Pierre Cassen, qui a prolongé les injures sur le site de Riposte laïque. De renvois en renvois, le procès ne se tient qu’en décembre 2023. Dans son délibéré du 7 mars, la juridiction a condamné les insultes, le sexisme constituant une cause aggravante.

La LDH 34 est satisfaite de cette condamnation et continuera à lutter contre la division de la société, sa hiérarchisation et le maintien des dominations par différentes formes de violences qui caractérisent l’idéologie de l’extrême droite.

Rien que l’égalité, mais toute l’égalité !

Le 8 mars est l’occasion de rappeler que seules les luttes font reculer les inégalités de genre. À Montpellier, une manifestation partira à 14h30 de place de la Comédie.

Le combat pour l’égalité est loin d’être fini. Nos sociétés, française comprise, restent porteuses dans les rapports sociaux, le langage et les pratiques quotidiennes, de l’héritage millénaire d’une vision patriarcale et genrée des rôles masculins et féminins. Partout, dans tous les milieux, des femmes continuent d’être confrontées à des injustices et à des discriminations, à subir des violences, à ne pas être traitées à l’égal de l’homme au sein de leur famille et dans l’emploi, à ne pas avoir le même accès aux ressources naturelles et économiques, aux fonctions de pouvoir. De tels constats n’empêchent pourtant pas certains courants conservateurs, le plus souvent proches de l’extrême droite, de continuer leurs croisades pour faire obstacle à toute avancée en matière d’égalité femmes-hommes.

En ce qui concerne les violences sexuelles et sexistes, les derniers mois resteront incontestablement marqués par l’impact du mouvement #Metoo et la façon dont celui-ci a mis en lumière les violences physiques et psychiques dont des femmes, des jeunes filles, parfois même des fillettes, ont pu faire l’objet. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) salue le courage de toutes celles qui se sont élevées pour dénoncer l’omerta dont leurs agresseurs ont trop souvent bénéficié. L’ampleur du phénomène montre que seule une mobilisation de la société tout entière permettra que le corps des femmes cesse d’être maltraité, nié, exploité. L’école et l’ensemble des structures éducatives et sociales ont un rôle essentiel à jouer. Ce sont la prévention et l’éducation dès le plus jeune âge qui sont les meilleurs atouts pour changer les choses. Il faut en particulier promouvoir et rendre effectives la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedef ou Cedaw) adoptée en 1979 et la Convention n° 210 du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, dite Convention d’Istanbul, adoptée en 2011.

De même, il faut que l’ensemble des droits qui, en France, permettent l’égalité entre les femmes et les hommes soient rendus effectifs. Il est inadmissible qu’aujourd’hui encore les inégalités salariales persistent, que les femmes soient massivement présentes dans les secteurs les moins rémunérés, constituent la majorité des travailleuses à temps partiel et pauvres. Il revient aux pouvoirs publics de veiller à ce que les lois garantissant l’égalité professionnelle soient réellement appliquées et de conditionner, à cet effet, les aides publiques aux entreprises à un comportement vertueux en matière d’égalité.

Au moment où l’avortement est menacé dans de nombreux pays, y compris parmi les plus riches ou ceux qui se revendiquent comme des démocraties, la LDH se félicite de voir inscrite dans la Constitution la garantie de la liberté de recourir à l’avortement. Elle estime toutefois que cela implique nécessairement l’octroi de moyens ad hoc pour permettre à toutes les femmes qui le souhaitent d’avoir accès à l’IVG.

Parce qu’elle défend une société mixte dans laquelle les femmes et les hommes sont libres et égaux en droits et que ceux-ci sont indivisibles et universels, quel que soit le genre, la LDH appelle ses adhérentes et adhérents à participer massivement aux différentes initiatives qui auront lieu le 8 mars.

Contre la vidéosurveillance dans l’Hérault

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le collectif Technopolice annoncent le dépôt de deux recours contentieux contre des arrêtés préfectoraux visant à renouveler et étendre la vidéosurveillance à Sète et à Montpellier. Les deux organisations donneront le coup d’envoi d’une campagne de participation citoyenne à ces recours lors d’une journée de lutte contre la surveillance et les nouvelles technologies policières liberticides, le samedi 16 mars 2024, à Montpellier. Avec l’aide de la compagnie de théâtre La Station magnétique, du BIB hackerspace et du café associatif Quartier généreux, qui accueille l’événement, de nombreuses animations seront proposées (jeu de piste dans la ville, cartographie des caméras existantes, courts- métrages, infokiosque, atelier créatif…).

>> Samedi 16 mars, de 11h à 20h, au Quartier généreux (2 quai des Tanneurs)

La LDH demande la pleine reconnaissance du massacre du 17 octobre 1961 comme crime d’Etat

Le crime d’Etat que constitue, à la fin de la guerre d’Algérie, le massacre du 17 octobre 1961, en plein Paris, de plusieurs centaines d’Algériens qui refusaient d’obéir à un couvre-feu discriminatoire et anticonstitutionnel a été nié et dissimulé par le pouvoir politique en France pendant une trentaine d’années. Cet événement n’a commencé à émerger dans la mémoire collective qu’au milieu des années 1980 et il est l’objet depuis, dans toute la France, de commémorations de plus en plus nombreuses. Pourtant, malgré un communiqué du président François Hollande, en octobre 2012, et un geste du président Emmanuel Macron, en octobre 2021, sa pleine reconnaissance comme crime d’Etat n’est toujours pas intervenue.

Le 19 octobre, toutes ensemble devant les Palais de justice contre les violences sexuelles

Procès des violeurs de Mazan, révélations sur l’Abbé Pierre, viol suivi du meurtre de Philippine : chaque jour qui passe nous montre à quel point la culture du viol imprègne notre société et à quel point l’impunité des agresseurs est forte. Le 19 octobre nous serons à nouveau unies et mobilisées pour montrer que nous sommes déterminées à mettre un terme aux violences sexuelles par des rassemblements devant tous les Palais de justice.

  • Samedi 19 octobre, 17h, devant le Palais de justice de Montpellier : 1 rue Foch

Jean-Luc Coronel définitivement révoqué !

Le Conseil d’État a décidé de révoquer Jean-Luc Coronel de Boissezon, professeur d’histoire du droit, à la tête du commando d’extrême-droite qui avait, le 22 mars 2018, violemment expulsé de la fac de droit des étudiant·es.

Par décision du 27 septembre 2024, le Conseil d’État a infligé à Jean-Luc Coronel, professeur agrégé des Universités, la sanction de révocation. Et ce, au terme d’une analyse juridique très technique mais limpide dans le raisonnement mis en œuvre, sachant que lorsqu’il est saisi d’un second pourvoi en cassation, le Conseil d’État est en mesure de statuer lui-même définitivement. Il se trouve en effet qu’à la suite d’un premier pourvoi, le Conseil national supérieur de l’enseignement et de la recherche (CNESER), instance disciplinaire, n’avait prononcé le 4 septembre 2023 qu’une sanction d’interdiction d’exercer pendant quatre ans, arguant qu’il devait tenir compte de l’autorité de la chose jugée attachée à l’arrêt rendu par la chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Montpellier le 28 février 2023, qui avait amoindri la peine prononcée par le tribunal. Or, en statuant ainsi, le CNESER avait commis une erreur de droit. En effet, ce n’est pas la sanction prononcée par le juge judiciaire qui s’impose au juge administratif, mais la constatation matérielle des faits mentionnés dans le jugement. Et il en ressort que les agissements violents du 22 mars 2018, commis directement par M. Coronel, à la tête d’un commando contre des étudiants, constituent sans conteste des manquements aux valeurs d’éthique, de responsabilité et d’exemplarité attendues d’un enseignant-chercheur. C’est pourquoi la révocation s’impose.

Cette décision, bienvenue, va amener de l’eau au moulin de la nouvelle plainte déposée auprès du Parquet de Montpellier par trois étudiant·es victimes des agissements dudit commando pour fait nouveau, à savoir la déclaration publique, lors de l’audience du 9 décembre 2022 devant la chambre des appels correctionnels de Montpellier, d’un des prévenus affirmant qu’il y avait des membres manquants et qu’ils faisaient partie de la faculté de droit. On n’en a donc pas encore fini avec l’affaire du commando de la fac de droit !

Journée régionale sur les libertés publiques

Nathalie Tehio, nouvelle présidente de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), sera la principale intervenante de la rencontre régionale « Libertés publiques : des droits à défendre, à développer », organisée samedi 12 octobre à Montpellier par le comité Languedoc-Roussillon de la LDH. Les atteintes et les menaces sur la liberté de manifester, la liberté syndicale et associative, la liberté de s’informer et d’informer, les libertés pour la jeunesse y seront traitées lors de tables rondes successives. 

Orientation politique majeure, la  résolution, « Pour une alternative démocratique, sociale et écologique »,adoptée par le 39congrès de la LDH, en mai dernier, soulignait notamment : « L’État développe un autoritarisme s’appuyant sur le rétrécissement des libertés publiques, avec une dépossession des prérogatives du champ judiciaire au profit du pouvoir administratif, mais aussi, dans la période récente, un mépris de l’Etat de droit. (…) Ce  qui caractérise l’extrême droite, c’est de penser chaque question à travers un prisme sur lequel les droits fondamentaux ne sont pas pour toutes et tous. »

L’actualité, locale et nationale (interdiction de manifestations, entraves au droit syndical et à la vie associative, effets négatifs de la concentration des médias…), de même que les inquiétantes déclarations du nouveau ministre de l’Intérieur démontrent le rôle décisif des libertés publiques pour le plein exercice de la citoyenneté.   

>> Samedi 12 octobre, de 14h à 10H, salle Guillaume de Nogaret (place du professeur Mirouze)

Décès d’Henri Leclerc

Henri Leclerc, « Henri » pour les ligueuses et les ligueurs, nous a quittés et Ligue des droits de l’Homme tout entière est en deuil, à la mesure de ce que fut l’homme, l’avocat, le défenseur acharné des droits et des libertés. A la mesure de ce que fut son investissement de citoyen, d’avocat, de militant, notre peine est immense. La LDH saura dans les jours qui viennent rendre l’hommage que méritent ses combats, la pugnacité avec laquelle il les a menés, l’apport intellectuel formidable qui fut le sien, au sein de la direction nationale de la Ligue des droits de l’Homme et à sa présidence. Président d’honneur de notre association, il avait, de façon constante et jusqu’au dernier moment, veillé à contribuer aux réflexions et aux engagements collectifs, à les enrichir de son souffle, obsédé qu’il était de transmettre les valeurs de ses combats. Il en avait évoqué l’essence lors de son discours de clôture à l’occasion des 100 ans de la LDH, en 1998 : « Ils sont toujours là, nos vieux adversaires. Nous les connaissons bien. Ils s’appellent l’arbitraire qui menace les libertés, l’intolérance qui détruit la fraternité, le racisme qui nie l’égalité, l’individualisme qui tue le citoyen. Elle est toujours présente, la misère, cette insulte à la dignité. Et devant nous, dressés, tous les pouvoirs dont on abuse. » Henri nous a quittés. Ses combats demeurent.

Venez nous rencontrer dimanche 9 septembre !

La section sera présente de 9h30 à 17h30 à l’Antigone des associations, dimanche 9 septembre, à Montpellier, place du Millénaire. N’hésitez pas à venir rencontrer les bénévoles qui vous présenteront les actions de la LDH.

Numéro d’emplacement : 308

Un espoir s’est levé

Les électrices et électeurs ont tranché : le Rassemblement national (RN) est battu. Ce résultat s’explique par un front républicain mis en œuvre grâce à la mobilisation des actrices et acteurs politiques, associatifs, syndicaux, et de millions de citoyennes et citoyens. La participation électorale massive acte de façon indiscutable le rejet de la société d’exclusion que prône le RN. Le nouveau Front populaire (NFP) est en tête, suscitant un immense espoir pour les forces progressistes.

La séquence ouverte par la dissolution n’est cependant pas close. La réponse électorale écarte le péril imminent, mais elle ne résout pas les défis économique, écologique, social et démocratique.

Il faut que cessent immédiatement toutes les formes de violences et d’intimidation commises par les extrêmes droites. Il faut que cessent immédiatement les attaques visant les contre-pouvoirs institutionnels, sociaux et citoyens, et les atteintes à l’Etat de droit.

Après des décennies d’une société fondée sur la mise en concurrence de tous dans tous les domaines, des décennies d’augmentation des vulnérabilités et des inégalités, il faut apporter des réponses de fond aux urgences démocratiques, écologiques et sociales.

Les mobilisations massives portées ces dernières années par les syndicats, associations, mouvements, traduisent les aspirations collectives qui doivent être entendues. Il faut bâtir une société dont l’objectif soit d’assurer à toutes et tous, partout sur le territoire, l’accès effectif aux droits fondamentaux, une société qui mette une juste part de la richesse créée au service de cette ambition, une société où les politiques publiques assurent davantage d’égalité, de justice et de solidarités, sans détruire les écosystèmes, une société qui tourne radicalement le dos au racisme, à l’antisémitisme, au sexisme, aux LGBTphobies et à toutes les discriminations. Sans cela le répit ne sera que de courte durée et de nouveau la colère, les peurs, le rejet de l’autre et le ressentiment feront vaciller le vivre ensemble et la démocratie.

Pour la défense de la République, nous avons dit NON au RN.

Pour renouveler et faire vivre la démocratie, la LDH en appelle aujourd’hui à une réforme en profondeur des institutions et à des mesures d’urgence traçant le chemin d’un projet solidaire garant de l’effectivité des droits pour toutes et tous.

Toutes nos voix comptent contre l’extrême-droite !

Face à la perspective mortifère d’un gouvernement du Rassemblement national (RN) nous appelons à un sursaut démocratique et républicain des électrices et électeurs ! Dans toutes les circonscriptions de l’Hérault où cela était possible, les candidat·es les moins bien placé·es pour l’emporter au 2e tour contre l’extrême-droite se sont désisté·es. La section de Montpellier salue ces décisions qu’elle avait réclamées. C’est aux électrices et aux électeurs de se mobiliser à présent pour défaire le Rassemblement national dans les urnes !

Ce qui va se jouer dimanche dépasse radicalement ce qui nous divise: faisons en sorte de pouvoir continuer de vivre toutes et tous ensemble dans un État de droit ! Le 7 juillet, pas une voix ne doit manquer contre le Rassemblement national !

Faire vivre la République, résister à l’extrême-droite

Le 10 Juillet 1940, malgré les menaces, 80 parlementaires seulement sur 649 se sont opposés au vote octroyant les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain et livrant de fait la République à la dictature et à la collaboration avec les nazis. Quatre vingt-quatre ans après, jour pour jour, le groupe de travail Histoire, mémoire de la section propose de leur rendre hommage, ainsi qu’aux martyrs de la résistance, comme René Devic, président de la section de Montpellier de la LDH assassiné en déportation. Nous nous réunirons devant le couvent des Ursulines, boulevard Louis Blanc, où se trouvait la prison de la gestapo. S’ensuivra une discussion à l’espace Martin Luther-King avec la participation de Dominique Noguères, petite-fille de Louis Noguères, un des 80 parlementaires, Richard Vassakos, enseignant et historien et Pierre Boutan, président des Amis de la mémoire pédagogique.

>> 10 juillet, 18h30, arrêt de tram Louis Blanc

Pour une alternative démocratique, sociale et écologique

L’arrivée du Rassemblement national et de ses alliés au gouvernement aurait des conséquences immédiates et désastreuses sur nos droits et libertés fondamentaux, notamment parce que ce parti mettrait en œuvre la préférence nationale, son socle idéologique. 

Le recul des droits, la régression des libertés, les choix politiques tournant le dos au progrès social, le mépris vis-à-vis des personnes précaires, l’abandon des services publics constituent le terreau de l’extrême-droite. Ne la laissons pas aux commandes et opposons-lui l’État de droit, la liberté, l’égalité et la fraternité pour organiser notre avenir commun !

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