Conflans : l’horreur de l’obscurantisme

Communiqué LDH

Vendredi à Conflans-Sainte-Honorine, un enseignant a été sauvagement assassiné pour avoir mené pleinement sa mission d’éducation.

 Ce crime insupportable visait à frapper le droit à la caricature, la liberté d’expression, la laïcité. Face à l’obscurantisme et au terrorisme, l’unité est notre force, comme la mobilisation de toutes et tous pour défendre et réaffirmer nos valeurs fondamentales de démocratie, de liberté et d’égalité.

La LDH exprime sa solidarité avec sa famille, ses proches et tous les personnels de l’Education nationale.

Paris, le 17 octobre 2020

1er Mai 2020 à Montpellier

Le 1er mai, la section de Montpellier de la LDH a tenu à manifester son attachement à ses valeurs, et notamment celles des libertés publiques.

Ainsi des affiches ont été collées sur les emplacements autorisés, avec les slogans que l’on peut découvrir sur ces photos, nous avons aussi marqué de notre présence et soutien, le droit des étrangers vivant en France, par un rassemblement devant la CIMADE et RESF (en respectant les règles du confinement, distances, masques…) le 1er mai à 11h.

 

 

Des militants ont apposé des slogans à leurs fenêtres, sur leurs vélos…

 

Nous resterons mobilisés afin que l’état d’urgence sanitaire ne soit pas l’occasion pour nos gouvernants de perpétuer des atteintes à de nombreux droits gagnés par des décennies de luttes sociales.

Défendre la liberté d’expression – Lettre ouverte aux présidences des universités de Montpellier

Depuis l’appel à l’interdiction systématique des « manifestations pro-palestiniennes », lancé par Gérald Darmanin à l’automne 2023, les voix qui contestent l’intervention militaire israélienne menée depuis sept mois à Gaza sont de plus en plus souvent sanctionnées. Une conception ouverte et équilibrée de la liberté d’expression est pourtant fondamentale dans une démocratie.

Jeudi 25 avril 2024, le Comité universitaire de soutien à la Palestine de Montpellier avait prévu d’organiser à l’université Paul-Valéry une conférence, intitulée « Les liens entre la lutte palestinienne et les autres luttes arabes » et animée par Joseph Daher, enseignant à l’Institut universitaire européen de Florence et spécialiste des pays arabes.  Elle n’a pas pu se tenir, la direction de l’université ayant refusé de lui octroyer une salle, « compte tenu du risque d’escalade militaire au Proche-Orient et des mesures de grande vigilance qui sont demandées aux établissements publics dans ce contexte ». Il y a un mois déjà, le 25 mars, une conférence de Pierre Stambul, co-président de l’Union juive française pour la paix était censurée par la présidence de l’université de Montpellier « en raison des propos qui pourraient y être tenus et provoquer des troubles à l’ordre public ». Le 14 février, la police et la gendarmerie intervenaient sur le marché de Clermont-l’Hérault pour demander à un maraîcher de retirer les t-shirts de soutien à la cause palestinienne affichés sur son stand.

La section de Montpellier de la Ligue droits de l’Homme alerte l’ensemble des acteurs institutionnels locaux et l’opinion publique sur les atteintes portées au respect du droit fondamental qu’est la liberté d’expression par ces interdictions et intimidations, et les risques qu’elles font peser sur le débat citoyen et démocratique. Ces faits locaux s’inscrivent malheureusement dans un contexte national d’ « interprétations extensives et aléatoires du délit d’apologie du terrorisme et de la notion d’ordre public, ayant pour objet ou pour effet d’intimider lourdement des militants associatifs, syndicaux ou politiques », comme le dénonce une tribune collective du 25 avril 2024 signée par le président national de la LDH.

Projection du documentaire Des Gouts de lutte

Des Goûts de lutte, réalisé par Emmanuelle Reungoat et Pierre-Olivier Gaumin, suit les trajectoires de Gilet jaunes pendant cinq ans. Leurs parcours, personnel et collectif, permet d’examiner, plus largement, les lieux de politisation et la forme des conflits sociaux, avec l’éclairage d’une historienne et d’une sociologue. La première aura lieu à Montpellier le 30 avril, en partenariat avec la LDH, et sera suivie d’un débat animé par Cécile Hautefeuille, journaliste à Médiapart.

>> Mardi 30 avril, 18h30, au cinéma Diagonal (5 rue de Verdun)

La LDH 34 conteste l’instauration d’un couvre-feu à Béziers

Robert Ménard, maire de Béziers, a annoncé le 23 avril 2024 l’instauration d’un couvre-feu pour les moins de treize ans. L’arrêté municipal signé la veille stipule que « tout mineur âgé de moins de 13 ans ne pourra, sans être accompagné d’une personne majeure, circuler de 23 heures à 6 heures sur la voie publique » dans trois “quartiers prioritaires”. Une précédente délibération du conseil municipal de Béziers, en date du 7 juillet 2014, a été annulée par le Conseil d’État, en l’absence de motifs de faits réels susceptibles de justifier une telle mesure.

Constatant l’irrespect de l’État de droit dans la pratique récurrente de la commune de Béziers d’édicter des actes administratifs systématiquement annulés ou déclarés illégaux par la juridiction administrative, la fédération de l’Hérault de la LDH a sollicité un rendez-vous avec le préfet ainsi que la mise en œuvre de ses prérogatives de contrôle de légalité.

Campagne locale contre la vidéosurveillance

Technopolice Montpellier, dont la LDH fait partie, a lancé en mars la campagne locale autour des recours contentieux contre la vidéosurveillance à Montpellier et Sète. Cela s’est traduit par l’annonce simultanée du dépôt des recours devant le tribunal administratif de Montpellier et de l’organisation d’un évènement sur la vidéosurveillance, qui s’est tenu samedi 16 mars au Quartier généreux.

Habitantes et habitants de Montpellier et Sète peuvent rejoindre les recours engagés en tant que parties intervenantes à l’audience. Il leur faut pour cela remplir le formulaire en ligne et transmettre leurs justificatifs d’identité et de domicile à Technopolice (technopolice-montpellier@riseup.net)

Cette initiative a bénéficié d’une importante couverture médiatique, à découvrir en parcourant la revue de presse.

Rencontre avec Nejma Brahim

Journaliste à Médiapart, Nejma Brahim consacre son travail aux migrations. Elle a publié en début d’année 2€ de l’heure – La face cachée de l’ « intégration » à la française. L’ouvrage donne la parole à des travailleurs et travailleuses de l’ombre, en situation irrégulière sur le territoire, dévoilant un système d’exploitation étendu et installé, et brossant le portrait, à rebours de tous les fantasmes, de cette main d’oeuvre étrangère qui soutient de nombreux pans de notre économie.

>> Jeudi 28 mars, 19h, à la librairie Le Grain des mots (15 bd du Jeu de paume).

2e Rendez-vous Histoire, mémoire et droits humains

À la veille de l’anniversaire de la Commune et quelques jours après le 8 mars, hommage à deux femmes du « Midi rouge », Rosa Bordas et Lydie Wilson de Ricard.

À la fin du 19e siècle, Rosa Bordas, chanteuse emblématique du mouvement républicain et de la Commune (notamment avec La Canaille) porte sa voix du Midi à Paris. La poétesse Lydie Wilson de Ricard fonde avec son mari et le poète Auguste Fourès le Félibrige Languedocien et édite pendant trois ans un almanach, La Lauseta, nourri de l’histoire des troubadours et des idées républicaines et fédéralistes. De quelles façons, leurs combats résonnent avec les luttes féministes d’aujourd’hui ? Rose Blin-Mioch*, docteure en langues romanes et chercheuse au Redòc de l’université Paul Valery, et Sophie Mazas, présidente de la fédération LDH de l’Hérault engageront une discussion conviviale sur leurs vies, leurs combats, leurs chansons et poésies.

*Elle a notamment établi une édition critique intitulée Lettres de la Félibresse rouge Lydie Wilson de Ricard.

>> Jeudi 14 mars, à 19h, au Bar de la Vieille porte

Avec 

Condamnation d’Olivier Roudier et Pierre Cassen

Le jeudi 7 mars, le tribunal correctionnel a condamné Olivier Roudier, membre de la Ligue du Midi et Pierre Cassen, directeur de publication de Riposte laïque pour injures à caractère sexiste.

En mai 2019, la Ligue du Midi organise une conférence de presse à Montpellier pour dénigrer le rapport de la Commission d’enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême-droite en France, qui vient d’être remis par sa présidente, Muriel Ressiguier, députée de la seconde circonscription de l’Hérault. À cette occasion, les membres du mouvement d’extrême-droite identitaire, créé en 2011 par Richard Roudier (le père d’Olivier), s’en prennent à Sophie Mazas, présente sur les lieux avec d’autres manifestant.es, et l’insulte. Présidente de la fédération de l’Hérault de la LDH et avocate, Sophie avait été entendue dans le cadre de ce travail parlementaire, engagé à la suite de l’intervention violente de l’extrême-droite à la fac de droit en mars 2018. Sophie a porté plainte contre Olivier Roudier et Pierre Cassen, qui a prolongé les injures sur le site de Riposte laïque. De renvois en renvois, le procès ne se tient qu’en décembre 2023. Dans son délibéré du 7 mars, la juridiction a condamné les insultes, le sexisme constituant une cause aggravante.

La LDH 34 est satisfaite de cette condamnation et continuera à lutter contre la division de la société, sa hiérarchisation et le maintien des dominations par différentes formes de violences qui caractérisent l’idéologie de l’extrême droite.

Rien que l’égalité, mais toute l’égalité !

Le 8 mars est l’occasion de rappeler que seules les luttes font reculer les inégalités de genre. À Montpellier, une manifestation partira à 14h30 de place de la Comédie.

Le combat pour l’égalité est loin d’être fini. Nos sociétés, française comprise, restent porteuses dans les rapports sociaux, le langage et les pratiques quotidiennes, de l’héritage millénaire d’une vision patriarcale et genrée des rôles masculins et féminins. Partout, dans tous les milieux, des femmes continuent d’être confrontées à des injustices et à des discriminations, à subir des violences, à ne pas être traitées à l’égal de l’homme au sein de leur famille et dans l’emploi, à ne pas avoir le même accès aux ressources naturelles et économiques, aux fonctions de pouvoir. De tels constats n’empêchent pourtant pas certains courants conservateurs, le plus souvent proches de l’extrême droite, de continuer leurs croisades pour faire obstacle à toute avancée en matière d’égalité femmes-hommes.

En ce qui concerne les violences sexuelles et sexistes, les derniers mois resteront incontestablement marqués par l’impact du mouvement #Metoo et la façon dont celui-ci a mis en lumière les violences physiques et psychiques dont des femmes, des jeunes filles, parfois même des fillettes, ont pu faire l’objet. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) salue le courage de toutes celles qui se sont élevées pour dénoncer l’omerta dont leurs agresseurs ont trop souvent bénéficié. L’ampleur du phénomène montre que seule une mobilisation de la société tout entière permettra que le corps des femmes cesse d’être maltraité, nié, exploité. L’école et l’ensemble des structures éducatives et sociales ont un rôle essentiel à jouer. Ce sont la prévention et l’éducation dès le plus jeune âge qui sont les meilleurs atouts pour changer les choses. Il faut en particulier promouvoir et rendre effectives la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedef ou Cedaw) adoptée en 1979 et la Convention n° 210 du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, dite Convention d’Istanbul, adoptée en 2011.

De même, il faut que l’ensemble des droits qui, en France, permettent l’égalité entre les femmes et les hommes soient rendus effectifs. Il est inadmissible qu’aujourd’hui encore les inégalités salariales persistent, que les femmes soient massivement présentes dans les secteurs les moins rémunérés, constituent la majorité des travailleuses à temps partiel et pauvres. Il revient aux pouvoirs publics de veiller à ce que les lois garantissant l’égalité professionnelle soient réellement appliquées et de conditionner, à cet effet, les aides publiques aux entreprises à un comportement vertueux en matière d’égalité.

Au moment où l’avortement est menacé dans de nombreux pays, y compris parmi les plus riches ou ceux qui se revendiquent comme des démocraties, la LDH se félicite de voir inscrite dans la Constitution la garantie de la liberté de recourir à l’avortement. Elle estime toutefois que cela implique nécessairement l’octroi de moyens ad hoc pour permettre à toutes les femmes qui le souhaitent d’avoir accès à l’IVG.

Parce qu’elle défend une société mixte dans laquelle les femmes et les hommes sont libres et égaux en droits et que ceux-ci sont indivisibles et universels, quel que soit le genre, la LDH appelle ses adhérentes et adhérents à participer massivement aux différentes initiatives qui auront lieu le 8 mars.

Contre la vidéosurveillance dans l’Hérault

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le collectif Technopolice annoncent le dépôt de deux recours contentieux contre des arrêtés préfectoraux visant à renouveler et étendre la vidéosurveillance à Sète et à Montpellier. Les deux organisations donneront le coup d’envoi d’une campagne de participation citoyenne à ces recours lors d’une journée de lutte contre la surveillance et les nouvelles technologies policières liberticides, le samedi 16 mars 2024, à Montpellier. Avec l’aide de la compagnie de théâtre La Station magnétique, du BIB hackerspace et du café associatif Quartier généreux, qui accueille l’événement, de nombreuses animations seront proposées (jeu de piste dans la ville, cartographie des caméras existantes, courts- métrages, infokiosque, atelier créatif…).

>> Samedi 16 mars, de 11h à 20h, au Quartier généreux (2 quai des Tanneurs)

Carnaval : le diable à l’envers ?

Le premier rendez-vous « Histoire, mémoire et droits humains », moment de débat ouvert et convivial, fait la part belle au carnaval, jeudi 15 février.

Carnaval, aux racines antiques, fait partie de nos traditions. Notabilisé, dévalorisé, diabolisé par les adeptes de l’ordre injuste, du mépris social et du refus d’un monde mélangé, il est trop souvent remplacé par le consumérisme et l’humour gras, populiste et… triste !
Fidèle à son esprit populaire, une nouvelle génération fait revivre cette fête quasi-universelle, révélatrice d’un monde connecté et mélangé, aux rituels marqués par la contestation, l’occupation festive de la place
publique, la danse et le rire.
Au programme de ce premier rendez-vous « Histoire, mémoire et droits humains »: une exposition du photographe Jean-Fabrice Tioucagna ; les interventions de Caroline Vabret, président de l’association franco-brésilienne Cafofo et autrice d’un mémoire sur la samba au Brésil, de Gilles Marty, qui participe au Carnaval antillais de Montpellier, du journal local Le Poing, qui couvre chaque année le Karnaval des Gueux, et du collectif Technopolice, qui lutte contre les technologies de surveillance dans les villes.

>>Jeudi 15 février, à 19, à la brasserie Le Dôme, 2 avenue Georges Clemenceau (Tram 3 – arrêt Saint-Denis)

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