FACE AUX ATTENTATS DE JUILLET, LES IDENTITAIRES CATHOLIQUES ACCENTUENT LEUR RADICALISATION (6/8/2016)

FACE AUX ATTENTATS DE JUILLET, LES IDENTITAIRES ACCENTUENT LEUR RADICALISATIONEn juin 2014, à Paray-le-Monial, Franç…

Publié par Ldh Paraylemonial sur samedi 6 août 2016

FACE AUX ATTENTATS DE JUILLET, LES IDENTITAIRES ACCENTUENT LEUR RADICALISATION (6/7/2016)

FACE AUX ATTENTATS DE JUILLET, LES IDENTITAIRES ACCENTUENT LEUR RADICALISATION

En juin 2014, à Paray-le-Monial, François-Xavier Bellamy avait lancé un appel au martyre aux catholiques identitaires de la Manif Pour tous. Or depuis les massacres de mars 2012, non seulement aucune des 241 victimes n’a leur profil, mais la plupart sont représentatives des valeurs de la République porteuses de diversité et d’un vivre-ensemble faisant prévaloir la citoyenneté sur les appartenances religieuses : un militaire musulman, des juifs, des caricaturistes, un chef d’entreprise, des consommateurs aux terrasses de cafés, des amateurs de rock, des policiers, la foule du 14 juillet et un curé d’ouverture. Dans le cas précis de l’assassinat de Jacques Hamel, on constate même que les déclarations des autorités musulmanes nationales ou locales concordent avec l’ensemble des autorités épiscopales pour dénoncer l’acte et pour se rassembler dans les églises au nom de ce même vivre-ensemble. Or, face à cette persistance des faits, l’extrême -droite identitaire se trouve déstabilisée dans ses analyses visant à faire croire au contraire, comme nous l’avons déjà montré, que c’est le chaos républicain, le « vide », sa laïcité et ses lois prétendument immorales et mortifères (IVG, PACS, Mariage Pour Tous..) qui sont responsables des attentats.

Comment les identitaires gèrent-ils cette contradiction fondamentale ? La comparaison des réactions des animateurs de la Manif Pour Tous aux attentats de juillet met en évidence plusieurs évolutions :

1- Une opposition violente sur la question de la tolérance à l’égard de l’Islam entre les identitaires catholiques d’une part, les autorités épiscopales, la majorité des fidèles et le pape d’autre part: Fondateur de la MPT à Paray-le-Monial en novembre 2012, Christian Vanneste apparait, à travers trois pages de son blog, comme le plus emblématique des pourfendeurs de l’Islam : On le voit invoquer Benoît XVI et le discours de Ratisbonne contre le pape actuel, ironiser sur « la fraternisation déployée …le comportement enthousiaste de l’Eglise si favorable à l’immigration » et dénoncer comme « délire politiquement correct » « ces idées stupides (qui) ont donné des ailes à l’islam », la « tolérance… la volonté de vivre ensemble…la recherche de cohésion sociale » de l’Eglise. Par ailleurs, il fait le procès sans nuances de l’Islam accusé de violence, d’inégalité et d’obsession pour les rites plus que les valeurs morales, considérant comme une « trahison » l’idée que toutes les religions seraient éprises d’amour et de paix (26/7, 30/7 , 2/8). Ce procès s’accompagne d’une dénonciation de la faiblesse du catholicisme. Ainsi Jacques Bompard affirme-t-il dans une conférence de presse (15/7) : « C’est parce que le catholicisme est devenu faible que les jeunes se radicalisent …L’accueil des réfugiés, c’est aider le terrorisme …Ils haïssent l’occident parce que nous sommes faibles ». François-Xavier Bellamy (Tweeter 28/7) et Robert Ménard suivi de ses lecteurs vont dans le même sens: « Le pape est comme ces bobos des beaux quartiers. Il prône la diversité mais ne vit pas avec elle » (tweeter, 1/8). Dans cette affaire, le silence sur les réseaux sociaux, de Dominique Rey rappelle celui qui a suivi l’appel de Lesbos pour accueillir les réfugiés.

2-Le renforcement de l’union des populismes catholiques et musulmans contre la République : Interviewé par Boulevard Voltaire, c’est Camel Bechkikh, porte- parole de la Manif Pour Tous , mais aussi président de Fils de France, membre de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), et sympathisant d’Egalité et Réconciliation d’Alain Soral qui monte au front. Dramatisant l’assassinat de Jacques Hamel en brandissant la menace d’une nouvelle Saint Barthélemy et le retour aux guerres de religion, il s’attaque violemment à la république à travers la fête nationale, mais plus particulièrement à la loi de 1905 qui priverait, selon lui « la majorité des jeunes français de l’Eglise chassée de l’enseignement public » , la loi sur l’IVG et la politique migratoire du gouvernement. En regard, il fait prévaloir les racines chrétiennes, les valeurs de la famille, de la vie, de l’ordre et de l’autorité. Son message est repris par Anne Lorne et les Veilleurs de Cognac tandis que l’abbé Grosjean surfe sur la surenchère des guerres de religion : « Un prêtre est tombé, cent se lèveront pour servir ce monde» et qu’Alain Escada (Civitas) poste sur son blog (3/8) « Le grand rembarquement » et l’image d’un croisé intitulée « Défends ta foi ». Un groupe « Avenir de la culture » lance une pétition sur Facebook pour exiger l’interruption du dialogue avec les musulmans, l’urgence de les évangéliser et de faire reconnaître les racines chrétiennes de la France.

3-La reprise par des modérés des attaques contre la laïcité, l’égalité et l’école publique: Si le cardinal André Vingt-Trois instrumentalise la mort de Jacques Hamel en s’en prenant à la loi Taubira (ci-dessous, 29/7), Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef de La Croix, focalise ses analyses sur la victimisation de l’Eglise catholique -en oubliant les Juifs- et remet en cause l’école publique et la loi de 1905 : «vous avez une laïcité, en France, qui empêche qu’il ait des pôles ou des universités théologiques …on a une laïcité qui empêche de parler de Dieu à l’Université, c’est complètement ridicule ..il est temps que l’Etat fasse un geste» (F 5, C dans l’air, 28/7). Sur France Info, elle avance que la religion manque « de moyens, de financements pour s’organiser. La loi de 1905 ne permet pas à l’Etat de financer les mosquées et les financements des imams » (31/7). Dans Paris-Normandie, (31/7), Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, va dans le même sens : « Dans nos écoles publiques, on n’a pas le droit de croire….si l’un d’eux lève le doigt en disant : « Moi, madame j’ai fait ma première communion », elle dit : « Quelqu’un d’autre a quelque chose à dire… La liberté elle est où ? Dans nos écoles. Dans les écoles publiques il n’y a pas de liberté. Là où il y a la liberté, c’est là où on peut dire que l’on croit. ». Ces caricatures visent sur le fond, en rupture avec la loi, à obtenir de l’Etat le financement des universités confessionnelles et des agents du culte. Pour un catholicisme en perte de vitesse depuis 30 ans, l’argent public apparaît plus que jamais le nerf de la guerre. Nul doute donc que ces surenchères ne soient en relation directe avec la proximité de la primaire de la droite : c’est bien une droite désormais contaminée par les identitaires -et non plus seulement l’extrême-droite- qui agite la suppression de la loi de 1905 comme enjeu majeur de la campagne présidentielle.

La Ligue des Droits de l’Homme s’oppose fermement à ce changement. Le 8 avril 2015, elle rappelle dans un communiqué que : « Il n’appartient pas à l’Etat et au gouvernement de s’ingérer dans l’organisation des cultes, ni de désigner ses « interlocuteurs officiels », ni de former les religieux et encore moins de délivrer des diplômes religieux. Nos associations rappellent ce que disait Victor Hugo : « L’Etat chez lui, les Eglises chez elles ». Toute autre disposition visant à l’ingérence de l’Etat dans les cultes relève de l’esprit de concordat. »

STOP AU CLIENTELISME DE DROITE ET D’EXTREME-DROITE!

En Saône-et-Loire les choix financiers du Conseil Départemental dirigé par un adjoint au maire de Paray-le-Monial, fondateur lui aussi de la Manif Pour Tous (présence attestée d’André Accary au colloque de Paray de novembre 2012 pour accueillir l’extrême-droite identitaire) privilégient le copinage politique mais aussi les associations qui font du prosélytisme catholique (les Amis des Antilles associés à Philippe Pichot, expert de l’UNESCO, et leurs commémorations-bidons, dans les églises, d’abolitionnistes de l’esclavage protestants, athées, agnostiques…ont vu leur subvention augmenter pour atteindre… 2500 euros). Dans cette affaire, le CD est soutenu par les maires de Paray-le-Monial et de Montceau-les-Mines qui défendent les activités commémoratives de l’association. Par contre, cette année, la section de la Ligue des Droits de l’Homme de Mâcon, très active dans la ville et dans le Mâconnais, voit la sienne réduite …de plus de la moitié (400 E)! La section LDH de Paray-le-Monial renforce donc l’alerte qu’elle a lancée le 19 mai contre ce dévoiement de l’intérêt général en Saône-et-Loire au profit d’une droite dure dont les intérêts se confondent de plus en plus visiblement, contre la République, avec ceux de l’extrême-droite identitaire.

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Opinion de gauche L’opposition départementale dénonce la distribution des fonds départementaux « au gré des amitiés politiques » Laurent GUILLAUMÉ Publié le…
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LETTRE DE LDH PARAY à MADAME JARROT, Maire de Montceau-les-Mines (24/6/2016)

Section de la Ligue des Droits de l’Homme
de Paray-le-Monial Paray-le-Monial, le 24 juin 2016

A Madame JARROT, Maire de Montceau-les-Mines.

Madame le Maire,

En réponse à votre message, nous retenons une phrase qui va à l’essentiel : « La République est belle quand elle permet à tous, librement, d’asseoir ses démarches au service des autres et de belles causes sur une conviction personnelle et intime ».
En ce qui concerne la laïcité, nous sommes entièrement d’accord avec le lien que vous faites avec la liberté de conscience et d’expression, chacun étant libre, dans l’espace public, de les manifester comme il l’entend avec la seule limite du respect de l’ordre public. Par contre, il ne suffit pas de le dire, Madame la Maire, encore faut-il l’appliquer et ne pas persifler la Ligue des Droits de l’Homme lorsqu’elle exerce sa propre liberté d’expression et son esprit critique.
Il nous semble par ailleurs que vous oubliez deux autres dimensions capitales de la laïcité, liées à nos droits fondamentaux : d’abord celle de l’égalité des consciences des citoyens ; qu’ils soient croyants ou pas, ils ont tous les mêmes droits, ils ont tous droit au même respect. Selon l’article premier de la Constitution : « Elle (La république) assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances ». Autrement dit, quand une association largement subventionnée sur fonds publics s’empare d’une cause à la fois nationale et universelle, celle de l’abolition de l’esclavage et qu’elle opère des discriminations entre les abolitionnistes, associe systématiquement les athées, les protestants et les agnostiques à un culte catholique et ignore ou réduit d’autres engagements confessionnels ou philanthropiques, nous ne sommes plus, Madame le Maire, dans le champ de la laïcité, mais dans celui du prosélytisme catholique. Il est navrant de constater qu’en oubliant cette égalité, votre lettre instrumentalise la laïcité pour défendre une cause fondée sur une inégalité et un prosélytisme qui offusquent tous les Républicains. A nos yeux, il s’agit d’un manquement à votre statut d’élue républicaine, garante de tous les droits fondamentaux et pas seulement de la liberté de conscience. Cette année, la section de la Ligue des Droits de l’Homme de Paray-le-Monial a fêté dignement Pierre Moreau dans le respect de convictions religieuses qui l’ont conduit à l’idée de l’abolition et elle continuera à le faire avec d’autres et en hommage à d’autres convictions pour rétablir un devoir de mémoire bafoué… Dans cette affaire, ce qui doit être au centre de la commémoration n’est certainement pas l’organisatrice avec sa sensibilité religieuse personnelle mais l’abolitionniste lui-même avec le processus idéologique qui l’a conduit, dans son temps et dans son milieu, à la défense de l’abolition de l’esclavage.
Enfin, le troisième terme, la fraternité, nous paraît particulièrement malmené lorsque l’égalité n’est pas respectée. Ainsi, à Paray-le-Monial, deux commémorations ont opposé d’une part la démarche communautariste du maire associée dans les medias et dans le message qu’il nous a envoyé à une grand’messe dédiée à un protestant et, d’autre part, celle de la Ligue des Droits de l’Homme qui s’adressait à tous avec la préoccupation exclusive du devoir de mémoire.
Permettez-nous enfin, Madame, de regretter que votre message soit adressé à Madame Lemétayer alors que celui que vous avez reçu était signé de la Section de Paray-le-Monial de la Ligue des Droits de l’Homme.
Veillez agréer, Madame le Maire, l’expression de nos salutations distinguées,

Section LDH de Paray-le-Monial

PETITION POUR DISSOUDRE L’ACTION FRANCAISE ET LES AUTRES GROUPUSCULES

Signez la pétition lancée, entre autres, par Aix Solidarité, ATTAC, UL CGT Aix, Ensemble ! , EELV, FSU 13, Mouvement des Jeunes Socialistes 13, LDH, Osez Le Féminisme 13 ! , Partit Occitan, PCF, PS, Resister, Union des Démocrates et des Écologistes, Syndicat de la magistrature pour exiger la dissolution de l’Action Française dont le but avoué est de  » supprimer les libertés républicaines au nom desquelles nous nous exprimons et qui sont le fondement de notre vivre ensemble. » PACAhttps://www.change.org/p/ministre-int%C3%A9rieur-p%C3%A9tition-pour-dissoudre-l-action-fran%C3%A7aise-et-les-autres-groupuscules-d-extr%C3%AAme-droite?recruiter=74642220&utm_source=share_petition&utm_medium=email&utm_campaign=share_email_responsive

Ministre intérieur: Pétition pour dissoudre l’Action Française et les autres groupuscules…
Les populations d’Aix-en-Provence, Pays d’Aix, Marseille sont, depuis maintenant plusieurs mois, victimes d’agissements de factions d’extrême droite radicales…
CHANGE.ORG

LETTRE DE LA MAIRE DE MONTCEAU-LES-MINES (30/5/2016)

Lettre Jarrot(1) (1) (2)

ALERTE AUX « COMMÉMORATIONS » INSTRUMENTALISÉES DES ABOLITIONNISTES DE l’ESCLAVAGE! (19/5/2016)

Depuis quelques années, Christiane Mathos, présidente de l’association Les amis des Antilles et Philippe Pichot, responsable UNESCO des sites mémoriels organisent des « commémorations » très particulières des abolitionnistes de l’esclavage. En effet lorsqu’on s’intéresse à leur communication à travers leur programme, leurs propos, leurs courriels et les articles du Journal de Saône-et-Loire, on constate partout les mêmes pratiques de révisionnisme historique à peine dissimulées :

1. La première est la CENSURE OU LA RÉDUCTION de tous les groupes de pensée qui ne se revendiquent pas du catholicisme. Ainsi Etienne Lavaux de Bisefranc (1751-1828) est-il cantonné à son grade de général et Jean-Philippe Saclier (1743-1819) est-il passé à la trappe cette année alors que le Cahier de Doléances de Toulon/Arroux qui mentionne l’abolition de l’esclavage notifie bien qu’il a été « rédigé par Jean-Philippe Saclier, avocat-Maire ». Généralisée, une telle pratique aura ainsi pour effet de discriminer toute une catégorie d’abolitionnistes dignitaires, comme eux, des loges maçonniques. En ce qui concerne Pierre Moreau (1620-1660), son appartenance au protestantisme est indiquée très discrètement dans une notice en bas de page de l’article du 13 mai, ses prises de position sont limitées à une « condamnation » de l’esclavage alors que son projet de Brésil politique induit une abolition et le refus du commerce des esclaves ; enfin, on ne lui reconnaît pas, dans la hiérarchie des abolitionnistes, le rôle dynamisant qu’il a eu auprès d’ humanistes héritiers des Parodiens, comme Jean-Philippe Saclier par exemple. A la fin du XVIIème siècle, les protestants ont été exclus de Paray certes, mais leurs idées ont été transmises et ont irrigué tout le Charolais-Brionnais au XVIIIème siècle selon des modalités et des réseaux de transmission (protestants de Paray, catholiques humanistes, franc-maçonnerie, associations philanthropiques..) qu’il aurait fallu étudier sérieusement.

2. La seconde est la PROMOTION ARBITRAIRE d’Anne-Marie Javouhey engagée dans une communauté catholique. En effet, on ne peut mettre dans une même perspective Pierre Moreau, Etienne Lavaux et Anne-Marie Javouhez (1779-1851) alors que leurs prises de position échelonnées respectivement entre 1651, 1789 et 1830 imposent des distinctions ; on ne peut non plus se permettre de répéter pour elle seule et avec insistance ses références spirituelles de « fondatrice des sœurs de Saint Joseph ». On peut aussi se demander pourquoi elle seule a donné lieu à la réalisation d’un film par FR3 (Edith Farine, « A.M. Javouhey, de Cluny à Mana ») diffusé en février 2017. Ces pratiques d’amalgame et de sélectivité arbitraire d’un seul et unique courant ayant concouru à la construction de l’abolitionnisme témoignent pour le moins d’une absence totale d’éthique afférente à la critique historique.

3. Enfin, la mention nominale  insistante, dans le programme de commémoration, dans les courriels et dans la presse, de messes pour les abolitionnistes protestants et francs-maçons… atteste un manque flagrant de respect de l’identité des personnes : on ne compte pas moins de cinq annonces répétées d’une messe pour Pierre Moreau à Paray entre le 28 avril et le 8 mai 2016, et de quatre à Cormatin pour Etienne Lavaux entre le 8 et le 12 mai. A cette « PURIFICATION » DÉCOMPLEXÉE de l’histoire (comme le sont les « purifications de généalogies » réalisées par les communautés charismatiques), réalisée par une association et un responsable UNESCO ayant certes la liberté de le faire mais ne représentant qu’eux-mêmes, il faut opposer les objectifs du Comité National pour l’Histoire et la Mémoire de l’Esclavage (CNHME) qui promeut « l’affirmation d’une citoyenneté active et dynamique ouverte sur un futur partagé » (10 mai 2016). La laïcité doit donc être placée au cœur des programmes municipaux et distinguer ce qui ressort de l’Etat et des religions. On ne doit pas transiger avec cette règle et les responsables politiques doivent s’informer avant de s’en remettre à de telles associations et de leur distribuer des subventions publiques.

4. Le quatrième point relève du révisionnisme historique promu dans le Charolais-Brionnais par Marion Sigaut, du groupe de Briant « Terre et Famille » et par Jean Sévillia, traditionnaliste catholique, habitué de Paray (communauté de l’Emmanuel-Manif Pour Tous). Attestées dans une vidéo « L’antihumanisme des Lumières » et dans un ouvrage « Historiquement correct », leurs convergences pour faire l’APOLOGIE DE L’ANCIEN RÉGIME sont nombreuses : opposition entre les Lumières prétendues esclavagistes et un catholicisme qui, dans la lignée des papes Paul III, Pie V et Urbain VIII, serait, lui seul, abolitionniste, condamnations radicales, entre autres, de la franc-maçonnerie et du protestantisme. Or tout historien compétent et de bonne foi ne peut que dénoncer ce même révisionnisme historique qui trompe les lecteurs de notre département à travers les 29 articles recensés reliant tous les abolitionnistes au catholicisme, censurant les appartenances maçonniques et réduisant à la portion congrue ou ignorant le plus souvent le protestantisme…

Le Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage a habilité exclusivement la section de la Ligue des Droits de l’Homme de Paray-le-Monial pour commémorer Pierre Moreau. Il en est résulté que l’identité protestante de cet abolitionniste a été au moins mentionnée dans la presse et que la commémoration de la LDH le situant dans le contexte historique de sa ville a permis au public de saisir les fondements collectifs et interconfessionnels de sa pensée. Car ce sont bien les abolitionnistes qui doivent être identifiés, reconnus à travers leur courant de pensée, leurs engagements, leur parcours et mis à l’honneur. Fidèle aux principes qui sont les siens -se prononcer sur ce qui est juste et dénoncer ce qui ne l’est pas- la Ligue des Droits de l’Homme appelle à la vigilance les maires et le Conseil Départemental qui ont pu être dupés par l’activisme d’associations plus soucieuses de reconquêtes religieuses que des vérités de l’Histoire. NOUS INVITONS DONC SOLENNELLEMENT LES HISTORIENS, LES ENSEIGNANTS…ET LES ASSOCIATIONS CULTURELLES LAIQUES DE SAONE-ET-LOIRE À SE MOBILISER pour prendre en main partout, comme nous l’avons fait à Paray-le-Monial et sans que cela coûte le moindre euro aux contribuables, les commémorations sur les abolitionnistes afin qu’une juste reconnaissance SOIT RENDUE à ces philosophes qui sont l’honneur de nos régions et notre patrimoine commun.
Germaine Lemétayer, pour la DH Paray-le-Monial

Texte modifié le 11 décembre 2017.

LES MIGRATIONS, EST-CE UN PROBLEME?

Le 18 mars, le préfet de Saône-et-Loire a annoncé le projet de création d’un Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile (CADA) dans l’ancien lycée Sainte Marguerite-Marie de Vérosvres (du nom de la sainte de Paray-le-Monial, native de ce village du Charolais). Or entre le 19 et le 22 mars, le Journal de Saône-et-Loire et France 3 Bourgogne ont réagi à cette annonce en publiant des interviews et articles presque exclusivement à charge avec un étalage de xénophobie et de préjugés atteignant des sommets (voir ci-dessous). Pourtant les 58 commentaires des lecteurs du JSL attestent, dans le même temps, une certaine diversité d’opinion. La section LDH de Paray regrette aussi l’absence de prise en compte par les mêmes médias du débat organisé à la Motte-Saint-Jean le 18 mars rassemblant les acteurs de l’accueil des migrants: CADA, Amis du CADA, ancien élu, Restos du Coeur, LDH Paray, bénéficiaires du droit d’asile…plaçant le débat au niveau de l’histoire, de la géopolitique, du droit, des valeurs républicaines et humaines…La démocratie se définit aussi par le respect du pluralisme, de la diversité et par la promotion des valeurs républicaines. Nous publions ci-dessous la teneur de notre intervention au débat de la Motte-Saint-Jean.
http://france3-regions.francetvinfo.fr/…/saone-et-loire-les…
http://www.lejsl.com/…/centre-d-accueil-pour-150-migrants-l…
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=1759469300941078&set=a.1715124528708889.1073741827.100006340748777&type=3

Les migrations, est-ce un problème ?
1-« Les migrations représentent un problème politique pour l’Europe parce qu’elles renforcent les populismes, Front National, Bloc Identitaire, Manif Pour Tous qui font des migrants les boucs-émissaires responsables de tous les maux que nous connaissons, en particulier de la crise sociale. Pour donner quelques exemples concernant la Manif Pour Tous, notre section a publié le 13 septembre 2015 un article sur son site Facebook pour dénoncer les prises de positions de quelques-uns de ses fondateurs présents à Paray en 2102 et de ses dirigeants et sympathisants actuels, CIVITAS, Bernard ANTONY, Xavier LEMOINE, Marie-Claude BOMPART, Christian VANNESTE, Bruno GOLLNISH, Dominique REY, évêque de Toulon-Fréjus, les VEILLEURS de Cognac. En voici quelques exemples. Civitas a lancé une pétition intitulée « Stop immigration. Contre la déferlante migratoire » ; Xavier Lemoine, maire de Montfermeil, affirme dans Ha’aretz, le 8 septembre « que les musulmans ont déclaré la guerre à la France et cherchent à la soumettre. Pour les Français, c’est une question de vie ou de mort » ; les Veilleurs de Cognac publient sur leur site Facebook les exhortations d’Egalité et Réconciliation » « de ne pas faire l’abbé Pierre avec les migrants », « Bruno Gollnish, affirme dans son blog, le 3 septembre « C’est en envoyant un signal de fermeté, de refus de toute immigration illégale que l’on commencera à tarir ce flux continu et les morts atroces qu’il génère. L’Australie y est parvenue en mettant en place une politique de tolérance zéro qui interdit à tout clandestin de prendre pied sur le sol australien. Cette fermeté là a été payante. Faute de quoi,… elle condamne la France, l’Europe bruxelloise à une submersion que les gigantesques écarts démographiques entre le nord et le sud rendent inéluctables ; tuant par là même ce qui reste comme îlots de prospérité en Europe même ». Enfin pour terminer, Dominique Rey dans une interview au Figaro du 7 septembre demande le rétablissement des frontières, un tri des réfugiés qui exclut « ceux qui « gommeraient notre identité » et la conversion des musulmans qui se trouvent sur le sol français. Depuis septembre, ces prises de positions se sont radicalisées, elles dépassent maintenant le cadre de l’extrême-droite et se répandent dans les rangs de la droite voire de la gauche et ont des répercussions électorales inquiétantes dans toute l’Europe.

2- Oui, les migrations sont un problème… mais surtout pour ceux qui migrent, parce que la migration, c’est l’une des expériences humaines les plus éprouvantes, les plus douloureuses qui soient. Il faut rappeler que la décision de quitter son pays est afférente à des pertes immenses, biens matériels, réseau familial et social, dont il faudra faire le deuil tout en intégrant progressivement des repères dans le nouvel environnement du pays d’accueil. On sait par les études qui ont été faites sur le sujet que ce processus de deuil et d’acquisition de repères intégrateurs est long et éprouvant et que ses résultats sont inégaux en fonction de critères précis : l’âge des migrants, leur départ isolé ou familial, leur facilité ou non à trouver du travail, le sérieux des motivations. Et enfin le genre.
A ce sujet, le 10 février 2016, le ¨Parlement européen a publié un rapport de la Commission des Droits de la Femme qui constate l’accroissement depuis janvier 2016 du nombre des demandeuses d’asile qui est passé d’ 1/3 en 2015, à 55% début 2016 et l’aggravation de leurs conditions migratoires : elles sont en effet victimes de trois types de violences : les abus sexuels, le mariage forcé ou précoce et la prostitution exercés par des prédateurs qui se trouvent parmi les migrants, les réseaux de passeurs voire les autorités d’accueil.

La commission demande donc que des mesures à la fois matérielles, médicales et juridiques soient prises pour sécuriser leur parcours : l’ouverture immédiate d’itinéraires sûrs et légaux pour les demandeurs d’asile, des regroupements familiaux systématiquement favorisés ; un logement et des installations sanitaires séparées pour les hommes et les femmes; une formation complète et obligatoire des enquêteurs et interprètes sur les violences sexuelles, les traumatismes et la mémoire; des soins médicaux et psychologiques spécifiques. Elle demande aussi que les migrantes se voient octroyer un statut juridique indépendant de celui de leur conjoint afin d’éviter leur exploitation, de réduire leur vulnérabilité et de parvenir à une plus grande égalité.

3-Par contre, les migrations ne sont pas un vrai problème pour nous, Français et Européens, parce que par delà tous les arguments, nous avons un patrimoine républicain qui fait prévaloir des valeurs, la fraternité, l’égalité, la laïcité et l’universalisme qui constituent les fondements non négociables de notre pensée et de notre action. Prévalent aussi les lois françaises européennes et internationales sur le droit d’asile qui est inscrit dans le préambule de notre constitution, dans la Convention de Genève sur les réfugiés du 28 juillet 1951 et du droit de l’Union européenne, plus particulièrement du règlement du 26 juin 2013 portant respectivement sur les procédures et les normes d’accueil. L’accueil des migrants s’impose donc à nous et ceux qui le réfutent contreviennent à la loi et il faut le dire. En plus de l’obligation légale, il faut ajouter la force des traditions d’accueil qui a fait dans le passé de la France une terre d’asile voire le simple devoir d’humanité.

Le 8 septembre 2015, la LIGUE DES DROITS DE L’HOMME a donc publié la déclaration suivante :
« NOUS, CITOYENNES ET CITOYENS D’EUROPE, sommes de la même humanité que ces femmes, ces hommes et ces enfants qui fuient la guerre et la misère pour ne pas mourir. Comme eux, nous avons des enfants, nous travaillons, nous aspirons au bonheur et nous savons les efforts nécessaires pour construire nos vies dans un monde où la loi du plus fort est toujours en vigueur. Le sort que l’Europe, celle qui a connu tant de guerres, qui a envoyé tant de réfugiés sur les routes, leur réserve nous révolte.
L’Europe ne peut proclamer que ses valeurs reposent sur les droits de l’Homme et traiter ces réfugiés comme des envahisseurs, compatir à leur sort et faire si peu, se les rejeter comme des marchandises illégales.

Le destin de ces réfugiés, de ces migrants, c’est notre destin et notre avenir. En niant leur droit à l’asile, c’est notre propre avenir que nous mettons en péril tant nous aurons, tôt ou tard, à rendre compte de notre aveuglement et de celui de nombre de nos gouvernants. »
La LDH demande au gouvernement français :
1-d’appuyer l’accueil des réfugiés dans tous les pays de l’UE.
2-de prendre sa part dans cet accueil et d’accroître considérablement les moyens mis en œuvre.
3- Elle appelle toute la société civile à se mobiliser pour appuyer cette exigence et pour apporter l’aide et l’assistance nécessaire.
Pour notre part, notre section a publié un texte pour dénoncer les positions anti-migrants de l’extrême-droite identitaire, elle a participé à trois manifestations suivies de lettres adressées au préfets, elle a participé à une réunion, en décembre, à La Clayette, avec les Amis du Cada, les services diocésains et départementaux d’accueil des migrants et elle a organisé un cercle de silence, à Paray-le-Monial, le 8 mars, en solidarité avec les femmes migrantes suivi d’une lettre-pétition adressée au préfet. Nous invitons d’ailleurs les participants à ce débat à bien vouloir la lire et la signer, s’ils l’approuvent. Enfin, la section LDH Paray prend aussi en charge certains migrants pour des aides ponctuelles demandées par l’association « Les amis du CADA ».

ANTIFEMINISME TOUS AZIMUTS A LA MANIF POUR TOUS

ANTIFEMINISME TOUS AZIMUTS A LA MANIF POUR TOUS (plus que dans les rangs de l’Eglise catholique ciblée ci-dessous par le Nouvel Obs)

Quelle vision les extrémistes catholiques ont-ils de la femme ?

a) DES FEMMES VOUEES A LA SEDUCTION ET A LA MATERNITE: Dans l’hebdomadaire Familles Chrétiennes, dans les videos consacrées au Camp des hommes de la Sainte Baume, le chef spirituel de la Manif Pour Tous, l’évêque de Toulon-Fréjus Dominique Rey et son équipe considèrent le féminisme comme responsable, avec Mai 68, de la disqualification de l’homme qui aurait perdu sa masculinité, sa force et son autorité au profit des femmes. Selon eux, ce processus d’inversion identitaire est contraire à l’identité féminine qu’ils réduisent à la séduction – « il y a un challenge pour les filles, c’est qu’elles soient sûres de leur beauté, parce que c’est la question qui les hante depuis qu’elles sont toute petites, cette question qui doit absolument avoir une réponse, sinon elles ne seront jamais équilibrées dans leur vie »- et à la maternité, une posture maternelle présentée comme exclusivement nourricière. Selon D. Rey (FC 14/5/2014) « Aujourd’hui, à une époque où nous vivons une assez grande féminisation de la société qui privilégie les relations chaudes, fusionnelles, gratifiant notre ego, nourrissant notre ressenti, le rôle du père est indispensable pour inviter à entrer dans un autre monde que celui de la mère. Le père invite au détachement, au dépassement, voire à l’arrachement ». Selon lui, la mère est donc disqualifiée pour mettre des limites et aider l’enfant ou l’adolescent à se construire et à trouver son identité, parce que ce n’est pas dans sa nature de le faire ; il est donc impératif pour le fils de rejeter toute attitude normative de sa part assimilée à une démarche fusionnelle (Abbé de Maistre, Dominique Rey, Laurent Moquet).

b)Dans ce dispositif antiféministe, la MISE EN CAUSE DU TRAVAIL FEMININ se fait à travers la stigmatisation récurrente de Simone de Beauvoir accusée d’avoir « volé » l’idée d’Erasme « on ne naît pas homme on le devient » pour l’appliquer aux femmes, et promu le travail « qui fera de la femme l’égale de l’homme ; un homme comme un autre ! Dans cette perspective, la symbolique féminine est évacuée, l’éternel féminin aussi, source d’aliénation ». Le 20 janvier 2016, Familles Chrétiennes a publié un article de Costanza Miriano, auteure de deux ouvrages : Marie-toi et sois soumise : pratique extrême pour femmes ardentes ! et Épouse-la et meurs pour elle : des hommes vrais pour des femmes sans peur. A son avis, la libération des femmes est un échec, elle les décrit comme victimes de la société moderne et de la libéralisation des mœurs, « malheureuses, un peu détraquées », seules et revêches : « elles ont cessé d’être accueillantes, gavées qu’elles sont de films, de livres, de journaux qui les incitent à une fausse indépendance ».

c)Reprise par le staff de la Manif Pour tous (Fabrice Hadjadj), cette idéologie est diffusée dans les établissements scolaires par des associations telles que TEENSTAR qui se réfère à l’OBSERVATOIRE DE LA THEORIE DU GENRE créé en 2013 par l’UNI (Union Nationale interuniversitaire revendiquant 1500 correspondants dans les établissements scolaires) pour lutter contre la « théorie du genre ». Derrière une façade plus ou moins glamour se dissimule en fait une entreprise idéologique de rétablissement des stéréotypes traditionnels du genre induisant la soumission des femmes à un ordre patriarcal et une lutte vigoureuse contre leur mise en cause. Contre les ABC de l’égalité promus par Nadjat Vallaud Belkacem, ils obtiennent la suppression de l’expression « égalité de genre » dans l’article 31 de la loi de refondation de l’école le 4 juin 2013 en surinterprétant le mot « égalité » dans le sens d’ « identité ». Dans la réalité, ils contestent la notion fondamentale d’égalité pour lui substituer la notion de « complémentarité », c’est-à-dire, selon les théories évoquées ci-dessus, d’inégalité. En Saône-et-Loire, cette association possède une filiale à Rimont, centre d’une communauté monastique liée à l’Emmanuel, la Communauté de Saint Jean. L’établissement privé Jeanne d’Arc de Paray-le-Monial qui reçoit les enseignements de TEENSTAR propose aux élèves du lycée, de façon facultative, des week end à Rimont (attesté 20.12.2015). Elle est aussi diffusée massivement dans les livres pour enfants des Editions de l’Emmanuel que l’on trouve à bas prix dans les magasins discount (Nooz). Un coup d’œil aux illustrations montre l’importance des stéréotypes décrits ci-dessus dans des ouvrages de belle qualité bradés à 99cs euros.

CERCLE DE SILENCE EN SOLIDARITE AVEC LES MIGRANT(E)S (8/3/2016)

Mardi 8 mars, Place de l’Hôtel de Ville à Paray-le-Monial: Cercle de silence de la LDH Paray en solidarité avec les migrant (e)s, trois bougies placées au centre symbolisant la présence des disparus. Dix sept participants originaires d’Autun, de Gueugnon, de Marcigny, de Montceau l’Etoile, de Charolles, de Poisson, de Chauffailles et de Paray ont signé une lettre-pétition destinée au préfet pour demander un accueil renforcé des migrants, l’obtention rapide du statut de réfugié pour ceux qui proviennent des zones de guerre et un accueil spécifique et adapté des femmes : de plus en plus nombreuses, plus pauvres et plus vulnérables, elles subissent à la fois le traumatisme de l’exil et les violences afférentes au trajet.

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