visite du dimanche 18 septembre 2011
Compte-rendu de notre visite du 18 septembre 2011 au CRA2 du Mesnil-Amelot :
Après avoir passer les inévitables grilles, sas, badgés électroniquement, fouille et dépôt de carte d’identité et des objets personnels, j’ai demandé à voir deux retenus ensemble car un des deux ne parle pas bien le français, l’autre servant d’interprète. On m’a répondu que cela n’était pas possible. Dans les faits, j’ai vu le premier puis comme il était bien avec les gardiens, au final il a pu rester pour la deuxième visite comme interprète.
On se posait la question de la communication entre les retenus et la CIMADE car elle doit passer au préalable par un interphone, donc a priori pas facile, mais dans la pratique, la CIMADE dit que cela ne rends pas plus difficile le contact.
première visite: H. jeune algérien, célibataire, environ 25 ans, très à l’aise avec tout le monde. Parlant parfaitement le français, il sert pour les retenus, d’interprète à tout le monde (médecin, infirmière, gardiens, etc.) Cela fait 36 jours qu’il est ici et comme beaucoup ne comprend pas l’injustice de la situation: être emprisonné juste à cause d’un problème de papiers. Ayant connu le CRA1, il trouve qu’ici c’est plus dur (problème des ouvertures avec badges, par exemple.) Passer d’un bloc à l’autre est aussi plus difficile. Il trouve que c’est plus calme ces jours-ci et attribue cela à la perspective de la visite des parlementaires (le lendemain). Il n’a toujours pas vu le consul.
Il confirme le slogan que l’on avait déjà entendu, qui résume l’attitude et la décision du juge du JLD, et qui circule chez les retenus: « Bonjour, 20 jours! » pour prolongation de rétention. Sous une attitude décontractée, il ne comprends pas pourquoi il est encore là. Il a discuté avec Laurette car, ils peuvent parler avec les femmes à travers un grillage.
deuxième visite: T. égyptien copte, au 32ème jours de rétention, parait dépité, n’a pas le moral, trouve que les heures sont longues, nous avons eu des éléments de sa situation sur les listes. Le lendemain, jour des visites des parlementaires, il y avait aussi sa femme, son fils et un prêtre copte qui le verront mais brièvement. Dans l’ensemble des visites à quelques exceptions près, ce sont plus les raisons de fond (pourquoi je suis là?) que les conditions de rétention qui posent problèmes.
Malgré tout, il trouve les chambres froides, les portes ne fermant pas bien et comme H. trouve que les annonces hauts-parleurs, déjà très tôt le matin et très souvent dans la journée, les dérangent vraiment. Il a signé la pétition des retenus.