Droits devant

Droits devant !! naît en janvier 1995, lors de l’occupation par une cinquantaine de familles et célibataires sans logis d’un grand immeuble vide situé rue du Dragon, au cœur du Quartier latin. L’objectif de l’association ? Mener des actions concrètes avec les « sans droits » : sans logis donc, mais aussi sans emploi, sans ressources, sans protection sociale, sans papiers …

Le 8 avril 1995, à l’appel de Droits devant !!, une première manifestation « pour l’égalité des droits, contre la précarité et les exclusions », soutenue par une centaine d’associations et de syndicats, fait descendre dans la rue 30 000 personnes !

En décembre 1995, la voix des « sans » a du mal à émerger des grèves et des manifestations faisant suite au plan Juppé. Pour la faire entendre, nous occupons le Centre Pompidou puis lançons, le 20 décembre 1995, « l’Appel des sans », aux côtés des acteurs de ce que l’on nomme aujourd’hui le « mouvement social ». En janvier 1996, nous quittons enfin la rue du Dragon. La victoire est belle : les 136 occupants sont relogés.

Bon nombre de mal logés et sans logis étant sans-papiers, nous organisons en octobre 1995 deux journées de forum-débat autour de celles et ceux que l’on qualifie encore à l’époque de « clandestins ».

La première action de Droits devant !! concernant les sans-papiers a lieu dans la foulée : 250 personnes vont à l’Elysée porter à M. Chirac une lettre sur la situation des sans-papiers et les conséquences néfastes de la loi Pasqua. Nous envisageons de préparer une action d’envergure, prévue pour avril 1996.

Tout s’accélère ! Le 18 mars 1996, 300 sans-papiers s’en vont, seuls, occuper l’église Saint-Ambroise. Ils réclament leur régularisation. Quoique surpris, nous nous engageons dès le premier jour avec le Comité Des Sans Logis (CDSL) dans ce qui est le point de départ d’un combat essentiel.

Depuis, la lutte des sans-papiers s’est inscrite dans l’histoire des luttes sociales en France. Grâce à de nombreuses actions et manifestations, elle a conduit à la régularisation de centaines de milliers de personnes – dont plus de 80 000 en 1997, et au moins 5 000 suite aux grèves des travailleur(se)s sans papiers de 2008.

source : http://www.droitsdevant.org