éducation populaire

L’éducation populaire est un courant de pensée qui cherche principalement à promouvoir, en dehors des structures traditionnelles d’enseignement et des systèmes éducatifs institutionnels, une éducation visant l’amélioration du système social. Depuis le XVIIIe siècle occidental, ce courant d’idées traverse de nombreux et divers mouvements qui militent plus largement pour le développement individuel des personnes et le développement social communautaire (dans un quartier, une ville ou un groupe d’appartenance, religion, origine géographique, lieu d’habitation, etc.) afin de permettre à chacun de s’épanouir et de trouver une place dans la société.

En France, tout au long du XXe siècle, l’éducation populaire s’est d’abord organisée autour de trois grands courants idéologiques : le christianisme social, dont la dimension intellectuelle est illustrée notamment par le personnalisme autour de la revue Esprit, les mouvements laïques, dont la Ligue de l’enseignement, Les Francas, les Céméas, etc. et enfin le mouvement ouvrier, en particulier la CGT. Les mouvements français d’éducation populaire collaborent avec des mouvements étrangers de même orientation autour des thèmes de l’éducation, de la solidarité, de la culture, de la liberté…

L’action des mouvements d’éducation populaire se positionne en complément de l’enseignement formel. C’est une éducation qui dit reconnaître à chacun la volonté et la capacité de progresser et de se développer, à tous les âges de la vie. Elle ne se limite pas à la diffusion de la culture académique, elle reconnaît aussi la culture dite populaire (culture ouvrière, des paysans, de la banlieue, etc.). Elle s’intéresse à l’art, aux sciences, aux techniques, aux sports, aux activités ludiques, à la philosophie, à la politique. Cette éducation est perçue comme l’occasion de développer les capacités de chacun à vivre ensemble, à confronter ses idées, à partager une vie de groupe, à s’exprimer en public, à écouter, etc.

Pour certains, l’éducation populaire se différencie de l’animation sociale et culturelle sur les aspects suivants :

 > L’animation est une des branches du tiers secteur, employeur de nombreux animateurs socioculturels, alors que l’éducation populaire est un mouvement social essentiellement composé de militants bénévoles ayant une vision politique de leur mission.

 > L’animation par sa professionnalisation même, en devenant un travail social, est plus centrée sur la gestion d’équipements et de dispositifs d’accompagnement et d’insertion. Il lui est difficile d’avoir un projet politique qui soit contre celui de ses financeurs, les collectivités territoriales et l’État