Municipales 2014 : Ma ville, ma vie, je la veux… accueillante
La laïcité, c’est la liberté en partage, ce n’est ni le racisme ni l’exclusion. Pourtant, depuis trop longtemps, elle est instrumentalisée contre l’islam, présenté comme un péril permanent pour la République, la « tradition laïque française », le vivre ensemble. Une fois, on sonne le tocsin pour les prières de rue ; une autre fois, c’est le foulard ou la viande halal qui sont visés pour protéger une supposée « identité française ».
Pour la LDH, la laïcité est le cœur d’une politique du vivre ensemble. Elle ne doit pas devenir un repère identitaire pour jouer des un-e-s contre les autres.
Les choix politiques faits à l’échelon local sont aussi d’une importance capitale pour favoriser la laïcité, améliorer le quotidien de chacun-e, retisser du lien social. Cela implique de :
– Promouvoir l’égale liberté de toutes et de tous
Toutes les religions doivent être traitées de la même manière : respect de la liberté de conscience et d’expression, avec comme seule limite le respect de la liberté des autres. Comme l’a proclamé la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui », donc « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ».
La laïcité protège la liberté des musulmans, comme celle des juifs ou des chrétiens. Grâce à elle, tous les croyants peuvent vivre pleinement leur foi, de même que les athées et les agnostiques peuvent vivre pleinement leur conviction philosophique. Les élu-e-s doivent veiller à ce que nul ne soit discriminé.
– Construire le « vivre ensemble »
Les valeurs de la République, la liberté, l’égalité, la fraternité donnent des repères communs à toutes et tous, dans une société menacée par l’éclatement et les appétits de domination.
Le vivre ensemble, justement, s’apprend… au quotidien. Dans la prise de responsabilité civique, dans les institutions locales, dans l’éducation populaire, dans les associations et les syndicats, dans la pratique sportive ou artistique… Cela suppose liberté de conscience et respect des biens collectifs.
– Garantir la neutralité et prévenir les tensions
L’impératif de neutralité du service public est une garantie d’égalité, et les fonctionnaires de l’Etat et des collectivités y sont tenus par respect des usager-e-s. C’est une bonne chose. En revanche, cette neutralité ne s’impose pas uniquement aux usager-e-s.
Dans l’entreprise privée, le droit du travail garantit l’égalité de traitement et la non-discrimination, qui inclut les convictions religieuses. Toute limite posée doit être justifiée par la nature de la tâche à accomplir, et être proportionnelle au but recherché.
Etablir et faire respecter ces droits, c’est aussi la meilleure manière de combattre l’intégrisme, tous les intégrismes.