Le 6 novembre à Saint Germain en Laye : Conférence-débat 120 ans de combats – combats d’aujourd’hui

La fédération des Yvelines et l’antenne de Saint-Germain-en-Laye de la Ligue des Droits de l’Homme

vous invitent à une conférence-débat

120 ans de combats – combats d’aujourd’hui

avec Malik Salemkour

président de la LDH

mardi 6 novembre à 20h 30

Salle des Associations Saint-Germanoises

3 rue de la République

78100Saint-Germain-en-Laye

ALERTE HEBERGEMENT DES FAMILLES PAUVRES DANS LES YVELINES

APPEL AU PREFET DES YVELINES

Les Yvelines, un des département les plus riches de France n’est pas capable de mettre à l’abri les familles à la rue de son département.


En cette rentrée 2017 : « 70 familles sont refusées chaque soir par le 115 dans les Yvelines ».

C’est ce qu’on nous a répondu, au 115, lorsque nous nous indignions que des familles nombreuses avec des enfants très jeunes (comme Raul, 2 ans ou Ianis, 1 an) aient été refusées, plusieurs jours de suite, et se trouvent toujours sans abri.

Et nous savons que les familles sans abri sont encore bien plus nombreuses, car après des refus répétés, beaucoup de personnes se découragent et cessent d’appeler.

C’est insupportable! Comment est-il possible que, dans un pays dit civilisé et développé, on laisse des familles avec enfants dans un tel dénuement, de surcroit à l’arrivée de l’automne ?

Que deviennent ces familles ? Elles dorment à la rue; ou dans des conditions précaires, dans des abris de fortune; dans des voitures; pour une nuit en surnombre chez des voisins compatissants; elles errent d’un lieu à l’autre, parfois pourchassées par la police qui les empêche de s’installer.

Monsieur le Préfet comment pouvez-vous autoriser des expulsions de familles pour quel que motif que ce soit, notamment au motif « d’insalubrité »en sachant qu’après quelques jours d’hébergement ces personnes, ces enfants, vont être mis à la rue?

Monsieur le Préfet, c’est encore pire d’être à la rue que dans un bidonville ou un logement insalubre.

Monsieur Macron, président de la République n’a -t-il pas déclaré  fin août : « Plus une personne à la rue », « loger tout le monde dignement », « des hébergements d’urgences partout » d’ici la fin de l’année…

Pour les 70 familles (ou plus) des Yvelines, il est possible et plus que nécessaire d’avoir des solutions avant même cette échéance !

Premières signatures:

  • Action Catholique Ouvrière (Vallée Industrielle de la Seine)
  • ASTI du Mantois
  • ATTAC 78 Nord
  • Cercles de Silence de Mantes et de Versailles
  • CES (Conflans, écologie, solidarité)
  • Collectif Romyvelines
  • La Pierre Blanche
  • Ligue des droits de l’Homme, fédération des Yvelines
  • Secours Populaire Comité de Carrières sous Poissy
  • Secours Catholique des Yvelines

Réforme de la constitution : Lettre de la LDH aux Elus des Yvelines – 78

Réforme de la Constitution sur l’état d’urgence et la déchéance de la nationalité

Interpellation des parlementaires des Yvelines

Fédération des Yvelines

Lettre de la Fédération LDH des Yvelines – 78 aux députés et sénateurs des Yvelines

Madame et Messieurs les députés des Yvelines,

Mesdames et Messieurs les sénateurs des Yvelines,

Dans les prochains jours ou semaines, vous allez être amenés à voter le projet de loi visant à modifier notre Constitution, garante de nos libertés fondamentales. Ce projet vise à y introduire le principe de l’état d’urgence et la déchéance de nationalité. Vous serez également amenés à voter une nouvelle prolongation de l’état d’urgence, proposée par le gouvernement.

Nous, membres de la « Ligue des Droits de l’Homme », en conscience, vous demandons solennellement de voter contre le projet de loi constitutionnelle et contre la prolongation de l’état d’urgence.

Inutile au regard des objectifs annoncés, le projet de révision de notre Constitution porte en lui un véritable danger pour notre République et toutes les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité qui l’animent.

En constitutionnalisant l’arbitraire et les atteintes aux libertés fondamentales, et en introduisant l’inégalité de traitement entre les Français en raison de leur origine, ce projet de loi ouvrirait une brèche profonde dans notre Constitution qu’il sera alors bien difficile de refermer.

Les alertes émises par la « Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme », au sujet de la révision constitutionnelle, et par l’ONU, qui appelle la France à ne pas prolonger l’état d’urgence, estimant qu’il impose des « restrictions excessives et disproportionnées sur les libertés fondamentales », sont à ce titre édifiantes. Nous en appelons à votre responsabilité républicaine et vous demandons d’être à la hauteur des enjeux.

Nous sommes bien conscients du traumatisme provoqué par les attentats sur nos concitoyens, conscients aussi du besoin de sécurité, mais ni la réforme constitutionnelle ni la prolongation de l’état d’urgence n’apporteront de solution à ce besoin.

En espérant que notre contribution saura retenir votre attention, nous vous prions d’agréer, Mesdames, Messieurs, l’assurance de nos sentiments respectueux et dévoués à la cause des droits de l’Homme.

 

Pierre Déjean

président de la fédération

Décès de Pierre Soulat, ancien maire d’Achères

Nous avons appris avec une grande tristesse, le 2 janvier le décès de Pierre Soulat.

Ancien maire d’Achères, ancien directeur d’école, militant de gauche convaincu, unitaire, rassembleur, humaniste, à l’écoute de tous et respectueux des positions des autres, Pierre a été un maire aimé et respecté bien au delà de sa famille politique (communiste).

Il était très engagé pour la défense des droits de l’Homme. Notre section LDH a fait appel à lui à de multiples reprises. Nous avons notamment organisé en commun avec la municipalité d’Achères, alors qu’il était maire, des parrainages de personnes sans papier dans les années 1997-1999, ainsi que des « votations citoyennes » en faveur du vote des résidents étrangers.

Après qu’il ait passé le flambeau à son successeur à la mairie, nous avons encore organisé plusieurs fois des parrainages de Sans papiers avec la municipalité. Pierre s’était également engagé dans le soutien aux familles roms vivant à Achères en bidonville en 2001-2003. Il est resté très proche de plusieurs de ces familles.

Pendant sa retraite Pierre avait adhéré à la LDH. Même s’il ne venait pas aux réunions de section, il était toujours prêt à s’engager dans l’action, en particulier en soutien aux familles sans papier à Achères. Il était également membre du mouvement de la Paix et d’associations locales de solidarité internationale. Il s’était en particulier engagé dans des actions de solidarité après le tremblement de terre à Haïti.

Ces derniers temps il avait dû réduire son activité du fait de sa santé fragile.

C’est un homme de bien, un militant convaincu, un humaniste, un ami qui a disparu.

Nous pensons à son épouse, Régine, toujours à ses côtés à qui nous exprimons toutes nos condoléances ainsi qu’à toute sa famille.

Nous serons présents ce jeudi 7 janvier à 14h30 à la salle Boris Vian où un hommage municipal lui sera rendu.

Un livre de témoignages sera ouvert ce Mercredi 6 janvier et Jeudi 7 janvier entre 17H30 et 19H30 au 5 bis rue Traversière à Achères.

Ligue des Droits de l’Homme – Section de Poissy et Environs – 78

Signez la Pétition « Pour nous, c’est définitivement non ! »

Communiqué commun

Paris, le 29 décembre 2015

Signez la Pétition « Pour nous, c’est définitivement non ! »

Ainsi le président de la République a décidé de modifier la Constitution dans le pire sens qui soit. Nous appelons les citoyens et les citoyennes à manifester d’ores et déjà leur opposition à ces projets en signant la pétition suivante :

« Pour nous, c’est définitivement non !

Non au projet de déchéance de la nationalité, non à une démocratie sous état d’urgence, non à une réforme constitutionnelle imposée sans débat, en exploitant l’effroi légitime suscité par les attentats.

Nous n’acceptons pas la gouvernance de la peur, celle qui n’offre aucune sécurité mais qui assurément permet de violer nos principes les plus essentiels.

Notre rejet est absolu. Nous appelons tous ceux et celles qui partagent une autre idée de la France à le manifester. »

SIGNEZ  :  http://www.nousnecederonspas.org/petition/

A l’initiative de :

AFD International, Agir pour le changement démocratique en Algérie (Acda), Altertour, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), Association démocratique des Tunisiens en France (ADTF), Association femmes solidaires comité Saint-Denis, Association France Palestine solidarité (AFPS), Association des Marocains en France (AMF), Association pour la reconnaissance des droits et libertés aux femmes musulmanes (ARDLFM), Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Association des Tunisiens en France (ATF), Association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine (Aurdip), Attac, Cadac, Cedetim, CGT Police Paris,  Centre islamique Philippe Grenier (CIPG), Cercle Condorcet de Paris, Collectif BDS Saint-Etienne, Collectif CGT Insertion-Probation (UGFF-CGT), Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), Collectif féministes pour l’égalité, Collectif Judéo Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP), Collectif Mémorial 98, Collectif national des Faucheurs volontaires, Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), Collectif Stop le contrôle au faciès, Comité pour le développement et le patrimoine (CDP), Commission islam et laïcité, Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Confédération générale du travail (CGT), Coordination de l’action non-violente de l’Arche (Canva), Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), Droit solidarité, Emmaüs international, Espace franco-algérien, Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH), Fédération nationale de la Libre pensée,Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR), Femmes égalité, Filles et fils de la République (FFR), Fondation Copernic, Halte OPGM07, Ipam, Justice et libertés Strasbourg , La Cimade, Le Gisti, Le Mouvement de la paix, Liberpensula Frakcio de Sat, Ligue des droits de l’Homme, Mamans toutes égales (MTE), Minga-agir ensemble pour une économie équitable, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Osez le féminisme !, Planning familial, Powerfoule,  Réseau d’alerte et d’intervention pour les droits de l’Homme (RaidH), Réseaux citoyens Saint-Etienne, Réseau éducation sans frontières (RESF), Revue Inprecor, RevueRegard, Romeurope 94, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la magistrature (SM), Syndicat national des journalistes (SNJ), SNJ-CGT, SNPES-PJJ/FSU, Solidaires étudiant-e-s, Union générale des fédérations de fonctionnaires CGT (UGFF-CGT), Union juive française pour la paix (UJFP), Unef, Union syndicale de la psychiatrie (USP), Union syndicale solidaires.

Les signatures sont recueillies à l’adresse suivante :

http://www.nousnecederonspas.org/petition/

Collectif Prévention Spécialisée des Yvelines – Communiqué de Presse, 19 décembre 2015

Le 18 décembre 2015, le Conseil départemental des Yvelines a délibéré et décidé de la baisse de 30% du budget de l’action éducative de la Prévention Spécialisée sur le département à l’unanimité moins une abstention.

La Prévention Spécialisée sera concentrée sur les quartiers en politique de la ville de deux communautés d’agglomérations : Seine Aval, 0Saint-Quentin-en-Yvelines sur la base de 70% CD, 30% villes et/ou agglomérations pour les quartiers en « zones prioritaires » et 50/50 pour ceux qui sont en « veille active ». Les villes où des quartiers sont en politique de la ville dont les Maires ne veulent pas de la Prévention Spécialisée sont libres de leur choix (Poissy, Sartrouville, …).

Pour les autres villes et collectivités territoriales qui financeraient des actions éducatives, elles pourraient obtenir des subventions de fonctionnement qui ne seraient pas affectées à la Prévention Spécialisée mais au budget général.
Des appels à projets seront ouverts, début janvier au plus tard, pour les territoires en politique de la ville. Les conventions actuelles, concernant ces territoires, seront prolongées jusqu’à fin mars 2016 où de nouvelles conventions seront signées avec les associations retenues.
Pour les associations développant leur action éducative sur des villes non concernées par les appels à projets des « budgets de clôture » sont prévus pour gérer les licenciements et les reclassements éventuels.

Ces décisions confirment les craintes du collectif Prévention Spécialisée des Yvelines et des signataires du communiqué de presse du 4 décembre. Le Conseil Départemental amplifie son renoncement progressif à sa mission de Prévention Spécialisée. Les participations exigées des villes et des collectivités territoriales sont de plus en plus importantes et certaines auront d’extrêmes difficultés à y souscrire. Des pans entiers de l’action éducative de la Prévention Spécialisée vont être lâchés pour longtemps avec leur cortège de conséquences sur les jeunes, les parents, les groupes de pairs, le travail partenarial, la cohésion sociale.
Madame Arenou a beau réaffirmer une volonté de concentrer l’action de la Prévention Spécialisée sur les quartiers les plus en difficultés et vers les jeunes en voie de marginalisation, le Président Bédier, dont la Prévention Spécialisée est la cible actuelle, ne cache pas ses intentions à venir puis-qu’il a déclaré : « le temps de la protection sociale façon après-guerre est terminé …Sa fin doit être bien organisée ».

A ces décisions néfastes d’abandon d’une grande partie des jeunes des quartiers populaires le Conseil Départemental a ajouté le 18 décembre une atteinte au fonctionnement démocratique d’une séance publique de l’assemblée délibérative du Conseil Départemental.

Les représentants du collectif Prévention Spécialisée 78 et des signataires du communiqué de presse du 4 décembre (19 associations et organisations départementales, régionales, nationales) ont été interdits d’entrée, sauf un, rentré avant la formulation de l’interdiction. A cette exception près, aucun membre du collectif ou représentant des signataires n’a pu écouter les débats publics de l’assemblée départementale au prétexte fallacieux d’un manque de place.
Cette interdiction ajoute le mépris aux décisions iniques.
Dans une situation où les appels au rassemblement et à la concorde abondent, l’interdiction prononcée par le Conseil Départemental résonne comme une attaque à la démocratie.
C’est un autre mauvais signe envoyé aux citoyens.

Signataires: Attac 78, ATD Quart Monde Yvelines, CEMEA IdF (Centre d’Entraînement aux Mé-thodes d’Education Actives), CES (Confluence Ecologie Solidarité), CAC (Collectif des Associations Citoyennes) CGT Yvelines, CNLAPS (Comité National des Acteurs de la Prévention Spécialisée), Eclaireurs et Eclaireuses de France IdF, EELV Yvelines, FCPE Yvelines, LDH fédération des Yvelines, MJC fédération des Yvelines, MRAP comités locaux 78, NPA 78, ONES (Organisation Nationale des Educateurs Spécialisés), PCF des Yvelines, PG des Yvelines, PS fédération des Yvelines, SUD santé-sociaux 78

Collectif Prévention Spécialisée des Yvelines – Communiqué de Presse, 4 décembre 2015

Le 27 novembre 2015 le Président du Conseil Départemental, Pierre Bédier a annoncé le report du débat et du vote sur le financement de la Prévention Spécialisée dans les Yvelines. Ce sera probablement le 18 décembre.

Madame Arenou, 2ème vice-Présidente et Maire de Chanteloup-les-Vignes a été chargée d’une mission d’étude pour réexaminer le projet initial.

Il envisageait de supprimer l’action éducative des éducateurs de rue sur 12 villes du département : Ablis, Achères, Aubergenville, Carrières-sous-Poissy, la Celle-Saint-Cloud, Conflans-Sainte-Honorine, Magny-les-Hameaux, Rambouillet, Saint-Cyr-l’Ecole, Saint-Germain-en-Laye, Verneuil-sur-Seine, Versailles.

Achères, ne figure plus sur cette liste. Elle est remise en territoire prioritaire. Elle sera l’objet d’un appel à projet. Nous en sommes satisfaits.

Si la décision se confirmait pour les autres villes, plus de 3500 adolescents et adolescentes ne seraient plus accompagnés individuellement, sans compter le cortège de conséquences désastreuses de cet abandon sur les parents, les fratries, les groupes de pairs, sur la cohésion sociale, sur le travail partenarial, sur le renforcement prévisible des logiques sécuritaires.

Le report, annoncé le 27 novembre, témoigne de la montée des oppositions contre cette décision néfaste d’abandon.

Madame Christine Boutin a rendu la sienne publique.

Des Maires/Conseillers Départementaux discutent âprement pour le maintien des éducateurs de rue sur leur commune.

Les professionnels se mobilisent avec la société civile sur chaque territoire et à l’échelle départementale. Des organisations syndicales soutiennent les mobilisations contre cette décision.

Les partis de Gauche, non représentés au Conseil Départemental, expriment leur complet désaccord avec ce projet.

Bref, la brutalité de cette décision et son caractère incohérent sont de plus en plus dénoncées.

A l’heure où l’horreur s’est abattue sur Paris, sur Saint-Denis, sur la France, dix mois après les tragiques attentats de janvier, à l’heure ou l’insécurité sociale s’accroît, nous devons, plus que jamais, réaffirmer notre « devoir de Fraternité » envers la jeunesse. Ce devoir de Fraternité porte un nom : Éducation.

D’ici le 18 décembre :

Nous amplifierons la mobilisation localement et sur le département par de multiples initiatives.

Nous alerterons, dans le cadre des appels à projet qui vont paraître sur les risques, d’une réorganisation des interventions de la Prévention Spécialisée, qui priveraient les jeunes et leurs familles de la présence quotidienne des éducateurs sur leurs lieux de vie.

Nous interviendrons auprès des élus, auprès de Madame Arenou, auprès du Président Bédier pour faire entendre qu’il y a un état d’urgence sur notre département, celui de l’Éducation dans les quartiers populaires.

Dès à présent nous appelons les jeunes, leurs familles, les professionnels de la Prévention Spécialisée et leurs partenaires, les acteurs de la société civile, les organisations syndicales et politiques, les élus à venir nombreux, le 18 décembre, au Conseil Départemental pour dire d’une même voix, dans le cadre des lois de notre République, que l’Éducation et la Prévention Spécialisée ne sont pas des choix. Encore moins des choix budgétaires alors que le budget départemental de la Prévention Spécialisée représente moins de 1% du budget global du Conseil Départemental.

L’Éducation est une obligation absolue

La Prévention Spécialisée est une impérieuse exigence

Nous n’y renoncerons jamais.

 

Signataires: Attac 78 , ATD Quart Monde Yvelines, CEMEA IdF (Centre d’Entraînement aux Méthodes d’Education Actives), CES (Confluence Energies Solidarités), CGT Yvelines, CNLAPS (Comité National des acteurs de la Prévention Spécialisée), Eclaireurs et Eclaireuses de France IdF, EELV Yvelines, FCPE Yvelines, LDH fédération des Yvelines, MJC fédération des Yvelines, NPA78, ONES (Organisation Nationale des Educateurs Spécialisés), PCF 78, PS fédération des Yvelines, PG des Yvelines, SUD santé-sociaux 78

Travailleurs sans papiers – Poissy – Montigny le Bretonneux

La Ligue des Droits de l’Homme dans les Yvelines a exprimé, dès le premier jour, son soutien aux travailleurs sans papier de l’intérim en lutte depuis le 10 juin 2015.
La LDH qui défend sans relâche l’égalité des droits et qui accompagne quotidiennement des sans papier dans leurs démarches pour leur régularisation, soutient totalement les demandes que ces travailleurs sans papier font à leurs employeurs.
En effet la circulaire de Manuel Valls du 28 novembre 2012 permet la régularisation des travailleurs sans papier sous certaines conditions précises d’ancienneté de présence en France, de durée de travail et de contrat de travail.
Pour permettre aux travailleurs sans papier qui répondent aux conditions posées par la circulaire de demander leur régularisation à la préfecture, il est impératif que leurs employeurs délivrent les attestations et contrats qui correspondent à leur situation. C’est d’ailleurs clairement indiqué dans la circulaire.
C’est précisément ce que demandent à leurs employeurs les travailleurs qui occupent deux agences d’intérim, au technoparc de Poissy et à Montigny le Bretonneux.
Ces revendications sont tout à fait réalistes: les entreprises de l’intérim ont la possibilité de les satisfaire, comme l’entreprise Manpower l’a fait le 23 juillet.
La section de Poissy et environs, celle de Saint Quentin en Yvelines et la fédération des Yvelines de la LDH réitèrent leur soutien à ces travailleurs et souhaitent que leurs employeurs engagent au plus vite le dialogue pour répondre à ces demandes.

Le grand déménagement des mineurs isolés étrangers (MIE) des Yvelines

article paru sur le blog du RESF (site de médiapart)

http://blogs.mediapart.fr/blog/resf/151214/le-grand-demenagement-des-mineurs-isoles-etrangers-mie-des-yvelines

Un courrier lapidaire, une valise à faire à la hâte, des au revoir aux copains, aux profs, aux éducateurs. En Yvelines, le grand déménagement des mineurs isolés étrangers (MIE) a commencé le 3 novembre et va s’accélérer cette semaine. D’ici peu, ces jeunes, venus de pays de misère et de guerre, au terme de voyages souvent longs et périlleux, devraient tous être confiés à une association locale d’insertion par le logement, le Lien Yvelinois, sur la base d’un contrat signé le 10 octobre 2014 avec le Conseil général des Yvelines, présidé par Pierre Bédier.

Une avancée ? Un danger ? Les travailleurs sociaux du département en charge de ces MIE sont inquiets et protestent.

Comme tout mineur en danger, les jeunes étrangers sont pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), financée par le Conseil général.La protection de l’enfance est une mission importante de la République, se rattachant à des conventions internationales ratifiées par la France.

Près de 250 MIE seraient confiés à l’ASE des Yvelines, un département pas vraiment pauvre, pas très loin de Paris, avec une implantation ancienne de foyers d’accueil pour la jeunesse en danger.

La situation depuis plusieurs mois est la suivante : Dès son arrivée en France et plus particulièrement dans notre département, tout MIE est soumis à un véritable parcours du combattant : souvent on lui refuse même de l’écouter sous prétexte que ses papiers seraient des faux. S’il arrive à se faire enregistrer, le plus souvent, il doit subir des « tests osseux ». S’il est déclaré majeur, c’est la rue. Si le test confirme sa minorité, l’ASE doit le prendre en charge et le placer : une partie d’entre eux se retrouvent en foyer éducatif spécialisé avec un réel suivi. Mais, de plus en plus nombreux, sont les jeunes, logés à l’hôtel, seuls, sans suivi éducatif, sans scolarisation et bien sûr, sans accompagnement pour effectuer les démarches nécessaires pour obtenir un passeport et un acte de naissance, pour préparer leur dossier afin d’être régularisé à 18 ans. Pour l’ASE, il s’agit «qu’ils attendent leurs 18 ans…. et qu’ils repartent au pays » comme le suggère ouvertement la hiérarchie !

C’est dans ce contexte qu’a été signé, le 10 octobre 2014, un contrat avec le Lien Yvelinois, une association locale d’insertion par le logement.

Dès le 3 novembre, le déménagement des MIE de 16 ans placés en hôtel a commencé, et depuis, il s’est poursuivi, affectant l’ensemble des MIE du département.

 

Les mineurs isolés étrangers « virés » sans ménagement

En novembre, l’ASE a vidé les hôtels d’une quarantaine de MIE. Ils ont été regroupés dans un hôtel à Coignières, puis certains ont ensuite emménagé dans des appartements loués par le Lien Yvelinois à leur intention.

Mais depuis le 9 décembre une offensive a été prise concernant les MIE hébergés en foyer (c’est à dire ceux qui bénéficient d’une réelle prise en charge éducative), pour les en faire sortir, pour qu’ils vident les lieux rapidement ; un courrier contenant la liste des jeunes concernés est arrivé dans chaque foyer leur donnant rendez-vous avec leur valise la semaine prochaine – une accélération incompréhensible pour les travailleurs sociaux.

Et cela, sans contact officiel en amont entre le Lien et les éducateurs des foyers qui accueillaient jusqu’ici ces jeunes, dans la précipitation, en cassant pour nombre d’entre eux ce qui existe :

C’est irresponsable. Quand bien même les déménagements projetés le seraient dans l’intérêt des jeunes, ils ne peuvent pas être imposés uniformément, sans tenir compte de la situation, des intérêts et de la volonté de chacun des jeunes.

Le texte du contrat signé entre le Conseil général et le Lien Yvelinois donne à cette association une mission qui correspond exactement à ce que l’on peut attendre d’une prise en charge d’un mineur isolé : accueil, hébergement, accompagnement éducatif et social,…

Les travailleurs sociaux qui accompagnent ces mineurs isolés témoignent

« Notre intention était de préparer un départ vers « le Lien ». Nous pensions avoir un peu de temps pour cela, cependant, nous avons reçu une liste du Conseil général avant-hier, mentionnant le nom de tous les jeunes sur le départ. »

« Il doit quitter notre établissement en début de semaine prochaine, soit 6 jours après la réception du courrier et nous n’avons aucune information sur le lieu où il doit être accueilli, ni sur la prise en charge qui va lui être proposée. »

« Nous pensions au moins avoir des informations sur le lieu d’accueil. Cela nous aurait permis de mettre en place un certain nombre de choses qui lui permettent de rester dans une dynamique mais cela n’est pas envisageable. Il n’y a aucune négociation possible avec l’ASE. Sans compter qu’il doit également interrompre brutalement son suivi scolaire. »

« Tous les jeunes mineurs isolés sont sous le même régime. Y compris ceux arrivés depuis déjà plusieurs années et étant inscrits dans un projet. »

« Nous avons donc peu de temps pour les préparer et surtout peu d’éléments sur où ils vont atterrir et qui les suivra. Nous gardons le contact avec ces jeunes pour obtenir plus d’infos. »

Que dire du mépris avec lequel le Conseil général traite ces travailleurs sociaux, investis avec une haute conception de leur mission ?

Et que dire de la maltraitance du même Conseil Général à l’égard des jeunes étrangers en danger, déplacés sans assurance sur leur avenir proche, sans lien assuré avec leur éducateur et avec la structure où ils ont commencé à se reconstruire? Que dire des risques de rupture de leurs projets et de leur formation en cours ?

Le Conseil général « se débarrasse » des Mineurs Isolés Étrangers

Pourquoi le Conseil général a-t-il décidé de confier les MIE à une structure telle que « le Lien Yvelinois » ?

C’est tout à fait légal : le juge décide le placement du jeune à l’ASE, puis l’ASE confie le jeune à une association et peut à tout moment le retirer pour le placer ailleurs, sans même à avoir à donner des explications.

Il est donc logique que le foyer informe le jeune de sa convocation par « le Lien Yvelinois » pour qu’il se présente avec sa valise.

Mais dans la pratique, la méthode contrevient directement aux principes énoncés dans la loi de rénovation sociale de 2002 qui place le jeune au cœur de sa prise en charge, qui pose le libre choix de son accompagnement social et définit le projet personnalisé qui a une valeur contractuelle qui lie le jeune à sa structure d’accueil.

Alors, pourquoi ce contrat ?

Intérêt financier ? Cela voudrait dire que « le Lien Yvelinois » recevrait une dotation plus faible que les foyers actuellement ?

En Yvelines, comme ailleurs, l’ensemble des budgets à caractère social subit de sévères coupes sombres et tout au bout de la chaîne de la Protection de la jeunesse, on trouve les MIE, les plus fragiles, les plus isolés.

Faute d’informations, on peut s’interroger sur la capacité dans la durée de l’association à assurer pleinement le suivi des jeunes. Ainsi la responsabilité des défaillances liées à un manque de moyens retomberait sur « le Lien Yvelinois » et laisserait le Conseil général blanc comme neige.

Intérêt politique ? La méthode a toutes les apparences d’une tentative d’isolement et de ghettoïsation. Actuellement dans les foyers les jeunes étrangers apprennent le français et les habitudes de vie en côtoyant d’autres jeunes. Souvent, motivés pour avancer, ils sont même les éléments sûrs dans la vie collective du foyer. Les priver de cette vie collective en les « parquant entre eux », c’est à coup sûr, favoriser leur repliement, et rendre difficile, voire impossible leur insertion sociale. Dans quel but ?

RESF s’oppose à la discrimination des mineurs isolés étrangers

Dans ce contrat, le Conseil général et l’ASE restent maîtres des décisions importantes qui plombent la vie des MIE : recours à des vérifications d’âge avec les tests osseux, poursuite ou non, d’une prise en charge avec un contrat jeune majeur au delà de 18 ans. On peut craindre que sur ces deux points, la politique du Conseil général ne change pas : tests osseux pour tous et contrat « jeune majeur » pour aucun.

Cette délégation de prise en charge qui frappe spécifiquement les MIE, est en fait un traitement discriminatoire et inégalitaire entre les mineurs qui sont confiés à l’ASE par une ordonnance de protection.

Les structures éducatives en charge jusque-là des MIE des Yvelines n’ont pas l’intention d’en rester là. Effet direct des plaintes et protestations des travailleurs sociaux, certains départs des foyers ont été différés, le Conseil général est directement interpellé (cf lettre envoyée le 10 décembre par le groupe inter-associatif protection de l’enfance des yvelines), comme le sera le Défenseur des droits sur les questions de maltraitance et de discrimination, s’il y a lieu.

Pour RESF

  • La pratique de tests osseux qui jettent à la rue de nombreux mineurs doit cesser.
  • Tous les mineurs isolés étrangers (MIE) doivent être pris en charge dans les mêmes conditions que les autres jeunes confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
  • Ils doivent tous pouvoir recevoir une formation comme ils le souhaitent
  • À leur majorité, ils doivent pouvoir signer un « contrat jeune majeur » comme la loi l’indique pour leur laisser le temps d’aller au bout de leurs projets qui les rendrait autonomes.
  • Ils doivent tous obtenir de la Préfecture un titre de séjour qui leur permettrait de rester sur le territoire.