Catégorie : Section

Egalité femme-homme : je suis cadre hospitalière en retraite

En prévision de la journée du 8 mars 2019 la Ligue des droits de l’homme Niort-Deux-Sèvres a recueilli des témoignages d’hommes et de femmes sur l’égalité professionnelle. Une cadre hospitalière en retraite met en évidence la responsabilité des femmes, dans leur autocensure ou leur manque de solidarité.

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Egalité femme-homme : je suis assistante de direction

En prévision de la journée du 8 mars 2019 la Ligue des droits de l’homme Niort-Deux-Sèvres a recueilli des témoignages d’hommes et de femmes sur l’égalité professionnelle. Une femme donne son point de vue sur les métiers masculins et féminins.

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Egalité femme-homme : je suis un ancien métallo

Pour la journée de la femme, la Ligue des droits de l’homme de Niort- Deux-Sèvres a recueilli les témoignages d’hommes et de femmes sur l’égalité professionnelle. Un ancien de la métallurgie casse les préjugés sur les métiers « féminins » et « masculins ».

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Egalité femme-homme : je suis ingénieur

Pour la journée de la femme, la Ligue des droits de l’homme de Niort- Deux-Sèvres a recueilli les témoignages d’hommes et de femmes sur l’égalité professionnelle. Un ingénieur est régulièrement confronté à des propos sexistes sur ses collègues féminines.

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Egalité femme-homme : je suis un travailleur de l’insertion sociale

Pour la journée de la femme, la Ligue des droits de l’homme de Niort- Deux-Sèvres a recueilli des témoignages sur l’égalité femme-homme au travail. Un fonctionnaire évoque la féminisation progressive des postes… dans les secteurs majoritairement féminins.

 

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Egalité femme-homme : je suis responsable syndicale

En prévision de la journée de la femme, la Ligue des droits de l’homme de Niort- Deux-Sèvres a recueilli les témoignages d’hommes et de femmes sur l’égalité professionnelle. Une responsable syndicale évoque les cas qu’elle a pu voir… et son propre vécu.

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Egalité femme-homme : je suis un homme témoin de harcèlement sexuel

Pour la journée de la femme, la Ligue des droits de l’homme de Niort- Deux-Sèvres a recueilli les témoignages d’hommes et de femmes sur l’égalité professionnelle. Un homme témoigne de pratiques de harcèlement.

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Egalité femme-homme : la LDH enquête sur le monde du travail

Pour préparer la journée internationale de la femme, les militant.e.s de la Ligue des droits de l’homme de Niort sont allés à la rencontre des Deux-Sévriens hommes et femmes pour recueillir leurs avis sur l’égalité professionnelle. De manière quasi-unanime, et malgré les progrès réalisés, ils témoignent de la persistance d’inégalités et de discriminations.

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Egalité femme-homme : je suis inquiète pour ma belle-fille

En préparation de la journée de la femme, la Ligue des droits de l’homme de Niort-Deux-Sèvres a recueilli les témoignages d’hommes et de femmes sur l’égalité professionnelle. Une femme dénonce les entorses à l’égalité salariale, dans un secteur réputé protégé, celui des mutuelles.

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Egalité femme-homme : je suis une trentenaire chargée de com’

En préparation de la journée de la femme 2019, la Ligue des droits de l’homme de Niort-Deux-Sèvres a recueilli des témoignages d’hommes et de femmes sur l’égalité professionnelle. Ci-dessous l’avis d’une chargée de communication trentenaire.

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Egalité femme-homme : je suis une femme médecin

En prévision de la journée du 8 mars 2019 la Ligue des droits de l’homme Niort-Deux-Sèvres a recueilli des témoignages d’hommes et de femmes sur l’égalité professionnelle. Ci-dessous le témoignage d’une femme médecin aujourd’hui retraitée sur son métier et l’impact des conditions de travail sur les droits des femmes.

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Note sur la réforme de la justice

Le projet de réforme de la justice s’inscrit sous une triple vision :
– dématérialisation des procédures ;
– éloignement du juge ;
– remise en cause des règles fondamentales de la procédure pénale.

I – Dématérialisation des procédures dans un soi-disant souci d’efficacité

Mise en avant du principe de la médiation systématique, avec recours à des modes alternatifs de règlement des différends (MARD) en ligne et aux services de plateformes (start-up legaltech) privées et payantes de conciliation, de médiation et d’arbitrage, avec risque de conflits d’intérêts ou de coûts élevés.
Traitement des dossiers par voie informatique, sans présence des requérants, dans des affaires de plus en plus nombreuses.
Décisions rendues sans jugement dans des affaires de plus en plus nombreuses.

II – Eloignement du juge et régression du débat judiciaire

Sur ce point de la justice familiale, comme sur l’ensemble de la justice civile, le maître-mot de la réforme (articles 6, 12 et 18) est « déjudiciarisation ».
Maintien temporaire des tribunaux d’instance, avec risque de remettre en cause la justice de proximité, mais suppression prévue en 2020.
Recours à des amendes forfaitaires délictuelles, pour certains délits, dont l’usage de stupéfiants.
Extension de la composition pénale : à toutes les infractions relevant de la nouvelle compétence correctionnelle à juge unique, à l’exception des atteintes à l’intégrité de la personne.
Possibilité de prononcer des peines de travail d’intérêt général, de jours-amende, de stages et des peines complémentaires par ordonnance pénale donc hors présence du justiciable.

III – Banalisation de mesures dérogatoires en matière de procédure pénale et pouvoir accru des enquêteurs

Le procureur de la République, dans le cadre de l’enquête préliminaire, pourra autoriser – sans intervention du juge – les enquêteurs à pénétrer par la force dans un domicile privé pour interpeller une personne contre qui il y a des raisons plausibles de soupçonner la commission d’un crime ou d’un délit puni d’au moins trois ans d’emprisonnement.
– L’élargissement considérable des écoutes téléphoniques en enquête préliminaire, désormais possibles pour tous les crimes et délits à partir de trois ans d’emprisonnement encourus, avec la possibilité pour le parquet de les ordonner pour vingt-quatre heures sous réserve de ratification a posteriori par le juge des libertés et de la détention (JLD).
– L’extension de la géolocalisation, des perquisitions sans assentiment en enquête préliminaire et des prolongations de flagrance à tous les délits à partir de trois ans d’emprisonnement encourus. La durée de la flagrance est par ailleurs étendue à seize jours pour les crimes et de nombreuses infractions (visées aux articles 706-73 et 706-73-1 CPP).
– L’élargissement de l’enquête sous pseudonyme (avec possibilité notamment d’acquérir ou transmettre des contenus, produits ou services illicites) à toutes les crimes et délits punis d’emprisonnement commis par voie de communication électronique.
– L’extension à tous les crimes des sonorisations, accès distants aux correspondances électroniques, captations de données informatiques, recours aux IMSI catchers, avec la possibilité pour le parquet d’ordonner, seul, ces mesures pendant 24 heures, sous réserve d’une ratification a posteriori par le juge des libertés et de la détention.
Pas de remise en cause du statut du parquet, qui reste dans l’ambiguïté de requérir à charge ou à décharge.

Conclusions

Ce projet, déjà durement amendé par le Sénat risque d’être encore aggravé à l’Assemblée nationale.
Le justiciable doit pouvoir faire valoir ses droits dans des procédures judiciaires fiables, équitables, donnant lieu à un véritable débat contradictoire garant de la sûreté de chacun.

Pour mémoire : Table ronde – débat « Où nous mènent les réformes de la justice » le 09/11/18 Salles Saintonge Saintes 

Table ronde – débat : Où nous mènent les réformes de la justice ?

Vendredi 9 novembre 2018 – 20h30
Auditorium Salle Saintonge
11 Rue Fernand Chapsal, 17100 Saintes

 

Le mot de la Ligue des Droits de l’Homme

Réforme juridictionnelle : la justice malmenée

Sous prétexte de rationalisation, de simplification et d’accélération des procédures, les deux projets de lois examinés en Conseil des ministres le 18 avril 2018, remettent en cause les principes et garanties nécessaires à l’existence d’une « bonne justice » :
– Recours aux algorithmes dans la procédure,
– Pour le justiciable, éloignement du juge,
– Extension des procédés d’enquête intrusifs,
– Audiences sans débat et juge unique,

…ont fait réagir la section saintaise de la Ligue des Droits de l’Homme, qui fait appel à trois spécialistes du droit pour évoquer avec vous, avec nous, les conséquences prévisibles sur le justiciable.

Table ronde – débat : Où nous mènent les réformes de la justice ?

Jean-Pierre BOUCHER, Magistrat à Bergerac, membre du Syndicat de la Magistrature,

  • Fusion des Tribunaux d’Instance et de Grande Instance
  • Modification du système des peines
  • Dématérialisation des procédures
  • Recours à la médiation

Patrick PAYET, Avocat, ancien Bâtonnier du Barreau de Saintes

  • Justice civile, justice familiale,
  • Justice du quotidien

Natacha RATEAU, Procureur de la République au tribunal de Niort, membre du Syndicat de la Magistrature

  • Sécurité et antiterrorisme
  • Enjeux démocratiques et libertés individuelles

Modérateur – Emmanuelle STROESSER, Journaliste

Foire aux livres et vieux papiers Saintes le 20/10/18

Présence de la Section de Saintes au forum des associations

LOI ASILE IMMIGRATION ET SOCIÉTÉ CIVILE

Communiqué LDH

Après son examen par le Sénat le projet de loi asile immigration vient de repasser à l’Assemblée nationale. Il a été confirmé par 43 votes favorables, avec 77 présents sur 577 députés. Visiblement, au sein même de la majorité parlementaire, il convainc de moins en moins. Et pour cause, il est condamné par l’ensemble du monde associatif engagé sur ces questions. Il s’est attiré de sévères critiques de toutes les instances compétentes consultées, Défenseur des droits, Commission nationale consultative des droits de l’Homme, Contrôleure générale des lieux de privation de liberté…

Il réduit encore l’accès réel au droit d’asile comme au droit au séjour, porte atteinte au droit au respect de la vie privée et familiale, au droit à l’hébergement, généralise les possibilités d’enfermement de personnes n’ayant commis aucun délit.

Il ignore les vrais problèmes, notamment le drame du refus de l’accès à la demande d’asile qui cause des milliers de morts chaque année en Méditerranée. Il nie tout l’apport des migrants à notre société en jouant sur la peur et l’ignorance.

Les Etats généraux des migrations regroupant plus de 500 associations nationales et locales dans toute la France ont travaillé à l’élaboration de propositions pour une politique de l’asile et de l’immigration respectueuse des droits de l’Homme, partant des réalités et non des fantasmes xénophobes. Cette démarche, comme ces propositions, ont été malheureusement jusqu’ici totalement ignorées.

Aussi, nous demandons solennellement au gouvernement de prendre enfin le temps d’un dialogue réel avec la société civile.

Paris, le 30 juillet 2018

Projection-débat de « Wajib, l’invitation au mariage » d’Annemarie Jacir

Lundi 26 mars aux 400 Coups à 20h 30. Une projection-débat, dans le cadre du festival Hexagone, de « Wajib, l’invitation au mariage », film d’Annemarie Jacir en en présence de Marianne Dumoulin  co-productrice du film.

En partenariat avec le Collectif Palestine 86 dont fait partie la section LDH.

 

Palestine en fête

Palestine en fête, le 24 mars à la Gornière : exposition, repas solidaire, concert (chant et oud) par Ahmad Dari.

 

Le Collectif Palestine 86 constitué du Comité Palestine 86, 2T3M Ensemble pour la paix, Front de gauche, Jeunesses communistes 86, Ligue des droits de l’Homme, Parti communiste français, Si T en mouvement, et soutenu par Culture pour tous, et Mémoire de la Commune de Paris, 1871 organise la seconde édition de Palestine en fête.

Pourquoi ?

  • Le cadre : la Journée de la Terre palestinienne

Le 30 mars 1976, les Palestiniens d’Israël (Galilée et Triangle) se mettent en grève pour protester contre la confiscation de leurs terres par le gouvernement israélien. Les Palestiniens de Cisjordanie et gaza se mettent en grève également en solidarité avec leurs frères, citoyens israéliens. L’armée intervient. Bilan : 6 morts, une centaine de blessés, des centaines de prisonniers parmi les Palestiniens d’Israël.

Chaque année, cette Journée de la Terre palestinienne est commémorée dans le monde entier. Cette commémoration prend la forme d’une fête, fête de la résistance à l’oppression, fête de la dignité, fête du désir de justice pour le peuple palestinien.

  • A Châtellerault, la Journée de la Terre palestinienne est célébrée dans un contexte extrêmement contraignant pour le peuple palestinien. Continuité de la colonisation israélienne dans l’Etat de Palestine, crimes de guerre israéliens contre les populations palestiniennes, non reconnaissance du droit international par l’Etat d’Israël, inaction de la communauté internationale qui laisse les dénis de justice se perpétuer. La France n’a toujours pas reconnu l’Etat de Palestine alors que les Etats-Unis décident d’installer leur ambassade à Jérusalem, considérée comme capitale d’Israël en violation du droit international.

Comment ?

  • Palestine en fête, c’est trois moments :
  • L’exposition des peintures d’Ahmad Dari « La Palestine s’affiche » et rencontre avec l’artiste.
  • Le repas solidaire (réservation 06 63 89 95 23 et 06 76 02 20 63
  • Le concert « Majaz » (Humeur) d’Ahmad Dari (Oud/Luth, et chant)

 

Une dynamique : 2018, le temps de la Palestine. A Châtellerault, aussi.

LE TEMPS DE LA PALESTINE
2018, année de la Palestine en France

Syrie – rassemblement le 15 Mars à Saintes

La section de Saintes de la Ligue des Droits de l’Homme

 vous invite à répondre à l’appel ci-dessous
en solidarité avec le peuple syrien
jeudi 15 mars 2018 à 17h30
Rassemblement à Saintes
Cours Alsace Lorraine- Place de l’Echevinage

Appel de l’association Solidarité Saintonge-Syrie  et de la Ligue des Droits de l’Homme section Saintes

Le 15 mars 2011, une manifestation à Damas marquait le début du soulèvement contre Bachar al-Assad, le début du combat du peuple syrien pour la dignité et la liberté.

Mais, peu après, ce fut le début d’une répression de plus en plus sauvage, de plus en plus meurtrière : plus de 400 000 morts à ce jour, un pays qui se vide de ses forces vives, de très nombreux  villages et villes détruits. Et le pays est l’objet d’enjeux internationaux qui n’ont plus rien à voir avec le combat des Syriens contre le clan al-Assad.

Pour marquer notre solidarité avec les Syriens, nous appelons à un rassemblement le Jeudi 15 Mars, à 17h30, Rue Alsace-Lorraine à Saintes (au niveau de la Médiathèque)  .

LDH Saintes Projection-Débat « Razzia », de Nabil Ayouch

La section de Saintes de la Ligue des Droits de l’Homme

 vous invite à venir assister 

Samedi 17 mars 2018 à 21 h Cinéma Le Gallia
67 ter Cours National à Saintes

Projection Débat 

Du film « Razzia », de Nabil Ayouch

https://www.ldh-france.org/wp-content/uploads/2018/02/AFFICHE-RAZZIA-WEB-DEF-220x300.jpg

A Casablanca, entre le passé et le présent, cinq destinés sont reliées sans le savoir. 

Différents visages, différentes trajectoires, différentes luttes mais une même quête de liberté.

Et le bruit d’une révolte qui monte….

Sortie le 14 mars 2018

Après Ali Zaoua, prince de la rue (2000) sur les enfants des rues, Les Chevaux de Dieu (2012) qui mettait en scène des garçons des bidonvilles devenus terroristes kamikazes, et Much Loved (2015) sur la prostitution à Marrakech, le réalisateur franco-marocain, Nabil Ayouch, réalise avec Razzia un film puissant et provoquant, qui aborde frontalement un certain nombre de tabous de la société marocaine.

Nabil Ayouch eut à faire face pour son précédent film, Much Loved, à des réactions violentes au Maroc. Le film a non seulement été interdit par la censure, mais a déclenché une véritable vindicte populaire. Son actrice principale, agressée à Casablanca, a dû quitter le Maroc : « J’ai compris à ce moment-là qu’une censure populaire avait pris le relais de la censure politique, se souvient le cinéaste. La censure politique s’était arrêtée à l’interdiction de mon film. La censure populaire est allée beaucoup plus loin. C’est elle qui nous a fait le plus de mal ». Etre pris pour cible par les partisans d’un durcissement de l’ordre moral et religieux a fait de Nabil Ayouch une figure de proue du Maroc progressiste.

Si les personnages de ses précédents films étaient à la marge de la société, avec Razzia Nabil Ayouch est en plein cœur de la société marocaine. Le scénariomêle les destinées de personnages qui ne se connaissent pas mais sont liés par un même sentiment d’étouffement. Nabil Ayouch explique : « Ils représentent une majorité, les uns additionnés aux autres, mais une majorité silencieuse. Ils portent en chacun d’eux une part de rêve, de volonté d’exister, de souffle de liberté et ça nous semblait important, de les faire exister indépendamment les uns des autres ».

Le film met donc en scène plusieurs personnages dans des contextes différents. Salima, interprétée par Maryam Touzani – compagne du cinéaste et co-scénariste – incarne une femme asphyxiée par l’emprise d’un mari qui contrôle ses moindres faits et gestes, ses tenues vestimentaires, refuse qu’elle fume, qu’elle travaille… Hakim, jeune homme issu d’un milieu populaire, rêve d’être chanteur et a pour idole Freddie Mercury, le chanteur gay de Queen. Le père d’Hakim, muré dans le silence, rejette à la fois l’homosexualité de son fils et le métier qu’il s’est choisi. Inès est une adolescente perdue dans un ghetto de riches. Monsieur Joe (Arieh Worthalter), juif, restaurateur, est un des personnages les plus touchants du film, à la fois dans sa relation émouvante avec son père malade et dans son refus obstiné de voir l’antisémitisme latent de la société.Chacun de ces personnages, tous magnifiquement interprétés, est bien caractérisé : « Ces personnages existent, ils sont inspirés par des gens que j’ai rencontrés, précise Nabil Ayouch. Ils se débattent avec leurs rêves, leurs frustrations, ils essaient d’exister au sein d’une société qui les étouffe ».

Le film est construit en deux époques. Il commence au début des années 80 dans un village reculé de l’Atlas, par l’évocation de l’arabisation forcée de l’enseignement à travers l’histoire d’Abdallah, l’instituteur, qu’on oblige soudainement à enseigner à ses élèves dans une langue qu’ils ne comprennent pas. Il finit par abandonner le village et s’en va, laissant derrière lui la femme qu’il aime, Yto, qu’on retrouvera 35 ans plus tard. La deuxième époque du film se situe en 2015 dans un contexte de manifestations violentes, celles des islamistes et des conservateurs, durant lesquelles une majorité de femmes proteste contre la réforme du code de l’héritage instaurant l’égalité. Il était intéressant de relier les deux époques pour montrer les conséquences de l’importation au début des années 80 d’une idéologie et d’un islam salafistes au sein d’une culture musulmane marocaine ouverte et tolérante.

Le film joue sur la notion d’espace, l’espace clos de chaque personnage et l’espace public, celui de la rue, des lieux de rencontres et de harcèlement. La ville de Casablanca est elle-même un personnage du film. Il est fait allusion à plusieurs reprises au film de Michael Curtiz avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman, sorti en 1942 et devenu un mythe. Des personnes âgées à Casablanca prétendent se souvenir du tournage dans l’ancienne Médina, alors que le film a été entièrement tourné en studio à Los Angeles. Leur conviction, le luxe de détails qu’ils fournissent, arrivent à faire douter leurs interlocuteurs.

Avec Razzia, en entrecroisant par un montage alterné les vies de ses différents personnages, Nabil Ayouch construit une narration sans faille et aborde frontalement ou plus allusivement plusieurs des maux qui taraudent la société marocaine : la répression de la liberté des femmes dans l’espace public, l’interdiction de l’avortement, la persécution de l’homosexualité, masculine et féminine, l’antisémitisme. A travers des personnages complexes, incarnant le courage de la résistance, il montre l’émergence de l’individu dans une société communautaire.

On peut regretter l’explosion de violence qui se déchaîne à la fin du film, lors d’une fête chez des jeunes gens de la haute bourgeoisie. Elle témoigne d’une tension sociale exacerbée mais fait verser le film dans un autre registre. La richesse et la complexité du scénario, la rigueur de la construction, la beauté des images – notamment les plans à couper le souffle tournés dans les montagnes de l’Atlas – font néanmoins de ce film un puissant hymne à la liberté qui dépasse largement le contexte du Maroc.

Thématiques du film : liberté, femmes, genre, égalité, antisémitisme, Maghreb

Razzia

Durée : 1h59

Réalisation : Nabil Ayouch

Distribution : Ad Vitam