Edito : Les théocraties ne font pas bon ménage avec les droits de l’Homme

En Iran, le 16 septembre dernier, la mort de Masha Amini, décédée après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire à savoir un voile mal porté, a conduit à une révolte qui se poursuit au cri de « Zan, Indegui, Azadi » c’est-à-dire « Femmes, Vie, Liberté ».

L’accroissement de la pauvreté, les privations continues des libertés collectives et individuelles, un peuple iranien qui pâtit du blocus imposé par l’Occident et une oppression patriarcale du régime amènent une grande partie de la population, particulièrement chez les jeunes, à mettre leur vie en danger face à la répression terrible menée par le régime de l’ayatollah Ali Khamenei. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées. Les cours révolutionnaires ont condamné à mort une cinquantaine de personnes dans des jugements lapidaires, sans avocat et souvent avec des aveux obtenus sous la torture.

Déjà, 4 manifestants ont été exécutés.

En Afghanistan, l’un des pays les plus théocratiques au monde, les droits des femmes depuis le retour des Talibans sont aussi gravement bafoués. Le pouvoir politique aux mains de chefs religieux applique la charia islamique. Tous les jours, les femmes sont les premières victimes des lois islamiques. L’interdiction d’étudier et de travailler, le port de la burqa, l’obligation d’être accompagnée d’un homme dans la rue les privent de libertés essentielles.

Depuis la prise du pouvoir par les Talibans en août 2021, les 41 millions d’Afghans subissent une catastrophe humanitaire. Les défenseurs des droits de l’Homme, les journalistes, les magistrats, des artistes, des avocats craignent pour leur vie et celle de leurs proches. Ne les oublions pas dans le tumulte informationnel et les priorités médiatiques.

Sur St-Nazaire, la LDH comme d’autres associations soutient le peuple iranien en lutte et le droit d’asile pour les Afghans-es.  

Notre section a interpellé en 2021 et 2022 les autorités publiques sur la situation de ressortissants afghans. Nous avons relayé la campagne du MRAP sur la mosaïque de photos « Femmes, Vie, Liberté ». Nous serons toujours aux côtés de celles et ceux qui dans leurs droits et libertés vivent cruellement l’oppression de régimes fondamentalistes théocratiques et du patriarcat qui en découle.

Les réactions de la communauté internationale face à la terrible répression qui s’abat sur le peuple iranien sont malheureusement bien trop timides. Le peuple iranien a besoin de marques de solidarité et nous devons renforcer nos pressions à l’égard de notre diplomatie.

Ne soyons pas dupes sur les opérations cosmétiques menées par Emmanuel Macron et son gouvernement. Ce ne sont pas des gesticulations humanitaires et morales qui feront plier   l’ayatollah Ali Khamenei.

Nous invitons le gouvernement à renforcer ses initiatives diplomatiques et à œuvrer sur le plan international pour que les autorités de la République islamique d’Iran honorent les conventions internationales dont le pays est signataire, à l’image du Pacte international relatif aux droits civils et politiques du 23 mars 1976.

Les propositions d’actions de solidarité du peuple iranien en lutte sont aussi une piste à ne pas négliger. La demande de démocratie doit être notre boussole d’actions.

Nous devons, à travers nos contacts avec nos élus et dans une action inter associative, poursuivre notre soutien.

Jean-Luc Boero, Président de la section, le 15 janvier 2023