Edito : Temps bien troubles pour nos démocraties et pour les droits de l’Homme sur la planète

L’impérialisme chinois gagne du terrain tous les jours, la régulation économique mondiale n’est pas à l’ordre du jour, les américains se la jouent perso. Emmanuel MACRON est très fier de vendre des matériels de guerre à des régimes autocratiques. Les pays les plus pauvres attendent toujours les dotations de vaccin anti Covid, la planète surchauffe, les accidents climatiques sont de plus en plus nombreux et graves.

Aung SAN SUU KYI, même si elle ne fut pas un modèle de défense des minorités birmanes, est de nouveau condamnée à de la prison par la junte militaire. Julian ASSANGE sera remis aux autorités américaines par un gouvernement anglais très fier de ses accords financiers et commerciaux avec les américains. POUTINE muscle ses forces militaires à la frontière avec l’Ukraine et pendant ce temps-là, en France, la précarité, les fractures sociales et économiques sont toujours immenses.

Les inégalités rongent la planète, le nouveau rapport du laboratoire sur les inégalités mondiales nous montre que les 10% les plus riches détiennent 76 % des richesses et émettent 48 % du CO2 mondial. 2 % des richesses mondiales sont détenues par les 50 % les plus pauvres, nous pourrions continuer à égrener pendant des pages et des pages ce tableau noir de l’état de notre monde.

Il n’y a pas lieu de sombrer dans un pessimisme mortifère et décourageant. Pour autant, nous ne pourrons pas lutter pour les droits de l’Homme si nous ne sommes pas rassemblés et nombreux.

Nous sommes sur St-Nazaire satisfaits de nous savoir rassemblés pour défendre les droits des migrants. Le 19 mars prochain, nous mettrons en place les 1ères assises locales de la solidarité avec les migrants. Une vingtaine d’associations, partis et syndicats participent à leur préparation.

Les luttes sociales sont toujours là, les personnels hospitaliers sont très souvent dans les manifestations. Le monde médico-social et social a fait dernièrement une grève nationale très suivie. Dans beaucoup d’entreprises, la demande de justice sociale et l’augmentation des salaires devient prégnante.

Certes, à quelques mois des élections présidentielles, la gauche est très divisée, Zémour fait souvent le buzz médiatique, la droite flirte avec les thèmes portés depuis des années par l’extrême-droite : l’insécurité et l’immigration.

Malgré ce contexte, rien n’est joué et comme nous le disait dernièrement Malik SALEMKOUR dans une lettre ouverte publiée par Médiapart, même si les résultats de la Cop 26 ont été médiocres, il n’empêche que de multiples initiatives se font jour et que rien n’est joué.

Les fêtes de fin d’année sont souvent des moments de rassemblements familiaux et festifs, au nom du bureau de la section, je vous les souhaite fraternelles et avec aussi de l’insouciance et de la poésie car nous avons besoin de renforcer nos liens interhumains.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 12 décembre 2021

Communiqué de presse : Réaction suite à publication de la cartographie sociologique de St Nazaire

Le cabinet Compas vient de donner les résultats d’une étude qu’il a réalisée portant sur la cartographie sociologique de St Nazaire et il est important que les professionnels de terrain, les responsables et acteurs associatifs, les élus et l’ensemble des acteurs institutionnels intervenant sur le territoire nazairien en prennent compte substantiellement.

Tous les professionnels de terrain savent que la précarité et la vulnérabilité sont largement développées dans certains quartiers. Comme il est cité dans l’article de OF du 3 novembre dernier, dans les quartiers ouest, le taux d’enfants dit vulnérables atteint les 39 %, alors que dans le quartier de l’immaculée il plafonne à 4 %.

Le prochain forum social annuel devra aller au-delà des constats et définir nous semble-t-il des axes forts d’une politique d’accompagnement à la parentalité, d’un soutien massif auprès des jeunes les plus vulnérables, et d’une action socio-éducative, culturelle et économique majeure pour redonner espoir à toutes ces familles vivant dans la crainte de la délinquance, de la violence et d’un mal vivre familial conjugué à des souffrances psychologiques et une relégation sociale.

Il est important que tous les facteurs de vulnérabilité soient pris en compte et qu’une action pluri partenariale développée dans leur respect du cadre éthique du travail social et Co construite le plus possible avec les familles et les jeunes devienne la base d’un nouvel élan.

Le pouvoir d’agir, les capacités des réseaux de socialisation de proximité, les valeurs et les forces inhérentes à la volonté de s’en sortir doivent-être soutenues pour une action de communication promotrices d’une autre image de ces familles et jeunes. L’apport des acteurs culturels doit être renforcé pour favoriser ce développement.

 Si les contrastes sociaux sont majeurs sur St Nazaire, il n’y a rien d’inéluctable à les combattre et la LDH souhaite ardemment que le prochain forum annuel social donne lieu à une vraie politique qui dépasse largement les communications institutionnelles et vienne politiquement affirmer que sans prise en compte réelle des questions sociales, aucun espoir ne sera donné aux plus vulnérables.

Les moyens financiers pour cela devront être à la hauteur de l’enjeu. Les politiques de la ville doivent être un enjeu de cohésion et de mieux-vivre.  Il n’y aura pas de sécurité pour toutes et tous sans combat contre les inégalités et les vulnérabilités !

Saint-Nazaire, le 04 novembre 2021

Edito : Droits de l’Homme et scène internationale

Ces dernières semaines, l’actualité internationale nous a ramenés au conflit israélo-palestinien. La LDH s’est exprimée à plusieurs reprises et nous avons largement incité nos adhérents à venir aux manifestations en soutien au peuple palestinien pris en otage entre une politique du Hamas visant à faire des Gazaouis un peuple vivant sous une mainmise musulmane de plus en plus radicale et un gouvernement israélien où NETANYAHOU cherche des alliances chez des extrémistes religieux pour former une majorité gouvernementale. Sur fond d’une politique colonialiste d’un refus de deux Etats viables et d’un côté d’une logique de terreur et de l’autre d’une supériorité militaire écrasante, la frustration, la colère et l’humiliation vont probablement durer encore des années et des années tant que la communauté internationale n’aura pas reconnu les Palestiniens dans leurs droits essentiels, que ceux-ci soient des droits économiques, sociaux, culturels et bien évidemment leur droit à un Etat souverain. Nous pouvons constater qu’en France, produire une parole critique sur la colonisation sioniste et extrémiste revient pour certains à tenir une position antisémite. Une fois de plus, les défenseurs des droits de l’Homme doivent se méfier de toutes celles et ceux qui veulent instrumentaliser ce conflit pour parfaire une hégémonie religieuse sur fond de frustration sociale et territoriale, ou d’exploitation des ignobles délits et crimes antisémites.

En Loire Atlantique, à l’approche des élections départementales, les personnels de l’Aide Sociale à l’Enfance ont fait grève pour dénoncer le manque de moyens pour protéger les enfants et des conditions de travail de plus en plus dégradées qui conduisent à une perte de sens et à une rotation du personnel inquiétante. Notre section et celle de Nantes se sont associées dans la signature d’une lettre commune adressée aux différents partis hors RN, candidats à ces élections départementales. Nous demandons qu’un plan de création de places en maison d’enfants, en familles d’accueil, en lieux de vie, soit conduit ainsi que des moyens renforcés pour pouvoir exercer toutes les mesures d’aide éducative en milieu ouvert. Souhaitons que la protection de l’enfance soit l’enjeu d’un nouvel élan pour le prochain exécutif départemental.

Notre section défendra toujours les conditions d’un accueil digne et d’une intégration sociale et citoyenne des exilé.e.s avec ou sans papiers. C’est pour cela que nous demandons l’abrogation du règlement de Dublin et la défense d’un droit d’asile large et non discriminant. Nous voulons une harmonisation du droit d’asile par le haut. Nous voulons promouvoir le sauvetage et la mise à l’abri inconditionnel des exilé.e.s en danger. Nous souhaitons que le pacte mondial pour des migrations sûres soit mis en place et nous demandons la ratification de la convention internationale des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Nous voulons aussi assurer la protection, l’éducation des mineurs non accompagnés et des jeunes majeurs.

La lutte contre le racisme et la xénophobie et la dénonciation d’un enjeu migratoire largement diabolisé pour restreindre les droits des étrangers et des exilés restera au centre de notre combat. Pour autant, notre section ne confond pas droits des exilés avec droits et installation inconditionnelle et suppression de toute procédure visant à accueillir dignement. Une politique migratoire doit offrir des possibilités réelles de protection, de sauvegarde d’éducation, de formation et d’intégration. Aujourd’hui, faire des migrations un combat qui, au nom d’une inconditionnalité ne permettrait pas une lecture dépassionnée mais réelle de ce qu’engendrent les migrations en termes humain, socioculturel, économique, religieux et spatial, c’est nuire à l’intérêt des migrants et bien évidemment c’est jeter de l’huile sur le feu et donner encore plus de gages à celles et ceux, fort nombreux, qui veulent restreindre les politiques migratoires et qui bien souvent reprennent les thèses de l’extrême-droite.

Jean-Luc BOERO, Président de la section

Le 24 mai 2021

Communiqué de Presse : Enfance en danger : un satisfecit gouvernemental qui masque une situation bien plus complexe et inquiétante

Dans un communiqué de presse paru le 22 avril dernier, le secrétaire d’Etat à la protection de l’Enfance atteste de l’efficacité de la campagne de sensibilisation du gouvernement à destination du grand public puisque sur la semaine du 13 au 19 avril, il y a eu une augmentation de 89,35 % des appels au 119.

Cette satisfaction gouvernementale confirme que le confinement aggrave la situation des femmes et des enfants vivant sous la coupe de conjoint ou proche violent et ne pouvant plus bénéficier de respiration sociale tels que le travail, l’école, les loisirs.

Pour autant, malgré des instructions transmises aux forces de l’ordre dès le 26 mars pour une intervention rapide pour les faits de violences intrafamiliales, il n’en reste pas moins vrai qu’une partie de la chaîne de traitement des informations préoccupantes a manqué de moyens à la hauteur des enjeux.

Le Service National d’Accueil Téléphonique pour l’Enfance en Danger (SNATED) a bénéficié d’un renforcement de ses moyens mais la plupart des départements, pourtant en première ligne dans le traitement des informations préoccupantes, n’a pas bénéficié d’une telle politique. Evidemment, le gouvernement pourra toujours dire que la responsabilité incombe aux Conseils Départementaux. Il faut rappeler que les services sociaux départementaux fonctionnent majoritairement en distanciel durant cette pandémie.

Dans cette période qui pouvait laisser craindre une augmentation des violences intrafamiliales, les équipes d’évaluation ont souvent reçu des consignes vagues, n’ont eu ni formation à l’évaluation par téléphone ni eu une augmentation de leurs moyens.  

Des départements ont priorisé des tranches d’âge (par exemple les 0-3 ans) et demandé à leurs agents de s’enquérir de l’état de santé de la famille avant d’effectuer des visites à domicile. Face à l’impossibilité de faire un travail de fond, cela s’est souvent traduit par des évaluations brèves et souvent sans possibilité d’accompagner les familles vers un mieux-être.

Depuis 15 jours, les Cellules de Recueil d’Informations Préoccupantes (CRIP) de certains départements ont eu une baisse sensible du nombre d’informations. Cela était prévisible car une fois les situations les plus bruyantes détectées par les voisins ou celles pour lesquelles les mineurs pouvaient s’emparer du 119, la grande majorité des situations s’est retrouvée enfermée dans le silence du huis clos familial.

Nos cabinets ministériels, nos experts et nos politiques auraient pu envisager cette situation. Croire que sans services sociaux de proximité ouverts, sans école, sans centres de loisirs pouvant aussi repérer les situations et ne faire appel qu’à une campagne de sensibilisation au 119 protègerait les enfants est une navrante simplification de la réalité.

Ne tombons pas dans le leurre du gouvernement ni dans la croyance que le travail social à distance peut produire des réponses adaptées aux situations. Dans une situation de confinement, les plus fragiles d’entre nous sont bien souvent des invisibles et continueront à vivre l’invisibilité tant qu’aucun regard professionnel ne pourra détecter leur souffrance.

Saint-Nazaire, le 04 mai 2020

Communiqué de Presse : L’asservissement volontaire !

Il n’est pas d’usage que la LDH prenne publiquement la parole pour s’exprimer sur un conflit  lié au droit du travail. Mais en l’occurrence, le licenciement pendant sa période d’essai de Madame Christel Husson est pour le moins l’expression d’un manque de connaissance du droit, une faute politique et surtout une mauvaise idée face à un financeur public.

En droit français, nous rappelons à la direction de l’Agence Départementale de Prévention Spécialisée (ADPS) que Madame Husson est fondée à saisir la justice car son licenciement est motivé sur des considérations politiques. Cela est clairement noté dans sa lettre de licenciement.

C’est une faute politique majeure car l’Histoire nous apprend que les opinions politiques ne doivent jamais être ostracisées au risque d’un durcissement dangereux. Le mouvement des gilets jaunes est peut-être une préfiguration de ce que seront ces combats si l’on ne débat pas. Le droit d’expression d’une position même en public n’est pas assimilable à une déviance politique si son expression n’est pas diffamante. En l’occurrence, que Madame Husson parle d’un maire en qualifiant sa prise de position de « pas malin » ne relève aucunement d’une diffamation publique. Agir ainsi, c’est prôner un risque majeur : celui de la radicalisation !

C’est une très mauvaise idée face à un financeur public, car c’est mettre  le doigt dans un engrenage dangereux. Un message lourd de conséquences vient d’être envoyé à l’exécutif en  place : vous pouvez vous asseoir dorénavant sur nos principes d’action pour renforcer vos projets politiques ! Nous passons de la Prévention Spécialisée à celui de Politisation de la Prévention Spécialisée. C’est objectivement la condamner à devenir un hochet politique !

La section de St Nazaire de la LDH soutient les équipes de l’ADPS afin qu’elles continuent leur travail selon leurs valeurs fondamentales (anonymat, absence de mandat et libre adhésion) et demande à leur direction de reconsidérer sa position face à Madame Husson.

Saint-Nazaire, le 6 avril 2021

Communiqué de Presse : L’enfance : portion congrue des politiques publiques

Dans Ouest-France en date du mercredi 24 mars 2021, un article nous parle du manque de lits en pédopsychiatrie en Loire Atlantique malgré l’ouverture dernière d’un nouveau service à St-Nazaire, conduisant de ce fait à hospitaliser en service de psychiatrie adulte des enfants dès 12 ans. Ce phénomène génère beaucoup de problématiques éthiques, de risques pour les patients et bien souvent d’obligation de mise en chambre d’isolement pour éviter un côtoiement dangereux avec les autres patients. Cette réalité rend complexes les prises en charge et dénature l’humanisation psychiatrique. La médicamentation remplace de plus en plus le lien humain et une attention soutenue à la souffrance psychique.

La psychiatrie se retrouve au-devant de toutes les décompensations, angoisses, tentatives de suicide, troubles phobiques, anxiété, augmentés par la Covid-19 et son climat anxiogène. Pourtant, depuis plus de 30 ans, les réformes hospitalières ont conduit à fermer des lits d’hospitalisation psychiatrique non compensés par des prises en charge ambulatoires de qualité. La psychiatrie est devenue le parent pauvre de l’hôpital public, déjà lui-même en perdition.

Tenir, tenir coûte que coûte est la mission que se donnent sans compter tous les personnels de pédopsychiatrie malgré un manque cruel de moyens.

Depuis un an, la crise sanitaire fournit de multiples exemples des carences des politiques publiques envers les mineurs.

Les services de protection de l’enfance de toute la France connaissent à des degrés divers les mêmes problèmes : mesures non exercées, enfants confiés auprès de personnes non formées, enfants à l’hôtel ou en gite, personnels déconsidérés, salaires faibles, intensification du travail, mal-être professionnel en hausse, turn-over importants et aussi crise de recrutement.

Investir dans les besoins des enfants est absolument nécessaire pour nous armer face aux enjeux de demain.

La LDH dénonce cette situation. Des moyens doivent rapidement voir le jour pour l’enfance,  angle mort de nos politiques publiques. Les critères économiques et financiers ne peuvent plus être l’alpha et l’oméga de la pédopsychiatrie et de la protection de l’enfance.

Le 29 mars 2021

Edito : Défendons un droit au logement pour tous

La section vous informe depuis quelques mois de l’action du collectif Géronimo devenu « Collectif Urgence Sociale Saint-Nazaire Plus Jamais Sans Toi-t ». Largement vilipendés par la majorité municipale, traités d’anarchistes, de manipulateurs et de casseurs, ils ont résisté à ces grossiers pièges qui leur étaient tendus. Pourtant, lorsqu’ils occupaient un local dans le centre-ville, ils l’ont souvent tagué. Aujourd’hui, ce collectif a gagné en maturité. Leurs compte rendus sont de qualité, leur budget prévisionnel est bien construit, ils ont compris que pour avoir l’adhésion des Nazairiens et des associations, il leur fallait développer une stratégie acceptable et sans bavure. Dorénavant, ils occupent deux maisons non occupées depuis quelques années et appartenant à la Silène, situées boulevard Jean de Neyman. Ils ont un projet de CHRS autogéré. Un dossier est en cours de constitution. Ils réhabilitent les deux maisons. La section a décidé de leur attribuer une aide de 100 euros.

Hier, samedi 27 mars, ils ont lu un texte de belle facture lors de la manifestation devant la mairie de St-Nazaire dans le cadre de la journée européenne du droit au logement. Nous serons avec eux, s’ils le souhaitent, lorsque des négociations s’ouvriront avec la municipalité si celle-ci se montre plus disposée à leur égard. Nous n’hésiterons pas à valoriser leur action et à le faire savoir publiquement.

Didier OTT et moi-même avons participé à une visio avec Audrey DUFEU-SCHUBERT, députée de St-Nazaire sur le thème du « Beauvau de la sécurité ». Elle avait courageusement choisi de rencontrer sur le terrain les policiers, les associations, les élus et avait proposé un questionnaire. Nous sommes intervenus sur la question de la vidéo surveillance, des drones et des technologies de traçage numérique et de reconnaissance faciale. Mais en amont, nous avons bien précisé que la question de la sécurité est globale. Nous avons fait état des questions sociales qui insécurisent, d’une approche de la lutte contre le trafic de drogue qui est un vrai échec, de l’absence de formation des enfants à la communication non violente, d’un manque criant de présence humaine sur le terrain et entre-autre de médiateurs. Nous avons bien dit que la LDH ne pouvait être considérée comme une association angélique en matière de sécurité. La surenchère politicienne sur la sécurité a aussi été évoquée à partir d’un rappel du nombre de lois et d’une polarisation excessive sur quelques faits-divers crapuleux.

Concernant l’idéologie numérique en matière de sécurité, il fut bien précisé que son efficacité est très réduite, qu’elle fait les poches des mairies au profit de lobbys industriels et de grandes entreprises dont certaines sont chinoises. Didier a bien précisé que leurs technologies comprenaient parfois des logiciels espions pouvant bien évidemment avoir un impact sur notre indépendance nationale.

Le National fait une campagne intitulée « Jeunes Majeurs étrangers, sortir de l’impasse ». Nous vous demandons de vous mobiliser.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 28 mars 2021

Communiqué de Presse : La culture aussi est un droit

La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 dans son article 27, précise que « Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent ». Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC – adopté en 1966 par l’Assemblée générale des Nations unies), par son nom même, met au même niveau les droits économiques, sociaux et culturels. Ce Pacte requiert des États qu’ils agissent en vue d’assurer le plein exercice des droits économiques, sociaux et culturels.

Ainsi, la culture est un droit essentiel reconnu comme tel.

Face à la pandémie avec le Covid 19, pour préserver le droit à la santé, il appartient aux exécutifs au niveau national, européen et mondial de maintenir le plus possible l’effectivité de tous les droits et d’arbitrer de manière adaptée et équilibrée les contradictions pouvant apparaître entre les différents droits. 

Force est de constater qu’avec l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement a fait des choix. Il privilégie le fonctionnement des entreprises en permettant aux salariés d’aller au travail laissant ainsi s’agglutiner les personnes dans les transports en commun ; il permet l’ouverture des lieux de culte avec une jauge proportionnelle à la grandeur de l’édifice. Il ferme les lieux culturels, les cinémas et musées, les cafés-restaurants, les  salles de sport et les cours en amphithéâtre pour les étudiants.

Les artistes ont le droit de créer et de diffuser leurs œuvres ; les citoyennes et les citoyens ont le droit d’avoir accès à la culture dont le spectacle vivant. 

La Ligue des droits de l’Homme (LdH) demande que le droit à la culture puisse s’exercer avec la réouverture des endroits de rencontre artistiques  – espace public et lieux culturels – dans des modalités permettant de concilier la liberté de la culture et les mesures sanitaires à définir en concertation avec les professionnels concernés.

Dans ce cadre, la LDH exprime sa solidarité avec le mouvement actuel des professionnels du spectacle.

St Nazaire et Nantes, le 20 mars 2021

Edito : Privilégions les biens communs et des services publics de qualité !

Ces dernières semaines, l’actualité a été consacrée aux questions de violences de jeunes en bandes. Comme il est noté dans la tribune collective, le phénomène des bandes existe depuis toujours et aujourd’hui, il prend des formes nouvelles par le canal des réseaux sociaux et une médiatisation immédiate.

Ce phénomène vient avant tout interroger la place des politiques publiques et du soutien aux associations dans l’encadrement de la jeunesse. L’action sociale dans les quartiers s’est largement amoindrie. Les médiateurs, la prévention spécialisée font cruellement défaut dans certains quartiers. Les politiques d’éducation populaire deviennent insuffisantes et parfois hors sol. Le manque de locaux pour l’accueil des publics jeunes, la baisse des subventions, la précarisation des associations ou leur fusion dans des ensembles prônant l’entreprenariat social ont dilué les responsabilités, créé un malaise et une fuite des professionnels expérimentés. Il y a une désertion de l’espace public par des adultes pouvant encadrer la jeunesse.

Face à l’absence d’interlocuteurs, face à un monde segmenté et dangereux, face à une essentialisation et une racialisation de plus en plus importante, maintenir sa place dans le territoire, s’agréger aux autres adolescents est une forme de protection. Ainsi, les jeunes sont souvent livrés à eux-mêmes. L’ennui, le désœuvrement, la frustration, l’argent facile grâce aux trafics, les phénomènes d’errance, l’absence d’avenir ont des conséquences très fortes pour les jeunes et les populations y vivant. Les premières victimes, rappelons-le, sont avant tout les jeunes. La logique répressive prônant la reconquête de l’espace public par l’envoi en nombre de compagnies de CRS est médiatiquement rassurante.  

Cependant, la question de l’encadrement de ces jeunes, de leur délinquance et de leurs souffrances, de leurs désinscriptions sociales, familiales parfois et scolaires ne se réglera pas avec des politiques purement répressives et spectaculaires. Le travail de fond est long, souvent épuisant et malheureusement trop méconnu de nos concitoyens. Il n’y a pas que les professionnels de l’ASE de 92 qui souffrent du manque de moyens et de considération.

Enfin, les médias nous abreuvent de la question de la vaccination, parfois on nous oppose des logiques concurrentielles entre les pays. Les chaines d’info en continue n’ont de cesse de faire des comparaisons chiffrées sur les moyens mis en œuvre par les Etats pour aider la recherche vaccinale. La LDH comme un certain nombre d’organisations appelle à ce que le vaccin soit reconnu comme un bien universel. Il est important, effectivement, de lever les brevets sur les vaccins et les médicaments à l’OMC. Nous vous engageons en ce sens à signer la pétition et à la faire circuler.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 14 mars 2021

Communiqué du Collectif pour une nouvelle politique des drogues (CNPD), dont la LDH est membre

50 ANS DE RÉPRESSION DES DROGUES : LES FRANÇAIS-ES JUGENT LES POLITIQUES DES DROGUES INEFFICACES ET DEMANDENT L’OUVERTURE D’UN DÉBAT

Un demi-siècle après la promulgation de la loi instaurant la pénalisation de l’usage de drogues en France, dite loi de 1970, la France continue de mettre en œuvre une politique des drogues axée sur la répression. Si une consultation citoyenne sur l’usage de cannabis dit « récréatif » est un pas en avant, les prises de position du ministère de l’Intérieur et du gouvernement restent aujourd’hui en faveur du « tout répressif ». Pour savoir ce que les Français-es pensent de ces politiques, nos organisations, membres du Collectif pour une nouvelle politique des drogues (CNPD), ont commandé un sondage à l’institut CSA. Les résultats sont éloquents : l’opinion publique juge inefficaces les politiques répressives aujourd’hui en place et souhaite largement l’ouverture d’un débat sur les politiques des drogues.

Malgré les nombreux rapports parlementaires la loi de 1970 et son arsenal répressif sans cesse renforcé n’ont jamais fait l’objet, en tant que tels, d’une évaluation par les pouvoirs publics, alors que le Parlement a pour prérogative constitutionnelle de contrôler l’action du gouvernement, d’évaluer les politiques publiques et de garantir l’efficacité de la dépense publique, au premier euro. Le ministère de l’Intérieur a même décidé de généraliser l’amende forfaitaire délictuelle pour usage de stupéfiants alors que les parlementaires préconisaient de la limiter à une expérimentation.

Depuis de nombreuses années, nos organisations, membres du CNPD, alertent sur l’inefficacité et la nocivité des mesures répressives. Contrairement à l’objectif affiché, la consommation des stupéfiants ne baisse pas, pas plus que les trafics.

Les résultats du sondage, mené auprès des Français-es rejoignent sans ambiguïté nos constats :

  • L’opinion publique juge inefficaces les politiques répressives actuelles, tant sur la consommation que sur la lutte contre les trafics.
  • L’opinion publique juge insuffisants les campagnes de prévention, le développement de dispositifs spécialisés et le déploiement de mesures de réduction des risques inhérents à l’usage de drogues.

Ce sondage révèle aussi une véritable attente de la population à reformer l’approche actuelle en matière de politique des drogues, et une volonté évidente d’inclure tous-tes les acteurs-rices dans la réflexion y compris les personnes concernées.

Allons donc plus loin qu’une consultation citoyenne sur l’usage d’un seul produit, le cannabis : proposons un véritable débat sur l’ensemble de nos politiques de contrôle des drogues et remettons en question le bien-fondé de la pénalisation de l’usage.

Le CNPD promeut une nouvelle politique des drogues qui cible non pas la consommation de drogues en tant que telle mais ses conséquences négatives. Dans ce but, il plaide pour une sortie de la prohibition et la mise en place d’une régulation contrôlée des drogues.

La section de St Nazaire a une véritable attente pour revisiter l’approche répressive en matière de répression des drogues. Régulièrement, nos médias locaux se font l’écho de l’arrestation de trafics importants. La politique actuelle n’enraye en rien ni le trafic, ni la consommation de stupéfiants. Il est temps que nos élus n’éludent plus ce phénomène.

Le 3 février 2021

Qui sommes-nous ?


Le Collectif pour une nouvelle politique des drogues (CNPD) est un regroupement de 19 organisations :

Aides ; Asud (Autosupport des usagers de drogues) ; Cannabis sans frontières ; Circ (Collectif d’information et de recherche cannabique) ; FAAAT (For Alternative Approaches to Addiction, Think & do tank) ; Fédération Addiction ; fonds pour la légalisation du cannabis ; GRECC (Groupe de recherche et d’études cliniques sur les cannabinoïdes) ; Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; Médecins du monde ; NORML France ; Saf (Syndicat des avocats de France) ; Safe ; collectif Police contre la prohibition ; Principes actifs ; Psychoactif ; SOS addictions ; Syndicat de la magistrature ; Syndicat Sud-Intérieur – Union syndicale Solidaires ; Techno+.