Saint-Nazaire, le 20 février 2022
Le comité régional des Pays de la Loire souhaite faire voter un vœu lors du congrès national de la ligue au mois de juin. Les questions de santé sont souvent minorées dans les résolutions, débats internes et autres lieux de production de la pensée interne à la LDH.
Il est important de garantir un droit à la santé et un accès aux soins pour tous. Aujourd’hui, il n’est pas un jour sans que les questions hospitalières de prévention sanitaire, de prise en compte de la dimension sociale de la santé, de la répartition des médecins sur le territoire national, des inégalités sociales de santé soient l’objet d’articles ou de crispations politiques et technocratiques.
Les dépenses de santé sont souvent considérées comme le vecteur pour conduire des réformes des dispositifs de santé. Cette approche purement comptable conduit à bien des désastres tels que les déserts médicaux en milieu rural, tels que la quasi absence de prévention de santé, tels que la diminution de l’aide médicale d’état pour les personnes sans papiers ou tels que les difficultés d’accès à des soins médicaux gratuits.
Pour autant, bien des pays nous envient notre système de soin public bien plus efficient, bien moins cher que les systèmes de soin privatisés tel que celui qui existe aux Etats-Unis.
S’il est important d’accroitre la coordination sanitaire territoriale, il est aussi urgent de revoir la liberté d’installation des médecins libéraux pour pouvoir freiner les déserts médicaux. Il est important aussi que la pyramide médicale soit revue car il est anormal que quelques professions dont les médecins se gardent des rentes financières par le paiement d’actes médicaux qui pourraient largement être re dispatchés auprès d’infirmières puéricultrices, de kiné, ou autre professionnels spécialisés de santé sans que cela ne vienne en réduction de la qualité des soins.
Il a fallu la dernière pandémie de la Covid pour autoriser que la vaccination puisse être faite par un plus large panel de professionnels de santé.
Concernant l’hôpital public, la première réforme à faire est celle de déverrouiller son carcan budgétaire, la tarification à l’acte est une vraie calamité. Cela conduit à une privatisation galopante de la santé pour ceux qui ont des hauts revenus.
Revoir aussi la question de la gestion des urgences médicales s’avère aussi un autre grand chantier pour éviter que les urgences hospitalières ne deviennent une usine à non soin ou à soin parfois trop tardif comme la presse nous le montre régulièrement.
Envisager durablement une approche de la santé de la personne dans sa globalité, renforcer la médecine scolaire, la PMI, la médecine du travail et accroitre la prévention des maladies cardiovasculaires nécessite de formidables campagnes d’information et une lutte sans merci contre les lobbys agroalimentaires et l’industrie alimentaire.
Il faut aussi renforcer la démocratie sanitaire, permettre une participation active de la population dans le processus d’élaboration et la gouvernance de la politique de santé publique. Permettre qu’il y ait dans l’Union Européenne un indicateur de santé publique qui puisse être un facteur de promotion du bien-être serait aussi une avancée certaine.
Et pour ne pas oublier le combat de Didier Ott, luttons contre toutes les pollutions dont les pollutions des sols et de l’air qui favorisent l’émergence de pathologies lourdes voire comme sur St Nazaire une augmentation de la mortalité.
Jean-Luc BOERO, Président de la section nazairienne de la LDH