Un prochain congrès pour nous permettre de mieux nous inscrire dans le combat environnemental

Le 29 mai 2022

Le congrès national de la LDH se tiendra les 4, 5 et 6 juin à Marseille. Nous vous avons fait parvenir les rapports d’activités, moral et budgétaire. Un projet de résolution « Environnement Ecologie et Droits » sera soumis au vote. Il fait suite à une importante réflexion conduite principalement par le Groupe de Travail Environnement. Notre section, petitement, a participé à ce travail grâce à l’implication entre autre de Didier Ott. Nous avons demandé que soit insérée la question de la qualité de l’air, notion qui apparait dans sa globalité dans le concept d’environnement sain, propre et durable. La section, à compter de septembre, reproposera au Comité Régional et aux sections des Pays de la Loire de revenir sur notre projet de lier environnement, aménagement du territoire et écologie.

Dans une région à forte attractivité touristique ayant des pôles industriels majeurs, les questions environnementales doivent être mieux prises en compte par nos sections. La décarbonation, la réduction de nos matières polluantes, la sobriété seront au cœur des politiques publiques dans les années à venir. Il est important que l’écologie soit un instrument de solidarité pour les droits et les libertés dans un environnement préservé.

L’intervention d’associations de défense de l’environnement et du climat a donné lieu à la condamnation de la France à deux reprises pour inefficacité climatique. La LDH a dénoncé les mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence lors de la COP 21. Elle s’est opposée à la démesure policière et judiciaire à Bure, ainsi qu’aux dérives de la cellule Demeter. D’ailleurs, une de nos ligueuses avait sensibilisé le National par rapport à une journaliste mise en danger par des lobbyes agro industriels. Nous continuerons à le faire. Toutes celles et tous ceux qui se sentent concernés de près ou de loin dans ce combat pourront compter sur la LDH. Mais les mesures de préservation de l’environnement ne doivent pas se faire au détriment des droits économiques, sociaux et culturels des plus fragiles.

Nous sommes dans une région où la préservation des éco systèmes comme ceux des marais salants ou des marais de Brière est essentielle pour le bien-être de tous. Nous devons conduire une décarbonation de l’économie qui n’emprunte pas à des conceptions liées à un néo capitalisme vert tels que croissance verte, développement durable, capital naturel.

Nous soutiendrons une préservation de nos écosystèmes dans une perspective écologique respectueuse du bien-être, du milieu de vie fondé sur les droits des personnes concernées et d’une économie durable et verdie.

Au large de St Nazaire se construit le premier parc éolien français. Son élaboration, dans un esprit de concertation, montre le chemin à prendre pour poursuivre vers une production d’énergie décarbonnée répondant aux impératifs liés au réchauffement climatique.

La reconnaissance des communs environnementaux sera probablement une ligne directrice dans nos combats d’avenir. Avec nos militants, nous devons interpeller nos élus pour que le système productif réponde impérieusement aux dangers d’un productivisme effréné et carboné. Les activités économiques de demain doivent se faire sans ravage écologique et aussi sans inégalité des rapports sociaux. Les mobilisations écologiques auxquelles nous participerons seront basées sur cette préoccupation de solidarité et d’une nouvelle articulation entre droits et responsabilités. Nous réclamerons à nos élus une participation effective, loyale et continue des associations environnementales et citoyennes pour que l’intérêt collectif soit pris en compte.

La LDH est signataire du pacte pour la transition. Cela doit participer à notre volonté d’être partie intégrante dans la co construction des politiques territoriales sur les communs environnementaux.

J’appelle tous nos adhérents à saisir l’enjeu des élections législatives pour amplifier ce pacte écologique et solidaire.

Jean-Luc Boero,  Président de la section

Edito : Des réactions à l’indignation internationale qui provoquent un changement de logiciel pour certains

Saint-Nazaire, le 13 mars 2022

Si je vous demande : qui a dit « il n’y a pas deux sortes de victimes : il n’y a pas les européens chrétiens qu’il faudrait défendre et puis des gens au Moyen-Orient qui seraient musulmans et qu’on aurait eu raison de ne pas accepter chez nous » ? La réponse est : Robert Ménard. Nous connaissons l’opportunisme politicien de certains, pour autant, cette guerre d’annexion en Ukraine rebat les cartes géostratégiques, politiques, économiques et l’Europe développe un sentiment de solidarité que certainement Poutine n’imaginait pas.

En quelques jours ont volé en éclats les illusions de leaders européens sur les intentions de Poutine. Ils se retrouvent face à sa cruauté et sa logique impérialiste.

Des pays comme la Pologne, si peu accueillants à l’égard des Syriens, se montrent  aujourd’hui exemplaires face aux victimes ukrainiennes mais ont pu faire preuve de xénophobie pour les victimes  non ukrainiennes ou plus exactement à l’égard des non blancs.

La LDH, comme l’ensemble des organisations avec lesquelles nous collaborons, relève la nécessité que l’obtention du statut de réfugié soit à la hauteur des besoins de toute personne persécutée en Ukraine ou ailleurs.

Nous avons aussi une campagne électorale totalement bousculée par cette guerre, peut-être au bénéfice de Macron, car dans un monde insécure, nos concitoyens pourraient se rassurer par une certaine permanence politique. 

Incontestablement, nous ne connaissons pas aujourd’hui la durée de cette guerre mais nous savons déjà qu’elle fait de nombreux morts et blessés, un flot de réfugiés qui ne cesse d’augmenter et probablement des tensions en cascades pour des pans entiers de secteurs de l’économie mondiale fonctionnant avec des besoins énergétiques massifs, un renchérissement durable du prix du gaz et du pétrole et une augmentation importante des prix de certaines matières premières agricoles avec de possibles difficultés d’approvisionnement pour des pays en voie de développement.

Les leaders européens veulent nous rassurer en montrant leur solidarité à l’égard des Ukrainiens, en réagissant rapidement et massivement par un arsenal de sanctions à l’égard de la Russie, de son économie et de ses oligarques jamais égalé.

Nous devons apporter dans toute la mesure du possible notre soutien aux opposants russes à la guerre en Ukraine. Il est fondamental que les forces démocratiques russes puissent savoir, par des actions soutenues, par nos organisations, par les gouvernements et l’Europe,  notre solidarité. Il faut veiller au sort des défenseurs des droits, des artistes, des journalistes, mais aussi de toutes celles et ceux qui refuseront de rejoindre les bataillons armés.

L’un des enjeux majeurs est d’arriver le plus rapidement possible à un cessez-le-feu et au retrait de l’armée russe et de ses affiliés.

Nous serons encore et durablement avec tous ceux qui appellent, dans un cadre le plus unitaire possible, aux initiatives pour une paix juste. Sur St-Nazaire, nous nous sommes associés aux appels du MRAP et du Mouvement de la Paix, nous discuterons longuement lors de notre prochaine réunion des engagements de la section pour soutenir les Ukrainiens et tous ceux qui se mobilisent pour leur venir en aide.

Venez très nombreux à notre prochaine réunion de section.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH de St-Nazaire

Edito : Garantir le droit à la santé pour tous

Saint-Nazaire, le 20 février 2022

Le comité régional des Pays de la Loire souhaite faire voter un vœu lors du congrès national de la ligue au mois de juin. Les questions de santé sont souvent minorées dans les résolutions, débats internes et autres lieux de production de la pensée interne à la LDH.

Il est important de garantir un droit à la santé et un accès aux soins pour tous. Aujourd’hui, il n’est pas un jour sans que les questions hospitalières de prévention sanitaire, de prise en compte de la dimension sociale de la santé, de la répartition des médecins sur le territoire national, des inégalités sociales de santé soient l’objet d’articles ou de crispations politiques et technocratiques.

Les dépenses de santé sont souvent considérées comme le vecteur pour conduire des réformes des dispositifs de santé. Cette approche purement comptable conduit à bien des désastres tels que les déserts médicaux en milieu rural, tels que la quasi absence de prévention de santé, tels  que la diminution de l’aide médicale d’état pour les personnes sans papiers ou tels que les difficultés d’accès à des soins médicaux gratuits.

Pour autant, bien des pays nous envient notre système de soin public bien plus efficient, bien moins cher que les systèmes de soin privatisés tel que celui qui existe aux Etats-Unis.

S’il est important d’accroitre la coordination sanitaire territoriale, il est aussi urgent de revoir la liberté d’installation des médecins libéraux pour pouvoir freiner les déserts médicaux. Il est important aussi que la pyramide médicale soit revue car il est anormal que quelques professions dont les médecins se gardent des rentes financières par le paiement d’actes médicaux qui pourraient largement être re dispatchés auprès d’infirmières puéricultrices, de kiné, ou autre professionnels spécialisés de santé sans que cela ne vienne en réduction de la qualité des soins.

Il a fallu la dernière pandémie de la Covid pour autoriser que la vaccination puisse être faite par un plus large panel de professionnels de santé.

Concernant l’hôpital public, la première réforme à faire est celle de déverrouiller son carcan budgétaire, la tarification à l’acte est une vraie calamité. Cela conduit à une privatisation galopante de la santé pour ceux qui ont des hauts revenus.

Revoir aussi la question de la gestion des urgences médicales s’avère aussi un autre grand chantier pour éviter que les urgences hospitalières ne deviennent une usine à non soin ou à soin parfois trop tardif comme la presse nous le montre régulièrement.

Envisager durablement une approche de la santé de la personne dans sa globalité, renforcer la médecine scolaire, la PMI, la médecine du travail et accroitre la prévention des maladies cardiovasculaires nécessite de formidables campagnes d’information et une lutte sans merci contre les lobbys agroalimentaires et l’industrie alimentaire.

Il faut aussi renforcer la démocratie sanitaire, permettre une participation active de la population dans le processus d’élaboration et la gouvernance de la politique de santé publique. Permettre qu’il y ait dans l’Union Européenne un indicateur de santé publique qui puisse être un facteur de promotion du bien-être serait aussi une avancée certaine.

Et pour ne pas oublier le combat de Didier Ott, luttons contre toutes les pollutions dont les pollutions des sols et de l’air qui favorisent l’émergence de pathologies lourdes voire comme sur St Nazaire une augmentation de la mortalité.

Jean-Luc BOERO, Président de la section nazairienne de la LDH

Edito – Pourquoi des Assises locales de la solidarité avec les migrants ?

Saint-Nazaire, le 15 février 2022

Depuis plusieurs décennies, des femmes, des hommes, des enfants originaires de l’Europe de l’Est, d’Afrique de l’Est, du Moyen-Orient ou d’Asie du Sud-Est tentent par tous les moyens de franchir les frontières pour venir s’installer en Europe. En dehors de la parenthèse 2015-2016 quand Mme Merkel a donné un accord pour l’installation d’environ 1 million de réfugiés syriens, la politique européenne, dans le cadre des accords de Schengen ou du nouveau Pacte européen pour les migrations, a donné lieu à des frontières de l’U.E. de plus en plus verrouillées.

Le droit des exilés est de plus en plus à la baisse. En France, l’OFPRA n’accorde le statut de réfugié qu’à environ 20 % des demandeurs, soit largement en dessous de la moyenne européenne qui est de 38 %.

Les thèses d’une submersion d’un grand remplacement ne se vérifient aucunement dans les réalités migratoires. Dans l’ensemble, le nombre des migrants tend effectivement à augmenter ces dernières années. Ainsi, entre 1970 et 2019, il est passé de 84 millions à 272 millions. Mais la part que représentent les migrants par rapport à la population mondiale a régressé. Au début du 20ème siècle, les migrations internationales représentaient 5 % de la population mondiale, aujourd’hui elles n’en constituent que 3,5 %. La plupart des personnes qui migrent le font sans quitter leur pays de naissance ou alors, pour s’installer dans un pays voisin. Par ailleurs, n’oublions pas qu’entre 1870 et 1920, plus de 20 millions d’Européens ont émigré vers les Etats Unis.

Malgré un volume du commerce mondial qui a été multiplié par 30 depuis les années 1950, les migrations n’ont augmenté que de manière relativement modérée. Partout en Europe, ces 3 dernières décennies, barbelés, barrières et murs sont venus entraver la mobilité des personnes. Pour autant, la population étrangère ne représente que 4,7 % de la population totale européenne.

Penser autrement la question migratoire devient une nécessité absolue car de plus en plus, la fermeture des frontières est devenue la solution pour stopper l’immigration. Le problème, c’est que cela ne marche pas, ce n’est ni le degré d’ouverture ou de fermeture des frontières qui détermine les flux migratoires, c’est avant tout les conditions de vie, le besoin d’échapper à la misère, les violences, les famines, les crises économiques, les crises sanitaires, les répressions politiques qui génèrent ces flux migratoires. La fermeture des frontières fait le business des passeurs. Si elle sert à renforcer le sentiment d’identité collective, elle ne règle rien des migrations mais participe au chaos migratoire et à des crises entre l’Europe et le reste du monde.

Vouloir externaliser les demandes d’asile, se conformer aux pays hostiles à l’accueil, renier davantage des valeurs qui fondent le projet européen, restreindre le droit d’asile, tels sont les projets du pacte européen de septembre 2020 sur l’asile et les migrations. C’est un cercle vicieux qui ne peut produire que de l’injustice.

Pour toutes ces raisons, une bonne vingtaine d’associations et organisations nazairiennes, de la Carène, de Cap Atlantique, d’Estuaire et Sillon, de Sud Estuaire ont décidé de présenter une autre image des migrations. Les migrations sont une constante de l’humanité, une autre politique migratoire est nécessaire qui tienne compte de la dignité humaine, qui cesse de dresser des obstacles et qui ne renvoie pas de nombreux migrants dans une précarité et dans un grand dénuement.

Nous devons agir tous ensemble, en finir avec ces idées xénophobes, racistes qui nourrissent le rejet et la peur. Il faut promouvoir un monde plus juste et plus solidaire, prêt à surmonter les défis sociaux et environnementaux à venir.

Soyez très nombreux le samedi 19 mars pour ces Assises qui se tiendront toute la journée à l’Alvéole 12 de St Nazaire.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH de St-Nazaire

Edito : Les inégalités : un choix politique ?

Saint-Nazaire, le le 30 janvier 2022

Dans le débat politique actuel, la question des inégalités est réduite à celle de l’héritage. Question certes éminemment importante, mais réduire les inégalités à cette seule variable n’explique pas tout.

Il y a eu ces 20 dernières années beaucoup d’évolution sur la distribution des richesses, qui rend la dynamique des inégalités de revenu et de patrimoine beaucoup plus criante. Au niveau du patrimoine, avec d’un côté les 50 % les plus pauvres qui n’en possèdent quasiment pas ou à peu près 5 % du total, et de l’autre les 1 % les plus riches qui en possèdent à peu près 25 % du total, nous avons de la marge de progression sur ce plan.

Par-delà ces inégalités de patrimoine, on observe une persistance très forte des inégalités entre hommes et femmes. Au rythme actuel, une parité parfaite entre homme et femme ne pourra pas être atteinte avant la fin du XXIème siècle. Nous pourrions aller encore plus vite !

Un autre combat devrait être mené, c’est celui de l’injustice du lieu de naissance. Renoncer à la dimension universaliste des droits de l’Homme conduit directement à une fracturation selon le bon côté du périphérique où l’on nait. Il en est de même de l’injustice entre les pays qui conduit d’ailleurs à un exil de plus en plus important et une politique de fermeture de nos frontières.

Lutter contre les inégalités doit aussi conduire à une politique très forte sur la mutation écologique de nos entreprises et de nos outils de production, car nos ressources ne sont pas inépuisables et le prix des énergies fossiles ne cesse d’augmenter.

La crise des gilets jaunes a émergé autour de la question du pouvoir d’achat. D’ailleurs, pour 45 % de nos concitoyens, cette question est centrale selon un sondage Odoxa. Faut-il que nos politiques publiques et que nos systèmes de production aillent vers toujours une politique de prix bas avec des produits de mauvaise qualité ou faut-il aller vers une consommation raisonnable si possible dé carbonée et avec des produits écologiquement neutres ? Poser cette question de cette manière est déjà y répondre.

Nous lutterons efficacement contre les inégalités lorsque nous lierons les questions d’une production écologiquement responsable à celles d’une redistribution des richesses et d’une lutte contre la concentration par le haut du patrimoine et des revenus. En luttant contre ces inégalités structurelles générées par le système capitaliste et en n’effaçant pas la question sociale  toujours prédominante,  nous pourrons rallier nos concitoyens vers des solutions justes et universelles.

C’est ce que devrait sous-tendre l’issue de la prochaine élection présidentielle. Soyons réalistes, exigeons par le vote d’autres choix politiques !

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH de St Nazaire

Edito : L’universalisme face aux bouleversements du monde

Saint-Nazaire, le 16 janvier 2022

Face à une gauche atomisée, fracturée, au corpus idéologique dissonant, minée par le narcissisme de ses vedettes, la droite réactionnaire assimile l’universalisme avec l’occidentalisme.

L’antiracisme est bien souvent assimilé au totalitarisme. Nous sommes taxés avec ce sobriquet infamant d’islamo gauchiste ou de wokiste. Les féministes de notre ère sont réduites à des postures victimaires, le généreux est acculé à une posture d’idiot.

A la veille de l’élection présidentielle 2022, l’idéologie réactionnaire semble désormais majoritaire.

Pourtant, notre planète vit de plus en plus en étroite interdépendance avec les autres vivants et peut produire les conditions de sa propre destruction. Nous savons qu’un bouleversement de nos modes de vie est nécessaire, nous vivons un changement anthropologique majeur, ce qui nous oblige me semble-t-il à sortir de notre anthropocentrisme. Comme le dit Philippe Descola, professeur émérite au Collège de France, « nous ne pouvons plus séparer la nature de la culture et nous devons désormais composer un monde commun ».

Toutes les institutions sont ébranlées par cette nouvelle réalité qui entraîne une grande insécurité narcissique. Ce n’est pas étonnant que des pamphlétaires réactionnaires comme Eric Zemmour veuillent défendre le paternalisme.  

Mais l’intensification de la mondialisation avec ses délocalisations, avec la montée en puissance de la Chine et plus largement de l’Asie, et la crise environnementale migratoire et sanitaire traumatisent une partie importante de nos concitoyens. Les thèses réactionnaires représentent une tentative de perpétuation d’une identité fixée à tout jamais.

Comme le dit Edgar Morin, « plutôt que d’être effrayé par la crise planétaire qui nous emporte, on nous demande de nous terrifier du mouvement wok », mouvement minoritaire de la pensée française. Cette volonté de faire diversion, de se focaliser sur ce concept de la culture française veut par-dessus tout jeter le discrédit sur un mouvement intellectuel de fond, celui de l’universalisme et du progressisme.

Pourtant, les clivages entre les réactionnaires et les forces émancipatrices perdurent même si la gauche a abandonné le social au profit du sociétal. L’opposition entre les rapports de classe et de race est une distinction superficielle. La lutte contre les discriminations que subissent ceux qui en raison de leur origine supposée ne trouvent pas de travail et ne parviennent pas à s’insérer dans notre société est évidemment sociale. Il faut en finir avec ces fausses oppositions, il faut cesser d’opposer antiracistes avec universalistes, lutte contre les discriminations et lutte contre les inégalités ; défense des classes populaires et défense des minorités.

C’est une bonne occasion d’associer le pessimisme de la raison à l’optimisme de la volonté et je vous invite d’urgence à une alliance de toutes les pensées de l’émancipation.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH de St-Nazaire

Edito : Justice et égalité pour toutes et tous !

Saint-Nazaire, le 2 janvier 2022

L’année 2022 pour la LDH devrait se traduire par de nombreux débats internes riches pour son avenir. Le travail réalisé par les sections et le National concernant la nature des activités, les missions, le fonctionnement de la LDH devraient conduire lors du congrès 2022 à revisiter de fond en comble notre identité, sans pour autant perdre de vue l’aspect généraliste et universaliste des droits de l’Homme.

Le fonctionnement de la section de St-Nazaire, espérons-le pour 2022 si la pandémie le permet, devrait pouvoir accroitre une plus large participation des adhérents. Nous sommes bien présents pour conduire des combats sur une citoyenneté active, sur des droits pour tous, sur des processus démocratiques qui ne réduisent pas les citoyens à des abstentionnistes ou des votants principalement préoccupés par un risque de prise de pouvoir par les extrêmes-droites.

Les prochaines échéances électorales doivent permettre de riches débats concernant le système de santé, les services publics, les enjeux écologiques, le fonctionnement participatif de nos instances démocratiques, la fracturation sociétale et la place des droits de l’Homme dans l’avenir de l’humanité. La réduction de nos débats autour des questions d’immigration ou de sécurité est un risque majeur qui pourrait conduire à une non prise en compte des multiples questions qui viennent déstabiliser notre pacte républicain.

Vouloir faire des élections présidentielles l’unique poumon de la vie démocratique est aussi le fruit de la construction de la 5ème République et ses limites et montre le besoin de rénovation démocratique que la LDH défend depuis de nombreuses années.

Cela passera par le droit de vote aux élections territoriales pour les ressortissants étrangers, par une simplification des mille-feuilles administratifs, par un renforcement des contrepouvoirs associatifs et syndicaux.

En 2022, la section de St Nazaire pourrait aussi prendre des initiatives pour mieux faire connaitre et reconnaitre ce qui fait espoir et solidarité pour nos concitoyens. En effet, parler uniquement des risques climatiques, environnementaux, démocratiques ou économiques peut conduire à un entre soi ou à un renforcement d’une morosité venant cautionner l’aspect monarchique ou autocratique du régime présidentiel de la 5ème République.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH de St Nazaire

Edito : Temps bien troubles pour nos démocraties et pour les droits de l’Homme sur la planète

L’impérialisme chinois gagne du terrain tous les jours, la régulation économique mondiale n’est pas à l’ordre du jour, les américains se la jouent perso. Emmanuel MACRON est très fier de vendre des matériels de guerre à des régimes autocratiques. Les pays les plus pauvres attendent toujours les dotations de vaccin anti Covid, la planète surchauffe, les accidents climatiques sont de plus en plus nombreux et graves.

Aung SAN SUU KYI, même si elle ne fut pas un modèle de défense des minorités birmanes, est de nouveau condamnée à de la prison par la junte militaire. Julian ASSANGE sera remis aux autorités américaines par un gouvernement anglais très fier de ses accords financiers et commerciaux avec les américains. POUTINE muscle ses forces militaires à la frontière avec l’Ukraine et pendant ce temps-là, en France, la précarité, les fractures sociales et économiques sont toujours immenses.

Les inégalités rongent la planète, le nouveau rapport du laboratoire sur les inégalités mondiales nous montre que les 10% les plus riches détiennent 76 % des richesses et émettent 48 % du CO2 mondial. 2 % des richesses mondiales sont détenues par les 50 % les plus pauvres, nous pourrions continuer à égrener pendant des pages et des pages ce tableau noir de l’état de notre monde.

Il n’y a pas lieu de sombrer dans un pessimisme mortifère et décourageant. Pour autant, nous ne pourrons pas lutter pour les droits de l’Homme si nous ne sommes pas rassemblés et nombreux.

Nous sommes sur St-Nazaire satisfaits de nous savoir rassemblés pour défendre les droits des migrants. Le 19 mars prochain, nous mettrons en place les 1ères assises locales de la solidarité avec les migrants. Une vingtaine d’associations, partis et syndicats participent à leur préparation.

Les luttes sociales sont toujours là, les personnels hospitaliers sont très souvent dans les manifestations. Le monde médico-social et social a fait dernièrement une grève nationale très suivie. Dans beaucoup d’entreprises, la demande de justice sociale et l’augmentation des salaires devient prégnante.

Certes, à quelques mois des élections présidentielles, la gauche est très divisée, Zémour fait souvent le buzz médiatique, la droite flirte avec les thèmes portés depuis des années par l’extrême-droite : l’insécurité et l’immigration.

Malgré ce contexte, rien n’est joué et comme nous le disait dernièrement Malik SALEMKOUR dans une lettre ouverte publiée par Médiapart, même si les résultats de la Cop 26 ont été médiocres, il n’empêche que de multiples initiatives se font jour et que rien n’est joué.

Les fêtes de fin d’année sont souvent des moments de rassemblements familiaux et festifs, au nom du bureau de la section, je vous les souhaite fraternelles et avec aussi de l’insouciance et de la poésie car nous avons besoin de renforcer nos liens interhumains.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 12 décembre 2021

Edito : Des femmes et des hommes qui vivent dans des conditions insupportables en Afghanistan

Jeudi  14 octobre, la section a proposé une soirée-débat avec des réfugiés afghans. Après avoir présenté les éléments de contexte historique expliquant le chaos actuel et surtout pointé le jeu de dupe des Talibans auprès de la communauté internationale ainsi que la faiblesse de la réponse du conseil de sécurité de l’ONU et de l’Europe, nos camarades afghans ont abordé avec beaucoup d’à-propos la situation actuelle pour leur famille.

Ils sont terriblement inquiets et attendent que leurs familles soient exfiltrées ou puissent obtenir des visas. Ils diront que celles-ci vivent actuellement comme des rats dans des trous, qu’elles ne sortent pas ou peu, changent régulièrement de maisons et sont sans aide sauf de ceux qui sont partis depuis quelques années ou dernièrement.

Ils vivent une inquiétude lourde, sourde et terrible. Le temps presse, l’hiver arrive, l’économie afghane s’est écroulée et les exactions ont repris, même si cette fois, l’affichage est moins net.

Les Talibans d’aujourd‘hui ont la même idéologie et  préceptes religieux  obscurantistes que ceux d’hier. Les minorités religieuses, les chiites (victimes de plusieurs attentats dernièrement), les Hazaras, les Hindous, les Sikhs et surtout les homosexuels, les femmes, les LGBT++ ont de sombres jours devant eux.

Les 20 dernières années avaient donné lieu à une ouverture et l’émergence de droits nouveaux : les femmes pouvaient étudier, travailler, ne plus porter le voile. Aujourd’hui, certaines fort courageusement bravent encore les autorités talibanes, mais cela risque de leur coûter très cher. Il y a une expression politique dévoyée et dangereuse. En faisant croire que leurs droits seront préservés, l’attention internationale risque de retomber. Et puis, n’oublions pas que dorénavant, elles ne peuvent plus sortir sans homme ou sinon avec un niqab ou la burqa ! Et en matière de droit à l’éducation, les quelques femmes qui font des études supérieures sont très contrôlées et ne doivent plus fréquenter les hommes. Elles ne peuvent plus travailler dans la justice.

Bref, la situation est catastrophique et depuis le 31 août, l’Afghanistan est devenu une prison à ciel ouvert. Les avoirs ont été bloqués à l’étranger et les Afghans ne peuvent même plus retirer de l’argent que dans deux banques et seulement des sommes modiques. Les risques de famines sont sérieusement à prendre en compte. L’hiver est rude dans ce pays montagneux et aride.

Il faut réclamer sans faille le respect du droit d’asile, il faut des visas, il faut de l’aide humanitaire, il faut une surveillance de la communauté internationale et ne pas se faire duper par la tromperie affichée des Talibans.

Fort de ces axes de travail, la section va contacter Me Audrey Dufeu, notre député, Yannick Vaugrenard, notre sénateur et David Samzun, le maire de St Nazaire. Les associations qui souhaitent s’y associer seront les bienvenues. Nos élus doivent intervenir à leur niveau pour que les familles des réfugiés qui ont servi les intérêts français puissent très rapidement partir et il faut tout autant que le droit d’asile soit une réalité. Pour ne pas les oublier à l’aube d’une campagne électorale aux relents raciste et xénophobes, nous devons afficher notre soutien en inter-association et avec les syndicats et partis politiques progressistes.

Nous ne pouvonsnous résigner à un discours qui amalgame les Afghans à des terroristes, nous ne pouvons leur faire payer la déroute des armées alliées, l’impasse américaine et le sanctuaire donné par les Talibans à Ben Laden !

Les réfugiés afghans que nous avons écoutés sont dignes, ils comptent sur nous, ils ont besoin de notre solidarité.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 17 octobre 2021

Edito : Une reprise forte pour les membres actifs de la section LDH

Nous avons décidé de participer au 30ème concours des Ecrits pour la Fraternité. Cela conduit à beaucoup de travail (établissement de listes, contacts avec les établissements scolaires et ceux de l’éducation spécialisée, constitution d’un jury, etc …).

Le 14 octobre, nous organisons une soirée sur la solidarité avec les réfugié(e)s afghanes et afghans. Votre large présence est souhaitée.

L’activité du comité régional est aussi dense et la dernière réunion était consacrée à l’avenir de la LDH. Il ne s’agit pas d’un débat succinct, mais bien de penser à la fois les modes d’organisation, les rapports entre local et le National,  la démocratie interne, et la question des combats à poursuivre ainsi que des partenariats pour ce faire. Il est aussi question du militantisme et évidemment de la recherche d’adhérents.

Notre section, avant la crise du Covid, conduisait des réunions mensuelles avec un nombre assez important de militants. Il serait souhaitable que nous revenions à cette situation pour que nos débats soient riches de points de vue divers et que nos prises de position soient très en lien avec cette variété.

Prochainement, notre section débattra lors d’une réunion spécifique sur un projet de manifeste pour mieux représenter les questions migratoires d’aujourd’hui. Cela concerne notre présence au sein de l’UCIJ. Nous avons eu l’occasion lors de la dernière réunion de ré aborder le projet de manifeste que nous présenterons, plus universaliste, plus large et inconditionnel que le précédent projet travaillé. Pour ce faire, nous avons pris attache avec Marie-Christine VERGIAT, vice-présidente à la LDH, qui nous a proposé de nous référer aux résolutions du National.

Sans pour autant nier une situation où l’aggravation des politiques migratoires conduit à une précarité, à des situations très tendues et très limites pour les droits humains élémentaires, la question migratoire agite pour autant beaucoup nos concitoyens et son instrumentalisation par bon nombre de partis politiques peut conduire à un rejet voire à des formes très clivées et passionnelles dans les débats. La LDH, si elle réaffirme sa position en faveur de la régularisation de toutes les personnes étrangères, si elle souhaite que le droit d’asile soit largement pris en compte dans la forme et dans le fond et que la notion de pays sûr soit revu, si elle s’offusque d’une dématérialisation abusive et complexe voire ubuesque pour l’obtention des papiers, si elle se bat pour le respect des droits de l’enfant et une vraie politique d’accueil des mineurs non accompagnés ainsi qu’un regard moins stigmatisant des parents étrangers d’enfants français et si elle souhaite une politique d’intégration largement rehaussée, il n’en reste pas moins vrai que nos idéaux doivent être sous-tendus par des réalités sociologiques et idéologiques. La question de l’accueil inconditionnel et du droit d’installation pour tous fait débat dans notre section et c’est légitime. Nous saurons le redire aussi à nos partenaires de l’UCIJ.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 26 septembre 2021