Edito : Combattons l’exploitation politicienne et raciste des migrations

Arthur KOESTER, en 1941 a écrit  «La lie de la terre »,  livre bouleversant sur le parcours d’un exilé juif hongrois et communiste. Ce livre lucide et prémonitoire par bien des aspects, d’une sensibilité extrême, nous narre la fabrication du racisme et ses racines très anciennes.

En 2022, les ressorts de la haine de l’étranger sont toujours vivaces. Ils prennent des tournures religieuses, économiques, culturelles ou sociales.

Les politiciens plus souvent de droite et d’extrême droite, sans pour autant  exclure des politiciens de gauche et non des moindres, ressortent régulièrement les thématiques sur les migrants faiseurs d’insécurité, dévoreurs de nos aides sociales, amalgamant musulmans et intégristes.

Le grand remplacement en est la thèse la plus caricaturale. Mais ne perdons pas de vue que ces postures conduisent inexorablement à un durcissement de lois anti-immigrés et fabriquent un risque démocratique certain. Car courir derrière l’hydre autoritaire et la préférence nationale ne fait pas un rempart contre l’extrême-droite. Cela conduit d’abord à une politique migratoire calamiteuse et pourvoyeuse de dangers pour les personnes et leurs droits les plus élémentaires. C’est  aussi rendre banal le fond idéologique de l’extrême-droite. Les valeurs démocratiques et l’action publique n’en sortent pas grandies.

Certains me diront qu’il faut sortir de l’angélisme d’accueil  si nous ne voulons pas que l’extrême-droite prenne le pouvoir. Pour autant, ce sont les mêmes politiciens qui  demandent aux Français d’ouvrir leurs  portes aux réfugiés ukrainiens. En effet, nous ostraciser car nous serions des doux-rêveurs est plus facile à faire que de construire une politique devant à la fois lutter contre les préjugés, les haines ancestrales et permettre une intégration réussie. Il faut avoir du courage pour affronter les contre-vérités dites à longueur de journée et soutenir une autre politique migratoire.

Discernons aussi les causes à défendre et ne sombrons pas dans l’inaction face aux intégrismes qui sont de vraies atteintes aux droits humains. Continuons de dénoncer les causes écologiques, sociales géopolitiques, économiques qui conduisent à l’exil, mais luttons sans merci contre ceux qui s’enrichissent dans le trafic migratoire dont le trafic d’êtres humains. Nous le devons à tous ceux qui combattent l’obscurantisme religieux, ceux qui sont morts ici en France ou ailleurs à travers le monde pour notre liberté d’expression, pour le droit des femmes, contre l’application de la charia dans les régimes islamistes.

Refusons les amalgames, ayons un propos clair sur tous les profiteurs des migrations, soyons pédagogues et refusons l’hystérie du sujet.

Le futur projet de loi DARMANIN sera la 21ème loi sur l’immigration depuis 1986. Si Emmanuel Macron veut sortir d’une politique absurde à la fois inefficace et inhumaine, il faut lui rappeler que la dernière loi date de 2018, loi qui a réduit la durée pour déposer une demande d’asile et qui a conduit aussi à un rallongement des durées d’enfermement en centre de rétention. La proposition de loi de M. DARMANIN a principalement pour visée de rendre encore plus difficiles les conditions pour obtenir un titre de séjour. Il visera également à réduire les délais pour déposer des demandes d’asile et les recours à la CNDA, il rallongera les durées de rétention. Le projet vise aussi à augmenter d’un an à trois ans les Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF). Il accélèrera la dématérialisation des dossiers, veut accroître le volet de l’immigration économique, sans oublier des projets d’ouverture de nouveaux centres de rétention administrative inscrits dans ce projet.

La création d’un centre de rétention administrative sur NANTES présenté dernièrement dans une actualité sur la délinquance nantaise a conduit la LDH de NANTES à réagir avec les associations de défense des migrants, en précisant qu’il était anormal d’amalgamer immigration et délinquance. Si la délinquance est plus élevée dans les quartiers populaires où il y a une forte concentration de personnes d’origine étrangère, encore faut-il y noter que cette délinquance est pour grande partie liée au trafic de drogue qui est le résultat d’une politique prohibitive totalement inefficiente et inefficace pour lutter contre le fléau de la drogue, des addictions et de l’argent facile. Cette économie souterraine est aussi le fruit des difficultés économiques graves et de la précarité importante de bon nombre d’habitants de ces quartiers. Donner ces explications sociologiques et criminologiques ne vient nullement amoindrir les responsabilités individuelles ni la lutte à développer contre les réseaux mafieux qui ne cessent malheureusement de prendre de l’ampleur.

Pour continuer à travailler sur les conditions d’une intégration réussie, prenons comme exemple les facilités données fort heureusement aux Ukrainiens. Faciliter l’obtention de titres de séjour, du droit au travail et à l’éducation  conduit à un affaiblissement des réseaux mafieux et produit forcément une meilleure sécurité de tous et les conditions d’une intégration à l’image des valeurs de notre République. 

La ville de SAINT-BREVIN se rappelle à notre souvenir. Lors de la fermeture de la zone de CALAIS en 2016, des migrants avaient été installés dans un centre de vacances de cette commune. Leur arrivée avait généré un mouvement de haine, il y avait eu un tir de chevrotine dans ce centre, fort heureusement sans faire de victime. Mais il y est né un formidable mouvement de solidarité qui existe toujours et qui a permis des brassages culturels et humains riches.

Le 15 octobre 2022, une contre-manifestation a eu lieu devant la mairie de ST-BREVIN car un projet de création d’un CADA a amené de soi-disant Brévinois apolitiques mais soutenus par le Rassemblement National à manifester leur désaccord contre cette création. Les arguments sur l’insécurité, sur le coût de cette installation et sur la dépréciation immobilière étaient une fois encore cités par ces Brévinois. Mais le nombre de manifestants favorables à cette ouverture de CADA, venus à l’appel du collectif des Brévinois attentifs et solidaires, étaient bien plus nombreux.

La LDH a rappelé lors de cette manifestation que la fraternité n’était pas à géométrie variable et qu’une politique migratoire accueillante avait montré tout son plein succès à ST-BREVIN.

Jean-Luc BOERO, Président de la section LDH-St Nazaire

Le 15 octobre 2022

CP à propos de l’installation du foyer Blanchy avenue de la république,

La LDH ne rentrera pas dans une polémique ni dans une surenchère avec ceux qui craignent pour leur tranquillité ou activité commerciale car le foyer Blanchy va temporairement s’installer dans l’ancien Hôtel Bretagne.

Les travailleurs sociaux et les usagers de cette structure d’hébergement d’urgence sauront rapidement dissiper toute appréhension.

Nous ne ferons pas de commentaires sur la situation économique de commerçants qui après la crise du COVID prennent de plein fouet l’inflation et la crise énergétique. Mais nous leur rappelons que tous les nazairiens subissent ces crises.

Le « quoi qu’il en coûte »  leur a permis de ne pas mettre la clé sous la porte et ce « quoi qu’il en coûte » n’a pas été aussi favorable pour les plus démunis.

Depuis de nombreuses années, la ville de St-Nazaire souffre d’un manque de personnel de police, de justice et de prévention. Si l’insécurité est réelle, il faut la corréler avec cette réalité et une politique publique inefficace sur le trafic de drogue, sur la petite délinquance, et malheureusement largement insuffisante sur les violences intrafamiliales.

Oui, tous les nazairiens (commerçants, travailleurs, retraités, SDF, etc.) ont le droit de vivre dans la bienveillance et le respect mutuel. L’éducation à ces valeurs est une nécessité. Les combats pour une sécurité pour tous, pour une justice pour tous, pour une politique éducative au service de l’égalité des chances, pour une économie au service de tous et pour la fraternité ne se gagneront pas sur le dos des plus précaires !

LDH – section de St Nazaire

Le 29 septembre 2022

Edito : Une mobilisation plus que nécessaire

Le 11 septembre 2022

La situation internationale est très préoccupante avec une guerre en Ukraine qui fait beaucoup de morts, des dégâts colossaux, des crimes de guerre, un risque d’accident nucléaire, un renchérissement des prix du blé, un chantage russe sur le gaz et dans une moindre mesure le pétrole; une situation de montée de l’armement chinois et un risque à tout moment d’annexion de Taiwan; des crimes contre l’humanité des minorités ethniques en Chine (Ouïghours, Tibétains pour les plus connus); des combattants musulmans inféodées à des groupes radicalisés un peu partout en Afrique et toujours présents au Moyen Orient; des défis climatiques mondiaux que nous mesurons au quotidien avec une absence coordonnée de prise en compte pour atteindre les objectifs des COP.; des pays qui sombrent dans l’aventure autoritaire (Nicaragua, Birmanie, Syrie, Russie, Chine, etc…), la liste est longue; un spectre de la colonisation qui ne cesse de nous miner et qui conduit à des tensions; une gouvernance mondiale qui ne se réforme pas ; bref  nous avons bien de quoi nous inquiéter !

Les urgences sociales, climatiques, mondiales conduisent à des risques de radicalisation majeurs et de nouvelles tensions internationales voire de guerres. L’ère des crises n’est pas finie et pourrait devenir systémique.

Nous pourrions nous contenter de pérorer dans des colloques, d’avoir des propos bienpensants dans nos revues, de distribuer les bons et mauvais points auprès de ceux qui luttent et manifestent dans nos rues. Ce n’est pas le rôle de la LDH d’être absente des luttes présentes !  C’est ce que nous faisons ici comme dans d’autres villes.

Ainsi, la résolution votée lors du dernier congrès à Marseille « Environnement, écologie et droits »  donne un cadre à notre lutte pour l’amélioration de la qualité de l’air dans le bassin nazairien et nous allons dans les mois prochains accentuer ce combat essentiel.

Comme vous le savez via nos mails, nous sommes très présents dans le combat pour la fin du sans-abrisme à St Nazaire. D’autres sections comme Le Mans sont aussi très impliquées dans cette lutte.

Nous avons aussi été visibles lors du dernier forum des associations de St Nazaire et avons fait de nouvelles adhésions. Nous avons été approchés par l’association ”Le choix citoyen pour une mort choisie” pour organiser en décembre une conférence-débat en présence de François Damas, chef de service de soins intensifs à Liège, promoteur du respect de la volonté de patients médicalement condamnés et désireux d’un suicide assisté pour une fin de vie digne.

Nous sommes toujours actifs avec l’UCIJ, et avec le collectif réclamant une application sans effet du Contrat d’Engagement Républicain (CER) inscrit dans le décret du 31 décembre 2021 prévu par la loi confortant les principes de la République et la lutte contre les séparatismes.

Nous serons aussi présents pour la commémoration de la fin de l’esclavage.

Nous avons très régulièrement des interpellations de citoyens sur leurs situations face à la police, la justice, les services sociaux, etc.

Et nous relançons pour la deuxième année consécutive la campagne pour les Ecrits pour la Fraternité qui aura pour thème “Il n’y aura pas de paix sur cette planète tant que les droits de l’homme seront violés en quelques parties du monde que ce soit “ de René CASSIN, prix Nobel de la paix en 1968.

Mais notre activité et nos combats ne peuvent être le seul fruit de l’énergie de quelques un.e.s. Venez aux réunions mensuelles, participez à nos actions, proposez vos compétences, vos talents et votre temps à des actions ciblées !

Bonne rentrée à toutes et tous !

Jean-Luc Boero, président de la section LDH- St Nazaire

Edito : Des réactions à l’indignation internationale qui provoquent un changement de logiciel pour certains

Saint-Nazaire, le 13 mars 2022

Si je vous demande : qui a dit « il n’y a pas deux sortes de victimes : il n’y a pas les européens chrétiens qu’il faudrait défendre et puis des gens au Moyen-Orient qui seraient musulmans et qu’on aurait eu raison de ne pas accepter chez nous » ? La réponse est : Robert Ménard. Nous connaissons l’opportunisme politicien de certains, pour autant, cette guerre d’annexion en Ukraine rebat les cartes géostratégiques, politiques, économiques et l’Europe développe un sentiment de solidarité que certainement Poutine n’imaginait pas.

En quelques jours ont volé en éclats les illusions de leaders européens sur les intentions de Poutine. Ils se retrouvent face à sa cruauté et sa logique impérialiste.

Des pays comme la Pologne, si peu accueillants à l’égard des Syriens, se montrent  aujourd’hui exemplaires face aux victimes ukrainiennes mais ont pu faire preuve de xénophobie pour les victimes  non ukrainiennes ou plus exactement à l’égard des non blancs.

La LDH, comme l’ensemble des organisations avec lesquelles nous collaborons, relève la nécessité que l’obtention du statut de réfugié soit à la hauteur des besoins de toute personne persécutée en Ukraine ou ailleurs.

Nous avons aussi une campagne électorale totalement bousculée par cette guerre, peut-être au bénéfice de Macron, car dans un monde insécure, nos concitoyens pourraient se rassurer par une certaine permanence politique. 

Incontestablement, nous ne connaissons pas aujourd’hui la durée de cette guerre mais nous savons déjà qu’elle fait de nombreux morts et blessés, un flot de réfugiés qui ne cesse d’augmenter et probablement des tensions en cascades pour des pans entiers de secteurs de l’économie mondiale fonctionnant avec des besoins énergétiques massifs, un renchérissement durable du prix du gaz et du pétrole et une augmentation importante des prix de certaines matières premières agricoles avec de possibles difficultés d’approvisionnement pour des pays en voie de développement.

Les leaders européens veulent nous rassurer en montrant leur solidarité à l’égard des Ukrainiens, en réagissant rapidement et massivement par un arsenal de sanctions à l’égard de la Russie, de son économie et de ses oligarques jamais égalé.

Nous devons apporter dans toute la mesure du possible notre soutien aux opposants russes à la guerre en Ukraine. Il est fondamental que les forces démocratiques russes puissent savoir, par des actions soutenues, par nos organisations, par les gouvernements et l’Europe,  notre solidarité. Il faut veiller au sort des défenseurs des droits, des artistes, des journalistes, mais aussi de toutes celles et ceux qui refuseront de rejoindre les bataillons armés.

L’un des enjeux majeurs est d’arriver le plus rapidement possible à un cessez-le-feu et au retrait de l’armée russe et de ses affiliés.

Nous serons encore et durablement avec tous ceux qui appellent, dans un cadre le plus unitaire possible, aux initiatives pour une paix juste. Sur St-Nazaire, nous nous sommes associés aux appels du MRAP et du Mouvement de la Paix, nous discuterons longuement lors de notre prochaine réunion des engagements de la section pour soutenir les Ukrainiens et tous ceux qui se mobilisent pour leur venir en aide.

Venez très nombreux à notre prochaine réunion de section.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH de St-Nazaire

COMMUNIQUE DE PRESSE UNITAIRE POUR LA PAIX EN UKRAINE

L’attaque de l’Ukraine par la Russie se poursuit. En envahissant l’Ukraine, par des tirs qui atteignent des victimes civiles, la Russie a choisi de passer outre le droit international. Nous réitérons collectivement notre condamnation de l’agression russe et exigeons l’arrêt des bombardements et le retrait des troupes d’occupation 

Ce mardi 1er Mars, suite à la manifestation organisée samedi 26 février, à l’initiative du MRAP et du Mouvement de la Paix, nous(signataires) nous sommes retrouvé·es pour faire le point et organiser la mobilisation, la plus large possible, pour défendre en premier lieu la paix et le soutien sans faille aux peuples Ukrainiens et Russes qui manifestent pour la paix et qui vont subir la répression de Poutine.

Contre les attaques impérialistes de Poutine, il est de la responsabilité de tout·es les citoyen.ne.s de se dresser pour la paix et contre toute action armée.

Nous appelons en ce sens à la manifestation ce samedi 5 Mars à 11h Place des droits de l’homme pour :

  • Exiger l’arrêt des bombardements et le retrait des troupes russes
  • Exiger l’arrêt des combats par un cessez-le-feu immédiat 
  • Développer une aide humanitaire d’urgence en faveur de la population ukrainienne et des réfugiés fuyant l’Ukraine, sans discrimination
  • Permettre l’asile aux Ukrainiens, enfants, femmes, et hommes, qui fuient le conflit et doivent être accueillis dans le respect et la dignité.

La population d’Ukraine fuit les bombardements, nos concitoyens et concitoyennes sont nombreux à se mobiliser pour un accueil de ces réfugiés. Il est du devoir des pouvoirs publics d’organiser cet accueil. Les moyens adéquats, matériels mais aussi juridiques doivent être mobilisés à cette fin. 

La protection accordée doit s’étendre à toute la population résidant en Ukraine, y compris étrangère. Vivent en Ukraine plusieurs milliers d’étudiants originaires d’Afrique et de réfugiés ayant fui les conflits du Moyen Orient. 

C’est l’accueil de celles et ceux qui fuient la guerre qui doit s’organiser sans exception. 

Ici, à Saint-Nazaire, nous voulons que tous les acteurs, institutionnels ou non, prennent leur part pour garantir un accueil inconditionnel des réfugié.e.s et organisent collectivement la solidarité aux peuples en souffrance.

 Nous souhaitons poursuivre tant qu’il sera nécessaire les actions unitaires, sur les bases exclusives du combat pour la paix, contre les discriminations et pour la solidarité entre les peuples.

Communiqué de presse : Des violences et des dérapages qui minent notre démocratie

Dans un espace médiatique où la petite phrase sert souvent d’écho à l’expression politique de ceux qui attisent la haine et le rejet, des citoyens agissent avec la même démesure scandaleuse en s’en prenant à des élus.

Débattre, contester sont des éléments fondateurs d’une démocratie. Invectiver, rejeter, faire des déclarations scandaleuses minent le tissu social. S’en prendre aux enfants handicapés, aux musulmans, à ceux qui défendent les minorités, déformer notre histoire et réduire les combats d’émancipation à une lutte fratricide sont très présents dans le discours d’Éric Zemmour. Valérie Pécresse et son propos sur les 72 zones de reconquête républicaine vient aussi renforcer la stigmatisation des quartiers populaires. Les deux remettent frontalement en cause le principe d’égalité civile et pénale qui est au cœur de notre constitution.

Nous sommes loin de ce qui fonde l’égalité des droits. Vouloir une France uniforme et fantasmée est un danger face à notre diversité.

Les petites phrases récentes du Président de la République sur les non vaccinés nous inquiètent elles-aussi sur cette vision de la société et de la citoyenneté. Cette aspiration autoritaire rejetant l’Autre avec l’idée d’une puissance d’Etat promotrice d’un ordre moral qui n’est pas l’ordre public fragilise la paix sociale.

Il y a des combats d’idées et de valeurs autour des droits et libertés dans la société et sur la forme démocratique que nous entendons maintenir. Mais ce n’est pas en essayant de diviser, de faire peur, que nous éclairerons nos concitoyens sur les questions de fond tel que la question d’un pacte écologique nécessaire à notre survie.

Des individus s’en prennent violemment à nos élus, nous condamnons ces actes comme nous rejetons tout le venin et tous les discours nauséabonds de certains politiciens.

Saint-Nazaire, le 24 janvier 2022

Edito : L’universalisme face aux bouleversements du monde

Saint-Nazaire, le 16 janvier 2022

Face à une gauche atomisée, fracturée, au corpus idéologique dissonant, minée par le narcissisme de ses vedettes, la droite réactionnaire assimile l’universalisme avec l’occidentalisme.

L’antiracisme est bien souvent assimilé au totalitarisme. Nous sommes taxés avec ce sobriquet infamant d’islamo gauchiste ou de wokiste. Les féministes de notre ère sont réduites à des postures victimaires, le généreux est acculé à une posture d’idiot.

A la veille de l’élection présidentielle 2022, l’idéologie réactionnaire semble désormais majoritaire.

Pourtant, notre planète vit de plus en plus en étroite interdépendance avec les autres vivants et peut produire les conditions de sa propre destruction. Nous savons qu’un bouleversement de nos modes de vie est nécessaire, nous vivons un changement anthropologique majeur, ce qui nous oblige me semble-t-il à sortir de notre anthropocentrisme. Comme le dit Philippe Descola, professeur émérite au Collège de France, « nous ne pouvons plus séparer la nature de la culture et nous devons désormais composer un monde commun ».

Toutes les institutions sont ébranlées par cette nouvelle réalité qui entraîne une grande insécurité narcissique. Ce n’est pas étonnant que des pamphlétaires réactionnaires comme Eric Zemmour veuillent défendre le paternalisme.  

Mais l’intensification de la mondialisation avec ses délocalisations, avec la montée en puissance de la Chine et plus largement de l’Asie, et la crise environnementale migratoire et sanitaire traumatisent une partie importante de nos concitoyens. Les thèses réactionnaires représentent une tentative de perpétuation d’une identité fixée à tout jamais.

Comme le dit Edgar Morin, « plutôt que d’être effrayé par la crise planétaire qui nous emporte, on nous demande de nous terrifier du mouvement wok », mouvement minoritaire de la pensée française. Cette volonté de faire diversion, de se focaliser sur ce concept de la culture française veut par-dessus tout jeter le discrédit sur un mouvement intellectuel de fond, celui de l’universalisme et du progressisme.

Pourtant, les clivages entre les réactionnaires et les forces émancipatrices perdurent même si la gauche a abandonné le social au profit du sociétal. L’opposition entre les rapports de classe et de race est une distinction superficielle. La lutte contre les discriminations que subissent ceux qui en raison de leur origine supposée ne trouvent pas de travail et ne parviennent pas à s’insérer dans notre société est évidemment sociale. Il faut en finir avec ces fausses oppositions, il faut cesser d’opposer antiracistes avec universalistes, lutte contre les discriminations et lutte contre les inégalités ; défense des classes populaires et défense des minorités.

C’est une bonne occasion d’associer le pessimisme de la raison à l’optimisme de la volonté et je vous invite d’urgence à une alliance de toutes les pensées de l’émancipation.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH de St-Nazaire

Edito : Justice et égalité pour toutes et tous !

Saint-Nazaire, le 2 janvier 2022

L’année 2022 pour la LDH devrait se traduire par de nombreux débats internes riches pour son avenir. Le travail réalisé par les sections et le National concernant la nature des activités, les missions, le fonctionnement de la LDH devraient conduire lors du congrès 2022 à revisiter de fond en comble notre identité, sans pour autant perdre de vue l’aspect généraliste et universaliste des droits de l’Homme.

Le fonctionnement de la section de St-Nazaire, espérons-le pour 2022 si la pandémie le permet, devrait pouvoir accroitre une plus large participation des adhérents. Nous sommes bien présents pour conduire des combats sur une citoyenneté active, sur des droits pour tous, sur des processus démocratiques qui ne réduisent pas les citoyens à des abstentionnistes ou des votants principalement préoccupés par un risque de prise de pouvoir par les extrêmes-droites.

Les prochaines échéances électorales doivent permettre de riches débats concernant le système de santé, les services publics, les enjeux écologiques, le fonctionnement participatif de nos instances démocratiques, la fracturation sociétale et la place des droits de l’Homme dans l’avenir de l’humanité. La réduction de nos débats autour des questions d’immigration ou de sécurité est un risque majeur qui pourrait conduire à une non prise en compte des multiples questions qui viennent déstabiliser notre pacte républicain.

Vouloir faire des élections présidentielles l’unique poumon de la vie démocratique est aussi le fruit de la construction de la 5ème République et ses limites et montre le besoin de rénovation démocratique que la LDH défend depuis de nombreuses années.

Cela passera par le droit de vote aux élections territoriales pour les ressortissants étrangers, par une simplification des mille-feuilles administratifs, par un renforcement des contrepouvoirs associatifs et syndicaux.

En 2022, la section de St Nazaire pourrait aussi prendre des initiatives pour mieux faire connaitre et reconnaitre ce qui fait espoir et solidarité pour nos concitoyens. En effet, parler uniquement des risques climatiques, environnementaux, démocratiques ou économiques peut conduire à un entre soi ou à un renforcement d’une morosité venant cautionner l’aspect monarchique ou autocratique du régime présidentiel de la 5ème République.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH de St Nazaire

Edito : Temps bien troubles pour nos démocraties et pour les droits de l’Homme sur la planète

L’impérialisme chinois gagne du terrain tous les jours, la régulation économique mondiale n’est pas à l’ordre du jour, les américains se la jouent perso. Emmanuel MACRON est très fier de vendre des matériels de guerre à des régimes autocratiques. Les pays les plus pauvres attendent toujours les dotations de vaccin anti Covid, la planète surchauffe, les accidents climatiques sont de plus en plus nombreux et graves.

Aung SAN SUU KYI, même si elle ne fut pas un modèle de défense des minorités birmanes, est de nouveau condamnée à de la prison par la junte militaire. Julian ASSANGE sera remis aux autorités américaines par un gouvernement anglais très fier de ses accords financiers et commerciaux avec les américains. POUTINE muscle ses forces militaires à la frontière avec l’Ukraine et pendant ce temps-là, en France, la précarité, les fractures sociales et économiques sont toujours immenses.

Les inégalités rongent la planète, le nouveau rapport du laboratoire sur les inégalités mondiales nous montre que les 10% les plus riches détiennent 76 % des richesses et émettent 48 % du CO2 mondial. 2 % des richesses mondiales sont détenues par les 50 % les plus pauvres, nous pourrions continuer à égrener pendant des pages et des pages ce tableau noir de l’état de notre monde.

Il n’y a pas lieu de sombrer dans un pessimisme mortifère et décourageant. Pour autant, nous ne pourrons pas lutter pour les droits de l’Homme si nous ne sommes pas rassemblés et nombreux.

Nous sommes sur St-Nazaire satisfaits de nous savoir rassemblés pour défendre les droits des migrants. Le 19 mars prochain, nous mettrons en place les 1ères assises locales de la solidarité avec les migrants. Une vingtaine d’associations, partis et syndicats participent à leur préparation.

Les luttes sociales sont toujours là, les personnels hospitaliers sont très souvent dans les manifestations. Le monde médico-social et social a fait dernièrement une grève nationale très suivie. Dans beaucoup d’entreprises, la demande de justice sociale et l’augmentation des salaires devient prégnante.

Certes, à quelques mois des élections présidentielles, la gauche est très divisée, Zémour fait souvent le buzz médiatique, la droite flirte avec les thèmes portés depuis des années par l’extrême-droite : l’insécurité et l’immigration.

Malgré ce contexte, rien n’est joué et comme nous le disait dernièrement Malik SALEMKOUR dans une lettre ouverte publiée par Médiapart, même si les résultats de la Cop 26 ont été médiocres, il n’empêche que de multiples initiatives se font jour et que rien n’est joué.

Les fêtes de fin d’année sont souvent des moments de rassemblements familiaux et festifs, au nom du bureau de la section, je vous les souhaite fraternelles et avec aussi de l’insouciance et de la poésie car nous avons besoin de renforcer nos liens interhumains.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 12 décembre 2021