Communiqué de presse : Réaction à la manifestation contre le projet de Source d’Envol

La section LDH et le MRAP de St Nazaire soutiennent le projet de réinsertion de la Ferme de Ker Madeleine pour les raisons suivantes :

  • Tout être humain a droit à une seconde chance et qui plus est lorsque des longues durées de peine ont été exécutées et que ces condamnés sont dans une démarche de réinsertion pleine et entière, et ont eux-mêmes cheminé personnellement et avec l’aide des personnels spécialisés sur la gravité des actes commis.
  • Le projet de Ker Madeleine est porté par des gens sérieux, responsables, et qui se sont entourés de garanties techniques et sécuritaires en lien avec le ministère de la Justice, le SPI et les juges d’application des peines.
  • Le projet est soutenu par les communautés Emmaüs qui gèrent de tels dispositifs depuis 3 décennies.
  • Le Conseil Départemental soutient le projet à la fois au titre du développement local, du développement durable et du principe de la réinsertion.
  • Toutes les études en criminologie ont prouvé que les sorties sèches produisaient beaucoup plus de récidives que les programmes de réinsertion.
  • La sécurité est bien évidemment due à tout citoyen, qui plus est aux personnes vivant en proximité de cette ferme. Pour autant, sécurité ne veut pas dire rejet et relégation à tout jamais. Affirmer que les collégiens sont plus surveillés que les détenus de cette ferme de réinsertion est une assertion fausse : les détenus de Ker Madeleine ont des comptes à rendre et sont encadrés.
  • Faire prévaloir que ce dispositif est onéreux et coûte beaucoup d’argent public, c’est méconnaître le coût important des incarcérations en centrale. La prise en charge financière dans des dispositifs de réinsertion est moins chère que l’incarcération classique. Dire et affirmer que le financement d’un tel dispositif est dispendieux relève de la méconnaissance voire d’une tentative de manipulation de la population.

La LDH et le MRAP sont prêts à rencontrer avec ou sans les promoteurs du projet celles et ceux qui se font une fausse représentation de cette réalité. Il ne s’agit aucunement de jouer sur les peurs mais de pouvoir être dans une logique de comité de suivi rigoureux et basé sur des faits et non sur des approches erronées. 

Saint-Nazaire, le 30 octobre 2021

Edito : Une reprise forte pour les membres actifs de la section LDH

Nous avons décidé de participer au 30ème concours des Ecrits pour la Fraternité. Cela conduit à beaucoup de travail (établissement de listes, contacts avec les établissements scolaires et ceux de l’éducation spécialisée, constitution d’un jury, etc …).

Le 14 octobre, nous organisons une soirée sur la solidarité avec les réfugié(e)s afghanes et afghans. Votre large présence est souhaitée.

L’activité du comité régional est aussi dense et la dernière réunion était consacrée à l’avenir de la LDH. Il ne s’agit pas d’un débat succinct, mais bien de penser à la fois les modes d’organisation, les rapports entre local et le National,  la démocratie interne, et la question des combats à poursuivre ainsi que des partenariats pour ce faire. Il est aussi question du militantisme et évidemment de la recherche d’adhérents.

Notre section, avant la crise du Covid, conduisait des réunions mensuelles avec un nombre assez important de militants. Il serait souhaitable que nous revenions à cette situation pour que nos débats soient riches de points de vue divers et que nos prises de position soient très en lien avec cette variété.

Prochainement, notre section débattra lors d’une réunion spécifique sur un projet de manifeste pour mieux représenter les questions migratoires d’aujourd’hui. Cela concerne notre présence au sein de l’UCIJ. Nous avons eu l’occasion lors de la dernière réunion de ré aborder le projet de manifeste que nous présenterons, plus universaliste, plus large et inconditionnel que le précédent projet travaillé. Pour ce faire, nous avons pris attache avec Marie-Christine VERGIAT, vice-présidente à la LDH, qui nous a proposé de nous référer aux résolutions du National.

Sans pour autant nier une situation où l’aggravation des politiques migratoires conduit à une précarité, à des situations très tendues et très limites pour les droits humains élémentaires, la question migratoire agite pour autant beaucoup nos concitoyens et son instrumentalisation par bon nombre de partis politiques peut conduire à un rejet voire à des formes très clivées et passionnelles dans les débats. La LDH, si elle réaffirme sa position en faveur de la régularisation de toutes les personnes étrangères, si elle souhaite que le droit d’asile soit largement pris en compte dans la forme et dans le fond et que la notion de pays sûr soit revu, si elle s’offusque d’une dématérialisation abusive et complexe voire ubuesque pour l’obtention des papiers, si elle se bat pour le respect des droits de l’enfant et une vraie politique d’accueil des mineurs non accompagnés ainsi qu’un regard moins stigmatisant des parents étrangers d’enfants français et si elle souhaite une politique d’intégration largement rehaussée, il n’en reste pas moins vrai que nos idéaux doivent être sous-tendus par des réalités sociologiques et idéologiques. La question de l’accueil inconditionnel et du droit d’installation pour tous fait débat dans notre section et c’est légitime. Nous saurons le redire aussi à nos partenaires de l’UCIJ.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 26 septembre 2021

Rassemblement en soutien aux résistantes et résistants afghans

Prise de parole de la LDH le samedi 18 septembre 2021

Depuis la prise du pouvoir par les Talibans le 15 août dernier, le monde assiste au basculement de l’Afghanistan dans la peur, le chaos. Pour de larges fractions de sa population, la terreur domine.

En solidarité avec les femmes, les minorités ethniques et religieuses, la section de la LDH de St Nazaire soutient toutes ces résistantes et tous ces résistants qui manifestent avec un grand courage pour leurs droits, pour la liberté et la justice face au pouvoir des Talibans et à la mise en place de la charia.

Nous réclamons que la France accueille sur son sol toute personne mise en danger par l’accession au pouvoir des Talibans. Le droit d’asile ne se marchande pas, le regroupement familial doit être appliqué.

Nous demandons que la France fasse tout pour rendre possible la sortie du pays de celles et ceux qui le réclament.

Nous réclamons que la France et les pays de l’union européenne participent à l’aide humanitaire en Afghanistan

Nous réclamons que la France soutienne les résistantes et les résistants afghans qui luttent actuellement pour le respect des droits humains.

La section LDH de St Nazaire appelle tous les élus locaux, nos députés et nos sénateurs à rejoindre tous les défenseurs des droits de l’Homme et à se démarquer de toutes celles et ceux qui, au nom de la peur du terrorisme, font des amalgames avec les réfugiés afghanes et afghans.

Edito : Des droits de l’homme malmenés cet été

En France, la situation reste toujours difficile pour les étrangers sans titre de séjour. Dans nos contacts avec certains d’entre eux, nous constatons avec souvent beaucoup d’impuissance que l’administration est sourde aux détresses humaines malgré les mérites et les efforts conséquents de ces personnes pour s’intégrer. Nous avons d’ailleurs répondu au communiqué de presse nauséabond de la députée Josso. Pour rappel, 88 Afghans sont arrivés sur Piriac et sont hébergés dans un centre géré par une association d’éducation populaire. Le sort de ces Afghanes et Afghans devrait donner lieu au statut de réfugié. Certains d’entre eux tenteront de rejoindre leur famille qui vit dans d’autres pays européens. La situation en Afghanistan préoccupe tous les défenseurs des droits humains. La LDH, comme d’autres associations, est bien évidemment inquiète sur le sort des femmes, des enfants et de toutes celles et ceux qui ont travaillé avec les forces alliées et qui sont parti(e)s dans une précipitation qui a de quoi nous inquiéter fortement sur l’avancée des groupes islamistes à travers le monde. Il nous faudra encore plus marquer notre opposition ferme à toute forme d’islamophobie. Nous serons aussi vigilants auprès de toutes celles et ceux qui au nom de la laïcité tentent de nous associer à des islamo-gauchistes.

Une fois de plus, la laïcité a été attaquée par la validation par le conseil constitutionnel de la plupart des articles sur la loi confortant les principes républicains. Des recours seront engagés par la LDH contre les décrets prévus dont celui sur le Contrat D’engagement Républicain (CER). En lien avec le comité régional, nous nous associerons à toutes les interventions communes sur la mise en place de ce CER. C’est avec regret que la disparition annoncée de l’observatoire de la laïcité a eu lieu. N’hésitez surtout pas à nous commander le livre de Nicolas Cadène (« En finir avec les idées fausses sur la laïcité »), ouvrage réalisé par l’observatoire de la laïcité.

La situation sanitaire et les débats confus, passionnels et parfois nauséabonds à partir de thèses complotistes, antisémites, nous a conduit à nous dissocier du collectif nazairien opposé au pass sanitaire et à la vaccination obligatoire entre autre pour les soignants. Certes, la gestion autoritaire du gouvernement effectuée dans une logique de surveillance et de restriction constante de libertés publiques ne peut que créer des tensions. La LDH réaffirme le droit universel à l’accès aux soins et aux vaccins. La marchandisation de la santé est inacceptable. Nous avons réclamé la levée des brevets sur les vaccins contre la Covid19. Il est important de favoriser un accès de tous à la vaccination dont les plus fragiles, les personnes isolées et vulnérables et les étrangers, avec ou sans papiers. Le pass sanitaire pose beaucoup de questions sur la privatisation des contrôles, sur l’accès au droit du travail, sur le secret médical. La LDH est opposée à la suppression de la prise en charge des tests, nous revendiquons le maintien de la gratuité sur ceux-ci. Il est urgent d’ouvrir un débat sociétal sur la gestion des crises sanitaires et climatiques à venir, en lien avec la société civile, car la question des libertés publiques et individuelles ne saurait être oubliée dans les précipitations  sanitaires ou climatiques.

Sur Saint-Nazaire et sa presqu’île, nos combats seront encore plus que jamais nécessaires dans les jours, semaines et mois à venir. Nous serons particulièrement vigilants sur la question de l’étude de zone, à savoir celle de la pollution industrielle, cause d’une surmortalité. L’excellent article paru dans Charlie Hebdo cet été est bien l’illustration d’une dérive industrielle des années 70 à laquelle les pouvoirs locaux ont bien souvent fait les yeux doux, et peut-être continuent-ils toujours à le faire sur le dos de la santé des populations locales.

Nous serons peut-être amenés après débat en section à intervenir sur l’affaire de conflit d’intérêt du maire de St-Nazaire concernant des délibérations très favorables au Crédit Immobilier de Saint-Nazaire (CISN), sa femme y occupant un poste à responsabilités. Il est à noter que c’est une fois de plus la société civile via l’association ANTICOR qui a fait ce travail de recueil des faits et a transmis cela au parquet. Attention pour autant à respecter la présomption d’innocence et ne pas en faire un enjeu politicien qui desservirait tous les démocrates et affaiblirait encore plus l’image des élu(e)s et de tous celles et ceux qui consacrent leur vie à la chose publique sans bien évidemment en attendre un quelconque avantage, d’autant plus que nous nous gardons bien pour le moment de pouvoir dire si cet organisme, si Mme Samzun ou le maire en ont tiré un quelconque avantage. Pour le moins, le maire a été très imprudent en votant les délibérations.

Bruno Lahaye, membre du bureau de la section, a travaillé de nombreuses années pour la télévision. Il a été directeur délégué en Nouvelle Calédonie pendant 4 ans. Il s’est particulièrement intéressé aux questions sociétales, culturelles et politiques calédoniennes, fervent défenseur de la liberté dont celle de l’information et de l’accès aux médias numériques. Avec Naouiâme Yewéno, il vient de réaliser un ouvrage intitulé « Désobéissance pacifique ». C’est à travers des échanges entre les deux auteurs qu’un partage d’idées, de visions, peut apparaître sur ce qu’il nomme « l’apartheid numérique ». Cet ouvrage parle de la société Kanak. Nous vous recommandons vivement de lire cet ouvrage tiré à compte d’auteur. N’hésitez surtout pas à lui en faire la commande.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 12 septembre 2021

Edito : Scepticisme démocratique ou démission du politique par nos élus

Le premier tour des élections régionales et départementales a conduit à un taux d’abstention record. On assiste, d’élection en élection, à l’émergence d’une césure démocratique. Le peuple ne se déplace plus vers les urnes. Peut-être que les crises sanitaires, sociales, environnementales, viennent réduire à néant le discours politique dont les effets ne se font pas voir dans le quotidien des citoyens. Peut-être est-ce cet abandon à long terme de ce qu’est une humanité solidaire, abandon de ce que doit être la régulation mondiale juste que déplore le peuple ?

Le politique s’est laissé progressivement aspirer à la fois par la technostructure ministérielle et le pouvoir des énarques dans notre pays. Les collectivités territoriales fonctionnent aussi sur les mêmes bases de gouvernance. Les cabinets des présidents de région ou de département sont constitués des mêmes personnages. Les hauts dirigeants de nos administrations sortent trop souvent des mêmes écoles.

Depuis des décennies, l’orthodoxie budgétaire a aussi conduit à raboter toute volonté politique vers la défense d’un modèle social égalitaire. L’absence d’une vision sociale et politique, écologique et solidaire européenne a encore réduit toute chance d’espoir vers une société moins fracturée. L’appétit coriace des ultralibéraux et des fonds de pension réduit à néant toute volonté d’une autre politique économique. La conduite de politiques sociales et économiques vers moins de services publics et vers une casse de notre modèle social viennent certainement en écho à cette désillusion et à cette désaffection pour la politique.

Si on rajoute la guerre des égos dans les appareils politiques, les scandales financiers et politiques, la collusion parfois louche entre affaires et politique, les liens « incestueux » pourrions-nous dire entre un secteur privé ultra financiarisé et nos anciens hommes politiques de premier plan, nos concitoyens sont parfois dubitatifs face aux politiques. C’est le règne des tous pourris ! Evidemment, c’est largement faux mais ce ne sont pas les exemples de Sarkozy ou DSK qui gagnent encore plus d ‘argent aujourd’hui qui permettent de redresser l’image..

Les politiques se sont bien souvent convertis au libéralisme et la conduite des affaires publiques est devenue progressivement et insidieusement celle des intérêts des plus nantis.

A cela s’ajoute l’absence d’une vraie représentation sociologique au parlement ou dans les assemblées départementales malgré des tentatives de plus grandes mixités hommes femmes. Notre démocratie est malade d’une absence de représentativité sociale.

La LDH s’est toujours voulue une fervente défenseuse d’une démocratie représentative et d’une démocratie participative. La captation par quelques élites de nos organes démocratiques est un vrai danger qui concoure à cette désaffection démocratique.

 Il faut réinvestir le champ du politique, il faut que les politiques aient le courage de faire de la politique à l’aune des défis humains, sociaux, écologiques, migratoires de demain. Pour cela, nous devrons probablement en passer par une révision profonde de notre constitution.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 26 juin 2021

Edito : Que cachent nos violences politiques ?

Claque à Macron, enfarinage de Mélenchon, et voilà que les chaines de TV d’info continue en tirent vite les conclusions sur l’ensauvagement de la société française. Pourtant, les violences sur les dépositaires de l’autorité publique ne sont pas nouvelles. Peu de médias ont parlé du meurtre d’Audrey Adam, travailleuse sociale, elle aussi était dépositaire d’une mission de service public. C’est peut-être cela qui pose problème, la violence est bien souvent invisible pour celles et ceux qui ne se fient qu’au buzz médiatique. Dans les quartiers populaires, la violence gangrène bien souvent la vie quotidienne, ce sont les rodéos, le deal, les insultes racistes, les contrôles de police au faciès, l’insécurité du lendemain, des logements mal entretenus, le déficit de service public et la ghettoïsation qui créent cette insécurité, cette violence et encore pire le sentiment d’insécurité.

Très probablement, la question des violences et des libertés seront centrales dans les années à venir et la LDH, comme d’autres organisations et partis de gauche, devra aussi être beaucoup plus claire non pas sur les causes sociales, non pas sur le traitement judiciaire mais bien sur la capacité de nos sociétés à pouvoir apporter une réponse promotrice de droits et de libertés dans une société apaisée. Aujourd’hui, les débats sont souvent passionnés et crier contre les manifestations d’une police qui au quotidien vit au contact d’une société fragmentée sans prendre en compte cette réalité, c’est forcément rendre encore plus tendues nos relations avec une police républicaine, citoyenne et luttant contre les discriminations. Pour les défenseurs des droits et des libertés, il n’y a pas d’avancée possible sans justice. Et ce n’est pas la justice qui est un problème pour la police, mais ce sont les  violences de la domination économique des plus riches ou de l’économie souterraine, les inégalités nombreuses et une police qui est trop souvent au service des intérêts des gouvernants et non du peuple qui posent problème.

Une autre des difficultés de notre police est le penchant sécuritaire qui s’est développé ces 20 dernières années au détriment d’une police de contact, de dialogue et de médiation. Maintenant, pour exemple, lorsque les travailleurs sociaux effectuent un placement de protection de l’enfance avec les forces de l’ordre, ce qui est bien évidemment très rare, ils sont escortés d’une brigade de 7 policiers surarmés. Il y a encore quelques années, ils avaient deux policiers en civil avec eux, formés au dialogue. Ces procédures sécuritaires existent dans bon nombre de missions de la police nationale ou de la gendarmerie. Cela entraine forcément un surarmement et des effets d’incompréhension et d’illégitimité. Accroitre les procédures, l’armement et la démesure sécuritaire revient à créer une escalade de violence, c’est ce que tous les spécialistes de la sociologie des violences urbaines et de la criminologie familiale disent. Mais forcément, lorsque l’on est gouvernant, face à la droitisation syndicale policière, on répond avec des peines toujours plus lourdes et une militarisation de nos policiers.

Le résultat de cette politique est malheureusement de plus en plus un risque démocratique car cela entraine une montée des polices parallèles, le marché de la sécurité augmente et dans les quartiers populaires, il existe maintenant des réseaux mafieux qui sécurisent une partie des habitants.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 13 juin 2021

Edito : Des préoccupations majeures sur la situation des Ouïghours et des Palestiniens

En avril dernier, je vous faisais état de l’espoir que la nouvelle politique américaine pouvait donner concernant la justice fiscale. Cependant, nous voyons bien que les Etats Unis poursuivent actuellement une stratégie d’accommodements avec la politique de l’état israélien d’invasion de territoires palestiniens. Cette situation est à l’origine de la nouvelle crise qui fait beaucoup de morts chez les Palestiniens et qui conduit le Hamas à faire de son peuple un otage de cette surenchère de la violence. Il est temps que la France et l’Europe puissent faire respecter l’ensemble des résolutions onusiennes prises dans le cadre de ce conflit.

La situation est catastrophique pour la population de Gaza. La section est toujours en lien avec le Comité Solidarité Palestine de la Région Nazairienne qui a appelé à une manifestation vendredi 14 mai.

Concernant les Ouïghours, le dernier « Droits et Libertés » consacre un article signé d’Alain BOUC que nous vous conseillons de lire. La situation est pour le moins terriblement inquiétante. Le nombre de détenus passés par les camps depuis 5 ans s’élèverait à un million. L’union européenne, face à cette situation, doit pouvoir conditionner l’hégémonie économique chinoise à la question des droits de l’homme. L’interdiction du travail forcé doit devenir un combat. S’il ne s’agit pas de tomber dans une incohérence à l’égard de la Chine en acceptant son expansionnisme économique et militaire, nous devons aussi sortir la tête de l’eau et pouvoir chacun de la place que l’on occupe, faire pression sur nos parlementaires pour que le pouvoir de Xi Jinping respecte les religions et en particulier l’Islam.

En France, deux tribunes sont parues dans le magazine d’extrême droite « Valeurs Actuelles » sur le séparatisme et le délitement de notre pacte républicain. Les militaires de réserve ou d’active ainsi que quelques généraux retraités agitent le chiffon rouge et parlent d’une situation incontrôlable. Il ne faudrait pas qu’au nom d’une islamophobie galopante les partis républicains restent aussi fades dans leurs réactions face à cette tentative de déstabilisation et de pression politique. Nous pouvons regretter la réponse fade du gouvernement et de Macron fasse à cette prise de position dangereuse pour les enjeux économiques et sociaux que nous défendons. Que dirait notre Président si en Allemagne des militaires, nostalgiques du 3ème Reich, faisaient de même ?

Souhaitons, s’il en est besoin, que la prochaine élection présidentielle ne tourne pas à cette simplification politique autour de deux thèmes : l’insécurité et l’Islam. La LDH a toute sa place pour diffuser l’universalité et l’effectivité des droits humains. Nous devons rester vigilants même si la période reste incertaine, en lien avec une évolution pandémique non maitrisée. 

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 16 mai 2021

Communiqué de Presse : « Pass » sanitaire français : une décision malvenue

La décision du gouvernement de mettre en place un « pass » sanitaire intégré à l’application   TousAntiCovid pose plus de questions qu’elle n’en résout.

Cette démarche, comme celle en préparation au niveau de l’Union européenne, vise à faciliter les déplacements pendant la période estivale. Y seront enregistrées les trois mêmes informations que celles mises dans le pass français : avoir guéri du Covid-19, avoir été vacciné ou avoir un test PCR négatif très récent. Il revient ensuite à chaque pays de décider comment utiliser ce pass sur son territoire : comme condition pour le tourisme, par exemple, mais éventuellement aussi pour permettre certaines activités aujourd’hui empêchées telles que sortir au restaurant, assister à un concert ou à une compétition sportive, pratiquer un sport collectif, etc.

Le pass français apparaît comme un sous-produit de cette démarche européenne en cours. Cependant, il apparaît que ces finalités réelles sont, au mieux négligeables, au pire non explicitées.

Pour l’heure, il est dit que le pass français, dont l’utilisation resterait facultative, consisterait en un enregistrement dans TousAntiCovid devant permettre de lire plus rapidement les informations à l’embarquement des avions pour la Corse et demain les territoires d’outre-mer. Peu de personnes seraient donc concernées, et pour un gain de temps limité. Mais, cela se ferait au prix de la constitution d’un fichier de données personnelles de santé, consultable par un nombre indéterminé

de personnes. De tels risques en matière de protection de données de santé doivent-ils être pris ? En l’occurrence, on ne voit même pas pourquoi les proposer.

On envisage que, demain, le pass pourrait avoir d’autres usages, en particulier d’accès à des activités et lieux collectifs. Différencier l’exercice des droits est-il devenu le modèle de gestion de crise auquel le gouvernement souscrit, après l’avoir à juste titre largement rejeté ? Quand par ailleurs il est annoncé que, d’ici la fin de l’été, on aura atteint un niveau de vaccination tel que l’immunité collective sera acquise, le pass sanitaire apparaît comme un outil de différenciation discutable, pour quelques semaines seulement.

La section de St Nazaire s’associe au communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) du 21 avril 2021 pour analyser la mise en place précipitée d’un tel pass comme une opération de communication, bien éloignée d’une réelle réflexion de santé publique, une démagogie flattant des émotions plus qu’une proposition rationnelle et utile.

En outre, la LDH s’inquiète fortement des messages envoyés avec la mise en place du pass national. Ils risquent d’entraver la priorité jusque-là donnée à la vaccination et au respect des gestes barrières.

Il n’est pas trop tard pour que le gouvernement s’inscrive pleinement dans le débat européen et ne joue pas en solo une partition mal écrite, qui en particulier porte atteinte à la confidentialité des données personnelles de santé de toutes et tous.                      

Saint-Nazaire, le 26 avril 2021 

Communiqué de presse : États Généraux de la laïcité : pourquoi maintenant et pour quoi faire ?

La laïcité permet de construire un équilibre toujours fragile entre le respect de la diversité et la nécessité de l’unité. La laïcité doit nous rassembler. C’est l’esprit des grandes lois laïques qui garantissent à la fois l’égalité entre tous les citoyens et nos libertés fondamentales. Pour que notre République demeure indivisible et qu’elle puisse combattre ceux qui s’en prennent à ses valeurs, il faut qu’elle soit laïque, démocratique et sociale.

La mise en oeuvre du principe de laïcité a toujours suscité des débats entre Républicains. Ces débats sont naturels et féconds à condition qu’ils soient organisés collectivement, sereinement et loyalement, dans un esprit de concorde et non de division. Nous sommes prêts à ces débats, avec une volonté sincère de dialogue et de rassemblement.

C’est pourquoi nous regrettons profondément l’annonce dans la presse et sans concertation aucune d’« États Généraux de la laïcité » qui commenceraient leurs travaux sous quarante-huit heures !

Les citoyens ou leurs représentants ont-ils été associés à cette initiative, qui aurait d’ailleurs trouvé davantage sa place avant les débats parlementaires concernant la loi confortant le respect des principes de la République et non après ? Quel est le sens de cette annonce conçue sans transparence et sans volonté de rassembler ? Alors que notre pays – et tout particulièrement sa jeunesse – est confronté à de véritables urgences sociales et écologiques après une année de crise sanitaire, le débat public national ne gagne rien à être saturé par la question identitaire.

Ces « États Généraux » ne doivent pas servir un agenda politicien ni une instrumentalisation de la laïcité en vue d’échéances électorales à venir. Il faut qu’ils soient l’occasion d’un vrai débat citoyen.

Nous constatons que les conditions ne sont malheureusement pas réunies actuellement pour pouvoir participer à ces « États Généraux ». Les organisations laïques qui se sont toujours battues pour faire vivre et respecter le principe de laïcité demeurent disponibles pour participer, quant à elles, à toute initiative permettant un débat argumenté, serein et ouvert.

Liste des premiers signataires :

L’Aroeven ; Les Ceméa ; La Confédération nationale des Foyers Ruraux ; La Cofac; La Confédération des MJC ; Cotravaux ; Le CPCV Ile de France; Les CRAP Cahiers pédagogiques ; Culture et Liberté ; DEI France ; École changer de cap ; La FCPE ; La Fédération des Centres sociaux ; La Fédération nationale de la Libre Pensée. ; Les Francas ; La FSU ; L’ICEM – pédagogie Freinet ; L’Iforep ; La Jeunesse au Plein Air ; La Ligue des Droits de l’Homme ; La Ligue de l’enseignement ; Les PEP ; Peuple et Culture ; Le Réseau Arc en ciel théâtre ; Le SE Unsa ; L’UFCV ; Solidarité Laïque ; L’Unsa éducation

Contact presse Marie-Sophie Thiroux – 06 20 30 13 65 – msthiroux@laligue.org

Paris, le 21 avril 2021

Edito : Défendons un droit au logement pour tous

La section vous informe depuis quelques mois de l’action du collectif Géronimo devenu « Collectif Urgence Sociale Saint-Nazaire Plus Jamais Sans Toi-t ». Largement vilipendés par la majorité municipale, traités d’anarchistes, de manipulateurs et de casseurs, ils ont résisté à ces grossiers pièges qui leur étaient tendus. Pourtant, lorsqu’ils occupaient un local dans le centre-ville, ils l’ont souvent tagué. Aujourd’hui, ce collectif a gagné en maturité. Leurs compte rendus sont de qualité, leur budget prévisionnel est bien construit, ils ont compris que pour avoir l’adhésion des Nazairiens et des associations, il leur fallait développer une stratégie acceptable et sans bavure. Dorénavant, ils occupent deux maisons non occupées depuis quelques années et appartenant à la Silène, situées boulevard Jean de Neyman. Ils ont un projet de CHRS autogéré. Un dossier est en cours de constitution. Ils réhabilitent les deux maisons. La section a décidé de leur attribuer une aide de 100 euros.

Hier, samedi 27 mars, ils ont lu un texte de belle facture lors de la manifestation devant la mairie de St-Nazaire dans le cadre de la journée européenne du droit au logement. Nous serons avec eux, s’ils le souhaitent, lorsque des négociations s’ouvriront avec la municipalité si celle-ci se montre plus disposée à leur égard. Nous n’hésiterons pas à valoriser leur action et à le faire savoir publiquement.

Didier OTT et moi-même avons participé à une visio avec Audrey DUFEU-SCHUBERT, députée de St-Nazaire sur le thème du « Beauvau de la sécurité ». Elle avait courageusement choisi de rencontrer sur le terrain les policiers, les associations, les élus et avait proposé un questionnaire. Nous sommes intervenus sur la question de la vidéo surveillance, des drones et des technologies de traçage numérique et de reconnaissance faciale. Mais en amont, nous avons bien précisé que la question de la sécurité est globale. Nous avons fait état des questions sociales qui insécurisent, d’une approche de la lutte contre le trafic de drogue qui est un vrai échec, de l’absence de formation des enfants à la communication non violente, d’un manque criant de présence humaine sur le terrain et entre-autre de médiateurs. Nous avons bien dit que la LDH ne pouvait être considérée comme une association angélique en matière de sécurité. La surenchère politicienne sur la sécurité a aussi été évoquée à partir d’un rappel du nombre de lois et d’une polarisation excessive sur quelques faits-divers crapuleux.

Concernant l’idéologie numérique en matière de sécurité, il fut bien précisé que son efficacité est très réduite, qu’elle fait les poches des mairies au profit de lobbys industriels et de grandes entreprises dont certaines sont chinoises. Didier a bien précisé que leurs technologies comprenaient parfois des logiciels espions pouvant bien évidemment avoir un impact sur notre indépendance nationale.

Le National fait une campagne intitulée « Jeunes Majeurs étrangers, sortir de l’impasse ». Nous vous demandons de vous mobiliser.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 28 mars 2021