CP : Gérald Darmanin menace la Ligue des Droits de l’Homme.

Gérald Darmanin menace la Ligue des Droits de l’Homme.

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Le 05 avril, lors d’une audition devant l’Assemblée nationale sur sa gestion du maintien de l’ordre, le Ministre de l’intérieur s’attaque à la Ligue des Droits de l’Homme (LDH).  Nous sommes qualifiés de « drôle d’observateur » car il trouve que la LDH est trop connivente avec les organisateurs de la manifestation de Sainte-Soline. A une remarque du sénateur LR François Bonhomme qui assène « il faut cesser de financer les associations qui mettent en cause gravement l’Etat » Gérald Darmanin réplique « je ne connais pas la subvention donnée par l’Etat à la LDH mais ça mérite d’être regardé » et lance aussi un appel à peine voilé à suspendre les financements par les collectivités territoriales à la LDH.

La LDH, née en 1898 pour défendre Alfred Dreyfus, lui a répondu dans un communiqué du 05 avril lui rappelant qu’il commet une confusion dommageable sur la notion d’observateur indépendant. La LDH n’a pas appelé à manifester à Sainte-Soline. La vingtaine d’observateurs présents le 25 mars a permis de documenter, de manière objective, les pratiques de maintien de  l’ordre et de ce fait d’alimenter le débat d’intérêt public sur ces pratiques.

Faut-il rappeler à Gérald Darmanin que la Commissaire aux Droit de l’Homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, a publié un long communiqué le 24 mars rappelant à Gérald Darmanin que participer à une manifestation non déclarée n’était pas suffisant pour justifier d’une sanction et a demandé à la France de protéger la liberté de réunion et la liberté d’expression. « Les autorités doivent faire en sorte que ces libertés soient respectées et protéger les manifestants pacifiques et les journalistes contre les débordements et contre les violences policières. »

Clément Voule, rapporteur spécial des Nations Unies a écrit « que les manifestations pacifiques sont un droit fondamental que les autorités doivent garantir et protéger (…) les agents des forces de l’ordre doivent les faciliter et éviter tout usage excessif de la force ».

La défenseure des Droits souligne que » le respect des règles de déontologie est essentiel pour apaiser les tensions et favoriser la confiance entre la police et la population » (communiqué du 21 mars)

Amnesty International alerte depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, en janvier 2023, sur « le recours excessif à la force. »

Pour Humans Rights Watch « les autorités françaises doivent respecter les droits des manifestants, vérifier que les tactiques policières sont nécessaires et proportionnées ».

La Fédération Internationale des Droits Humains (FIDH) a aussi tenu à rappeler que les Etats « sont tenus à s’abstenir du recours arbitraire à la force dans le cadre du maintien de l’ordre ».

La sociologue Isabelle Sommier dans une interview à Médiapart, le 05 avril, « qu’en matière de violence politique, l’ultra droite est plus menaçante ».

Rappelons à Monsieur Darmanin qu’un Rugbyman argentin a été tué en plein Paris par des militants d’extrême droite, que des élus de Callac qui défendaient un projet d‘installation de réfugiés ont été menacés de mort ou de viol, que le maire de St Brévin a été victime d’un incendie volontaire, après des semaines de menaces, car il soutient le projet d’installation d’un CADA dans sa commune, qu’une future mosquée à Wattignies (Nord) a été dévastée, que des étudiants ont été attaqués par des commandos baptisés Waffen Assas, que des tags racistes et xénophobes, des menaces de mort, guet-apens et agressions d’étudiants se produisent aux abords des universités voire à l’intérieur. Un tract du Groupement d’Union Défense (GUD) est limpide : « reprendre les universités, expulser les gauchistes ».

Nous ne laisserons pas faire M. Darmanin. S’attaquer à la Ligue des Droits de l’Homme, c’est s’attaquer aux droits et libertés fondamentales acquises de longue date dans notre pays.

Saint-Nazaire, le 06 avril 2023

Jean-Luc Boero, Président de la section

Lettre ouverte à monsieur le sous-préfet : « Non à l’usage du LBD »

St Nazaire, le 22 mars 2023

Lettre ouverte à monsieur le sous-préfet : « Non à l’usage du LBD »

Vous ne serez pas étonné que nous soyons totalement en désaccord avec le Président de la République et son gouvernement pour faire passer sa réforme des retraites.

Le recours au 49-3, outil légal, signe les fracturations de notre République. Le mépris des  corps intermédiaires masqué derrière de pseudo- consultations, le contournement assumé des assemblées dans leur rôle premier de  législateur rendent la situation explosive.

La sagesse du gouvernement aurait été d’aller jusqu’au vote de la loi et d’accepter le résultat d’un vote.

Vouloir passer en force, utiliser un artifice législatif abrogeant le débat parlementaire,  ignorer la colère et délégitimer la voix de la rue et des corps intermédiaires conduit à des impasses qui entraînent encore plus de colère !

La LDH n’appelle aucunement à l’usage de la violence mais condamne la disproportion manifeste des moyens de police dans le déblocage de la raffinerie de Donges avec notamment l’usage du LBD. Et que dire des risques d’accidents tels que fuite, incendie, voire explosion en cas d’interventions inadaptées dans  cette zone industrielle SEVESO.

N’oubliez pas que dans le mouvement des gilets jaunes, 353 manifestants ont été blessés à la tête et 30 éborgnés  par des Lanceurs de Balles de Défenses (LBD).

Le ministre de l’intérieur semble vouloir éviter de nouvelles violences policières assimilables à ce que nous avons connu en 2018-2019 et pourtant, vos services semblent enclins à l’usage du LBD.

Cette escalade dans la répression ne règlera rien et  ne peut que conduire à encore plus de réactions de dépit, de colère voire de rage des militants et sympathisants des organisations syndicales représentatives des salariés.

Nous vous demandons formellement d’agir avec calme et respect du cadre d’emploi restreint du schéma de maintien de l’ordre et vous demandons de ne plus autoriser l’usage du LBD !

Pour la section de St Nazaire Estuaire Presqu’île,

Le Président, Jean-Luc Boero

En copie de ce courrier :

  • Monsieur le Préfet de Loire-Atlantique
  • Monsieur le Préfet maritime
  • Mme La Députée Sandrine Josso
  • Monsieur le Député Matthias Tavel
  • M. le Député Yannick Haury
  • Monsieur le sénateur Yannick Vaugrenard
  • Mairies de la Carène
  • Les syndicats
  • Les partis politiques de la région nazairienne
  • Les médias

CP à propos de l’installation du foyer Blanchy avenue de la république,

La LDH ne rentrera pas dans une polémique ni dans une surenchère avec ceux qui craignent pour leur tranquillité ou activité commerciale car le foyer Blanchy va temporairement s’installer dans l’ancien Hôtel Bretagne.

Les travailleurs sociaux et les usagers de cette structure d’hébergement d’urgence sauront rapidement dissiper toute appréhension.

Nous ne ferons pas de commentaires sur la situation économique de commerçants qui après la crise du COVID prennent de plein fouet l’inflation et la crise énergétique. Mais nous leur rappelons que tous les nazairiens subissent ces crises.

Le « quoi qu’il en coûte »  leur a permis de ne pas mettre la clé sous la porte et ce « quoi qu’il en coûte » n’a pas été aussi favorable pour les plus démunis.

Depuis de nombreuses années, la ville de St-Nazaire souffre d’un manque de personnel de police, de justice et de prévention. Si l’insécurité est réelle, il faut la corréler avec cette réalité et une politique publique inefficace sur le trafic de drogue, sur la petite délinquance, et malheureusement largement insuffisante sur les violences intrafamiliales.

Oui, tous les nazairiens (commerçants, travailleurs, retraités, SDF, etc.) ont le droit de vivre dans la bienveillance et le respect mutuel. L’éducation à ces valeurs est une nécessité. Les combats pour une sécurité pour tous, pour une justice pour tous, pour une politique éducative au service de l’égalité des chances, pour une économie au service de tous et pour la fraternité ne se gagneront pas sur le dos des plus précaires !

LDH – section de St Nazaire

Le 29 septembre 2022

Edito : Défendons un droit au logement pour tous

La section vous informe depuis quelques mois de l’action du collectif Géronimo devenu « Collectif Urgence Sociale Saint-Nazaire Plus Jamais Sans Toi-t ». Largement vilipendés par la majorité municipale, traités d’anarchistes, de manipulateurs et de casseurs, ils ont résisté à ces grossiers pièges qui leur étaient tendus. Pourtant, lorsqu’ils occupaient un local dans le centre-ville, ils l’ont souvent tagué. Aujourd’hui, ce collectif a gagné en maturité. Leurs compte rendus sont de qualité, leur budget prévisionnel est bien construit, ils ont compris que pour avoir l’adhésion des Nazairiens et des associations, il leur fallait développer une stratégie acceptable et sans bavure. Dorénavant, ils occupent deux maisons non occupées depuis quelques années et appartenant à la Silène, situées boulevard Jean de Neyman. Ils ont un projet de CHRS autogéré. Un dossier est en cours de constitution. Ils réhabilitent les deux maisons. La section a décidé de leur attribuer une aide de 100 euros.

Hier, samedi 27 mars, ils ont lu un texte de belle facture lors de la manifestation devant la mairie de St-Nazaire dans le cadre de la journée européenne du droit au logement. Nous serons avec eux, s’ils le souhaitent, lorsque des négociations s’ouvriront avec la municipalité si celle-ci se montre plus disposée à leur égard. Nous n’hésiterons pas à valoriser leur action et à le faire savoir publiquement.

Didier OTT et moi-même avons participé à une visio avec Audrey DUFEU-SCHUBERT, députée de St-Nazaire sur le thème du « Beauvau de la sécurité ». Elle avait courageusement choisi de rencontrer sur le terrain les policiers, les associations, les élus et avait proposé un questionnaire. Nous sommes intervenus sur la question de la vidéo surveillance, des drones et des technologies de traçage numérique et de reconnaissance faciale. Mais en amont, nous avons bien précisé que la question de la sécurité est globale. Nous avons fait état des questions sociales qui insécurisent, d’une approche de la lutte contre le trafic de drogue qui est un vrai échec, de l’absence de formation des enfants à la communication non violente, d’un manque criant de présence humaine sur le terrain et entre-autre de médiateurs. Nous avons bien dit que la LDH ne pouvait être considérée comme une association angélique en matière de sécurité. La surenchère politicienne sur la sécurité a aussi été évoquée à partir d’un rappel du nombre de lois et d’une polarisation excessive sur quelques faits-divers crapuleux.

Concernant l’idéologie numérique en matière de sécurité, il fut bien précisé que son efficacité est très réduite, qu’elle fait les poches des mairies au profit de lobbys industriels et de grandes entreprises dont certaines sont chinoises. Didier a bien précisé que leurs technologies comprenaient parfois des logiciels espions pouvant bien évidemment avoir un impact sur notre indépendance nationale.

Le National fait une campagne intitulée « Jeunes Majeurs étrangers, sortir de l’impasse ». Nous vous demandons de vous mobiliser.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 28 mars 2021