Edito : Une mobilisation plus que nécessaire

Le 11 septembre 2022

La situation internationale est très préoccupante avec une guerre en Ukraine qui fait beaucoup de morts, des dégâts colossaux, des crimes de guerre, un risque d’accident nucléaire, un renchérissement des prix du blé, un chantage russe sur le gaz et dans une moindre mesure le pétrole; une situation de montée de l’armement chinois et un risque à tout moment d’annexion de Taiwan; des crimes contre l’humanité des minorités ethniques en Chine (Ouïghours, Tibétains pour les plus connus); des combattants musulmans inféodées à des groupes radicalisés un peu partout en Afrique et toujours présents au Moyen Orient; des défis climatiques mondiaux que nous mesurons au quotidien avec une absence coordonnée de prise en compte pour atteindre les objectifs des COP.; des pays qui sombrent dans l’aventure autoritaire (Nicaragua, Birmanie, Syrie, Russie, Chine, etc…), la liste est longue; un spectre de la colonisation qui ne cesse de nous miner et qui conduit à des tensions; une gouvernance mondiale qui ne se réforme pas ; bref  nous avons bien de quoi nous inquiéter !

Les urgences sociales, climatiques, mondiales conduisent à des risques de radicalisation majeurs et de nouvelles tensions internationales voire de guerres. L’ère des crises n’est pas finie et pourrait devenir systémique.

Nous pourrions nous contenter de pérorer dans des colloques, d’avoir des propos bienpensants dans nos revues, de distribuer les bons et mauvais points auprès de ceux qui luttent et manifestent dans nos rues. Ce n’est pas le rôle de la LDH d’être absente des luttes présentes !  C’est ce que nous faisons ici comme dans d’autres villes.

Ainsi, la résolution votée lors du dernier congrès à Marseille « Environnement, écologie et droits »  donne un cadre à notre lutte pour l’amélioration de la qualité de l’air dans le bassin nazairien et nous allons dans les mois prochains accentuer ce combat essentiel.

Comme vous le savez via nos mails, nous sommes très présents dans le combat pour la fin du sans-abrisme à St Nazaire. D’autres sections comme Le Mans sont aussi très impliquées dans cette lutte.

Nous avons aussi été visibles lors du dernier forum des associations de St Nazaire et avons fait de nouvelles adhésions. Nous avons été approchés par l’association ”Le choix citoyen pour une mort choisie” pour organiser en décembre une conférence-débat en présence de François Damas, chef de service de soins intensifs à Liège, promoteur du respect de la volonté de patients médicalement condamnés et désireux d’un suicide assisté pour une fin de vie digne.

Nous sommes toujours actifs avec l’UCIJ, et avec le collectif réclamant une application sans effet du Contrat d’Engagement Républicain (CER) inscrit dans le décret du 31 décembre 2021 prévu par la loi confortant les principes de la République et la lutte contre les séparatismes.

Nous serons aussi présents pour la commémoration de la fin de l’esclavage.

Nous avons très régulièrement des interpellations de citoyens sur leurs situations face à la police, la justice, les services sociaux, etc.

Et nous relançons pour la deuxième année consécutive la campagne pour les Ecrits pour la Fraternité qui aura pour thème “Il n’y aura pas de paix sur cette planète tant que les droits de l’homme seront violés en quelques parties du monde que ce soit “ de René CASSIN, prix Nobel de la paix en 1968.

Mais notre activité et nos combats ne peuvent être le seul fruit de l’énergie de quelques un.e.s. Venez aux réunions mensuelles, participez à nos actions, proposez vos compétences, vos talents et votre temps à des actions ciblées !

Bonne rentrée à toutes et tous !

Jean-Luc Boero, président de la section LDH- St Nazaire

Edito : Des réactions à l’indignation internationale qui provoquent un changement de logiciel pour certains

Saint-Nazaire, le 13 mars 2022

Si je vous demande : qui a dit « il n’y a pas deux sortes de victimes : il n’y a pas les européens chrétiens qu’il faudrait défendre et puis des gens au Moyen-Orient qui seraient musulmans et qu’on aurait eu raison de ne pas accepter chez nous » ? La réponse est : Robert Ménard. Nous connaissons l’opportunisme politicien de certains, pour autant, cette guerre d’annexion en Ukraine rebat les cartes géostratégiques, politiques, économiques et l’Europe développe un sentiment de solidarité que certainement Poutine n’imaginait pas.

En quelques jours ont volé en éclats les illusions de leaders européens sur les intentions de Poutine. Ils se retrouvent face à sa cruauté et sa logique impérialiste.

Des pays comme la Pologne, si peu accueillants à l’égard des Syriens, se montrent  aujourd’hui exemplaires face aux victimes ukrainiennes mais ont pu faire preuve de xénophobie pour les victimes  non ukrainiennes ou plus exactement à l’égard des non blancs.

La LDH, comme l’ensemble des organisations avec lesquelles nous collaborons, relève la nécessité que l’obtention du statut de réfugié soit à la hauteur des besoins de toute personne persécutée en Ukraine ou ailleurs.

Nous avons aussi une campagne électorale totalement bousculée par cette guerre, peut-être au bénéfice de Macron, car dans un monde insécure, nos concitoyens pourraient se rassurer par une certaine permanence politique. 

Incontestablement, nous ne connaissons pas aujourd’hui la durée de cette guerre mais nous savons déjà qu’elle fait de nombreux morts et blessés, un flot de réfugiés qui ne cesse d’augmenter et probablement des tensions en cascades pour des pans entiers de secteurs de l’économie mondiale fonctionnant avec des besoins énergétiques massifs, un renchérissement durable du prix du gaz et du pétrole et une augmentation importante des prix de certaines matières premières agricoles avec de possibles difficultés d’approvisionnement pour des pays en voie de développement.

Les leaders européens veulent nous rassurer en montrant leur solidarité à l’égard des Ukrainiens, en réagissant rapidement et massivement par un arsenal de sanctions à l’égard de la Russie, de son économie et de ses oligarques jamais égalé.

Nous devons apporter dans toute la mesure du possible notre soutien aux opposants russes à la guerre en Ukraine. Il est fondamental que les forces démocratiques russes puissent savoir, par des actions soutenues, par nos organisations, par les gouvernements et l’Europe,  notre solidarité. Il faut veiller au sort des défenseurs des droits, des artistes, des journalistes, mais aussi de toutes celles et ceux qui refuseront de rejoindre les bataillons armés.

L’un des enjeux majeurs est d’arriver le plus rapidement possible à un cessez-le-feu et au retrait de l’armée russe et de ses affiliés.

Nous serons encore et durablement avec tous ceux qui appellent, dans un cadre le plus unitaire possible, aux initiatives pour une paix juste. Sur St-Nazaire, nous nous sommes associés aux appels du MRAP et du Mouvement de la Paix, nous discuterons longuement lors de notre prochaine réunion des engagements de la section pour soutenir les Ukrainiens et tous ceux qui se mobilisent pour leur venir en aide.

Venez très nombreux à notre prochaine réunion de section.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH de St-Nazaire

COMMUNIQUE DE PRESSE UNITAIRE POUR LA PAIX EN UKRAINE

L’attaque de l’Ukraine par la Russie se poursuit. En envahissant l’Ukraine, par des tirs qui atteignent des victimes civiles, la Russie a choisi de passer outre le droit international. Nous réitérons collectivement notre condamnation de l’agression russe et exigeons l’arrêt des bombardements et le retrait des troupes d’occupation 

Ce mardi 1er Mars, suite à la manifestation organisée samedi 26 février, à l’initiative du MRAP et du Mouvement de la Paix, nous(signataires) nous sommes retrouvé·es pour faire le point et organiser la mobilisation, la plus large possible, pour défendre en premier lieu la paix et le soutien sans faille aux peuples Ukrainiens et Russes qui manifestent pour la paix et qui vont subir la répression de Poutine.

Contre les attaques impérialistes de Poutine, il est de la responsabilité de tout·es les citoyen.ne.s de se dresser pour la paix et contre toute action armée.

Nous appelons en ce sens à la manifestation ce samedi 5 Mars à 11h Place des droits de l’homme pour :

  • Exiger l’arrêt des bombardements et le retrait des troupes russes
  • Exiger l’arrêt des combats par un cessez-le-feu immédiat 
  • Développer une aide humanitaire d’urgence en faveur de la population ukrainienne et des réfugiés fuyant l’Ukraine, sans discrimination
  • Permettre l’asile aux Ukrainiens, enfants, femmes, et hommes, qui fuient le conflit et doivent être accueillis dans le respect et la dignité.

La population d’Ukraine fuit les bombardements, nos concitoyens et concitoyennes sont nombreux à se mobiliser pour un accueil de ces réfugiés. Il est du devoir des pouvoirs publics d’organiser cet accueil. Les moyens adéquats, matériels mais aussi juridiques doivent être mobilisés à cette fin. 

La protection accordée doit s’étendre à toute la population résidant en Ukraine, y compris étrangère. Vivent en Ukraine plusieurs milliers d’étudiants originaires d’Afrique et de réfugiés ayant fui les conflits du Moyen Orient. 

C’est l’accueil de celles et ceux qui fuient la guerre qui doit s’organiser sans exception. 

Ici, à Saint-Nazaire, nous voulons que tous les acteurs, institutionnels ou non, prennent leur part pour garantir un accueil inconditionnel des réfugié.e.s et organisent collectivement la solidarité aux peuples en souffrance.

 Nous souhaitons poursuivre tant qu’il sera nécessaire les actions unitaires, sur les bases exclusives du combat pour la paix, contre les discriminations et pour la solidarité entre les peuples.

Edito – Pourquoi des Assises locales de la solidarité avec les migrants ?

Saint-Nazaire, le 15 février 2022

Depuis plusieurs décennies, des femmes, des hommes, des enfants originaires de l’Europe de l’Est, d’Afrique de l’Est, du Moyen-Orient ou d’Asie du Sud-Est tentent par tous les moyens de franchir les frontières pour venir s’installer en Europe. En dehors de la parenthèse 2015-2016 quand Mme Merkel a donné un accord pour l’installation d’environ 1 million de réfugiés syriens, la politique européenne, dans le cadre des accords de Schengen ou du nouveau Pacte européen pour les migrations, a donné lieu à des frontières de l’U.E. de plus en plus verrouillées.

Le droit des exilés est de plus en plus à la baisse. En France, l’OFPRA n’accorde le statut de réfugié qu’à environ 20 % des demandeurs, soit largement en dessous de la moyenne européenne qui est de 38 %.

Les thèses d’une submersion d’un grand remplacement ne se vérifient aucunement dans les réalités migratoires. Dans l’ensemble, le nombre des migrants tend effectivement à augmenter ces dernières années. Ainsi, entre 1970 et 2019, il est passé de 84 millions à 272 millions. Mais la part que représentent les migrants par rapport à la population mondiale a régressé. Au début du 20ème siècle, les migrations internationales représentaient 5 % de la population mondiale, aujourd’hui elles n’en constituent que 3,5 %. La plupart des personnes qui migrent le font sans quitter leur pays de naissance ou alors, pour s’installer dans un pays voisin. Par ailleurs, n’oublions pas qu’entre 1870 et 1920, plus de 20 millions d’Européens ont émigré vers les Etats Unis.

Malgré un volume du commerce mondial qui a été multiplié par 30 depuis les années 1950, les migrations n’ont augmenté que de manière relativement modérée. Partout en Europe, ces 3 dernières décennies, barbelés, barrières et murs sont venus entraver la mobilité des personnes. Pour autant, la population étrangère ne représente que 4,7 % de la population totale européenne.

Penser autrement la question migratoire devient une nécessité absolue car de plus en plus, la fermeture des frontières est devenue la solution pour stopper l’immigration. Le problème, c’est que cela ne marche pas, ce n’est ni le degré d’ouverture ou de fermeture des frontières qui détermine les flux migratoires, c’est avant tout les conditions de vie, le besoin d’échapper à la misère, les violences, les famines, les crises économiques, les crises sanitaires, les répressions politiques qui génèrent ces flux migratoires. La fermeture des frontières fait le business des passeurs. Si elle sert à renforcer le sentiment d’identité collective, elle ne règle rien des migrations mais participe au chaos migratoire et à des crises entre l’Europe et le reste du monde.

Vouloir externaliser les demandes d’asile, se conformer aux pays hostiles à l’accueil, renier davantage des valeurs qui fondent le projet européen, restreindre le droit d’asile, tels sont les projets du pacte européen de septembre 2020 sur l’asile et les migrations. C’est un cercle vicieux qui ne peut produire que de l’injustice.

Pour toutes ces raisons, une bonne vingtaine d’associations et organisations nazairiennes, de la Carène, de Cap Atlantique, d’Estuaire et Sillon, de Sud Estuaire ont décidé de présenter une autre image des migrations. Les migrations sont une constante de l’humanité, une autre politique migratoire est nécessaire qui tienne compte de la dignité humaine, qui cesse de dresser des obstacles et qui ne renvoie pas de nombreux migrants dans une précarité et dans un grand dénuement.

Nous devons agir tous ensemble, en finir avec ces idées xénophobes, racistes qui nourrissent le rejet et la peur. Il faut promouvoir un monde plus juste et plus solidaire, prêt à surmonter les défis sociaux et environnementaux à venir.

Soyez très nombreux le samedi 19 mars pour ces Assises qui se tiendront toute la journée à l’Alvéole 12 de St Nazaire.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH de St-Nazaire

Edito : L’universalisme face aux bouleversements du monde

Saint-Nazaire, le 16 janvier 2022

Face à une gauche atomisée, fracturée, au corpus idéologique dissonant, minée par le narcissisme de ses vedettes, la droite réactionnaire assimile l’universalisme avec l’occidentalisme.

L’antiracisme est bien souvent assimilé au totalitarisme. Nous sommes taxés avec ce sobriquet infamant d’islamo gauchiste ou de wokiste. Les féministes de notre ère sont réduites à des postures victimaires, le généreux est acculé à une posture d’idiot.

A la veille de l’élection présidentielle 2022, l’idéologie réactionnaire semble désormais majoritaire.

Pourtant, notre planète vit de plus en plus en étroite interdépendance avec les autres vivants et peut produire les conditions de sa propre destruction. Nous savons qu’un bouleversement de nos modes de vie est nécessaire, nous vivons un changement anthropologique majeur, ce qui nous oblige me semble-t-il à sortir de notre anthropocentrisme. Comme le dit Philippe Descola, professeur émérite au Collège de France, « nous ne pouvons plus séparer la nature de la culture et nous devons désormais composer un monde commun ».

Toutes les institutions sont ébranlées par cette nouvelle réalité qui entraîne une grande insécurité narcissique. Ce n’est pas étonnant que des pamphlétaires réactionnaires comme Eric Zemmour veuillent défendre le paternalisme.  

Mais l’intensification de la mondialisation avec ses délocalisations, avec la montée en puissance de la Chine et plus largement de l’Asie, et la crise environnementale migratoire et sanitaire traumatisent une partie importante de nos concitoyens. Les thèses réactionnaires représentent une tentative de perpétuation d’une identité fixée à tout jamais.

Comme le dit Edgar Morin, « plutôt que d’être effrayé par la crise planétaire qui nous emporte, on nous demande de nous terrifier du mouvement wok », mouvement minoritaire de la pensée française. Cette volonté de faire diversion, de se focaliser sur ce concept de la culture française veut par-dessus tout jeter le discrédit sur un mouvement intellectuel de fond, celui de l’universalisme et du progressisme.

Pourtant, les clivages entre les réactionnaires et les forces émancipatrices perdurent même si la gauche a abandonné le social au profit du sociétal. L’opposition entre les rapports de classe et de race est une distinction superficielle. La lutte contre les discriminations que subissent ceux qui en raison de leur origine supposée ne trouvent pas de travail et ne parviennent pas à s’insérer dans notre société est évidemment sociale. Il faut en finir avec ces fausses oppositions, il faut cesser d’opposer antiracistes avec universalistes, lutte contre les discriminations et lutte contre les inégalités ; défense des classes populaires et défense des minorités.

C’est une bonne occasion d’associer le pessimisme de la raison à l’optimisme de la volonté et je vous invite d’urgence à une alliance de toutes les pensées de l’émancipation.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH de St-Nazaire

Edito : Temps bien troubles pour nos démocraties et pour les droits de l’Homme sur la planète

L’impérialisme chinois gagne du terrain tous les jours, la régulation économique mondiale n’est pas à l’ordre du jour, les américains se la jouent perso. Emmanuel MACRON est très fier de vendre des matériels de guerre à des régimes autocratiques. Les pays les plus pauvres attendent toujours les dotations de vaccin anti Covid, la planète surchauffe, les accidents climatiques sont de plus en plus nombreux et graves.

Aung SAN SUU KYI, même si elle ne fut pas un modèle de défense des minorités birmanes, est de nouveau condamnée à de la prison par la junte militaire. Julian ASSANGE sera remis aux autorités américaines par un gouvernement anglais très fier de ses accords financiers et commerciaux avec les américains. POUTINE muscle ses forces militaires à la frontière avec l’Ukraine et pendant ce temps-là, en France, la précarité, les fractures sociales et économiques sont toujours immenses.

Les inégalités rongent la planète, le nouveau rapport du laboratoire sur les inégalités mondiales nous montre que les 10% les plus riches détiennent 76 % des richesses et émettent 48 % du CO2 mondial. 2 % des richesses mondiales sont détenues par les 50 % les plus pauvres, nous pourrions continuer à égrener pendant des pages et des pages ce tableau noir de l’état de notre monde.

Il n’y a pas lieu de sombrer dans un pessimisme mortifère et décourageant. Pour autant, nous ne pourrons pas lutter pour les droits de l’Homme si nous ne sommes pas rassemblés et nombreux.

Nous sommes sur St-Nazaire satisfaits de nous savoir rassemblés pour défendre les droits des migrants. Le 19 mars prochain, nous mettrons en place les 1ères assises locales de la solidarité avec les migrants. Une vingtaine d’associations, partis et syndicats participent à leur préparation.

Les luttes sociales sont toujours là, les personnels hospitaliers sont très souvent dans les manifestations. Le monde médico-social et social a fait dernièrement une grève nationale très suivie. Dans beaucoup d’entreprises, la demande de justice sociale et l’augmentation des salaires devient prégnante.

Certes, à quelques mois des élections présidentielles, la gauche est très divisée, Zémour fait souvent le buzz médiatique, la droite flirte avec les thèmes portés depuis des années par l’extrême-droite : l’insécurité et l’immigration.

Malgré ce contexte, rien n’est joué et comme nous le disait dernièrement Malik SALEMKOUR dans une lettre ouverte publiée par Médiapart, même si les résultats de la Cop 26 ont été médiocres, il n’empêche que de multiples initiatives se font jour et que rien n’est joué.

Les fêtes de fin d’année sont souvent des moments de rassemblements familiaux et festifs, au nom du bureau de la section, je vous les souhaite fraternelles et avec aussi de l’insouciance et de la poésie car nous avons besoin de renforcer nos liens interhumains.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 12 décembre 2021

Edito : Des femmes et des hommes qui vivent dans des conditions insupportables en Afghanistan

Jeudi  14 octobre, la section a proposé une soirée-débat avec des réfugiés afghans. Après avoir présenté les éléments de contexte historique expliquant le chaos actuel et surtout pointé le jeu de dupe des Talibans auprès de la communauté internationale ainsi que la faiblesse de la réponse du conseil de sécurité de l’ONU et de l’Europe, nos camarades afghans ont abordé avec beaucoup d’à-propos la situation actuelle pour leur famille.

Ils sont terriblement inquiets et attendent que leurs familles soient exfiltrées ou puissent obtenir des visas. Ils diront que celles-ci vivent actuellement comme des rats dans des trous, qu’elles ne sortent pas ou peu, changent régulièrement de maisons et sont sans aide sauf de ceux qui sont partis depuis quelques années ou dernièrement.

Ils vivent une inquiétude lourde, sourde et terrible. Le temps presse, l’hiver arrive, l’économie afghane s’est écroulée et les exactions ont repris, même si cette fois, l’affichage est moins net.

Les Talibans d’aujourd‘hui ont la même idéologie et  préceptes religieux  obscurantistes que ceux d’hier. Les minorités religieuses, les chiites (victimes de plusieurs attentats dernièrement), les Hazaras, les Hindous, les Sikhs et surtout les homosexuels, les femmes, les LGBT++ ont de sombres jours devant eux.

Les 20 dernières années avaient donné lieu à une ouverture et l’émergence de droits nouveaux : les femmes pouvaient étudier, travailler, ne plus porter le voile. Aujourd’hui, certaines fort courageusement bravent encore les autorités talibanes, mais cela risque de leur coûter très cher. Il y a une expression politique dévoyée et dangereuse. En faisant croire que leurs droits seront préservés, l’attention internationale risque de retomber. Et puis, n’oublions pas que dorénavant, elles ne peuvent plus sortir sans homme ou sinon avec un niqab ou la burqa ! Et en matière de droit à l’éducation, les quelques femmes qui font des études supérieures sont très contrôlées et ne doivent plus fréquenter les hommes. Elles ne peuvent plus travailler dans la justice.

Bref, la situation est catastrophique et depuis le 31 août, l’Afghanistan est devenu une prison à ciel ouvert. Les avoirs ont été bloqués à l’étranger et les Afghans ne peuvent même plus retirer de l’argent que dans deux banques et seulement des sommes modiques. Les risques de famines sont sérieusement à prendre en compte. L’hiver est rude dans ce pays montagneux et aride.

Il faut réclamer sans faille le respect du droit d’asile, il faut des visas, il faut de l’aide humanitaire, il faut une surveillance de la communauté internationale et ne pas se faire duper par la tromperie affichée des Talibans.

Fort de ces axes de travail, la section va contacter Me Audrey Dufeu, notre député, Yannick Vaugrenard, notre sénateur et David Samzun, le maire de St Nazaire. Les associations qui souhaitent s’y associer seront les bienvenues. Nos élus doivent intervenir à leur niveau pour que les familles des réfugiés qui ont servi les intérêts français puissent très rapidement partir et il faut tout autant que le droit d’asile soit une réalité. Pour ne pas les oublier à l’aube d’une campagne électorale aux relents raciste et xénophobes, nous devons afficher notre soutien en inter-association et avec les syndicats et partis politiques progressistes.

Nous ne pouvonsnous résigner à un discours qui amalgame les Afghans à des terroristes, nous ne pouvons leur faire payer la déroute des armées alliées, l’impasse américaine et le sanctuaire donné par les Talibans à Ben Laden !

Les réfugiés afghans que nous avons écoutés sont dignes, ils comptent sur nous, ils ont besoin de notre solidarité.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 17 octobre 2021

Rassemblement en soutien aux résistantes et résistants afghans

Prise de parole de la LDH le samedi 18 septembre 2021

Depuis la prise du pouvoir par les Talibans le 15 août dernier, le monde assiste au basculement de l’Afghanistan dans la peur, le chaos. Pour de larges fractions de sa population, la terreur domine.

En solidarité avec les femmes, les minorités ethniques et religieuses, la section de la LDH de St Nazaire soutient toutes ces résistantes et tous ces résistants qui manifestent avec un grand courage pour leurs droits, pour la liberté et la justice face au pouvoir des Talibans et à la mise en place de la charia.

Nous réclamons que la France accueille sur son sol toute personne mise en danger par l’accession au pouvoir des Talibans. Le droit d’asile ne se marchande pas, le regroupement familial doit être appliqué.

Nous demandons que la France fasse tout pour rendre possible la sortie du pays de celles et ceux qui le réclament.

Nous réclamons que la France et les pays de l’union européenne participent à l’aide humanitaire en Afghanistan

Nous réclamons que la France soutienne les résistantes et les résistants afghans qui luttent actuellement pour le respect des droits humains.

La section LDH de St Nazaire appelle tous les élus locaux, nos députés et nos sénateurs à rejoindre tous les défenseurs des droits de l’Homme et à se démarquer de toutes celles et ceux qui, au nom de la peur du terrorisme, font des amalgames avec les réfugiés afghanes et afghans.

Edito : Droits de l’Homme et scène internationale

Ces dernières semaines, l’actualité internationale nous a ramenés au conflit israélo-palestinien. La LDH s’est exprimée à plusieurs reprises et nous avons largement incité nos adhérents à venir aux manifestations en soutien au peuple palestinien pris en otage entre une politique du Hamas visant à faire des Gazaouis un peuple vivant sous une mainmise musulmane de plus en plus radicale et un gouvernement israélien où NETANYAHOU cherche des alliances chez des extrémistes religieux pour former une majorité gouvernementale. Sur fond d’une politique colonialiste d’un refus de deux Etats viables et d’un côté d’une logique de terreur et de l’autre d’une supériorité militaire écrasante, la frustration, la colère et l’humiliation vont probablement durer encore des années et des années tant que la communauté internationale n’aura pas reconnu les Palestiniens dans leurs droits essentiels, que ceux-ci soient des droits économiques, sociaux, culturels et bien évidemment leur droit à un Etat souverain. Nous pouvons constater qu’en France, produire une parole critique sur la colonisation sioniste et extrémiste revient pour certains à tenir une position antisémite. Une fois de plus, les défenseurs des droits de l’Homme doivent se méfier de toutes celles et ceux qui veulent instrumentaliser ce conflit pour parfaire une hégémonie religieuse sur fond de frustration sociale et territoriale, ou d’exploitation des ignobles délits et crimes antisémites.

En Loire Atlantique, à l’approche des élections départementales, les personnels de l’Aide Sociale à l’Enfance ont fait grève pour dénoncer le manque de moyens pour protéger les enfants et des conditions de travail de plus en plus dégradées qui conduisent à une perte de sens et à une rotation du personnel inquiétante. Notre section et celle de Nantes se sont associées dans la signature d’une lettre commune adressée aux différents partis hors RN, candidats à ces élections départementales. Nous demandons qu’un plan de création de places en maison d’enfants, en familles d’accueil, en lieux de vie, soit conduit ainsi que des moyens renforcés pour pouvoir exercer toutes les mesures d’aide éducative en milieu ouvert. Souhaitons que la protection de l’enfance soit l’enjeu d’un nouvel élan pour le prochain exécutif départemental.

Notre section défendra toujours les conditions d’un accueil digne et d’une intégration sociale et citoyenne des exilé.e.s avec ou sans papiers. C’est pour cela que nous demandons l’abrogation du règlement de Dublin et la défense d’un droit d’asile large et non discriminant. Nous voulons une harmonisation du droit d’asile par le haut. Nous voulons promouvoir le sauvetage et la mise à l’abri inconditionnel des exilé.e.s en danger. Nous souhaitons que le pacte mondial pour des migrations sûres soit mis en place et nous demandons la ratification de la convention internationale des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Nous voulons aussi assurer la protection, l’éducation des mineurs non accompagnés et des jeunes majeurs.

La lutte contre le racisme et la xénophobie et la dénonciation d’un enjeu migratoire largement diabolisé pour restreindre les droits des étrangers et des exilés restera au centre de notre combat. Pour autant, notre section ne confond pas droits des exilés avec droits et installation inconditionnelle et suppression de toute procédure visant à accueillir dignement. Une politique migratoire doit offrir des possibilités réelles de protection, de sauvegarde d’éducation, de formation et d’intégration. Aujourd’hui, faire des migrations un combat qui, au nom d’une inconditionnalité ne permettrait pas une lecture dépassionnée mais réelle de ce qu’engendrent les migrations en termes humain, socioculturel, économique, religieux et spatial, c’est nuire à l’intérêt des migrants et bien évidemment c’est jeter de l’huile sur le feu et donner encore plus de gages à celles et ceux, fort nombreux, qui veulent restreindre les politiques migratoires et qui bien souvent reprennent les thèses de l’extrême-droite.

Jean-Luc BOERO, Président de la section

Le 24 mai 2021

Edito : Des préoccupations majeures sur la situation des Ouïghours et des Palestiniens

En avril dernier, je vous faisais état de l’espoir que la nouvelle politique américaine pouvait donner concernant la justice fiscale. Cependant, nous voyons bien que les Etats Unis poursuivent actuellement une stratégie d’accommodements avec la politique de l’état israélien d’invasion de territoires palestiniens. Cette situation est à l’origine de la nouvelle crise qui fait beaucoup de morts chez les Palestiniens et qui conduit le Hamas à faire de son peuple un otage de cette surenchère de la violence. Il est temps que la France et l’Europe puissent faire respecter l’ensemble des résolutions onusiennes prises dans le cadre de ce conflit.

La situation est catastrophique pour la population de Gaza. La section est toujours en lien avec le Comité Solidarité Palestine de la Région Nazairienne qui a appelé à une manifestation vendredi 14 mai.

Concernant les Ouïghours, le dernier « Droits et Libertés » consacre un article signé d’Alain BOUC que nous vous conseillons de lire. La situation est pour le moins terriblement inquiétante. Le nombre de détenus passés par les camps depuis 5 ans s’élèverait à un million. L’union européenne, face à cette situation, doit pouvoir conditionner l’hégémonie économique chinoise à la question des droits de l’homme. L’interdiction du travail forcé doit devenir un combat. S’il ne s’agit pas de tomber dans une incohérence à l’égard de la Chine en acceptant son expansionnisme économique et militaire, nous devons aussi sortir la tête de l’eau et pouvoir chacun de la place que l’on occupe, faire pression sur nos parlementaires pour que le pouvoir de Xi Jinping respecte les religions et en particulier l’Islam.

En France, deux tribunes sont parues dans le magazine d’extrême droite « Valeurs Actuelles » sur le séparatisme et le délitement de notre pacte républicain. Les militaires de réserve ou d’active ainsi que quelques généraux retraités agitent le chiffon rouge et parlent d’une situation incontrôlable. Il ne faudrait pas qu’au nom d’une islamophobie galopante les partis républicains restent aussi fades dans leurs réactions face à cette tentative de déstabilisation et de pression politique. Nous pouvons regretter la réponse fade du gouvernement et de Macron fasse à cette prise de position dangereuse pour les enjeux économiques et sociaux que nous défendons. Que dirait notre Président si en Allemagne des militaires, nostalgiques du 3ème Reich, faisaient de même ?

Souhaitons, s’il en est besoin, que la prochaine élection présidentielle ne tourne pas à cette simplification politique autour de deux thèmes : l’insécurité et l’Islam. La LDH a toute sa place pour diffuser l’universalité et l’effectivité des droits humains. Nous devons rester vigilants même si la période reste incertaine, en lien avec une évolution pandémique non maitrisée. 

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 16 mai 2021