Les cabinets de conseil (comme Mckinsey), les conseillers auprès des principaux ministres et ceux du président de la république parient sur la résignation face à une réforme des retraites que l’ensemble des organisations syndicales et la grande majorité de nos concitoyen.ne.s refusent.
Le mouvement social doit savoir exploiter la communication brouillonne et la frilosité d’un certain nombre de partenaires non négligeables d’Emmanuel Macron. François Bayrou n’a de cesse de demander des améliorations sur le fond ; Edouard Philippe, qui pourtant en 2019 souhaitait une réforme avec une mesure d’âge, se montre bien aphone et distant ; l’aile gauche de Renaissance, Barbara Pompili et Patrick Vignal, menacent de voter contre ; des députés plus ou moins opportunistes sont attentistes. Du côté de LR, une quinzaine de députés sont frileux et ne veulent pas prendre un risque politique ; le groupe centriste LIOT et ses 20 députés manqueront à l’appel pour adopter cette réforme.
L’opinion publique se laissera-t-elle retourner par Gabriel Attal, Bruno Lemaire ou Olivier Dussopt ? En effet, le gouvernement et Emmanuel Macron ne semblent pas imposer leur récit d’une réforme juste. Il faut dire que la nécessité financière de cette réforme est loin d’être avérée. Le président du COR, Pierre-Louis Bras, déclarait le 21 janvier 2023 que « les dépenses ne dérapent pas ». Nous avons entendu que l’objectif de cette réforme était de participer au rétablissement des comptes publics puis de ne financer que le déficit des régimes de retraite. Face à un président entouré de technos qui dit tout et son contraire (rappelons-nous qu’en 2017 il était contre une mesure d’âge jugée injuste), et avec une surface politique réduite, sans réel ancrage dans la société, son projet de réforme, malgré des éléments de langage soi-disant rassurants (réforme juste, sauvegarde du régime par répartition, etc.) a entrainé une très forte mobilisation le jeudi 19 janvier.
Pourtant, la résignation et la morosité font partie des éléments pesant dans le choix du gouvernement et du président. Les chiffres alarmistes sur le ratio de cotisants et de retraités, le mur de dettes, la guerre à la porte de l’Europe, la flambée des prix, la dépendance énergétique et ses conséquences quotidiennes, une transition écologique qui sera fortement coûteuse, une éco anxiété auraient dû amoindrir la mobilisation.
Le gouvernement espère toujours une fissure dans le mouvement syndical. Entre ceux qui souhaitent à mots couverts des manifestations violentes pour aller vers un retournement de l’opinion et ceux qui aimeraient un blocage de l’économie dont les premières victimes seraient les salariés des territoires périphériques ou ruraux, il y a une nécessité à ce que les organisations syndicales soient très ajustées dans la stratégie.
La section LDH appellera à se mobiliser et à manifester au côté des organisations syndicales tout au long des journées de manifestation. Un prochain communiqué en soutien à la manifestation du 31 janvier paraitra prochainement.
Jean-Luc BOERO, Président de la section LDH St Nazaire Estuaire Presqu’île
le 22 janvier 2023
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