Saint-Nazaire, le 11 avril 2021
Comme vous le savez, la LDH est une association généraliste qui fonde son action sur l’égalité, l’universalité et l’indivisibilité des droits, le respect des droits fondamentaux fondant un tout protecteur. Les libertés civiles et politiques sont indissociables des droits économiques, sociaux, environnementaux et culturels pour permettre à chacune et chacun d’être pleinement citoyen, en capacité d’être maître de son destin.
Sur le plan national, l’actualité est principalement consacrée à la lutte contre le projet de loi renforçant les principes républicains. Nous pouvons constater que contrairement au projet de loi sur la sécurité globale, cette lutte ne mobilise pas beaucoup. L’ère du temps est à la suspicion à l’égard des musulmans. Les forces politiques de gauche sont très hésitantes au regard de l’indispensable lutte contre le terrorisme islamique et les thèses développées sur un islamo-gauchisme qui ferait le lit de cet islamisme radical.
La lutte contre ce projet de loi où la surenchère des sénateurs LR a été massive ces derniers jours doit continuer à nous mobiliser car l’islamophobie gagne du terrain alors que nous ne sommes pas mondialement débarrassés, loin de là, du terrorisme islamique. La LDH comme les défenseurs d’une laïcité respectueuse des croyances est sur un chemin étroit où la démesure et les peurs viennent caricaturer nos propos.
D’ici quelques jours, la ligue et ses partenaires, sur le plan local, s’exprimeront sur ce projet de loi qui réduit considérablement les libertés associatives, qui jette une suspicion illégitime à l’égard des musulmans et qui ne propose aucune solution en matière de lutte concrète contre les discriminations. Une entrevue est organisée mercredi 14 avril avec le sous-préfet. Nos députés et notre sénateur ont été sensibilisés sur les dangers de cette loi opportuniste et liberticide.
Sur le plan local, nous nous intéressons largement à la cause des enfants. Nous avons fait paraître un communiqué de presse concernant l’indigence grave de la pédopsychiatrie départementale malgré la création de quelques lits sur St Nazaire. La saturation des services de pédopsychiatrie, le manque récurrent de moyens, la politique de dégagement financier conduite ces 20 dernières années amène à une grave crise. Les enfants peuvent attendre parfois deux ans voire plus avant d’avoir une place en centre médico-psychologique. Des familles attendent désespérément plusieurs années avant que leur enfant soit pris en charge dans des institutions thérapeutiques adaptées à leurs problématiques psychiques.
Concernant la protection de l’enfance, même si sur le département nous sommes loin d’une politique visant la concurrence d’un marché où les grands entrepreneurs nationaux viennent chercher des parts avec comme conséquence la perte des collectifs et des cultures professionnelles comme en Maine et Loire, pour autant, le dispositif est saturé, le manque de places est criant. Des mesures judiciaires ne sont pas exercées avant de longs mois. Les personnels de l’Aide Sociale à l’Enfance sont complètement débordés et se retrouvent dans un état de grande souffrance et de perte de sens. La section de St-Nazaire a alerté le président du conseil départemental de cette situation déplorable, alors que la protection de l’enfance est la mission la plus sensible déléguée aux départements. Parallèlement, les professionnels s’organisent avec les syndicats pour dénoncer cette situation, des articles sont parus dans la presse, et la lutte va se poursuivre. D’autres actions seront probablement conduites par la section.
Nous sommes très contents de vous informer que la section LDH a été retenue comme membre permanent du comité d’orientation stratégique de l’étude de zone sur la pollution du bassin nazairien.
Le nouveau comité régional prend forme et il semble que les membres de son bureau veuillent le faire vivre avec sérieux et rigueur. Nous en sommes très heureux et nous soutiendrons largement toutes les initiatives qui seront prises par celui-ci dont celles de formations communes.
En parlant d’actions communes, le communiqué sur la pédopsychiatrie a été cosigné par notre section et celle de Nantes et retenu par le groupe de travail Jeunesse et Droits de l’Enfant qui vient de l’insérer dans le rapport auprès de la Défenseure des Droits sur la santé mentale des enfants.
Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire