Une année 2022 bien triste pour les droits de l’Homme

L’année 2002 restera marquée par l’annexion de l’Ukraine par la Russie. Cette guerre européenne, longue, se traduit par des attaques contre les populations civiles, une destruction d’infrastructures, des massacres, des violences, des déportations d’enfants, des viols, et les conséquences psychologiques pour les Ukrainiens sont énormes. L’aide internationale et le soutien au peuple ukrainien commence à s’essouffler. En Pologne, premier pays européen d’accueil d’Ukrainiens, la solidarité s’effrite, les associations s’épuisent. A terme, en Europe et aux Etats-Unis, il faudra construire des propositions pour une sortie de crise. Les appels à la négociation d’un accord de paix en Ukraine se multiplient. Tout accord de paix est un compromis, les conditions doivent être recevables pour l’Ukraine comme pour la Russie. La question d’une zone démilitarisée se posera, l’ONU aura toute sa place. Il faudra aussi compter sur la Cour Internationale de Justice pour traiter des crimes de guerre et des crimes contre l’Humanité. Le peuple ukrainien a besoin de notre solidarité encore pour longtemps.

La situation en Ukraine ne doit pas nous faire oublier les conflits existants en Afrique, Erythrée, Soudan, Mali, ni les persécutions comme celles des Rohingyas en Birmanie. La médiatisation de l’épuration des Ouïghours en Chine doit aussi nous faire garder à l’esprit l’état désastreux des droits de l’Homme pour toutes les minorités ethniques ou religieuses vivant en Chine.

En Israël, le droit international est toujours bafoué et le nouveau gouvernement NETANYAHOU a pour objectif premier d’accroitre les colonies.

En Afghanistan et en Iran, la situation des droits des femmes est désastreuse. La répression iranienne est intense malgré une contestation et des manifestations du peuple iranien refusant le régime des Mollahs.

En Europe, la situation des droits des étrangers est inquiétante. Les politiques racistes et xénophobes et la suspicion à l’égard des étrangers sont de plus en plus conduites sans réserve par des pays européens de première importance comme l’Italie et prochainement la France avec le projet de loi DARMANIN.

Les droits économiques et sociaux ne sont pas en reste en ce qui concerne leurs restrictions, il n’y a qu’à voir la réforme de l’assurance chômage et la réforme voulue sans nécessité économique première mais avant tout promue par les marchés financiers, et la financiarisation développée des fonds de pension.

En France aussi, les mesures répressives concernant le monde associatif suite à la loi dite séparatisme du 24 août 2021 et l’émergence du Contrat d’Engagement Républicain remettent en cause l’existence même de l’action de bon nombre d’associations. Les violences policières ont toujours cours et ce n’est pas le traitement judiciaire adouci pour les personnels des forces de l’ordre et la solidarité sans faille des gouvernants à leur égard qui va diminuer leur nombre.

L’insécurité sociale et territoriale est intense au regard d’un traitement de la petite délinquance et du trafic de drogue totalement inefficace. Ce ne sont pas les quelques mesures concernant l’augmentation du budget de la justice toujours vers plus de répression qui changeront beaucoup de choses à la vie quotidienne de celles et ceux qui vivent dans les quartiers les plus défavorisés.

La France est un des pays d’Europe qui voit sa politique pénale régulièrement mise à l’index par les instances internationales comme la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Malgré un plan de création de places de prison, la surpopulation carcérale est toujours aussi importante.

Les violences faites aux femmes, aux enfants, n’ont pas diminué malgré le Grenelle et de nouvelles lois de protection de l’enfance inefficaces car portées par des budgets insuffisants.

Les fondements essentiels de l’Etat de droit sont régulièrement bafoués lorsque l’on voit les collusions entre le monde des affaires, certains dirigeants politiques et des dictatures sans scrupules. La dernière coupe du monde au Qatar en a été une des tristes illustrations.

Nous devons toujours nous battre pour que la laïcité ne soit pas dévoyée. L’islamophobie est bien inscrite dans le discours politique et nous constatons, ô combien avec une certaine désespérance, la banalisation et l’aggravation des phénomènes racistes, des propos à caractère antisémites ou xénophobes. Les dernières manifestations de l’ultra droite et la vague idéologique sur le grand remplacement font tous les jours beaucoup de dégâts à notre cohésion nationale.

Mais il ne faut pas croire pour autant que la solidarité n’existe pas, elle est là, sa force et sa présence au quotidien auprès des plus vulnérables, des demandeurs d’asile, des étrangers sans papiers, est une réalité palpable pour nous autres militants des droits de l’Homme.

Dans le respect des différences et des valeurs qui nous habitent, la section LDH continuera sa combativité et ne se laissera pas aller au pessimisme ambiant voire au découragement.

Pour agir plus efficacement et de manière permanente, au nom des principes fondateurs de la République et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, il est nécessaire de nous développer. N’hésitez surtout pas à faire connaître la vie de la section autour de vous.

A tous les membres de la section, à leur famille, à leurs amis, je souhaite une bonne année 2023.

Jean-Luc BOERO, Président de la section LDH St Nazaire

le 1er  janvier 2023