Bénédicte Bonzi, invitée de la LDH pour une réunion publique.
Extraits de son intervention profondément humaniste :
« Si je n’avais pas passé 5 ans à faire les maraudes avec les personnes, si j’y étais allée ponctuellement, je serais restée dans une zone de confort. Alors on ressent beaucoup de joie, on est vraiment bien de faire les choses ensemble, mais en réalité c’est difficile d’être témoins de ce désespoir, c’est difficile de sentir qu’on a une mission mais qu’on n’a pas les moyens d’y répondre et en fait, on n’arrive plus à lâcher, et j’ai ressenti ça : il faut absolument que j’y aille parce que sinon (et ça ne devient plus des chiffres des nombres), sinon J. va pas manger, T. va nous attendre pour rien…. Et en fait, j’ai compris la force du lien social, et j’ai compris que les bénévoles font bien plus que distribuer de la nourriture : ils retissent un lien social très puissant qui permet de résister à ce que l’État ne fait pas et ils contiennent une violence qui pourrait exploser ».
Et encore :
« En tant que bénévoles, on va transformer cette nourriture : elle n’est pas appétissante : eh bien on va la charger de justice, on va la charger de générosité, d’amour et ça ça va transformer le plat. »
Et :
« Finalement, dès qu’on pointe ce qui crée de la souffrance, qui est le capitalisme, on nous renvoi à nos petits moi, en disant « c’est vous qui avez un problème … ». En fait on a encore suffisamment d’humanité pour pouvoir regarder ce que cette politique à comme effet sur les personnes qui la vivent. »
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