Urgence sanitaire pour les personnes migrantes (demandeuses d’asile, réfugies ou sans papier) en situation de précarité

Lettre ouverte aux député(e)s des Yvelines envoyé par le Réseau pour l’Accueil des Migrants en Yvelines

Madame (Monsieur) la (le) Député(e),

Notre réseau pour l’accueil des migrants en Yvelines, qui regroupe 29 associations et collectifs en contact quotidien avec des personnes migrantes, notamment demandeuses d’asile et réfugiées, s’adresse à vous dans le contexte actuel d’urgence sanitaire qui impacte l’ensemble des habitants de notre pays et particulièrement les plus précaires d’entre eux.
En cette période de crise sanitaire, où il est fait obligation à chacune et chacun de rester chez soi, nous pensons d’abord aux personnes sans abri, qui n’ont pas de « chez soi».
Comme vous le savez, le 115, dont le rôle est de fournir une mise à l’abri aux personnes à la rue, est complétement débordé dans notre département. De nombreux sans abri n’obtiennent pas de réponse du 115; ils sont alors contraints de vivre à la rue, dans des abris de fortune plus ou moins précaires, isolés ou en campements.
Certes, nos associations se réjouissent de la décision du gouvernement de reporter de deux mois la fin de la trêve hivernale qui va éviter la remise à la rue des personnes bénéficiant des hébergements d’hiver.
Mais cela ne résout pas la situation des personnes actuellement sans abri.
Cela n’empêche pas non plus la mise à la rue des personnes qui ne bénéficient pas de la trêve hivernale: demandeurs d’asile hébergés en établissements spécifiques (CADA, HUDA, PRAHDA, etc.), personnes sous le coup de décisions d’expulsion ne prévoyant pas le bénéfice de la trêve hivernale.
C’est pourquoi nous insistons auprès de toutes les autorités de l’Etat et particulièrement de vous, membre de la représentation nationale,
– pour que toutes les mesures soient prises pour que les personnes sans abri soient immédiatement hébergées, quelle que soit leur situation administrative vis à vis du séjour, et « quoiqu’il en coûte  » comme l’a indiqué le président de la République;
– pour que personne ne soit expulsé de son logement ou lieu de vie, ou qu’il ne soit mis fin à son hébergement, sans qu’un autre hébergement ou un logement ne lui soit proposé;
– pour que les personnes hébergées sans ressources aient accès à l’aide alimentaire, par exemple sous forme de bons alimentaires;
– et pour que toutes les personnes aient accès aux soins médicaux, qu’elles aient, ou non, des droits ouverts à l’assurance maladie.
S’agissant plus particulièrement des demandeurs d’asile, nous demandons:
– que l’OFII cesse de prendre des décisions de suspension ou de retrait des conditions matérielles d’accueil ( = CMA) à leur encontre. Ces décisions ont en effet pour conséquence que ces personnes perdent leurs droits à l’hébergement et à l’allocation pour demandeur d’asile, et risquent de se retrouver sans abri et sans ressource. Que les CMA soient rétablies aux demandeurs d’asile à qui elles ont été supprimées;
– concernant les personnes qui n’ont plus le statut de demandeur d’asile, parce qu’elles ont été reconnues réfugiées ou bénéficiaires de la protection subsidiaire, qu’elles ont été déboutées de leur demande, ou qu’elles ont obtenu un titre de séjour pour un autre motif que l’asile, nous demandons qu’il ne soit pas mis fin à leur hébergement par l’OFII, tant qu’elles n’ont pas une autre solution de logement ou d’hébergement.
– concernant les personnes en procédure Dublin, y compris celles déclarées « en fuite », nous demandons que la préfecture leur applique la « clause discrétionnaire », c’est à dire que la France devienne responsable de leur demande d’asile puisqu’il est bien évident qu’elle ne seront pas transférées dans un autre pays de l’espace Schengen, alors que les déplacements sont drastiquement limités et que la quasi totalité des pays européens sont touchés par la crise sanitaire; dans ces conditions, les maintenir en procédure Dublin a pour seul effet de retarder le moment où elles pourront déposer leur demande d’asile; cela nous apparaît comme une mesure qui n’a aucun intérêt pour l’Etat, mais qui contribue à engorger les structures d’hébergement.
S’agissant des personnes actuellement enfermées en centre de rétention en attente d’un éventuel éloignement, nous demandons qu’elles soient immédiatement libérées, puis hébergées si nécessaire ; en effet, compte tenu de la fermeture des tribunaux, elles n’ont pas la possibilité de faire valoir leurs droits, et compte tenu de la restriction des transports aériens et des échanges internationaux, elles ne pourront pas être effectivement éloignées. Par contre, il est à craindre que les centres de rétention ne deviennent des lieux de propagation du virus.
Nous vous remercions de nous indiquer dès que possible les mesures qui vont être prises pour aller dans le sens de nos demandes.
Nous sommes, bien entendu, disponibles pour échanger avec vous sur ces sujets.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer l’expression de notre respect.

Le Réseau AMY.

Crise-sanitaire-lettre-ouverte-du-Réseau-Amy-aux-députés-des-Yvelines

Conférence Inversée sur l’hébergement des migrants – Bilan

Suite à la Conférence Inversée sur l’hébergement des migrants organisée dans le cadre du Réseau AMY (Accueil Migrants Yvelines) par le Comité des Tilleuls, et qui a réuni près de 90 personnes, migrants, institutionnels, hébergeurs, bénévoles et militants, vous trouverez ci-joint :
– le compte-rendu des échanges et prises de parole RAMY Conf inversee hebergement migrants
– un lien vers deux articles en ligne :

Acceuil Migrants : Lettre ouverte à Monsieur le préfet des Yvelines

La section Poissy et environs est représentés au RAMY
Le 20 mars 2019

À Monsieur le préfet des Yvelines

LA FRATERNITÉ

Préambule

Entre le moment où des migrants fuyant leurs pays arrivent en France et celui où l’administration  les enregistre comme demandeurs d’asile, il se passe plusieurs semaines voire plusieurs mois ; entre le moment où ils sont enregistrés comme demandeurs d’asile et celui où ils sont hébergés par le « dispositif national d’accueil », il se passe encore plusieurs semaines voire plusieurs mois.
Pendant toute cette période, la plupart d’entre eux sont en grande détresse, à la rue ; ils se regroupent en « campements », souvent à Paris, parfois dans d’autres communes. Des bénévoles leur viennent en aide comme ils le peuvent, pour la nourriture, les vêtements,
certaines démarches… C’était la situation d’un groupe de demandeurs d’asile tibétains installés dans la plaine d’Achères en février dernier. Le préfet et le maire d’Achères avaient décidé de les expulser sans mise à l’abri, par arrêté du 22 février 2019.
Après une mobilisation des Tibétains, des bénévoles et des associations, le préfet a organisé une réunion en urgence le 25 février. La mise à l’abri est finalement annoncée pour 55 demandeurs d’asile, pas un de plus. Après avoir reproché aux associations et aux bénévoles « d’attirer les Tibétains », les représentants de la préfecture leur ont demandé de ne plus accueillir les nouveaux arrivants qui devraient « quitter le département ».
Ce mardi 19 mars 2019, a eu lieu, à Achères, l’évacuation par les forces de police d’un nouveau campement (femmes et hommes) avec confiscation de leurs affaires personnelles.

Monsieur le préfet,

Nulle menace, nulle pression, aux fins de décourager les bénévoles de nourrir les demandeurs d’asile, ne pourra infléchir leur détermination dans cette mission irremplaçable.
Aider quiconque se trouve dans la précarité la plus extrême en lui fournissant l’assistance, la nourriture, l’accompagnement moral, social et matériel est un devoir civique.
C’est d’abord une mission de l’État, comme l’article L345-2-2 du Code de l’action sociale et des familles le prévoit et institue le droit inconditionnel d’accès à un hébergement d’urgence.
C’est donc face aux carences des services de l’État que des citoyens bénévoles viennent se substituer et suppléer à un état de fait insupportable.
Vous souviendrez-vous que le conseil constitutionnel dans sa décision du 6 juillet 2018, prise à l’occasion d’une QPC, a, en référence aux articles 2 et 72-3 de la Constitution, énoncé « Il découle du principe de fraternité la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national » ?
Le Réseau pour l’Accueil des Migrants en Yvelines (Réseau AMY) veille dans le département des Yvelines au respect des principes dans l’accueil des migrants, d’où qu’ils viennent, et quel que soit leur statut.
Au mythe de l’appel d’air, nous avons préféré un « Appel général, à la fraternité, à la solidarité et à l’accueil dans la dignité ».
Veuillez agréer l’expression de nos sentiments citoyens.
Le Réseau AMY regroupe une quarantaine d’organisations, associations,
syndicats, collectifs, et de nombreux citoyens.
http://www.reseau-amy.org

Conférence inversée « l’hébergement des migrants »

Notre section  appartient au Réseau pour l’Accueil des Migrants en Yvelines (RAMY)

http://reseau-amy.org/

Le principe d ‘une conférence inversée est le suivant : les concernés parlent en premier, et les experts et décideurs réagissent ensuite.

Cette conférence sera organisée au nom de RAMY par le Comité des Tilleuls sur la péniche « l’Arche d’espérance », amarrée 69 quai Auguste Roy à Triel sur Seine.
Sont conviés à cette conférence: des personnes migrantes, des membres de RAMY et des institutionnels (représentants des hébergeurs, représentants municipaux, préfecture, ofii, etc.).

Programme prévisionnel
14 h : accueil
14 h 30 – 16 h Groupes de travail avec les migrants
16 h – 16h45 Restitutions et mise en commun des propositions.
16h45h -17h30 – Réactions/réponses des « institutionnels »

Pour participer à cet événement, signalez votre participation avant le 30 mars par mail : comite.tilleuls78@gmail.com

Ciné débat « Les invisibles »au Pandora à Achères

La section LDH Poissy et environs soutient le ciné-débat autour du film  » Les invisibles » sur la situation des femmes en extrême précarité.
Ce ciné-débat aura lieu au Cinéma Pandora à Achères, il est organisé avec Attac78N et le Secour Populaire.

Sont invités pour le débat :
Pascal Rodier responsable du Secours Populaire dans les Yvelines
Nicolas Hue Directeur d’activité et d’établissements dans le pôle habitat de l’Association Aurore.

Lettre ouverte au Préfet des Yvelines à propos de l’hébergement d’urgence

Monsieur le Préfet des Yvelines,

Nos associations alertent de longue date vos services sur la situation des personnes à la rue non hébergées faute de propositions, le 115 étant débordé et aucune autre proposition ne leur étant faite.

L’Etat a souvent une importante part de responsabilité dans le fait que ces personnes soient à la rue. C’est le cas, lorsqu’il décide d’expulser des personnes en situation de grande difficulté sans prévoir leur hébergement, en leur donnant pour consigne « appelez le 115 », alors que vos services savent pertinemment que le 115 est saturé et ne va pas pouvoir les héberger!

Cette situation s’est produite jeudi 21 juin. Des familles roumaines avaient été expulsées de Triel sur Seine le 14 juin. Environ 70 personnes avaient demandé à bénéficier pour une semaine de l’hébergement d’urgence proposé par l’Etat. Seules quelques familles ont pu bénéficier d’une prolongation d’hébergement par l’Etat. Le 21 juin vos services ont ordonné la mise à la rue de plus de 50 personnes dont au moins 29 enfants parmi lesquels plusieurs bébés, avec pour seule consigne « appeler le 115 ».

Comme la situation mentionnée plus haut le laissait prévoir, aucune de ces personnes n’a eu de réponse positive! Ce jour-là, plus de 120 personnes qui avaient fait appel au 115 ont dû dormir dans la rue. Sans compter les nombreuses personnes qui dorment habituellement dehors et qui, par découragement, n’appellent plus le 115, comme de nombreux tibétains dans la plaine d’Achères.

Le lendemain, même situation!

Depuis le 21 juin, ces familles, éminemment vulnérables, sont en errance, pourchassées par la police là où elles essaient de s’installer, sans solution d’hébergement.

Il s’agit d’êtres humains, Monsieur le Préfet, de femmes, d’hommes, d’enfants et de bébés. Beaucoup de ces enfants sont nés en France, n’ont jamais vécu ailleurs. Quelle image ces enfants vont-ils avoir, en grandissant, de leur pays, la France?

Monsieur le Préfet, vous avez été récemment nommé Préfet des Yvelines, vous êtes précédé d’une réputation de grande humanité. Nos organisations sont d’autant plus déçues en constatant que vous menez une politique d’acharnement envers les plus faibles.

Nous vous demandons instamment:

  • d’héberger dans l’immédiat, de manière stable, toutes les personnes sans abri depuis l’expulsion du 14 juin qui le souhaitent.

  • De vous engager pour l’avenir, à ne pas procéder désormais à l’expulsion de personnes ou familles en difficulté sans avoir prévu auparavant les moyens de leur hébergement pérenne.

  • De revoir les moyens de l’hébergement d’urgence, du 115 en particulier, afin que toutes les personnes qui en ont besoin soient hébergées sans délai et que personne ne dorme dans la rue.

Nous sommes prêts à vous rencontrer pour échanger sur ces questions, dans la mesure où cela ne retarderait pas l’hébergement des familles expulsées le 14 juin.

Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de notre respect.

Versailles, le 29 juin 2018

Signataires:

  •  ACI 78 (Action catholique des milieux indépendants)
  • Action Catholique Ouvrière 78

  • ATD Quart Monde _ délégation des Yvelines

  • ACIMA (Association Citoyenne pour Montigny à Venir)

  • Association Démocratie et Solidarité sur Villepreux

  • ATTAC 78 Nord

  • Cercle de Silence de Mantes la Jolie

  • Cercle de Silence de Versailles

  • CAMA (collectif pour l’accueil des migrants à Achères)

  • CEFY (collectif étrangers français en Yvelines)

  • Collectif des petits déjeuners de la préfecture et des fêtes de la fraternité de Versailles

  • Collectif de Soutien aux réfugiés et sans abri de la Confluence

  • CIMADE 78

  • CCFD-Terre Solidaire78 

  • Communauté Emmaüs du 78

  • CFDT (Union Départementale des Yvelines)

  • CGT ( Union Départementale 78)

  • Confluence, Ecologie, Solidarité

  • Croyants en Liberté Yvelines

  • Hugues Fresneau, un des responsables de La Pierre Blanche

  • Jean-Pierre Bercovici, responsable de l’équipe Roms78 du Secours Catholique Caritas France

  • Les Voisins solidaires de Versailles

  • Ligue des droits de l’Homme 78

  • Mouvement de la Paix

  • RESF 78 (réseau éducation sans frontières)

  • Romyvelines

  • Un ailleurs pour tous

  • Union Syndicale Solidaires

 

Halte à la Honte 370 réfugiés continueront à dormir dehors !

Actualisation

L’opération de mise à l’abri, à eu lieu le 19 décembre au matin voir le communiqué de la section de Confalns


A coté de chez nous, à Conflans, une opération de mise à l’abri prévue par la préfecture est reportée suite à une décision de la mairie.

Les services de l’Etat dans le département des Yvelines se sont manifestés  en organisant une opération de mise à l’abri des réfugiés et demandeurs d’asile actuellement sans abri.

Le campement de fortune qui se tient au pointil à Conflans Ste Honorine comprend selon les derniers chiffres près de 370 personnes réduites à s’abriter dans des tentes bien insuffisantes si l’on considère les conditions météorologiques.

L’opération avait été fixée pour se dérouler le 13 décembre.

C’est alors que nous avons appris que cette opération était ajournée en raison de la décision unilatérale de la mairie de Conflans de refuser la mise à disposition d’un gymnase à titre provisoire, pendant le temps d’un transfert de quelques jours au plus.

Le collectif de soutien aux réfugiés et sans abris de la confluence se tient à votre disposition pour toute information complémentaire dont voici le mail:

contact-refugies-confluence@framalistes.org

Voir sur le site de la section de Conflans de la LDH

C’est ici

ALERTE HEBERGEMENT DES FAMILLES PAUVRES DANS LES YVELINES

APPEL AU PREFET DES YVELINES

Les Yvelines, un des département les plus riches de France n’est pas capable de mettre à l’abri les familles à la rue de son département.


En cette rentrée 2017 : « 70 familles sont refusées chaque soir par le 115 dans les Yvelines ».

C’est ce qu’on nous a répondu, au 115, lorsque nous nous indignions que des familles nombreuses avec des enfants très jeunes (comme Raul, 2 ans ou Ianis, 1 an) aient été refusées, plusieurs jours de suite, et se trouvent toujours sans abri.

Et nous savons que les familles sans abri sont encore bien plus nombreuses, car après des refus répétés, beaucoup de personnes se découragent et cessent d’appeler.

C’est insupportable! Comment est-il possible que, dans un pays dit civilisé et développé, on laisse des familles avec enfants dans un tel dénuement, de surcroit à l’arrivée de l’automne ?

Que deviennent ces familles ? Elles dorment à la rue; ou dans des conditions précaires, dans des abris de fortune; dans des voitures; pour une nuit en surnombre chez des voisins compatissants; elles errent d’un lieu à l’autre, parfois pourchassées par la police qui les empêche de s’installer.

Monsieur le Préfet comment pouvez-vous autoriser des expulsions de familles pour quel que motif que ce soit, notamment au motif « d’insalubrité »en sachant qu’après quelques jours d’hébergement ces personnes, ces enfants, vont être mis à la rue?

Monsieur le Préfet, c’est encore pire d’être à la rue que dans un bidonville ou un logement insalubre.

Monsieur Macron, président de la République n’a -t-il pas déclaré  fin août : « Plus une personne à la rue », « loger tout le monde dignement », « des hébergements d’urgences partout » d’ici la fin de l’année…

Pour les 70 familles (ou plus) des Yvelines, il est possible et plus que nécessaire d’avoir des solutions avant même cette échéance !

Premières signatures:

  • Action Catholique Ouvrière (Vallée Industrielle de la Seine)
  • ASTI du Mantois
  • ATTAC 78 Nord
  • Cercles de Silence de Mantes et de Versailles
  • CES (Conflans, écologie, solidarité)
  • Collectif Romyvelines
  • La Pierre Blanche
  • Ligue des droits de l’Homme, fédération des Yvelines
  • Secours Populaire Comité de Carrières sous Poissy
  • Secours Catholique des Yvelines