Contre-rapport « Réformer le système d’asile pour mieux protéger les réfugiés »

Il n’est sans doute pas utile d’insister sur l’instrumentalisation des questions touchant à l’immigration dans cette campagne présidentielle. Mais il est souvent utile de pouvoir contre-argumenter …

Vous vous souvenez, peut-être, que depuis six mois, Claude Géant a pris pour cible le droit d’asile, faisant dire n’importe quoi aux statistiques – ou plus précisément leur faisant dire que les demandeurs d’asile sont, en majorité, des fraudeurs et abusent du système français. Ses projets de réforme figurent notamment dans un petit document intitulé « Réformer l’asile pour le préserver » (rapport à télécharger).

La CFDA (Coordination française pour le droit d’asile) a donc publié son contre-rapport «  Réformer le système d’asile pour mieux protéger les réfugiés » (contre-rapport à télécharger).

Lisez-le, diffusez-le, utilisez-le !

25 avril-13 mai 2012 – Spectacle "coup de poing" à la Maison des Métallos

Du 25 avril au 13 mai, représentations de N.A.Z à la Maison des métallos spectacle « coup de poing » :

Cette pièce de théâtre politique (un débat est systématiquement intégré au spectacle, dans la foulée) s’inspire d’une immersion dans les réseaux extrémistes d’inspiration néo nazi qui prennent une ampleur grandissante dans le Nord Pas de Calais et qui fascinent notamment de plus en plus de lycéens.

A la maison des métallos, 94, rue Jean-Pierre Timbaud, Paris 11e

Tel 01 47 00 25 20    reservation@maisondesmetallos.org
NAZ
Compagnie Sens Ascensionnels
NAZ vous propose d’entrer pendant une heure spectaculaire, bruyante et imagée dans l’intimité d’un jeune Naz afin de comprendre de l’intérieur ce qui s’est passé, ce qu’on – la république, l’école, la famille – a raté. Ce projet trouve son origine dans un article de presse faisant état du développement inquiétant de mouvances extrémistes dans la région Nord-Pas-de-Calais dont le terreau est la précarisation et le manque de repères dans une société en crise.
Culture Commune, Scène nationale du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, et l’association Colères du présent commandent alors à Ricardo Montserrat un texte, qu’il écrira à partir des paroles de jeunes fréquentant ces mouvances. Ils sont parfois bons élèves, bons potes, sportifs, sympas même, mais ils se rasent le crâne, ou pas, et dégueulent des slogans haineux sur des musiques lourdes, dans des stades, ou ailleurs. Ils ont peur de l’avenir, n’ont pas de présent et rêvassent à un passé qu’ils idéalisent.
Chaque soir après le spectacle, un débat avec l’équipe artistique et ses invités propose de faire le tri, et, ensemble, d’imaginer comment chacun pourrait réparer, raconter, relier, relever, libérer ces enfants perdus.
texte Ricardo Montserrat
adaptation et mise en scène Christophe Moyer
avec Henri Botte
vidéo Jérémie Bernaert
régie Yann Hendrickx
coproduction Culture Commune – Scène nationale du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, Colères du présent, Ville de Grenay (Espace culturel Ronny Coutteure), Ville de Carvin, L’Escapade d’Hénin-Beaumont
avec le concours de l’Agence nationale pour la Cohésion Sociale et l’Égalité des chances (ACSÉ) pour l’accompagnement du volet débat
diffusion Compagnie Sens Ascensionnels

Maison des Métallos

25 avril > 13 mai

du mercredi au vendredi > 20h
samedi > 19h
dimanche > 16h

durée 1h25 débat inclus
tarif spectacle

7 avril 2012 – Journée Contre l’arbitraire du pouvoir

Samedi 7 avril 2012, la Générale et La Fabrique éditions organisent une

Journée Contre l’arbitraire du pouvoir

à La Générale, 14 avenue Parmentier, 75011 Paris

14h
Introduction générale : Gilles Manceron

14h15
“Justice, police : même combat ?”
avec Antoine Comte, Matthieu Bonduelle, Gilles Sainati et
Félix Boggio Éwanjé-Épée
Débat animé par Jérôme Vidal (La Revue des livres)

16h
“L’exception à l’échelle internationale”
avec William Bourdon, Géraud de la Pradelle, Karine Parrot et Rony
Brauman.
Débat animé par Denis Sieffert (Politis)

18h
“Ils nous protègent…”
avec Evelyne Sire-Marin, Carlo Santulli, Paul Machto et Roland Gori
Débat animé par Eric Hazan (La fabrique éditions)

Conclusion générale : Antoine Comte

Cette journée se déroulera présence de Act up, Cimade, Collectif des 39, GISTI, les Indigènes de la république, Ligue des droits de l’Homme, Politis, La Revue des Livres, Survie, Syndicat de la magistrature, etc.

Le CALAS,  Comité pour l’Abrogation des Lois Antiterroristes

Résistances 5, Joseph 1960

Du mardi 10 au samedi 14 avril 2012 à 20h00 Espace Jemmapes116 quai de Jemmapes, Paris 10e(M° Gare de l’Est, Ligne 4-5 -7)tel : 01 48 03 11 09Tarifs : 13€/ 11€ Résistances 5, Joseph 1960Résister par la non-violence : quand les mots surgissent, c’est la liberté qui apparaît tout au bout de la déshumanisation.

Joseph devance l’appel pour fuir une vie décevante, une mère envahissante, un père absent, et il découvre l’Algérie en 1960.

C’est le début d’une plongée aux enfers : l’enfer de la guerre et des horreurs qui s’y déroulent, l’enfer d’un interminable ennui ponctué de périodes où la violence fait exploser tous les repères, l’enfer d’une personnalité qui s’effondre en découvrant ce qu’elle est capable d’accepter. Il suffira pourtant d’une nuit, d’une rencontre totalement imprévue, romanesque et bouleversante, pour que Joseph relève la tête et prenne la seule décision raisonnable: refuser de se battre. Il fera partie des insoumis qui obtiendront la création du statut d’objecteur de conscience.

Les gens qui ont vécu la Guerre d’Algérie sont encore là. On ne peut pas ignorer leur parole. Intensément nourri d’un long travail de collectage, cet épisode est peut-être celui qui descend le plus profondément dans les tripes de son héros. Le journal imaginaire de Joseph nous livre comme en direct, au milieu d’anecdotes aussi terrifiantes que documentées, le regard d’un tout jeune homme en perdition, au bord du vide. A l’inverse des épisodes précédents, c’est la lenteur qui est ici visée, l’étirement extrême et absurde d’un temps qui refuse d’avancer, comme la répétition dans cet univers exclusivement masculin d’un impôt du sang qui doit être prélevé à chaque génération. C’est finalement la parole qui le sortira de là, la parole absente des rites militaires et qui ressurgit par hasard pour Joseph avant de bouillonner dans l’effervescence historique du Putsch des Généraux.

Car, contrairement à ce qu’on dit, les anciens appelés en Algérie sont prêts à parler. La question est plutôt : sommes-nous prêts à entendre ce qu’ils ont à dire, ce qu’ils ont appris sur nous-mêmes au point d’en faire encore des cauchemars, tant – et si peu – d’années après?

Contact Compagnie François Godard :Véronique Castets 07 86 99 55 97http://cycleresistances.free.fr

L’AFFAIRE CHEBEYA, UN CRIME D’ÉTAT ?

LES FILMS DU PARADOXE présentent

L’AFFAIRE CHEBEYA, UN CRIME D’ÉTAT ?

Un film de Thierry Michel

(Belgique – 2011 – 1h36)

• Le 2 juin 2010, Floribert Chebeya, militant congolais des Droits de l’Homme, est retrouvé assassiné dans sa

voiture. Plusieurs policiers sont arrêtés et un procès a lieu.

GRAND PRIX DU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DES DROITS DE L’HOMME – PARIS 2012

SORTIE NATIONALE : 4 AVRIL 2012

à l’Espace St Michel – 7 place St Michel – 75005 Paris – http://espacesaintmichel.free.fr/

http://chebeya-lefilm.com/

Conférence-débat : "Face à l'urgence écologique : la place des droits de l'homme"

Mercredi 11 avril à 19 h, dans le cadre de la semaine du développement durable organisée par la mairie du 11ème, la section Paris 10/11 de la Ligue des Droits de l’Homme vous convie à une conférence-débat :

« Face à l’urgence écologique : la place des droits de l’homme »

Comment penser la  transition économique vers le développement durable? Comment donner toute leur place à l’emploi et aux droits sociaux? Comment mettre les droits et la justice au centre de la transition?

Des acteurs engagés exposeront leurs approches et en débattront avec vous.

Avec :

  • Jean-Marie Harribey (collectif « Les Economistes Atterrés »)
  • Lora Verheecke ( Confédération Internationale Mondiale)
  • Jean-Louis Galzin (responsable du groupe de travail sur le développement durable de la LDH )

Mercredi 11 avril à 19 h, Mairie du 11ème, salle des mariages – Place Léon Blum – M°Voltaire.

Entrée libre.

Comparution immédiate : quelle justice ?

Mardi 3 avril 2012, de 10 à 13 heures, à la bibliothèque de l’Ordre des avocats,

La Ligue des droits de l’Homme, avec le soutien du Syndicat de la Magistrature, présente :

Conférence de lancement de l’ouvrage : « Comparution immédiate : quelle justice ? »

La section de Toulouse de la LDH, des membres d’Amnesty International, des universitaires, des étudiants, ont voulu, dans une démarche citoyenne, observer, analyser, commenter et rendre compte de ce qu’ils auront vu et entendu de février à juin 2011 lors de 102 audiences de comparutions immédiates et pour 543 affaires au TGI de Toulouse.

Cette initiative est un regard inédit et une démarche exceptionnelle à propos d’une justice quotidienne que les professionnels du monde judiciaire finissent par banaliser.
Ce livre sera présenté par

. Maître Henri Leclerc, Président d’honneur de la LDH,

. Serge Portelli, Vice Président au TGI de Paris et membre du Syndicat de la Magistrature,

. Patrick Castex (ancien magistrat), Rémi Cochard, Daniel Welzer-Lang (sociologue, CNRS Toulouse), coordinateurs de l’ouvrage,

. Evelyne Sire-Marin, Vice-présidente de la LDH.

Entrée du Palais de Justice: 4, boulevard du Palais, 75001 Paris, métro Cité, Chatelet ou Saint Michel.

Pétition : En 2012, sauvons la vie privée !

Pour un véritable droit d’opposition à l’informatisation de nos données personnelles : http://www.uspsy.fr/Petition-En-2012-sauvons-la-vie.html?

Notre vie privée est en danger ! Dans tous les domaines de la vie socio-économique – éducation, santé, protection sociale, administrations locales et centrales, instances financières et policières, etc. -, chacun d’entre nous se retrouve dépossédé arbitrairement de ses propres données personnelles, pour devenir l’objet d’une surveillance insidieuse échappant à tout contrôle légal réel. Lire la suite…

Urgence pour une politique d’hospitalité

Urgence pour une politique d’hospitalité

(Tribune publiée dans « Libération » du 24 janvier 2012, à l’initiative de la CIMADE, Paris)

Depuis près de 40 ans, le dogme de la fermeture des frontières structure les politiques publiques en matière d’immigration. L’Europe s’est cadenassée face aux migrants, tout en délégitimant toute alternative fondée sur la solidarité et les droits, jugée coupable d’irréalisme et de naïveté.

Pour nous, l’état des lieux est sans appel : incapable de répondre aux objectifs qu’elle s’est donnée, cette politique inefficace provoque de surcroit des dégâts humains considérables et met en péril nos libertés.

En plaçant les migrants et leurs familles dans un dédale administratif et des conditions de plus en plus inatteignables pour l’obtention d’un titre de séjour stable, ce sont des dizaines de milliers de sans droits que la législation a créés, pour le plus grand profit de secteurs entiers de l’économie française qui peuvent ainsi utiliser une main d’œuvre docile et bon marché. Peu à peu, en matière de santé, de protection sociale, de logement ou de formation, l’exclusion est devenue la règle, le droit l’exception.

Et pour ceux qui espéraient encore des conditions de vie différentes de celles qu’ils avaient fuies de leur pays d’origine, les objectifs chiffrés d’expulsion ont signifié un message clair : vivez cachés ou l’expulsion vous attend.

Les étrangers auront ainsi, depuis près de 40 ans, subi le sort souhaité à tous par les tenants du dogme libéral : déconstruire les droits pour en revenir au « tous contre tous », baser les rapports humains sur la valeur marchande et la prédation, en finir avec les principes de solidarité, d’égalité, de justice. Construire une société de « sans droits ».

Dans le même temps, le poison des vieux démons xénophobes et racistes n’en finit pas de prospérer sur le terreau de la désespérance sociale. La haine de l’étranger ou de l’autre continue plus que jamais à scander le rythme des discours politiques, détournant le regard des citoyens des enjeux autrement plus graves de sous-emploi, d’inégalités sociales et d’injustice fiscale. Dans ce contexte, l’intégration des immigrés est devenue une injonction généralisée, visant à discriminer les étrangers en s’appuyant sur l’argument de « l’assimilation » à de supposées « valeurs communes », qui ne sont que le masque d’un nationalisme d’exclusion.

Nous affirmons que notre conception du « vivre ensemble » n’est pas construite sur ces valeurs et qu’elle en est même aux antipodes. À la désespérance et la haine, nous opposons l’urgence d’un nouveau pacte citoyen qui nous rassemble en termes de droits comme d’obligations, quel que soit l’endroit où nous sommes nés.

C’est à la réalisation d’une politique d’hospitalité que nous appelons, en France comme en Europe. S’appuyant sur l’égalité des droits, la solidarité et l’ouverture au monde, cette politique doit promouvoir une véritable citoyenneté de résidence, afin d’en finir avec les discriminations légales et d’inventer un droit à la mobilité qui place, au même rang, l’intérêt des migrants et l’impératif des États de garantir la paix et la sécurité.

Réalisable, s’appuyant sur des propositions concrètes, cette politique d’hospitalité posera en acte une vision ouverte de l’avenir, considérant les migrants, à l’égal de nous-mêmes, comme des êtres au parcours intelligible, acteurs du monde et parties prenantes de la solution aux défis de notre temps.

Signataires :

Michel Agier, ethnologue et anthropologue, Étienne Balibar, philosophe, Pascal Blanchard, historien, Claude Calame, anthropologue et historien, Pierre Encrevé, linguiste, Didier Fassin, anthropologue et président du Comede, Nancy Green, historienne, Rose-Marie Lagrave, sociologue, Olivier Mongin essayiste, directeur de la revue Esprit, Gérard Noiriel, historien, Jean Pierre Olivier de Sardan, ethnologue, Patrick Peugeot, président de La Cimade, Jacques Rancière, philosophe, Michel Wierviorka, sociologue, historien, Pierre Zaoui, philosophe.