Naissance du Réseau pour l’Accueil des Migrants en Yvelines (Réseau AMY)

La section LDH de Poissy et environs participe au Réseau pour l’Accueil des migrants en Yvelines (résau AMY).

Charte du Réseau AMY – 20 janvier 2018

Réseau pour l’Accueil des Migrants en Yvelines (Réseau AMY)

Nous, organisations, associations, collectifs et personnes intervenant en soutien aux migrants, formons le Réseau pour l’Accueil des Migrants en Yvelines dit Réseau AMY. Nous sommes réunis par notre volonté commune d’accueillir dignement tous les migrants quelles que soient les raisons qui les ont conduits à venir en France.

L’arrivée de migrants et réfugiés a entraîné un important mouvement populaire de solidarité. Malgré des réactions de crainte et de rejet, malgré la démagogie de certains élus locaux et de certains mouvements politiques, cette solidarité s’est exprimée par la création de collectifs, de comités de soutien et de nouvelles associations. Le réseau AMY est une émanation de cette solidarité.

Le Réseau AMY a pour but :

– de faciliter l’accueil des migrants ainsi que le dialogue, la rencontre et l’interaction entre Yvelinois et personnes migrantes,

– de partager pratiques et expériences dans tous nos domaines d’intervention pour mieux accueillir les migrants qui sont sur nos territoires,

– d’agir en commun vis-à-vis des autorités de l’État, des collectivités territoriales et des administrations pour faire respecter les droits des migrants dans le cadre des déclarations et conventions internationales, notamment droit d’asile, droit à l’hébergement inconditionnel d’urgence, droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille, libre circulation telle que définie par l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, etc.,

– d’informer et d’agir pour que les lois et les mesures prises par le Gouvernement, les collectivités territoriales et les institutions concernant l’accueil des personnes migrantes soient respectueuses des droits humains fondamentaux et des conventions internationales,

– de lutter pour l’abrogation des accords de Dublin, et, en attendant, d’agir en commun vis-à-vis des Préfectures et du Gouvernement pour demander l’application de la clause dite «discrétionnaire» ou «de souveraineté» des accords de Dublin : «Chaque État membre peut décider d’examiner une demande de protection internationale qui lui est présentée par un ressortissant de pays tiers ou un apatride, même si cet examen ne lui incombe pas en vertu des critères fixés dans le présent règlement »,

– de faire connaître aux médias, aux élus et à la population les actions de solidarité avec les migrants dans les Yvelines,

– de réaffirmer le droit pour tout citoyen qui le souhaite de venir en aide aux personnes en difficulté.

Ce réseau a pour moteur « À plusieurs nous sommes plus forts ».

Ce réseau respecte l’autonomie de chacun : associations, collectifs, comités, organisations et personnes.

La solidarité militante agit actuellement dans plusieurs directions, et notamment :

– soutien matériel,

– hébergement là où les migrants sont à la rue, avec parallèlement des actions pour obtenir leur hébergement par l’État et les collectivités territoriales,

– aide alimentaire là où les migrants ne sont pas nourris,

– aides diverses (vestimentaires, etc.),

– petit déjeuner dans les files d’attente pour l’accès aux services de l’administration

– cours de français et conversation française,

– échanges culturels et conviviaux,

– activités sportives,

– information-sensibilisation vis-à-vis de la population,

– mobilisations contre les actions ou/et prises de position xénophobes ou racistes de certaines organisations,

– mobilisations auprès des élus,
– assistance administrative et juridique,
– accompagnement médical.


Dans ce cadre, le Réseau AMY participera aux États Généraux des Migrations.

(https://eg-migrations.org)

Le réseau AMY va permettre de partager, fédérer, dynamiser les différentes actions engagées et d’agir avec plus de force et d’efficacité pour un accueil digne de tous les migrants, sans distinction, qui arrivent en Yvelines.

Premières signatures :

ACO VIS (Action Catholique Ouvrière de la Vallée Industrielle de la Seine)

Action Catholique des milieux Indépendants 78 / ACI 78

ASTI du Mantois

Cercle de silence de Versailles

Collectif de soutien aux réfugiés et sans-abri de la Confluence (Seine et Oise)

Collectifs des Petits Déjeuners et Fêtes de la Fraternité de Versailles

Collectif pour l’Accueil des Migrants à Achères / CAMA

Collectif Voisins Solidaires de Mézy-sur-Seine

Collectif Voisins Solidaires de Versailles

Comité de soutien aux réfugiés des Tilleuls de Triel-sur-Seine

Communauté Emmaus de Follinville-Dennemont

Forum du Mantois

CRIC – Collectif de réflexion et d’initiatives citoyennes de Mantes

LDH de Conflans-Sainte-Honorine

LDH de Mantes

Section de Poissy et environs de la LDH

Section de la LDH de Verneuil-sur-Seine et ses environs

LDH 78

MRAP Yvelines

RESF 78

Un Ailleurs Pour Tous

Halte à la Honte 370 réfugiés continueront à dormir dehors !

Actualisation

L’opération de mise à l’abri, à eu lieu le 19 décembre au matin voir le communiqué de la section de Confalns


A coté de chez nous, à Conflans, une opération de mise à l’abri prévue par la préfecture est reportée suite à une décision de la mairie.

Les services de l’Etat dans le département des Yvelines se sont manifestés  en organisant une opération de mise à l’abri des réfugiés et demandeurs d’asile actuellement sans abri.

Le campement de fortune qui se tient au pointil à Conflans Ste Honorine comprend selon les derniers chiffres près de 370 personnes réduites à s’abriter dans des tentes bien insuffisantes si l’on considère les conditions météorologiques.

L’opération avait été fixée pour se dérouler le 13 décembre.

C’est alors que nous avons appris que cette opération était ajournée en raison de la décision unilatérale de la mairie de Conflans de refuser la mise à disposition d’un gymnase à titre provisoire, pendant le temps d’un transfert de quelques jours au plus.

Le collectif de soutien aux réfugiés et sans abris de la confluence se tient à votre disposition pour toute information complémentaire dont voici le mail:

contact-refugies-confluence@framalistes.org

Voir sur le site de la section de Conflans de la LDH

C’est ici

Déjeuner avec les réfugiés de la maison des Tilleuls le 21 janvier.

Notre section Ligue des Droits de l’Homme fait partie du Comité de Soutien des Tilleuls qui intervient auprès des migrants du Centre d’Hébergement d’Urgence.

Nous avançons dans l’organisation d’un deuxième déjeuner le 21 janvier à midi avec les réfugiés de la Maison des Tilleuls de Triel. Nous avons déjà une dizaine de cuisiniers volontaires Tibétains, Afghans et Soudanais.

Nous avons besoin de votre soutien pour le financement de cette opération et pour relayer l’appel au don dans votre réseau via une cagnotte en ligne sur https://www.lepotcommun.fr/pot/p1b8gzb6

Nous avons estimé que le coût des ingrédients et petits matériels (vaisselle jetable…) se monterait à moins de 10 Euros par personne, soit au total, pour 90 personnes, 800 Euros.

Pour le financement, trois sources sont prévues :
  • fonds recueillis lors de la Fête du Flan début Octobre à Triel (servant également à d’autres actions)
  • appel aux dons via la cagnotte en ligne www.lepotcommun.fr/pot/02qw5oj2
  • demandes de subvention publique
L’objectif de ce repas est double :
  • réunir réfugiés et particuliers dans une action commune, favorisant convivialité, échange et intégration
  • donner l’occasion aux réfugiés de contribuer eux-mêmes à la préparation d’un repas de leur pays d’origine

Il se déroulera sur une péniche amarrée à Triel, et qui est gérée par l’association La Péniche – Arche Espérance. Les courses et la préparation du repas se feront en «ateliers » dans 5 ou 6 cuisines de particuliers riverains, avec deux ou trois réfugiés à chaque fois. Nous recherchons d’ailleurs encore une ou deux personnes intéressées pour accueillir chez elles un « atelier » cuisine .

N’hésitez pas à nous contacter sur le sujet (si possible avant le 8/12 , car première réunion de préparation avec les réfugiés est le 9/12).

Merci de votre contribution directe, et de diffuser cet initiative à vos connaissances, si vous utilisez Facebook, ou d’autres réseaux sociaux, n’hésitez pas à relayer l’appel.

« L’autre côté de l’espoir » Ciné-débat jeudi 16 novembre 20h30 aux Mureaux

Notre section est membre du Comité de soutien des Tilleuls de Triel sur Seine, qui s’associe à une initiative de Attac 78 Nord et du Collectif des Voisins Solidaires de Mezy (où il y a également un Centre d’Hébergement d’Urgence) pour une soirée Ciné- Débat sur le thème :

Rencontrer et accueillir les migrants

jeudi 16 novembre à 20h30

cinéma Frédéric Dard aux Mureaux

« L’autre côté de l’espoir »

film  de Aki Kaurismak

suivi d’un débat

Travailleurs sans papiers – Poissy – Montigny le Bretonneux

La Ligue des Droits de l’Homme dans les Yvelines a exprimé, dès le premier jour, son soutien aux travailleurs sans papier de l’intérim en lutte depuis le 10 juin 2015.
La LDH qui défend sans relâche l’égalité des droits et qui accompagne quotidiennement des sans papier dans leurs démarches pour leur régularisation, soutient totalement les demandes que ces travailleurs sans papier font à leurs employeurs.
En effet la circulaire de Manuel Valls du 28 novembre 2012 permet la régularisation des travailleurs sans papier sous certaines conditions précises d’ancienneté de présence en France, de durée de travail et de contrat de travail.
Pour permettre aux travailleurs sans papier qui répondent aux conditions posées par la circulaire de demander leur régularisation à la préfecture, il est impératif que leurs employeurs délivrent les attestations et contrats qui correspondent à leur situation. C’est d’ailleurs clairement indiqué dans la circulaire.
C’est précisément ce que demandent à leurs employeurs les travailleurs qui occupent deux agences d’intérim, au technoparc de Poissy et à Montigny le Bretonneux.
Ces revendications sont tout à fait réalistes: les entreprises de l’intérim ont la possibilité de les satisfaire, comme l’entreprise Manpower l’a fait le 23 juillet.
La section de Poissy et environs, celle de Saint Quentin en Yvelines et la fédération des Yvelines de la LDH réitèrent leur soutien à ces travailleurs et souhaitent que leurs employeurs engagent au plus vite le dialogue pour répondre à ces demandes.

RESF 78 : assises départementales des lycéens sans-papiers – 7 février à Versailles

«  Un titre de séjour étudiant et après ? »

Être jeune et sans-papiers, c’est, au quotidien, vivre avec la peur et les galères.

C’est pourquoi, ces jeunes acceptent ce que la Préfecture leur donne : une Autorisation provisoire de séjour (APS) ou un titre de séjour « étudiant ». Et cela, alors même qu’un tel titre les condamne à se retrouver sous peu « sans-papiers ». Car un titre « étudiant », c’est prévu pour de jeunes étrangers qui ne séjournent en France que le temps de leurs études (et ont déjà prévu de retourner ensuite dans leur pays d’origine), pas pour ceux qui souhaitent construire leur vie en France.

POUR CEUX VENUS REJOINDRE QUELQU’UN DE LEUR FAMILLE, un oncle, une tante, une sœur, … pour continuer leurs études, pour éviter un mariage forcé, pour construire leur vie, … Leurs parents sont restés au pays, souvent pauvres, eux-mêmes en difficultés familiales ou vivant dans des zones de combat. Ils ont dû attendre leurs 16 ans, pour que leur famille leur donne leur autonomie et les laisse partir

Or, la circulaire Valls du 28 novembre 2012 exige, pour régulariser les jeunes majeurs, qu’ils soient arrivés avant l’âge de 16 ans et qu’ils vivent avec l’un de leurs parents. La grande majorité des jeunes connus du RESF 78 ne sont pas dans cette situation. Ils n’obtiennent alors qu’un titre de séjour « étudiant » qui, comme son nom l’indique, ne sera pas renouvelé à la fin de leurs études.

POUR LES JEUNES ISOLÉS, pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), la circulaire Valls du 28 novembre 2012, rappelle la loi et indique que les Préfectures sont invitées à l’appliquer de manière « bienveillante».

« S’agissant du cas spécifique des mineurs étrangers isolés, je vous rappelle que les dispositions de l’article L. 313-15 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile vous permettent de délivrer une carte de séjour temporaire mention « salarié » ou « travailleur temporaire » à ceux qui, pris en charge par l’aide sociale à l’enfance entre l’âge de 16 et de 18 ans, sont engagés dans une formation professionnelle qualifiante. Vous pourrez faire un usage bienveillant de ces dispositions, dès lors que le mineur étranger isolé a satisfait à l’ensemble des conditions prévues par cet article et que la qualité de son parcours de formation est de nature à lui permettre une insertion durable dans la société française,  »

La réalité dans les Yvelines est toute autre : ces jeunes n’obtiennent pas un titre de séjour « salarié » même s’ils sont en formation professionnelle en lycée, même s’ils ont signé un contrat d’apprentissage avec un patron, même si le Défenseur des Droits, alerté, donne raison au jeune.

Pour tous ces jeunes en formation, qu’ils soient « en famille » ou isolés, c’est une vraie angoisse au quotidien quand ils envisagent la fin de leurs études. Ils devront alors engager une nouvelle procédure de régularisation appelée « changement de statut » pour obtenir un titre de séjour « salarié ». Ils auront à affronter, comme tous les jeunes de France, la difficulté de trouver un travail, compliquée par les discriminations d’embauche que malheureusement personne ne nie, auxquelles se rajoute la difficulté de trouver un patron qui accepte de les embaucher en CDI et s’engage à payer lors de leur embauche la taxe OFII (égale à 55% de leur salaire brut mensuel dans la limite de 2,5 SMIC).

Scolarisés, ayant appris un métier, insérés dans la vie de leur quartier, de leur lycée, leur vie est ici.

– pour les jeunes isolés en formation professionnelle, la Préfecture des Yvelines doit appliquer l’article L313-15 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile et leur donner un titre de séjour « salarié ».

– pour les autres, jeunes « en famille » ou jeunes isolés en formation générale, la loi doit changer pour leur permettre une régularisation avec un titre de séjour pérenne.

—————————————

Ils seront là pour témoigner, à côté d’autres lycéens yvelinois sans-papiers ou qui ont peur de le devenir – à cause des lois, à cause de leur histoire ou de celle de leur pays,
le 7 février 2015, dès 14h30,
au Centre Huit – 8 rue de la porte de Buc à Versailles (gare des Chantiers).

Ils étudient ici, ils vivent ici

Ils sont une richesse pour la France de demain

La loi doit les régulariser

Le grand déménagement des mineurs isolés étrangers (MIE) des Yvelines

article paru sur le blog du RESF (site de médiapart)

http://blogs.mediapart.fr/blog/resf/151214/le-grand-demenagement-des-mineurs-isoles-etrangers-mie-des-yvelines

Un courrier lapidaire, une valise à faire à la hâte, des au revoir aux copains, aux profs, aux éducateurs. En Yvelines, le grand déménagement des mineurs isolés étrangers (MIE) a commencé le 3 novembre et va s’accélérer cette semaine. D’ici peu, ces jeunes, venus de pays de misère et de guerre, au terme de voyages souvent longs et périlleux, devraient tous être confiés à une association locale d’insertion par le logement, le Lien Yvelinois, sur la base d’un contrat signé le 10 octobre 2014 avec le Conseil général des Yvelines, présidé par Pierre Bédier.

Une avancée ? Un danger ? Les travailleurs sociaux du département en charge de ces MIE sont inquiets et protestent.

Comme tout mineur en danger, les jeunes étrangers sont pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), financée par le Conseil général.La protection de l’enfance est une mission importante de la République, se rattachant à des conventions internationales ratifiées par la France.

Près de 250 MIE seraient confiés à l’ASE des Yvelines, un département pas vraiment pauvre, pas très loin de Paris, avec une implantation ancienne de foyers d’accueil pour la jeunesse en danger.

La situation depuis plusieurs mois est la suivante : Dès son arrivée en France et plus particulièrement dans notre département, tout MIE est soumis à un véritable parcours du combattant : souvent on lui refuse même de l’écouter sous prétexte que ses papiers seraient des faux. S’il arrive à se faire enregistrer, le plus souvent, il doit subir des « tests osseux ». S’il est déclaré majeur, c’est la rue. Si le test confirme sa minorité, l’ASE doit le prendre en charge et le placer : une partie d’entre eux se retrouvent en foyer éducatif spécialisé avec un réel suivi. Mais, de plus en plus nombreux, sont les jeunes, logés à l’hôtel, seuls, sans suivi éducatif, sans scolarisation et bien sûr, sans accompagnement pour effectuer les démarches nécessaires pour obtenir un passeport et un acte de naissance, pour préparer leur dossier afin d’être régularisé à 18 ans. Pour l’ASE, il s’agit «qu’ils attendent leurs 18 ans…. et qu’ils repartent au pays » comme le suggère ouvertement la hiérarchie !

C’est dans ce contexte qu’a été signé, le 10 octobre 2014, un contrat avec le Lien Yvelinois, une association locale d’insertion par le logement.

Dès le 3 novembre, le déménagement des MIE de 16 ans placés en hôtel a commencé, et depuis, il s’est poursuivi, affectant l’ensemble des MIE du département.

 

Les mineurs isolés étrangers « virés » sans ménagement

En novembre, l’ASE a vidé les hôtels d’une quarantaine de MIE. Ils ont été regroupés dans un hôtel à Coignières, puis certains ont ensuite emménagé dans des appartements loués par le Lien Yvelinois à leur intention.

Mais depuis le 9 décembre une offensive a été prise concernant les MIE hébergés en foyer (c’est à dire ceux qui bénéficient d’une réelle prise en charge éducative), pour les en faire sortir, pour qu’ils vident les lieux rapidement ; un courrier contenant la liste des jeunes concernés est arrivé dans chaque foyer leur donnant rendez-vous avec leur valise la semaine prochaine – une accélération incompréhensible pour les travailleurs sociaux.

Et cela, sans contact officiel en amont entre le Lien et les éducateurs des foyers qui accueillaient jusqu’ici ces jeunes, dans la précipitation, en cassant pour nombre d’entre eux ce qui existe :

C’est irresponsable. Quand bien même les déménagements projetés le seraient dans l’intérêt des jeunes, ils ne peuvent pas être imposés uniformément, sans tenir compte de la situation, des intérêts et de la volonté de chacun des jeunes.

Le texte du contrat signé entre le Conseil général et le Lien Yvelinois donne à cette association une mission qui correspond exactement à ce que l’on peut attendre d’une prise en charge d’un mineur isolé : accueil, hébergement, accompagnement éducatif et social,…

Les travailleurs sociaux qui accompagnent ces mineurs isolés témoignent

« Notre intention était de préparer un départ vers « le Lien ». Nous pensions avoir un peu de temps pour cela, cependant, nous avons reçu une liste du Conseil général avant-hier, mentionnant le nom de tous les jeunes sur le départ. »

« Il doit quitter notre établissement en début de semaine prochaine, soit 6 jours après la réception du courrier et nous n’avons aucune information sur le lieu où il doit être accueilli, ni sur la prise en charge qui va lui être proposée. »

« Nous pensions au moins avoir des informations sur le lieu d’accueil. Cela nous aurait permis de mettre en place un certain nombre de choses qui lui permettent de rester dans une dynamique mais cela n’est pas envisageable. Il n’y a aucune négociation possible avec l’ASE. Sans compter qu’il doit également interrompre brutalement son suivi scolaire. »

« Tous les jeunes mineurs isolés sont sous le même régime. Y compris ceux arrivés depuis déjà plusieurs années et étant inscrits dans un projet. »

« Nous avons donc peu de temps pour les préparer et surtout peu d’éléments sur où ils vont atterrir et qui les suivra. Nous gardons le contact avec ces jeunes pour obtenir plus d’infos. »

Que dire du mépris avec lequel le Conseil général traite ces travailleurs sociaux, investis avec une haute conception de leur mission ?

Et que dire de la maltraitance du même Conseil Général à l’égard des jeunes étrangers en danger, déplacés sans assurance sur leur avenir proche, sans lien assuré avec leur éducateur et avec la structure où ils ont commencé à se reconstruire? Que dire des risques de rupture de leurs projets et de leur formation en cours ?

Le Conseil général « se débarrasse » des Mineurs Isolés Étrangers

Pourquoi le Conseil général a-t-il décidé de confier les MIE à une structure telle que « le Lien Yvelinois » ?

C’est tout à fait légal : le juge décide le placement du jeune à l’ASE, puis l’ASE confie le jeune à une association et peut à tout moment le retirer pour le placer ailleurs, sans même à avoir à donner des explications.

Il est donc logique que le foyer informe le jeune de sa convocation par « le Lien Yvelinois » pour qu’il se présente avec sa valise.

Mais dans la pratique, la méthode contrevient directement aux principes énoncés dans la loi de rénovation sociale de 2002 qui place le jeune au cœur de sa prise en charge, qui pose le libre choix de son accompagnement social et définit le projet personnalisé qui a une valeur contractuelle qui lie le jeune à sa structure d’accueil.

Alors, pourquoi ce contrat ?

Intérêt financier ? Cela voudrait dire que « le Lien Yvelinois » recevrait une dotation plus faible que les foyers actuellement ?

En Yvelines, comme ailleurs, l’ensemble des budgets à caractère social subit de sévères coupes sombres et tout au bout de la chaîne de la Protection de la jeunesse, on trouve les MIE, les plus fragiles, les plus isolés.

Faute d’informations, on peut s’interroger sur la capacité dans la durée de l’association à assurer pleinement le suivi des jeunes. Ainsi la responsabilité des défaillances liées à un manque de moyens retomberait sur « le Lien Yvelinois » et laisserait le Conseil général blanc comme neige.

Intérêt politique ? La méthode a toutes les apparences d’une tentative d’isolement et de ghettoïsation. Actuellement dans les foyers les jeunes étrangers apprennent le français et les habitudes de vie en côtoyant d’autres jeunes. Souvent, motivés pour avancer, ils sont même les éléments sûrs dans la vie collective du foyer. Les priver de cette vie collective en les « parquant entre eux », c’est à coup sûr, favoriser leur repliement, et rendre difficile, voire impossible leur insertion sociale. Dans quel but ?

RESF s’oppose à la discrimination des mineurs isolés étrangers

Dans ce contrat, le Conseil général et l’ASE restent maîtres des décisions importantes qui plombent la vie des MIE : recours à des vérifications d’âge avec les tests osseux, poursuite ou non, d’une prise en charge avec un contrat jeune majeur au delà de 18 ans. On peut craindre que sur ces deux points, la politique du Conseil général ne change pas : tests osseux pour tous et contrat « jeune majeur » pour aucun.

Cette délégation de prise en charge qui frappe spécifiquement les MIE, est en fait un traitement discriminatoire et inégalitaire entre les mineurs qui sont confiés à l’ASE par une ordonnance de protection.

Les structures éducatives en charge jusque-là des MIE des Yvelines n’ont pas l’intention d’en rester là. Effet direct des plaintes et protestations des travailleurs sociaux, certains départs des foyers ont été différés, le Conseil général est directement interpellé (cf lettre envoyée le 10 décembre par le groupe inter-associatif protection de l’enfance des yvelines), comme le sera le Défenseur des droits sur les questions de maltraitance et de discrimination, s’il y a lieu.

Pour RESF

  • La pratique de tests osseux qui jettent à la rue de nombreux mineurs doit cesser.
  • Tous les mineurs isolés étrangers (MIE) doivent être pris en charge dans les mêmes conditions que les autres jeunes confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
  • Ils doivent tous pouvoir recevoir une formation comme ils le souhaitent
  • À leur majorité, ils doivent pouvoir signer un « contrat jeune majeur » comme la loi l’indique pour leur laisser le temps d’aller au bout de leurs projets qui les rendrait autonomes.
  • Ils doivent tous obtenir de la Préfecture un titre de séjour qui leur permettrait de rester sur le territoire.

 

RESF 78 : assises départementales des lycéens sans-papiers – 7 février 2015 à Versailles

« PASSEPORT EN COURS DE VALIDITÉ », pièce incontournable pour obtenir un titre de séjour.

Une vingtaine de jeunes scolarisés yvelinois sont condamnés à être ou à devenir des sans-papiers.

Tout un chacun peut obtenir ou faire prolonger un passeport dans son pays ou à l’ambassade. Cela devrait être la règle, mais cela ne fonctionne pas pour ces jeunes qui, selon les cas, sont :

victimes de la politique discriminatoire de leur pays qui refuse de les reconnaître s’ils sont en France (les mauritaniens) ou de leur fournir un passeport s’ils n’ont pas de titre de séjour.

victimes de la guerre qui a détruit les archives.

victimes d’erreurs sur leur état civil, impossible à corriger.

victimes d’une guerre dans laquelle ils seraient enrôlés s’ils retournaient dans leur pays d’origine.

victimes de situations de familles conflictuelles (abandon, déplacement, décès, rejet) qui les mettent à la rue et sans papiers.

Ils sont une vingtaine, majeurs et sans avenir à la fin de leurs études.

La France les a accueillis, généralement de bons ou très bons élèves, appréciés de tous.

Certains, parfois en France depuis de nombreuses années, 3, 5 ou même 10 ans, vivent avec leurs parents, frères ou sœurs qui eux, ont ou auront un titre de séjour.

D’autres sont isolés, venus pour fuir la guerre ou la misère, ou tout simplement pour se former et travailler. Ils sont partis en laissant tout, franchissant des milliers de kilomètres, des frontières et des mers, souvent au péril de leur vie.

Mais l’absence de « passeport valide », les empêche de construire leur vie sereinement ici.

En général, pour les jeunes, l’arrivée de leurs 18 ans est l’occasion d’une fête.

Pour eux, à leurs 18 ans, ils rentrent dans une zone de non-droit, leur avenir est bouché : aux impossibilités qu’ils connaissaient déjà en tant que mineur (pas le droit de voyager,  pas le droit de poursuivre sa formation en alternance ou de faire des petits boulots pour devenir autonome, pas le doit de passer son permis de conduire,…), s’ajoute la peur de l’arrestation et de l’expulsion et l’angoisse de la fin des études où ils n’auront pas le droit de travailler.

La loi exige qu »ils puissent prouver leur identité.

Quel que soient les raisons de l’absence de passeport valide, pour nous, leur identité, c’est eux, avec leur statut d’élève qui leur a permis de grandir ici. L’administration doit les reconnaitre pour ce qu’ils sont, avec le statut qui est le leur, celui de jeune scolarisé, et les régularise.

————————————————————————————————————————————————

Ils seront là pour témoigner, à côté d’autres lycéens yvelinois sans-papiers ou qui ont peur de le devenir – à cause des lois, à cause de leur histoire ou de celle de leur pays

le 7 février 2015  dès 14h30

au Centre Huit – 8 rue de la porte de Buc à versailles (gare des Chantiers)

ils étudient ici, ils vivent ici

ils sont une richesse pour la France de demain

la loi doit les régulariser

Communiqué RESF

20 novembre 2013, journée internationale des droits de l’enfant
sous la présidence de François Hollande

18 mois de présidence Hollande, et pour les enfants de parents sans papiers, les mineurs isolés et les
jeunes majeurs étrangers, un début de quinquennat à l’image du reste : vous voulez un dessin ?
Le nombre des enfants enfermés en rétention avec leurs parents dans l’attente d’une expulsion a
largement diminué depuis juillet 2012. Mais cette pratique (pour laquelle l’Etat français a été condamné
par la cour européenne de justice), n’est toujours pas interdite et au moins une vingtaine d’enfants en
ont été victimes. Si Mitterrand et Badinter avaient supprimé la peine de mort comme Hollande et Valls
ont interdit la rétention des enfants, la guillotine continuerait à fonctionner.
Quant aux enfants des familles sans papiers qui échappent à l’enfermement, ils sont assignés à
résidence, le plus souvent arrachés à leur école, leur quotidien est fait de l’angoisse de leurs parents,
qui pour échapper aux menaces, discriminations, violences, aux guerres et à la misère, ont fait le choix
de partir vers un pays d’asile. Errant d’un pays à l’autre pendant des mois, parfois des années d’exil,
rejetés de partout, ils continuent à espérer pour leurs enfants et pour eux-mêmes une autre vie, un
avenir.
Pour échapper à l’expulsion qui les renverra, bannis de France, dans un pays hostile, certaines familles
vivent cachées, sans savoir quand ils pourront un jour revivre librement, ici ou ailleurs.
Dans les écoles, on continue à compter les chaises vides des enfants déplacés, cachés, et celles de
ceux qui ont été expulsés avec leurs parents. Celles des enfants qui dorment dans la rue, dans des
cabines téléphoniques, sur des cartons, celles des enfants roms, déplacés, stigmatisés, celles des
mineurs isolés, que les passeurs ont jetés sur le trottoir des gares et des aéroports, et qu’on se repasse,
d’un département à un autre, sans prise en charge, sans leur assurer le droit fondamental à une vraie
scolarisation qui leur ouvre l’accès à une formation et un avenir. Enfants invisibles, coupables d’être
mineurs, accusés de mentir sur leur âge, sur leur nom, sur leur vie pour apaiser la conscience de ceux
qui sont chargés de s’en débarrasser, de les exiler, de les renvoyer à leur misère natale ?
Est-ce que c’est normal d’avoir peur quand on va à l’école ? demandaient en 2007 les enfants de
parents sans papiers ? Est-ce normal ? en 2013 ? Avec un président de la République, un Premier
ministre, un ministre de l’Intérieur socialistes ?
L’affaire Léonarda et l’expulsion de Khatchik, les manifestations de lycéens
ont obligé le ministre l’Intérieur à suspendre les expulsions de familles ayant
des enfants scolarisés et celle de lycéens. Il ne s’en vante pas, mais les faits
sont là. C’est un progrès mais ce n’est pas assez. Il faut maintenant
l’assumer publiquement, le revendiquer même. Et surtout le traduire dans les
lois. La loi doit changer, offrir un avenir aux enfants, à tous les enfants et
pour cela régulariser et assurer avec une application qui change
profondément avec les méthodes antérieures, les droits fondamentaux des
enfants.

Réseau national des militants, collectifs
d’établissements, syndicats et associations
pour l’information et le soutien aux jeunes
scolarisés étrangers sans papiers

Adresse postale : C/o EDMP 8 Impasse Crozatier 75012 Paris –
educsansfrontieres@free.fr / www.educationsansfrontieres.org