Bienvenue sur le site de la LDH de St Nazaire Estuaire Presqu’île

La section de Saint-Nazaire existe depuis un siècle. Ses activités reposent sur le militantisme de ses adhérents.

Notre section se réunit le troisième jeudi de chaque mois à 18h30 à Agora (exceptés juillet et août)

Pour nous écrire : 

LDH Maison des Associations, Agora 1901

2, bis av. Albert de Mun

44600 Saint-Nazaire

Téléphone : 06 86 92 95 56

Courriel de la section : ldhsaintnazaire@gmail.com 

Edito : Un fond d’air brun …

Par cette rentrée si triste et endeuillée pour la LDH, je reprendrai à mon compte les propos prémonitoires d’Henri Leclerc lors du 100ème anniversaire de la LDH : « Ils sont toujours là, nos vieux adversaires. Nous les connaissons bien. Ils s’appellent l’arbitraire qui menace les libertés, l’intolérance qui détruit la fraternité, le racisme qui nie l’égalité, l’individualisme qui tue le citoyen. Elle est toujours présente, la misère, cette insulte à la dignité. Et devant nous, dressés, tous les pouvoirs dont on abuse. »

Plus de 2000 enfants dorment à la rue en ce début septembre, en Loire-Atlantique, le nombre d’enfants et de famille en attente d’aide éducative est pharaonique (plus de 300 placements et 800 mesures en milieu ouvert non-exécutés).

En Loire-Atlantique, plus de 1000 enfants handicapés sont sans solution adaptée, en attente d’inclusion scolaire.

Et sur St Nazaire, le CCAS a accueilli plus de 31 000 personnes en 2023 contre 26 800 en 2022.

Ainsi, je pourrais continuer jusqu’à la nausée la litanie de tous les indicateurs de l’accroissement de la misère et de la non-réponse à la dignité et la protection humaine.

On retrouve très régulièrement cette vertigineuse situation désespérante dans les résultats électoraux : vote populiste en hausse, montée de la xénophobie, rejet de l’autre, rejet des forces politiques sociaux-démocrates, montées des souverainistes, de la droite radicale et de l’extrême-droite

L’individualisme nourrit la haine de l’autre et les politiques publiques austéritaires et défaillantes creusent les inégalités et minent notre démocratie.

Nous étions ragaillardis de voir la gauche s’unir et proposer un programme politique de rupture d’avec le néolibéralisme sociétal et le capitalisme économique. Nous allions sortir du discours de division, de stigmatisation des pauvres et des étrangers pour refonder la fraternité et conforter nos libertés publiques.

Avec la tripartition de l’assemblée nationale et l’absence de majorité absolue ainsi que la pratique autocratique du pouvoir par notre Président conjuguée avec sa ferme intention de ne pas changer de cap économique ; l’atteinte à la pratique républicaine de nommer un Premier ministre issu de la coalition parlementaire disposant du plus grand nombre de député-es ; la lecture spécieuse  des positions politiques de certains groupes parlementaires par le locataire de l’Elysée et surtout  sa surdité au message des urnes où deux tiers des électeurs ont fait barrage à l’extrême-droite, nous en arrivons à ce que le  Rassemblement National est faiseur de roi !

Et nous nous retrouvons dans une situation surréaliste après plus de 50 jours avec un gouvernement démissionnaire : ce sont les partis les moins bien élus dont LR qui n’a pas appelé au front républicain qui vont très probablement massivement former le prochain gouvernement !

La fonction présidentielle est salie. Les intransigeances politiciennes et l’absence de culture du compromis politique discréditent aussi une classe politique déjà bien peu reluisante aux yeux de nos concitoyens qui tous les jours vivent les dégâts de ce libéralisme débridé.

Rien ne garantit que le front républicain fonctionne en 2027 et pourtant, nous avons besoin de construire un pacte démocratique social et écologique pour lutter contre les maux et les défis de notre société.

Oui la LDH continuera inlassablement à chercher à rassembler pour une société plus juste et un Etat de droit au service de tous. La résolution votée au dernier congrès est plus que jamais d’actualité. Et n’oublions jamais le message laissé par Henri Leclerc ! 

Dressons-nous contre tous les pouvoirs abusifs qui menacent nos libertés et rongent nos droits.

Jean-Luc Boero, président de la section, le 07 septembre 2024

Edito : Violence des jeunes : les solutions démagogiques

Ces dernières semaines, au regard de faits-divers crapuleux ou criminels, le gouvernement s’est une fois de plus montré à la hauteur de la vox populi, à savoir pointer du doigt la violence de la jeunesse. Répondre aux sirènes de la décivilisation vaut mieux que comprendre les causes et remédier aux drames vécus par bon nombre de jeunes.

N’oublions pas que depuis la crise de la Covid, la souffrance psychosociale des jeunes s’est considérablement accrue. Rajoutons que l’éco anxiété n’est pas un symptôme uniquement des enfants vivant dans les beaux quartiers parisiens. Vivre dans un quartier relégué ou dans une zone périurbaine mal desservie en transports en commun et services publics, se voir relégué dans un collège ou lycée professionnel reproducteur des inégalités sociales comme le dirait Bourdieu ou être pris en charge par un système en faillite, celui de la protection de l’enfance très régulièrement montré du doigt par ses graves défaillances, ne peut que conduire au concours Lépine de la plus absurde solution pour encore mieux répondre à une fracture générationnelle ou désavouer celles et ceux qui quotidiennement consacrent leur énergie à éduquer nos jeunes.

Parmi les idées les plus bêtes, il y a celle de la suppression de l’excuse de minorité, et sur le podium, la première place mise en avant par le gouvernement est celle des 40 000 places en internat scolaire pour les sauvageons. Où a-t-il trouvé ces 40 000 places soi-disant disponibles, notre très cher jeune Premier Ministre ? On peut jouer avec les mots, avec les concepts, avec les peurs, et véhiculer l’idée d’une justice laxiste vis-à-vis des mineurs, mais qu’est devenue cette politique de la famille et de l’enfance depuis 2017 ?

La Protection Judiciaire de la Jeunesse, l’Aide Sociale à l’Enfance, la médecine scolaire, la pédiatrie, la pédopsychiatrie et l’Education Nationale sont des institutions qui croulent sous des difficultés systémiques, un manque de moyens et une définition de politiques publiques de plus en plus déconnectées des réalités de terrain.

Restaurer l’autorité va donc de pair avec une volonté d’une justice de plus en plus expéditive et de moins en moins éducative. Les différentes réformes de l’ordonnance de 1945 se sont traduites par une fermeture de places dans les foyers éducatifs et par la création de coûteuses mesures d’enfermement comme les centres éducatifs fermés à plus de 600 € par jour ou les établissements pénitenciers pour mineurs. Comme il se doit, on a diminué les crédits concernant la prévention spécialisée, fermé des services éducatifs, pressurisé encore plus les juges pour enfants qui croulent sous les dossiers. En Loire Atlantique, aujourd’hui, en mai 2024, 1 500 enfants dits en danger sont en attente de mesure d’Assistance Educative en Milieu Ouvert, 300 mineurs sont en attente de placement mais M. Gabriel Attal n’a pas d’autre chose que de nous proposer un énième plan pour sanctionner encore plus.

Parmi les autres mesures que l’on nous a beaucoup surinées après les révoltes urbaines de l’été 2023, il y a celles voulant responsabiliser les parents par des sanctions pénales et financières. Doit-on rappeler à nos gouvernants que ces dispositifs existent déjà et qu’ils ont très peu souvent montré leur efficience ?

Faudra-t-il d’autres condamnations de la Cour Européenne des Droits de l’Homme concernant les défaillances de protection de l’enfance par l’Etat ou les collectivités territoriales ? Faut-il que les associations de parents d’enfants handicapés et la défenseure des droits fassent de nouvelles alertes concernant les carences criantes de prise en charge des enfants handicapés et voir l’Etat une fois de plus condamné par les tribunaux pour dire : de qui se moque-t-on ?

S’il est courant de dire que l’état d’une société se juge à la manière dont sa jeunesse et sa vieillesse sont traitées, point n’est besoin de vous dire que notre pays dégrade de plus en plus sa note et que les agences de notation mériteraient bien de dire symboliquement à l’Etat la dette qu’il doit à ses jeunes et ses vieux.

Mais il n’y a pas d’agence de notation internationale sur ces questions qui valent bien peu de choses par rapport à l’économie ou à la sphère financière.

Jean-Luc Boero, président de la section, le 13 mai 2024

Edito : Un prochain congrès sous le signe de la lutte contre l’extrême-droite

Le prochain congrès de la LDH se tiendra à Bordeaux les 18, 19 et 20 mai 2024. Patrick Baudoin, le président actuel, ne se représente pas. Il avait informé le Comité National qu’il ne ferait qu’un mandat.

Vous avez reçu les documents préparatoires au congrès dont le rapport moral. Comme il est noté, l’onde de choc liée à la montée de l’extrême-droite s’est fait ressentir par l’élection à l’Assemblée Nationale de 89 parlementaires issus du Rassemblement National.

La forte montée de l’extrême-droite est une menace pour notre démocratie. L’emprunt fait aux thèses du RN et plus globalement de l’extrême-droite par le gouvernement (cas de la loi Asile-immigration ou dernièrement dans les propos tenus par Gabriel Attal concernant un fait divers ignoble impliquant des mineurs) montre bien, s’il en était besoin, que les défenseurs des libertés et de l’Etat de droit ont fort à faire.

En effet, si la gauche n’est pas rassemblée pour les échéances présidentielles de 2027, le vent froid de la démagogie et de l’autoritarisme se renforcera. Il y a tout lieu de craindre pour nos libertés et nos droits sociaux, économiques et politiques. La crise sociale, économique et environnementale n’est aucunement traitée à la hauteur des problématiques encourues. Ce ne sont pas quelques milliards mal répartis qui régleront la crise environnementale.

L’injustice fiscale entraine une défiance de plus en plus forte dans la gouvernance politique. La perte de confiance dans les institutions judiciaires est aussi frappante même si le gouvernement et le Président de la République se targuent d’avoir renforcé les moyens de la justice. Le nombre de féminicides ne diminue pas malgré les envolées narratives et les Grenelle Ad Hoc.

Nous n’avons plus d’élan politique et de perspective fédérative. Les crises au Proche-Orient et aux portes de l’Europe viennent rendre encore plus anxiogène le climat socio politique européen et français. Aujourd’hui, l’universalité des droits de l’Homme n’a plus cours du moins dans les sphères dirigeantes voire militantes car les double standards deviennent la règle. Pour autant, la LDH ne baisse pas pavillon et continuera inlassablement son combat pour l’effectivité de tous les droits.

La section sera représentée au congrès par trois membres et à l’issue de ce congrès, nous ne manquerons pas de vous tenir informés. Je vous rappelle que vous avez encore la possibilité de voter. Les votes doivent parvenir au plus tard le 17 mai au siège national.

Jean-Luc Boero, président de la section, le 21 avril 2024

Edito : Faire de la section un phare dans le brouillard ambiant

La LDH a un socle solide mais le défi est immense. Nous sommes entrés dans une période particulièrement instable, de régression des droits et des libertés publiques, de catastrophes climatiques, de montée de la xénophobie et du populisme. Les régimes autoritaires et les dictatures ont le vent en poupe. Les guerres en Ukraine et à Gaza déstabilisent la planète. Le capitalisme mondialisé n’en finit plus de fragiliser des pans entiers de la société, les multinationales climaticides s’enrichissent en épuisant les ressources terrestres et en accroissant les inégalités territoriales ; les migrants périssent aux frontières. Ici, en France et en Europe, la menace de l’extrême-droite n’a jamais été aussi pressente. Les violences intra-familiales ont toujours cours ; l’Education Nationale peine à répondre aux immenses besoins et challenges d’un corps social déchiré ; dans le secteur des médias français se manifeste une droitisation et une brutalisation du débat public. Et dans son sillage, la révolution numérique accaparée par les GAFAM et notamment le développement de l’intelligence artificielle nous fait craindre plus que jamais le pire.

A la LDH, comme dans d’autres organisations, nous sommes convaincus qu’il n’y a pas de fatalité. Pour Naomi Klein, comme elle l’a écrit en 2022, « il est encore possible, pour nous humains, de changer le monde que nous avons bâti, car il s’agit d’une question de survie ». Et en cela saluons les multiples initiatives qui existent face au sinistre des puissants et à la montée des intolérances.

Ici, à St Nazaire comme ailleurs, les formes de la solidarité se renouvellent, de nouvelles mobilisations s’amorcent comme celle sur la qualité de l’environnement ; des solidarités existent, se consolident, et nous gagnons parfois un peu de terrain. Mais souvent, cela se fait en dehors des radars des partis politiques traditionnels.

La LDH pense avoir un rôle à jouer pour empêcher la catastrophe. Lors du prochain congrès qui aura lieu du 18 au 20 mai 2024 à Bordeaux, un projet de résolution sera débattu concernant la place de la LDH pour offrir une autre alternative en 2027. La boussole des droits humains pour toutes et tous et leur effectivité doit être au cœur de nos combats. Défaire l’extrême-droite ne doit pas se réduire à un calcul politique vide de sens en matière d’égalité des droits. La LDH, fidèle à son histoire, se propose d’être une table commune ouverte aux discussions impliquant tous les partenaires progressistes de la société civile, associations, collectifs, syndicats et forces politiques pour contribuer à construire une offre unitaire.

Mais notre section, aussi grande soit-elle dans son esprit, n’en est pas moins confrontée à la question de notre mobilisation et de nos forces militantes. Pour que l’inéluctable n’ait pas lieu en 2027, nous devons démultiplier les initiatives. Mais pour cela, il nous faut de l’énergie militante.

Ne nous résignons pas, prenons le train des droits humains, des libertés publiques et de notre combat contre toutes les formes d’obscurantisme, de xénophobie et de racisme.

Venez nombreux à la réunion du jeudi 21 mars, nous débattrons de l’avant-projet de résolution du congrès.

Jean-Luc Boero, président de la section, le 17 mars 2024

Lettre ouverte sur la situation des 21 25 ans en 2024

La protection de l’enfance : Une politique publique sans assise financière et sans cohérence à la hauteur des besoins et des enjeux

Un malaise systémique ancien

Le mouvement des associations de protection de l’enfance du 44 et de l’association Repairs ! 44, association d’usagers de l’ASE, n’a malheureusement rien d’étonnant et on peut même s ’étonner sur le fait que la protection de l’enfance en Loire-Atlantique n’ait pas montré publiquement depuis longtemps bien plus de signes de malaise.

Un manque d’anticipation et une responsabilité multiple qui paralyse : l’exemple des familles d’accueil

La dégradation des conditions permettant de protéger les enfants en danger en France est une problématique qui prend ses sources dans des facteurs dont certains sont anciens. Par exemple, les accueils des enfants en famille d’accueil ne cessent de diminuer faute d’assistants.es familiaux.es. Et pourtant, ce mode d’accueil a fait ses preuves en matière de stabilité et de réponses aux besoins affectifs et éducatifs des enfants de l’ASE. Les départs en retraite nombreux depuis 20 ans n’ont pas été compensés par suffisamment d’embauches.  Les rapports et autres alertes sur la pyramide des âges et sur les difficultés d’exercice de ce métier sont connus dans le secteur de la protection de l’enfance, les ministères et les équipes dirigeantes des conseils départementaux, mais chacun s’est renvoyé la responsabilité et comme c’est une politique d’Etat sur le statut et départementale sur l’accompagnement, l’inertie a prédominé dans le règlement de la crise de ce métier.

Comme souvent dans un pays jacobin, les départementaux ont attendu les recettes de l’Etat et l’attentisme s’est conjugué avec de nouvelles problématiques comme l’arrivée des MNA (Mineurs Non Accompagnés) ou la crise COVID.  D’autre part, des réformes départementales ont pu déstabiliser ce secteur déjà en crise. Tout cela n’a pas facilité l’attractivité de ce métier malgré d’incontestables avancées salariales, de reconnaissance ou de formation. Et sur ce plan la Loire-Atlantique n’a pas à rougir des efforts fournis.

Penser la protection doit se faire dans son écosystème

La crise de la protection de l’enfance ne s’arrête pas aux portes des conseils départementaux. Elle s’emboîte dans celle de la pédopsychiatrie ou du médico-social qui sont de compétence d’Etat et vouloir traiter en silo les sources de la crise systémique de la protection de l’enfance rend bien souvent caduques les efforts. Les familles d’accueil sont souvent les premières à souffrir de l’absence de prise en charge spécialisée en médico-social ou en pédopsychiatrie d’enfants qui peuvent vivre chez elles 24h sur 24 faute de structures ou d’accompagnements ad hoc.

Des réorganisations à marche forcée : une perte de repères

En Loire-Atlantique, comme dans la majorité des départementaux, l’axe majeur des réorganisations dans le social, conduites ces dernières années, fut la territorialisation et la spécialisation. Avec des équipes spécialisées au territoire, l’accompagnement et le repérage des difficultés allaient éviter les maltraitances aux enfants et d’horribles affaires comme celle de la jeune Laetitia dont l’assistant familial fut condamné pour des abus sexuels sur des enfants confiés. Tout le monde avait espoir que cela ne se reproduirait plus. Si sur le papier il n’y a rien à critiquer à une telle spécialisation, la conduire au pas de charge comme ce fut fait laisse plein d’aspects sur le carreau. Les cultures en réseau, la connaissance fine des situations et les pratiques d’accompagnement s’en sont retrouvées bousculées. Les questions d’articulation et de responsabilité entre les métiers ont contribué à rendre parfois illisibles, pour les familles d’accueil, les missions des professionnels. Bref, bien des années après, les séquelles de cette réorganisation sont encore dans les mémoires et indubitablement n’ont pas rendu attractif un métier pourtant si essentiel !

Une perte de sens qui épuise

En Loire-Atlantique, on s’est progressivement habitué à l’usage d’acronymes : PNE pour les Placements Non Exécutés (l’enfant en danger que la justice a ordonné de retirer de sa famille, mais y restant, dans l’attente qu’une place se libère) et PME pour les Placement Mal Exécutés (l’enfant en danger est retiré de sa famille, mais confié à un lieu non agréé, non formé à la complexité de son accueil). Parfois, les placements à domicile se réalisent non par choix mais par défaut. Les places d’urgence manquent et les « bébés gris », bébés qui manquent de stimulation et qui peuvent souffrir du syndrome d’hospitalisme, restent à l’hôpital par défaut de lieu d’accueil.

Toujours en Loire-Atlantique, comme dans de très nombreux départements, les mesures de décisions judiciaires prises par les juges des enfants pour bénéficier d’une aide éducative à domicile trainent à se mettre en place. Les listes d’attente explosent et les délais d’intervention s’allongent. Les situations, qui auraient dû bénéficier d’un accompagnement, se dégradent dans l’attente de cette intervention éducative.  Là ou une présence régulière aurait parfois suffi, une séparation s’impose, la problématique familiale s’étant profondément altérée. Mais à son tour, le placement ne peut toujours se concrétiser du fait de la carence de places.

Cet état des lieux a de profondes répercutions sur les professionnels de l’ASE et dans leurs rapports avec les usagers. Celles et ceux qui en sont chargé.es en viennent à bricoler, tenant à bout de bras des problématiques délétères face auxquelles ils sont plongés dans l’impuissance. Confrontés à des conditions de travail de plus en plus stressantes, ils s’épuisent, quittent leur poste lorsqu’ils le peuvent. Le nombre de burn-out ne cesse d’augmenter. Ce n’est pas le profil des situations qu’ils ont à gérer qui les décourage et les taraude, mais l’impossibilité récurrente de leur apporter des réponses dignes et respectueuses. A son corps défendant, l’administration départementale confronte les professionnels à des accompagnements approximatifs et aléatoires, parfois à la brutalité des changements continus de placement et quelquefois aux dérives de lieux d’accueils peu sûrs à qui les professionnels n’ont d’autres choix que de confier les enfants.

Des ressources financières trop aléatoires

Et il faut noter l’hypocrisie de certaines décisions nationales comme celle sur l’interdiction des hébergements hôteliers pour les enfants de l’ASE.  Bonne décision sur le principe mais que fait l’Etat pour doter financièrement les départements afin qu’ils créent des places d’accueils dignes ? Il réduit les marges fiscales des départements, ne paie pas la totalité des dotations nécessaires et leurs recettes sont largement dépendantes des droits de mutation. L’action sociale départementale est tributaire des ventes immobilières : beau symbole dans une France qui dans le préambule de sa constitution nomme le social comme une base incontournable de notre démocratie !

Une priorité départementale malmenée par un manque de concertation

La protection de l’enfance est une priorité pour l’exécutif départemental de Loire-Atlantique et ce n’est pas la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) qui viendrait le contester. Le budget de celle-ci a beaucoup progressé depuis le début du mandat. Mais que de retards pris lors des mandats précédents et il serait faux de dire que les données n’étaient pas déjà connues d’une crise qui ne pouvait que devenir abyssale.

La LDH rappelle que les plus vulnérables ne peuvent être une variable d’ajustement des dépenses départementales. Si les départements ne peuvent à eux seuls transformer en profondeur cet écosystème en crise, comme l’ont écrit 24 départementaux demandant des états généraux de la protection de l’enfance en 2024 ; ils se doivent aussi d’assurer une concertation et un travail de fond avec leurs professionnels et les associations. Piloter du haut pour le bas ne peut que conduire à des ressentiments et une crainte de dégringolade.

Alors Mesdames et Messieurs les élu.es, nous vous demandons d’entendre la parole des syndicats, des professionnels et des associations d’usagers et de rechercher avec eux les voix d’une issue qui ne compromette ni vos idéaux ni l’espoir nécessaire dans des métiers si engageants face à ceux qui ont le plus besoin de la solidarité : les enfants de la protection de l’enfance !

La LDH s’opposera à toute décision qui viendrait mettre à mal les avancées acquises ces dernières années. Le soutien entre 21 et 25 ans doit se poursuivre via des contrat jeunes majeurs qui leur garantissent un accompagnement de qualité. Il ne doit pas y avoir d’obligation de formation courte ou de contrat d’alternance, ce serait une discrimination inacceptable. Les jeunes de l’ASE sont des jeunes comme les autres et l’égalité d’accès à la formation ou l’emploi doit être faîte selon leur choix et leur capacité.

Saint-Nazaire, le 26 février 2024

Copie à la presse, associations, syndicats, partis politiques et conseillers départementaux

Communiqué de Presse : Protection de l’enfance

Le 5 juillet 1974, la majorité est abaissée de 21 ans à 18 ans. Les jeunes confiés à l’Aide sociale à l’Enfance (ASE) sont menacés de ne plus être pris en charge au-delà de l’échéance de leur nouvel accès officiel à l’âge adulte.

Le 2 décembre 1975, un décret vient compenser ce biais, en créant le Contrat jeune majeur qui assure la continuité du financement et de l’accompagnement de ce public qui peut donc continuer à être soutenu entre 18 et 21 ans.

En quarante ans, 18 départements ont fait de ce dispositif une variable d’ajustement budgétaire, en décidant de le supprimer.

Le 30 mars  2020, le Conseil Départemental de Loire Atlantique vote le prolongement de l’échéance du Contrat jeune majeur de 21 à 25 ans. Cette politique volontariste est largement saluée en ce qu’elle répond à un vrai besoin. Celui d’inscrire les jeunes de l’ASE dans la continuité de l’action menée auprès d’eux lors de leur minorité et de leur passage à l’âge adulte.

Cette nouvelle procédure répond à la réalité sociologique de la jeunesse française. D’après une étude Eurostat de 2018, les jeunes français de notre pays quittent le foyer parental en moyenne à 23,7 ans. Il est demandé à ceux qui n’ont pas eu la chance de vivre dans leur famille de montrer une capacité d’autonomie, de responsabilité et de maturité qu’aucun de leurs pairs n’a à assumer à leur âge.

Le 2 février 2024 : les associations assurant par délégation de service public, la mission d’accompagnement de ce contrat jeune majeur reçoivent du Conseil Départemental de Loire Atlantique la consigne de ne plus signer de contrat au-delà de 21 ans. Cette régression ne peut que porter atteinte à un public particulièrement vulnérable.

Si bien des enfants confiés à l’ASE réussissent avec succès leur parcours adulte, le poids des traumatismes vécus dans leur enfance pèse lourdement sur la vie de beaucoup d’autres. Plus que tout autre jeune, l’accompagnement dont ils ont bénéficié jusque-là leur est nécessaire. Les 40 % de SDF de moins de 25 ans qui ont connu l’ASE en témoignent ! Sans autre soutien ni relai de solidarité, c’est la rue qui les attend.

Les associations mettant en œuvre la politique de protection de l’enfance vivent depuis quelques années une dérive budgétaire leur imposant d’avoir à faire toujours plus avec moins de dotations attribuées par le Conseil Départemental. Un peu partout en France, les moyens se réduisent, démultipliant les risques encourus par celles et ceux qui sont de moins en moins protégés et de plus en plus mis en danger.

Si le suicide de Lily, 15 ans, le 25 janvier dernier, est terrifiant, alors qu’elle était placée dans un hôtelprès de Clermont-Ferrand par les services de la protection de l’enfance, combien vont suivre ?

Des économies sont nécessaires, explique le Conseil Départemental de Loire Atlantique ? Qu’il commence par renoncer à l’avenir à financer les cabinets de conseil qu’il n’a cessé d’employer par le passé pour définir sa politique ! Qu’il mette un terme à l’inflation de l’encadrement hiérarchique pléthorique qui n’a cessé de se démultiplier depuis vingt ans ! Qu’il réduise les dimensions d’une techno structure toujours plus envahissante et encombrante. Mais, que les plus vulnérables soient les derniers concernés par les calculs de modération et de sobriété contraints par l’effondrement des transactions immobilières et conséquemment la forte baisse des droits de mutation.

La section LDH de St Nazaire Estuaire Presqu’île se joint à la protestation du secteur associatif de la protection de l’enfance et demande aux élus départementaux de maintenir la prolongation du contrat jeune majeur jusqu’à 25 ans.

Saint-Nazaire, le 14 février 2024

Edito : Crise du logement : un traitement de cheval, celui du libre marché

Nous sommes tous largement informés et touchés par la grave crise du logement. Nous ne construisons pas assez de logements, nous n’avons pas assez de logements sociaux, pas assez de places de logements intermédiaires. Le prix du logement n’a cessé de progresser, les APL ont été diminuées, l’hébergement d’urgence est saturé. 330 000 personnes dorment à la rue (voir le 28ème rapport sur l’état du mal logement en France en 2023. )

Les marchands de sommeil s’engraissent copieusement et nous avons eu en 2023 une loi votée qui criminalise l’occupation de surfaces vacantes, y compris des bureaux vides. Guillaume Kasbarian avait envisagé dans la première mouture de sa loi une peine de 6 mois de prison pour les locataires en situation d’impayé.

Le monde du logement social, lorsqu’il a eu connaissance de sa nomination en qualité de Ministre du logement, a évoqué une provocation. François Ruffin, sous le choc, a pu dire : « c’est comme si vous mettiez Depardieu à l’égalité homme-femme ».

Toutes les organisations de mal-logés ou de locataires sont vent debout car Guillaume Kasbarian est le symbole même de ce virage thatchérien de la politique du logement, de la suppression des normes et du libre marché. Bref, le créneau ultra libéral, une fois de plus, va être à l’œuvre. La dérégulation massive du secteur du logement va se faire au détriment des plus précaires.

Ce jeune ministre, membre du fan club de Macron, a connu une ascension éclair. Il fréquente le printemps républicain et s’oppose à la paperasse administrative et aux procédures à rallonges. Son créneau est la dérégulation. Un des membres du groupe LR à l’Assemblée Nationale a pu dire à un journaliste : « il a un point commun avec Macron, c’est son indifférence totale aux problèmes des gens : il considère sincèrement que ce n’est pas son job ».

Si le créneau libéral déroule encore plus son projet anti social, la course à l’échalote derrière l’extrême droite ou la droite dure se poursuit ; Gérald Darmanin vient d’annoncer à Mayotte un projet de fin du droit du sol. Tout va bien dans l’aveuglement politique du gouvernement.

Robert Badinter, père de la loi sur l’abolition de la peine de mort, fervent défenseur de l’Etat de droit et des libertés, exemple même d’un homme d’Etat au service de l’intérêt général et des droits humains s’en est allé. Une journée nationale aura lieu en sa mémoire mais dans le même temps, on glorifie l’argent roi et on s’assoit sur l’Etat de droit.

Face à un tel cynisme, Il ne faut pas s’étonner que les populistes aient le vent en poupe et qu’il y ait une désaffection électorale. Pourtant, le droit de vote est un acte essentiel de notre citoyenneté et de notre démocratie. Ce sera l’objet du débat de notre prochaine réunion de section. Venez nombreux !

Jean-Luc Boero, président de la section, le 12 février  2024

Edito : Mécontentement social sur fond de crise systémique

Les agriculteurs ont des revendications plurielles mais un constat est similaire : le mépris de classe et l’accaparement des richesses par quelques-uns. Il est aussi constaté que les normes européennes s’appliquent parfois avec des nuances qui frisent l’entorse à la concurrence libre et non- faussée.

S’il faut que la conversion écologique soit toujours en avant-première, il ne faut pas pour autant que le revenu net des agriculteurs soit la variable d’ajustement de politiques agricoles injustes et souvent prédatrices de nos ressources naturelles.

Il est noté que le traitement des manifestations de mécontentement n’est pas le même une fois de plus concernant les agriculteurs et les manifestants des Soulèvements de la Terre par exemple. On ne va pas blâmer les agriculteurs de bloquer la vie économique ou de laisser passer au compte-goutte les usagers des routes mais l’on peut noter l’hypocrisie de partis politiques qui n’ont pas la même sympathie lorsqu’il s’agit de militants écologistes.

D’ailleurs dans ce deux poids deux mesures dans la répression des mouvements sociaux, je vous invite fortement à venir à la réunion publique en présence de Jean-Michel Ducomte, membre du bureau national de la LDH  et spécialistes des libertés associatives. Il vient à l’invitation du Comité de Défense des Libertés Associatives et Publiques dont fait partie la section (CDLAP),   le mardi 20 février à 18h, salle 7 à Agora (Maison des associations de St Nazaire).

S’il est incontestable que nous nous réjouissons de la décision sans surprise du conseil constitutionnel, il ne faut pas se faire d’illusions, les expulsions seront menées tambour battant avec cette fois-ci la pression du chiffre à effectuer pour démontrer toute la philosophie du texte défendu par Gerald Darmanin «  méchant avec les délinquants et gentils avec les gentils ». Rappelons qu’une personne ayant une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) et qui reste en France est dans la catégorie des délinquants. La précarisation renforcée des étrangers sans papiers sera celle que nous rencontrerons dans nos permanences juridiques et le lot des souffrances psychiques et des détresses humaines va s’accentuer. Déjà, les Préfets, réunis le 26 janvier par Darmanin vont recevoir les consignes pour répondre aux ordres de leur ministre de l’intérieur.

Et puis, on entend les partis de droite et d’extrême-droite parler de Coup d’Etat des juges, de référendum, etc…Bref, ils préparent déjà le coup d’après. On n’a pas encore fini d’entendre parler des migrations et nous reparlerons encore et encore de leurs exploitations politiciennes.

Alors venez aux réunions de section, participez aux manifestations et battons-nous pour que nous soyons encore dignes de nos valeurs humanistes !

Jean-Luc BOERO, Président de la section

le 26 janvier 2024

Edito : Une année 2024 qui ne chômera pas pour les combats pour les libertés et les droits

Le début 2024 va  beaucoup nous occuper sur les droits des étrangers et je vous rappelle de venir nombreuses et nombreux aux manifestations que nous allons organiser. La prochaine est le dimanche 21 janvier à partir de 11h au départ du marché de St Nazaire.

Nous allons aussi continuer à travailler sur les libertés publiques avec le Collectif de Défense des Libertés Associatives et Publiques(CDLAP). Nous ferons revenir  Jean Philippe Ducomte du Bureau National car les libertés publiques ont des murs juridiques qui les attaquent et dont le vent autoritaire est poussé par les sirènes de l’extrême-droite.

D’ailleurs, le nouveau gouvernement risque assez vite de s’user dans les marchandages politiciens et on sait où portent les vents dominants. On pourra vite voir que l’orthodoxie budgétaire prônée par l’excellent écrivain (sic), par ailleurs ministre de l’économie, Bruno Lemaire,  ne va pas aller vers une amélioration de nos services publics. Mais on peut faire comme la nouvelle ministre de l’éducation, préférer une école privée … C’est ça la République de la  French Start nation !  Toujours plus à ceux qui concentrent les richesses et toujours plus de rigueur pour les classes populaires.

Avec un tel programme, il ne faudra pas s’étonner qu’aux élections européennes l’extrême-droite fasse le plein ! Et  ce n’est pas en nommant un jeune premier ministre  « pour faire d’jeune » comme Bardela que l’on fera croire qu’on lutte contre le creusement des fractures sociales, économiques et territoriales, qui est du pain bénit pour l’extrême-droite.

Alors, pour que la LDH ait tout son sens, il va nous falloir remonter les manches et lutter. Et comme dit Marie- Christine Vergiat, Vice- Présidente de la LDH, « il n’y a que les luttes que l’on ne mène pas que l’on perd ! »

Pour le moment, les vents froids n’ont pas le pouvoir, et pour  contrebalancer le pessimisme ambiant, rien de tel qu’une logique de rassemblement large et une offre sociale ! Alors comme il faut d’abord compter sur nos forces internes pour dire stop aux guerres d’ego et aux petits calculs politiques d’une gauche éclatée, il est clair que nous avons besoin de réinvestir les terrains de lutte et du quotidien.

La question des idéologies régressives et xénophobes ne pourra se traiter sans que nous fassions preuve aussi de présence dans les quartiers populaires et auprès de la jeunesse. Ce sera le thème de notre réunion de section de jeudi 18 janvier.

Venez-y très nombreuses et nombreux pour que l’on construise rapidement les outils de notre participation à l’éducation à la citoyenneté, aux droits de l’homme, aux combats contre les discriminations et pour la laïcité dans nos écoles et  dans nos maisons de quartier.

Les professionnels de l’Education Nationale et de l’éducation populaire ont besoin de nous.

Jean-Luc Boero, président de la section, le 15 janvier 2024

Edito : Une fin d’année bien terne

Depuis plus de deux mois désormais, un carnage est en marche à Gaza. Les morts s’ajoutent aux morts, les blessés s’entassent sans soin en raison des bombardements et d’un dénuement médical gravissime.

Des centaines de milliers de Palestiniens sont poussés comme du bétail par la force brute israélienne. Les cris d’alarme des responsables des agences des Nations unis, en dépit des bombardements et du mépris israélien, font tout pour éviter que le chaos soit la seule issue. Leurs cris d’alarme n’ont pour le moment aucun effet. Le 08 décembre, en opposant leur véto à un projet de résolution de conseil de sécurité de l’ONU en faveur d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat, les Etats-Unis marquent par là-même leur inhumanité.

Qu’Israël se perde dans cette guerre n’est que le reflet de sa dérive. Avant le 07 octobre, l’Etat Hébreu se déchirait sous les assauts d’un courant ultranationaliste et messianique et d’une volonté personnelle de Netanyahou de saper le droit pour se protéger.

Les Etats-Unis sont pressés de toute part et même en interne pour que cesse cette punition collective. Peut-on laisser ce carnage insupportable durer encore longtemps ? Les manifestations pacifistes ou pro palestiniennes permettent d’espérer et de forcer la diplomatie internationale vers une issue qui ne condamne pas les Palestiniens vers une deuxième Nakba.

La LDH appelle depuis le début des hostilités à un règlement pacifique du conflit au regard du droit humanitaire international et du respect des résolutions de l’ONU. Les projecteurs médiatiques commencent à se détourner de cette guerre tout comme ce fut le cas pour l’Ukraine. Pendant ce temps-là, Poutine annonce qu’il va se représenter pour la 5ème fois à l’élection présidentielle et Volodymyr Zelensky  est présent à l’investiture de Javier Milei en Argentine qui vient d’annoncer une vraie cure d’austérité et une dévaluation de plus de 50 % du peso.

En France, le RN, les LR, la NUPES, sur proposition d’une motion de rejet présentée par les Verts, s’allient et entrainent de ce fait le gouvernement vers une stratégie de plus en plus dure concernant l’immigration. Nous aurions bien souhaité, comme l’a déclaré par voie de communiqué la LDH, appeler au retrait du projet de loi asile et immigration. Comme l’a dit Delphine Batho, la commission mixte paritaire va probablement largement resserrer les boulons. La suppression de l’Aide Médicale d’Etat, la régularisation des sans-papiers travaillant dans des secteurs en tension, le durcissement du regroupement familial et la restriction des droits fondamentaux des étrangers seront des éléments de débats dans cette CMP.

Cette fin d’année est bien sombre pour les défenseurs des droits de l’Homme mais les combats ne sont pas perdus d’avance.

Pour vous informer, n’hésitez pas à vous abonner à la revue Droits et Libertés et écouter les podcasts de la LDH.

Les membres du bureau vous souhaitent de bonnes fêtes de fin d’année.

Jean-Luc BOERO, président de la section

Le 13 décembre 2023

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