Edito : Mécontentement social sur fond de crise systémique

Les agriculteurs ont des revendications plurielles mais un constat est similaire : le mépris de classe et l’accaparement des richesses par quelques-uns. Il est aussi constaté que les normes européennes s’appliquent parfois avec des nuances qui frisent l’entorse à la concurrence libre et non- faussée.

S’il faut que la conversion écologique soit toujours en avant-première, il ne faut pas pour autant que le revenu net des agriculteurs soit la variable d’ajustement de politiques agricoles injustes et souvent prédatrices de nos ressources naturelles.

Il est noté que le traitement des manifestations de mécontentement n’est pas le même une fois de plus concernant les agriculteurs et les manifestants des Soulèvements de la Terre par exemple. On ne va pas blâmer les agriculteurs de bloquer la vie économique ou de laisser passer au compte-goutte les usagers des routes mais l’on peut noter l’hypocrisie de partis politiques qui n’ont pas la même sympathie lorsqu’il s’agit de militants écologistes.

D’ailleurs dans ce deux poids deux mesures dans la répression des mouvements sociaux, je vous invite fortement à venir à la réunion publique en présence de Jean-Michel Ducomte, membre du bureau national de la LDH  et spécialistes des libertés associatives. Il vient à l’invitation du Comité de Défense des Libertés Associatives et Publiques dont fait partie la section (CDLAP),   le mardi 20 février à 18h, salle 7 à Agora (Maison des associations de St Nazaire).

S’il est incontestable que nous nous réjouissons de la décision sans surprise du conseil constitutionnel, il ne faut pas se faire d’illusions, les expulsions seront menées tambour battant avec cette fois-ci la pression du chiffre à effectuer pour démontrer toute la philosophie du texte défendu par Gerald Darmanin «  méchant avec les délinquants et gentils avec les gentils ». Rappelons qu’une personne ayant une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) et qui reste en France est dans la catégorie des délinquants. La précarisation renforcée des étrangers sans papiers sera celle que nous rencontrerons dans nos permanences juridiques et le lot des souffrances psychiques et des détresses humaines va s’accentuer. Déjà, les Préfets, réunis le 26 janvier par Darmanin vont recevoir les consignes pour répondre aux ordres de leur ministre de l’intérieur.

Et puis, on entend les partis de droite et d’extrême-droite parler de Coup d’Etat des juges, de référendum, etc…Bref, ils préparent déjà le coup d’après. On n’a pas encore fini d’entendre parler des migrations et nous reparlerons encore et encore de leurs exploitations politiciennes.

Alors venez aux réunions de section, participez aux manifestations et battons-nous pour que nous soyons encore dignes de nos valeurs humanistes !

Jean-Luc BOERO, Président de la section

le 26 janvier 2024