Edito : La démission du maire de St-Brévin, Yannick Morez : une tragédie prévisible !

Lorsque des mouvements d’extrême-droite radicaux cherchent à instaurer une politique de la peur par l’intimidation, la menace, l’usage de saluts nazis comme on l’a vu à St-Brévin et la recherche d’affrontements directs avec des antifascistes, la République est en danger.

Le maire de St-Brévin a reçu des menaces de mort, il a été victime d’un incendie à son domicile, probablement d’origine criminelle. Lui-même parle de terrorisme d’extrême-droite.

Il n’a eu que très peu de manifestations de soutien de l’Etat. Mme Borne, M. Darmanin et M. Macron étaient muets depuis le 22 mars, date de l’incendie de ses deux véhicules. Pourtant, Yannick Morez avait plusieurs fois alerté les autorités préfectorales, la gendarmerie, Olivier Véran et les ministères concernés.

Des militants du CBAS ont eux-mêmes déposé plainte pour des faits d’intimidation et d’injures comme ce fut le cas pour son président, Philippe Croze. Lors d’une visite sur site, le sous-préfet de St Nazaire n’en semblait pas informé.

Le MRAP et la LDH ont déposé plainte au regard de tracts appelant à la discrimination et à la haine.

Le 21 avril dernier, je ré alertais le Procureur de la République au regard des manifestations virulentes de l’ultra-droite et lui demandais où en était l’instruction de notre plainte, courrier uniquement transmis à la brigade de gendarmerie concernée.

Le CBAS avait rencontré le maire de St-Brévin avant la manifestation du 29 avril. Le maire en avait demandé l’interdiction au Préfet, demande qui ne fut pas suivie d’effets et pour lequel Yannick Morez n’a reçu une réponse définitive que la veille de la manifestation.

Dans un tel climat, il est humainement compréhensible de se retrouver contraint de démissionner.

Faut-il rappeler que le projet d’installation décidé par l’Etat au moment de la fermeture de la jungle de Calais a conduit à l’arrivée de migrants sur St-Brévin sans réelle concertation avec la population et les élus. C’est grâce à l’humanisme des membres du CBAS qui, depuis 2016, apportent soutien, animation et accompagnement des réfugiés, que les quelques 400 migrants déjà accueillis ont pu bénéficier d’un accueil de qualité en lien avec les quelques professionnels du CADA. Depuis 2016, il n’y a jamais eu de problématiques conflictuelles entre des réfugiés et la population brévinoise. Aucun acte de délinquance n’a été commis par ces réfugiés.

Prochainement, vous aurez l’occasion de lire un article dans la revue Droits et Libertés qui vous renseignera précisément sur l’admirable travail conduit par les militants bénévoles du CBAS.

La section LDH, comme vous le savez, s’est fortement impliquée pour trouver les réponses adaptées face aux réactions des quelques anti-CADA brévinois fagocités par la stratégie développée par le RN dans un premier temps puis par des mouvements d’extrême-droite radicaux.

Avec le CBAS, nous avons toujours tenté de trouver des réponses adaptées prenant en compte la réalité politique et sociale de St-Brévin et la nécessaire lutte contre les thèses anti immigrées et l’idéologie raciste et xénophobe.

Sachant la stratégie nationale de Reconquête et de l’ultra-droite face à l’implantation de lieux d’accueils de migrants en zones rurales, nous avons tout fait pour que la contre-manifestation du 25 février soit massive et présente un caractère national. Arié Alimi du Bureau National, le député européen Damien Carême, Pascal Brice, ancien directeur général de l’OFPRA étaient présents.

De plus, la politique de l’amalgame entre l’extrême-droite et l’extrême-gauche et l’inertie du ministre de l’intérieur et de ses services face aux dangers de l’ultra-droite nous a conduits à réagir. C’est ainsi que dans un communiqué de presse du 6 avril intitulé « Gérald Darmanin menace la Ligue des Droits de l’Homme » nous faisions référence à Isabelle Sommier, sociologue, qui dans une interview à Médiapart, le 05 avril, déclarait « qu’en matière de violence politique, l’ultra droite est plus menaçante ».

Comme Yannick MOREZ, nous sommes révoltés par la pseudo impuissance de l’Etat mais aussi par la politique de l’amalgame assumée au plus haut niveau de l’Etat entre quelques militants d’extrême-gauche ayant des pratiques violentes condamnables et les nervis de mouvements ouvertement néofascistes de l’ultra-droite.

L’instrumentalisation des thèmes du RN sur l’immigration banalisent cette idéologie raciste et xénophobe. C’est consternant !

Tout cela est bien le symptôme de nombreux maux qui rongent la démocratie française.

C’est politiquement stupide puisque la vraie bénéficiaire de cette course derrière les thèmes anti immigrés sera l’extrême-droite elle-même.

Jean-Luc Boero, président de la section,

Le 14 mai 2023

Communiqué de presse : Soutien public de la section LDH à M. Morez

La section LDH de Saint-Nazaire Estuaire Presqu’île tient à manifester publiquement son soutien à M. Yannick Morez, maire de Saint-Brévin, qui a décidé de démissionner en lien avec le climat d’opposition agressive et d’intimidation violente au déménagement du CADA.

Aujourd’hui, dans un climat hystérisé, se montrer favorable à l’implantation d‘un CADA peut conduire à des actes criminels pour faire régner la peur et pour user les meilleures volontés.

Le gouvernement n’a que trop peu réagi. Il est temps que son discours sur l’immigration soit clair et qu’il combatte fermement les thèses de ceux qui manipulent les réalités pour conduire leur funeste dessein contre les migrants.

Les fantasmes identitaires polluent depuis trop longtemps le débat national.

Les habitants de Saint-Brévin savent depuis 2016 que l’accueil de migrants est une richesse, que des dispositifs associant la population par une solidarité du quotidien avec des CADA sont des réponses tout à fait opérantes. 

C’est dans une construction de solutions qui lient le respect des droits humains, l’accueil, la solidarité et la sérénité que l’on peut sortir des ornières racistes portées par certaines forces politiques.

Il faut avoir le courage de défendre les valeurs républicaines de fraternité et le droit d’asile.

Nous remercions M. Morez, le conseil municipal, les Brévinoises et Brévinois et le Collectif des Brévinois Attentifs et Solidaires pour le travail accompli en ce sens.

Ne baissons pas les bras, refusons massivement les haines xénophobes et racistes !

La section LDH de Saint-Nazaire Estuaire Presqu’île

Le 11 mai 2023

Edito : Des accusations qui frisent le procès en hérésie

Si la justice dépendait des églises et de la royauté comme ce fut le cas sous l’Ancien Régime, les ligueurs auraient certainement à craindre pour leur liberté voire leur vie.

Il y a eu Sarkozy qui nous a traités plus d’une fois de « droits de l’hommiste », le procès aujourd’hui d’une LDH qui aurait basculé du côté des forces ennemies de la République (islamistes et éco-terroristes, violences sociales, etc.) a agité des Politiques de premier plan et bien sûr le Rassemblement National qui lui, propose directement notre dissolution.

Est-ce l’air du temps, est-ce un changement d’orientation ou est-ce une manœuvre de diversion ?

Rappelons que la LDH, même au risque de déranger les pouvoirs en place, a toujours considéré que les droits fondamentaux valent pour toutes et tous. Et cela vaut même pour des personnes dont la LDH n’approuve rien des idées ni des actes, comme ce fut le cas pour notre demande de procès équitable concernant les collaborateurs en 1945 ou pour les djihadistes d’aujourd’hui.

Certes, les positions de la LDH sur des sujets aussi complexes et sensibles que celui de l’islamisme ou de la défense des droits peuvent interpeller. Je comprends personnellement que des républicains laïcs mesurés, qui n’ont rien à voir avec des islamophobes, aient pu être troublés par certaines positions de la LDH comme celle dernièrement concernant l’imam radical Hassan Iquioussen. Nous ne sommes pas intervenus pour défendre de près ou de loin ses théories abjectes ainsi que ses propos antisémites inqualifiables. Nous avons agi au titre du droit au respect à sa vie familiale comme cela avait d’ailleurs été retenu par le tribunal administratif.

N’hésitons pas à rappeler que la LDH souhaite que toutes poursuites se fassent dans le respect du droit.

Nous ne nous sommes pas portés partie civile au procès des terroristes du vendredi 13 novembre 2015. Le procès, selon les parties civiles, les avocats de la défense et l’accusation a été un procès admirable. D’ailleurs, les prévenus n’ont pas fait appel des décisions judiciaires. Ce n’est pas parce que ce procès s’est déroulé de manière mesurée et a permis l’expression de tous qu’il ne s’est pas déroulé sous le sceau d’une justice d’exception. S’il s’était tenu face à une Cour d’Assises classique, aurait-il été moins bien mené ? Rien n’est moins sûr. Par ailleurs, le chef d’accusation d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste est redoutable et son manque de précision juridique peut vite déraper.

La force de la LDH ne repose pas uniquement sur ses combats et ses actions mais aussi sur la valeur républicaine et exemplaire de son sérieux. La LDH agace sérieusement les gouvernements socio-démocrates et libéraux qui, au nom de la lutte contre le terrorisme, mettent en cause les garanties sur les libertés publiques.

Nous sommes inquiets que chaque nouvel événement d’ampleur donne lieu à encore plus de renforcement de l’appareil sécuritaire d’Etat. La surveillance systématique de la population va augmenter suite à la loi récente sur les jeux olympiques en introduisant la possibilité de surveiller des millions de personnes à la recherche de « comportements anormaux » par des drones et des caméras dites « intelligentes ».

Ne nous trompons pas, le recul du gouvernement concernant la présentation d’une loi sur les étrangers et le droit d’asile n’est que provisoire. Il y a tout lieu de craindre que le nouveau projet de loi balayera d’un revers de main les quelques avancées du projet Dussopt Darmanin, entre autre le titre de séjour pour métiers en tension qui pourtant n’avait rien de révolutionnaire.

La LDH ne changera pas. Changer serait renoncer à assurer pleinement notre mission de défense des droits et libertés. Nous appelons les citoyennes et citoyens, les organisations attachées au respect de l’état de droit à se mobiliser face à des gouvernants qui paraissent de plus en plus fébriles et qui perdent le sens même de leurs responsabilités républicaines.

Jean-Luc BOERO, président de la section, le 27 avril 2023

CP : Gérald Darmanin menace la Ligue des Droits de l’Homme.

Gérald Darmanin menace la Ligue des Droits de l’Homme.

Soutenez la LDH pour défendre les libertés et la démocratie !

Le 05 avril, lors d’une audition devant l’Assemblée nationale sur sa gestion du maintien de l’ordre, le Ministre de l’intérieur s’attaque à la Ligue des Droits de l’Homme (LDH).  Nous sommes qualifiés de « drôle d’observateur » car il trouve que la LDH est trop connivente avec les organisateurs de la manifestation de Sainte-Soline. A une remarque du sénateur LR François Bonhomme qui assène « il faut cesser de financer les associations qui mettent en cause gravement l’Etat » Gérald Darmanin réplique « je ne connais pas la subvention donnée par l’Etat à la LDH mais ça mérite d’être regardé » et lance aussi un appel à peine voilé à suspendre les financements par les collectivités territoriales à la LDH.

La LDH, née en 1898 pour défendre Alfred Dreyfus, lui a répondu dans un communiqué du 05 avril lui rappelant qu’il commet une confusion dommageable sur la notion d’observateur indépendant. La LDH n’a pas appelé à manifester à Sainte-Soline. La vingtaine d’observateurs présents le 25 mars a permis de documenter, de manière objective, les pratiques de maintien de  l’ordre et de ce fait d’alimenter le débat d’intérêt public sur ces pratiques.

Faut-il rappeler à Gérald Darmanin que la Commissaire aux Droit de l’Homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, a publié un long communiqué le 24 mars rappelant à Gérald Darmanin que participer à une manifestation non déclarée n’était pas suffisant pour justifier d’une sanction et a demandé à la France de protéger la liberté de réunion et la liberté d’expression. « Les autorités doivent faire en sorte que ces libertés soient respectées et protéger les manifestants pacifiques et les journalistes contre les débordements et contre les violences policières. »

Clément Voule, rapporteur spécial des Nations Unies a écrit « que les manifestations pacifiques sont un droit fondamental que les autorités doivent garantir et protéger (…) les agents des forces de l’ordre doivent les faciliter et éviter tout usage excessif de la force ».

La défenseure des Droits souligne que » le respect des règles de déontologie est essentiel pour apaiser les tensions et favoriser la confiance entre la police et la population » (communiqué du 21 mars)

Amnesty International alerte depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, en janvier 2023, sur « le recours excessif à la force. »

Pour Humans Rights Watch « les autorités françaises doivent respecter les droits des manifestants, vérifier que les tactiques policières sont nécessaires et proportionnées ».

La Fédération Internationale des Droits Humains (FIDH) a aussi tenu à rappeler que les Etats « sont tenus à s’abstenir du recours arbitraire à la force dans le cadre du maintien de l’ordre ».

La sociologue Isabelle Sommier dans une interview à Médiapart, le 05 avril, « qu’en matière de violence politique, l’ultra droite est plus menaçante ».

Rappelons à Monsieur Darmanin qu’un Rugbyman argentin a été tué en plein Paris par des militants d’extrême droite, que des élus de Callac qui défendaient un projet d‘installation de réfugiés ont été menacés de mort ou de viol, que le maire de St Brévin a été victime d’un incendie volontaire, après des semaines de menaces, car il soutient le projet d’installation d’un CADA dans sa commune, qu’une future mosquée à Wattignies (Nord) a été dévastée, que des étudiants ont été attaqués par des commandos baptisés Waffen Assas, que des tags racistes et xénophobes, des menaces de mort, guet-apens et agressions d’étudiants se produisent aux abords des universités voire à l’intérieur. Un tract du Groupement d’Union Défense (GUD) est limpide : « reprendre les universités, expulser les gauchistes ».

Nous ne laisserons pas faire M. Darmanin. S’attaquer à la Ligue des Droits de l’Homme, c’est s’attaquer aux droits et libertés fondamentales acquises de longue date dans notre pays.

Saint-Nazaire, le 06 avril 2023

Jean-Luc Boero, Président de la section

Communiqué de Presse : La LDH de St Nazaire Estuaire Presqu’île solidaire du Maire de St Brévin et de son conseil municipal

M. Yannick Morez a été victime d’actes de vandalisme, ses voitures ont été incendiées et sa maison attaquée par le feu.

D’aucune manière la vie politique et les choix arrêtés par des élus ne doivent donner lieu à de tels actes quelles que soient les oppositions.  

Monsieur le Maire de St Brévin et son conseil municipal avaient unanimement manifesté par un vœu leur soutien à l’installation d’un CADA. Nous étions environ 1200 personnes à soutenir cette implantation le samedi 25 février dernier.

Les élus de Callac en leur temps ont eux-mêmes fait l’objet d’intimidations pour l’accueil de réfugiés. La stratégie de l’ultra droite, de groupuscules d’extrêmes-droites et de Reconquête est évidemment de faire peur, de menacer. Les anti-CADA manient mensonges, démagogie, discrimination, haine et xénophobie.

La LDH soutient et continuera de soutenir toutes les forces de progrès qui accueillent les migrants et nous continuerons à agir avec les associations et les élus qui allient fraternité et intégration avec volonté d’apaisement.

Tous les membres de la section LDH de St Nazaire Estuaire Presqu’île sont atterrés de constater qu’un maire, mesuré dans ses propos, volontairement non polémiste, respectueux des forces démocratiques et cherchant à ne pas dramatiser la question de l’accueil de migrants sur son territoire, se retrouve aujourd’hui atteint dans ses valeurs, dans sa vie personnelle et celle de sa famille.

Nous savons que le procureur de la République et les enquêteurs seront être à la hauteur du symbole et de l’homme courageux qu’est M. Yannick Morez.

Les auteurs de tels actes doivent répondre devant la justice de leur lâcheté criminelle.

La LDH apporte au Maire de St Brévin ainsi qu’à sa famille, aux élus locaux et à tous les Brévinois sa  solidarité indéfectible.

La section de St Nazaire Estuaire Presqu’île

Le 22 mars 2023

Communiqué de presse : Dépôt de plainte

Communiqué de presse : Plainte de la LDH suite aux distributions d’un tract appelant à la provocation à la haine et à la discrimination raciale en raison de l’implantation d’un Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (CADA) à St Brévin 

L’article 48-1 de la loi du 29 juillet 1881 prévoit que toute association, déclarée depuis au moins cinq ans, se proposant (…) de combattre le racisme ou d’assister les victimes de discrimination fondée sur leur origine nationale, ethnique, raciale ou religieuse peut exercer les droits reconnus à la partie civile sur les incriminations à la discrimination, à la haine ou à la violence.

Ainsi, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) en date du 20 février 2023 a déposé plainte auprès du procureur de la République de St Nazaire pour provocation à la haine et la discrimination raciale.

Nous sommes attachés au respect des valeurs d’accueil et de solidarité.

Nous apportons notre soutien aux personnes (élus, enseignants, parents d’élèves ou membres d’associations) qui reçoivent des menaces inacceptables des anti-CADA.

Soyons très nombreux le 25 février à 10h place Henri Baslé (place du Marché) à St Brévin pour manifester notre soutien à l’implantation du CADA.

La section LDH, le 23 février 2023

Communiqué de presse : Soutien au maintien d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile à St Brévin

Le Collectif des Brévinois Attentifs et Solidaires (CBAS), la municipalité de St Brévin à l’unanimité de ses élus, défendent la construction d’un CADA à la Pierre Attelée.

Cette démarche fait suite à l’accueil réussi de plus de 400 réfugiés à St Brévin depuis 2016.

Pour la LDH, accueillir l’Autre, recevoir dignement, permettre l’intégration, ne pas stigmatiser, refuser l’essentialisation des étrangers, lutter contre la xénophobie et le racisme sont consubstantiels de notre démocratie et aussi de nos principes républicains.

Nous ne laisserons pas la cause des étrangers, des exilés et des réfugiés entre les mains des extrêmes droites qui brandissent des peurs, des haines ancestrales pour asseoir leur fonds de commerce électoral ou leur influence dans la construction des lois.

Nous ne céderons pas aux sirènes de la haine. La France est un pays de mélanges, de culture black-blanc-beur, etc., de religions variées, n’en déplaise aux révisionnistes de l’Histoire.

Le grand remplacement n’existe pas sauf comme argument électoral si cher à M. ZEMMOUR.

Ne cédons rien aux haines raciales.

Saluons le travail des bénévoles et des professionnels qui accueillent ces migrants ; soutenons les brévinois solidaires et venons nombreux, à l’appel du CBAS, à la marche matinale et pacifique le :

Samedi 25 février 2023 de 10h à 12h30

Place Henri Baslé (Place du marché) à St Brévin

Saint Nazaire, le 20 février 2023

Edito : Lutte contre les discriminations et le racisme : il faut plus qu’un plan, il faut une véritable volonté politique et une forte mobilisation citoyenne

L’activité de la section est particulièrement chargée en raison de la grogne sociale alimentée par des projets de loi injustes. Nous appelons tous nos adhérents et nos sympathisants à manifester pacifiquement contre le projet de réforme des retraites, plusieurs communiqués ont d’ailleurs été diffusés en ce sens. Les 1er et 4 mars, nous appelons à une réunion débat et à un rassemblement contre le projet de loi Asile et Immigration (voir tract joint).

Le 24 mars, avec ATTAC et le CCFD Terre Solidaire, une projection du film « La (très) grande évasion » suivie d’un débat avec un spécialiste de la question de l’évasion fiscale aura lieu au cinéma Tati à St Nazaire.

Le 28 mars, une réunion publique organisée par la section, aura pour thème : Dans quelle mesure l’expansionnisme chinois est-il un danger pour l’universalité des droits humains ? C’est Yves, ancien président de section, qui se charge de son organisation. Pierre Antoine Donnet, journaliste, spécialiste des minorités chinoises, animera cette réunion publique.

Nous allons organiser une conférence de presse pour le triste anniversaire de la 1ère année de guerre en Ukraine, en partenariat avec l’association Droujba. Vous recevrez les informations prochainement.

Le gouvernement a présenté dernièrement un plan en 80 points de lutte contre les discriminations et le racisme. La situation est de plus en plus tendue sur St Nazaire. Nous savons que certains employeurs dans la restauration utilisent des étrangers sans papiers  dans des formes d’exploitation renvoyant à l’esclavage moderne. Nous savons que les discriminations concernant l’accès au logement sont nombreuses. Le racisme à l’égard des étrangers est une vraie préoccupation pour bon nombre d’élus et pour nos associations.

Actuellement, le parti d’extrême droite d’Eric Zemmour, Reconquête, a une stratégie de pilonnage de tous les projets d’installation d’étrangers sur les territoires. Après Callac, ce week-end, c’est au château de Thiverval-Grignon dans les Yvelines qu’il va organiser une manifestation contre l’installation d’un centre d’hébergement pour personnes à la rue ou sans domicile fixe.

Sur St Brévin, en vue de l’arrivée en septembre prochain de migrants dans un CADA situé dans un ancien centre de vacances, Reconquête manifestera le 25 février prochain. Gilbert Collard et d’autres personnalités d’extrême droite y seront présents. Lors du dernier conseil municipal de St Brévin, une trentaine d’opposants au projet ont voulu impressionner les élus qui ont voté unanimement une motion favorable à l’implantation de ce CADA.

Nous savons par le Collectif des Brévinois Attentifs et Solidaires que les parents d’élèves de l’école publique située en face du futur CADA reçoivent des pressions et des menaces de la part de ces nervis de l’extrême droite aux idéaux fascistes et racistes.

La section LDH, en lien avec le Bureau National, se mobilisera lors d’une contre-manifestation, comme il y en a déjà eu lieu dernièrement. La présence d’élus du Bureau National et de représentants nationaux d’organisations telles que le MRAP ou Les Verts sont attendus. Avec nos collègues de Nantes, nous nous mobilisons fortement pour soutenir le Collectif des Brévinois Attentifs et Solidaires.

Il faudra que nous soyons très nombreux à venir manifester notre soutien à ce projet d’installation de ce CADA.

Jean-Luc Boero, Président de la section, le 11 février 2023

Edito : Combattons l’exploitation politicienne et raciste des migrations

Arthur KOESTER, en 1941 a écrit  «La lie de la terre »,  livre bouleversant sur le parcours d’un exilé juif hongrois et communiste. Ce livre lucide et prémonitoire par bien des aspects, d’une sensibilité extrême, nous narre la fabrication du racisme et ses racines très anciennes.

En 2022, les ressorts de la haine de l’étranger sont toujours vivaces. Ils prennent des tournures religieuses, économiques, culturelles ou sociales.

Les politiciens plus souvent de droite et d’extrême droite, sans pour autant  exclure des politiciens de gauche et non des moindres, ressortent régulièrement les thématiques sur les migrants faiseurs d’insécurité, dévoreurs de nos aides sociales, amalgamant musulmans et intégristes.

Le grand remplacement en est la thèse la plus caricaturale. Mais ne perdons pas de vue que ces postures conduisent inexorablement à un durcissement de lois anti-immigrés et fabriquent un risque démocratique certain. Car courir derrière l’hydre autoritaire et la préférence nationale ne fait pas un rempart contre l’extrême-droite. Cela conduit d’abord à une politique migratoire calamiteuse et pourvoyeuse de dangers pour les personnes et leurs droits les plus élémentaires. C’est  aussi rendre banal le fond idéologique de l’extrême-droite. Les valeurs démocratiques et l’action publique n’en sortent pas grandies.

Certains me diront qu’il faut sortir de l’angélisme d’accueil  si nous ne voulons pas que l’extrême-droite prenne le pouvoir. Pour autant, ce sont les mêmes politiciens qui  demandent aux Français d’ouvrir leurs  portes aux réfugiés ukrainiens. En effet, nous ostraciser car nous serions des doux-rêveurs est plus facile à faire que de construire une politique devant à la fois lutter contre les préjugés, les haines ancestrales et permettre une intégration réussie. Il faut avoir du courage pour affronter les contre-vérités dites à longueur de journée et soutenir une autre politique migratoire.

Discernons aussi les causes à défendre et ne sombrons pas dans l’inaction face aux intégrismes qui sont de vraies atteintes aux droits humains. Continuons de dénoncer les causes écologiques, sociales géopolitiques, économiques qui conduisent à l’exil, mais luttons sans merci contre ceux qui s’enrichissent dans le trafic migratoire dont le trafic d’êtres humains. Nous le devons à tous ceux qui combattent l’obscurantisme religieux, ceux qui sont morts ici en France ou ailleurs à travers le monde pour notre liberté d’expression, pour le droit des femmes, contre l’application de la charia dans les régimes islamistes.

Refusons les amalgames, ayons un propos clair sur tous les profiteurs des migrations, soyons pédagogues et refusons l’hystérie du sujet.

Le futur projet de loi DARMANIN sera la 21ème loi sur l’immigration depuis 1986. Si Emmanuel Macron veut sortir d’une politique absurde à la fois inefficace et inhumaine, il faut lui rappeler que la dernière loi date de 2018, loi qui a réduit la durée pour déposer une demande d’asile et qui a conduit aussi à un rallongement des durées d’enfermement en centre de rétention. La proposition de loi de M. DARMANIN a principalement pour visée de rendre encore plus difficiles les conditions pour obtenir un titre de séjour. Il visera également à réduire les délais pour déposer des demandes d’asile et les recours à la CNDA, il rallongera les durées de rétention. Le projet vise aussi à augmenter d’un an à trois ans les Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF). Il accélèrera la dématérialisation des dossiers, veut accroître le volet de l’immigration économique, sans oublier des projets d’ouverture de nouveaux centres de rétention administrative inscrits dans ce projet.

La création d’un centre de rétention administrative sur NANTES présenté dernièrement dans une actualité sur la délinquance nantaise a conduit la LDH de NANTES à réagir avec les associations de défense des migrants, en précisant qu’il était anormal d’amalgamer immigration et délinquance. Si la délinquance est plus élevée dans les quartiers populaires où il y a une forte concentration de personnes d’origine étrangère, encore faut-il y noter que cette délinquance est pour grande partie liée au trafic de drogue qui est le résultat d’une politique prohibitive totalement inefficiente et inefficace pour lutter contre le fléau de la drogue, des addictions et de l’argent facile. Cette économie souterraine est aussi le fruit des difficultés économiques graves et de la précarité importante de bon nombre d’habitants de ces quartiers. Donner ces explications sociologiques et criminologiques ne vient nullement amoindrir les responsabilités individuelles ni la lutte à développer contre les réseaux mafieux qui ne cessent malheureusement de prendre de l’ampleur.

Pour continuer à travailler sur les conditions d’une intégration réussie, prenons comme exemple les facilités données fort heureusement aux Ukrainiens. Faciliter l’obtention de titres de séjour, du droit au travail et à l’éducation  conduit à un affaiblissement des réseaux mafieux et produit forcément une meilleure sécurité de tous et les conditions d’une intégration à l’image des valeurs de notre République. 

La ville de SAINT-BREVIN se rappelle à notre souvenir. Lors de la fermeture de la zone de CALAIS en 2016, des migrants avaient été installés dans un centre de vacances de cette commune. Leur arrivée avait généré un mouvement de haine, il y avait eu un tir de chevrotine dans ce centre, fort heureusement sans faire de victime. Mais il y est né un formidable mouvement de solidarité qui existe toujours et qui a permis des brassages culturels et humains riches.

Le 15 octobre 2022, une contre-manifestation a eu lieu devant la mairie de ST-BREVIN car un projet de création d’un CADA a amené de soi-disant Brévinois apolitiques mais soutenus par le Rassemblement National à manifester leur désaccord contre cette création. Les arguments sur l’insécurité, sur le coût de cette installation et sur la dépréciation immobilière étaient une fois encore cités par ces Brévinois. Mais le nombre de manifestants favorables à cette ouverture de CADA, venus à l’appel du collectif des Brévinois attentifs et solidaires, étaient bien plus nombreux.

La LDH a rappelé lors de cette manifestation que la fraternité n’était pas à géométrie variable et qu’une politique migratoire accueillante avait montré tout son plein succès à ST-BREVIN.

Jean-Luc BOERO, Président de la section LDH-St Nazaire

Le 15 octobre 2022