Edito : La démission du maire de St-Brévin, Yannick Morez : une tragédie prévisible !

Lorsque des mouvements d’extrême-droite radicaux cherchent à instaurer une politique de la peur par l’intimidation, la menace, l’usage de saluts nazis comme on l’a vu à St-Brévin et la recherche d’affrontements directs avec des antifascistes, la République est en danger.

Le maire de St-Brévin a reçu des menaces de mort, il a été victime d’un incendie à son domicile, probablement d’origine criminelle. Lui-même parle de terrorisme d’extrême-droite.

Il n’a eu que très peu de manifestations de soutien de l’Etat. Mme Borne, M. Darmanin et M. Macron étaient muets depuis le 22 mars, date de l’incendie de ses deux véhicules. Pourtant, Yannick Morez avait plusieurs fois alerté les autorités préfectorales, la gendarmerie, Olivier Véran et les ministères concernés.

Des militants du CBAS ont eux-mêmes déposé plainte pour des faits d’intimidation et d’injures comme ce fut le cas pour son président, Philippe Croze. Lors d’une visite sur site, le sous-préfet de St Nazaire n’en semblait pas informé.

Le MRAP et la LDH ont déposé plainte au regard de tracts appelant à la discrimination et à la haine.

Le 21 avril dernier, je ré alertais le Procureur de la République au regard des manifestations virulentes de l’ultra-droite et lui demandais où en était l’instruction de notre plainte, courrier uniquement transmis à la brigade de gendarmerie concernée.

Le CBAS avait rencontré le maire de St-Brévin avant la manifestation du 29 avril. Le maire en avait demandé l’interdiction au Préfet, demande qui ne fut pas suivie d’effets et pour lequel Yannick Morez n’a reçu une réponse définitive que la veille de la manifestation.

Dans un tel climat, il est humainement compréhensible de se retrouver contraint de démissionner.

Faut-il rappeler que le projet d’installation décidé par l’Etat au moment de la fermeture de la jungle de Calais a conduit à l’arrivée de migrants sur St-Brévin sans réelle concertation avec la population et les élus. C’est grâce à l’humanisme des membres du CBAS qui, depuis 2016, apportent soutien, animation et accompagnement des réfugiés, que les quelques 400 migrants déjà accueillis ont pu bénéficier d’un accueil de qualité en lien avec les quelques professionnels du CADA. Depuis 2016, il n’y a jamais eu de problématiques conflictuelles entre des réfugiés et la population brévinoise. Aucun acte de délinquance n’a été commis par ces réfugiés.

Prochainement, vous aurez l’occasion de lire un article dans la revue Droits et Libertés qui vous renseignera précisément sur l’admirable travail conduit par les militants bénévoles du CBAS.

La section LDH, comme vous le savez, s’est fortement impliquée pour trouver les réponses adaptées face aux réactions des quelques anti-CADA brévinois fagocités par la stratégie développée par le RN dans un premier temps puis par des mouvements d’extrême-droite radicaux.

Avec le CBAS, nous avons toujours tenté de trouver des réponses adaptées prenant en compte la réalité politique et sociale de St-Brévin et la nécessaire lutte contre les thèses anti immigrées et l’idéologie raciste et xénophobe.

Sachant la stratégie nationale de Reconquête et de l’ultra-droite face à l’implantation de lieux d’accueils de migrants en zones rurales, nous avons tout fait pour que la contre-manifestation du 25 février soit massive et présente un caractère national. Arié Alimi du Bureau National, le député européen Damien Carême, Pascal Brice, ancien directeur général de l’OFPRA étaient présents.

De plus, la politique de l’amalgame entre l’extrême-droite et l’extrême-gauche et l’inertie du ministre de l’intérieur et de ses services face aux dangers de l’ultra-droite nous a conduits à réagir. C’est ainsi que dans un communiqué de presse du 6 avril intitulé « Gérald Darmanin menace la Ligue des Droits de l’Homme » nous faisions référence à Isabelle Sommier, sociologue, qui dans une interview à Médiapart, le 05 avril, déclarait « qu’en matière de violence politique, l’ultra droite est plus menaçante ».

Comme Yannick MOREZ, nous sommes révoltés par la pseudo impuissance de l’Etat mais aussi par la politique de l’amalgame assumée au plus haut niveau de l’Etat entre quelques militants d’extrême-gauche ayant des pratiques violentes condamnables et les nervis de mouvements ouvertement néofascistes de l’ultra-droite.

L’instrumentalisation des thèmes du RN sur l’immigration banalisent cette idéologie raciste et xénophobe. C’est consternant !

Tout cela est bien le symptôme de nombreux maux qui rongent la démocratie française.

C’est politiquement stupide puisque la vraie bénéficiaire de cette course derrière les thèmes anti immigrés sera l’extrême-droite elle-même.

Jean-Luc Boero, président de la section,

Le 14 mai 2023

Communiqué de presse : Soutien public de la section LDH à M. Morez

La section LDH de Saint-Nazaire Estuaire Presqu’île tient à manifester publiquement son soutien à M. Yannick Morez, maire de Saint-Brévin, qui a décidé de démissionner en lien avec le climat d’opposition agressive et d’intimidation violente au déménagement du CADA.

Aujourd’hui, dans un climat hystérisé, se montrer favorable à l’implantation d‘un CADA peut conduire à des actes criminels pour faire régner la peur et pour user les meilleures volontés.

Le gouvernement n’a que trop peu réagi. Il est temps que son discours sur l’immigration soit clair et qu’il combatte fermement les thèses de ceux qui manipulent les réalités pour conduire leur funeste dessein contre les migrants.

Les fantasmes identitaires polluent depuis trop longtemps le débat national.

Les habitants de Saint-Brévin savent depuis 2016 que l’accueil de migrants est une richesse, que des dispositifs associant la population par une solidarité du quotidien avec des CADA sont des réponses tout à fait opérantes. 

C’est dans une construction de solutions qui lient le respect des droits humains, l’accueil, la solidarité et la sérénité que l’on peut sortir des ornières racistes portées par certaines forces politiques.

Il faut avoir le courage de défendre les valeurs républicaines de fraternité et le droit d’asile.

Nous remercions M. Morez, le conseil municipal, les Brévinoises et Brévinois et le Collectif des Brévinois Attentifs et Solidaires pour le travail accompli en ce sens.

Ne baissons pas les bras, refusons massivement les haines xénophobes et racistes !

La section LDH de Saint-Nazaire Estuaire Presqu’île

Le 11 mai 2023

Edito : Des accusations qui frisent le procès en hérésie

Si la justice dépendait des églises et de la royauté comme ce fut le cas sous l’Ancien Régime, les ligueurs auraient certainement à craindre pour leur liberté voire leur vie.

Il y a eu Sarkozy qui nous a traités plus d’une fois de « droits de l’hommiste », le procès aujourd’hui d’une LDH qui aurait basculé du côté des forces ennemies de la République (islamistes et éco-terroristes, violences sociales, etc.) a agité des Politiques de premier plan et bien sûr le Rassemblement National qui lui, propose directement notre dissolution.

Est-ce l’air du temps, est-ce un changement d’orientation ou est-ce une manœuvre de diversion ?

Rappelons que la LDH, même au risque de déranger les pouvoirs en place, a toujours considéré que les droits fondamentaux valent pour toutes et tous. Et cela vaut même pour des personnes dont la LDH n’approuve rien des idées ni des actes, comme ce fut le cas pour notre demande de procès équitable concernant les collaborateurs en 1945 ou pour les djihadistes d’aujourd’hui.

Certes, les positions de la LDH sur des sujets aussi complexes et sensibles que celui de l’islamisme ou de la défense des droits peuvent interpeller. Je comprends personnellement que des républicains laïcs mesurés, qui n’ont rien à voir avec des islamophobes, aient pu être troublés par certaines positions de la LDH comme celle dernièrement concernant l’imam radical Hassan Iquioussen. Nous ne sommes pas intervenus pour défendre de près ou de loin ses théories abjectes ainsi que ses propos antisémites inqualifiables. Nous avons agi au titre du droit au respect à sa vie familiale comme cela avait d’ailleurs été retenu par le tribunal administratif.

N’hésitons pas à rappeler que la LDH souhaite que toutes poursuites se fassent dans le respect du droit.

Nous ne nous sommes pas portés partie civile au procès des terroristes du vendredi 13 novembre 2015. Le procès, selon les parties civiles, les avocats de la défense et l’accusation a été un procès admirable. D’ailleurs, les prévenus n’ont pas fait appel des décisions judiciaires. Ce n’est pas parce que ce procès s’est déroulé de manière mesurée et a permis l’expression de tous qu’il ne s’est pas déroulé sous le sceau d’une justice d’exception. S’il s’était tenu face à une Cour d’Assises classique, aurait-il été moins bien mené ? Rien n’est moins sûr. Par ailleurs, le chef d’accusation d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste est redoutable et son manque de précision juridique peut vite déraper.

La force de la LDH ne repose pas uniquement sur ses combats et ses actions mais aussi sur la valeur républicaine et exemplaire de son sérieux. La LDH agace sérieusement les gouvernements socio-démocrates et libéraux qui, au nom de la lutte contre le terrorisme, mettent en cause les garanties sur les libertés publiques.

Nous sommes inquiets que chaque nouvel événement d’ampleur donne lieu à encore plus de renforcement de l’appareil sécuritaire d’Etat. La surveillance systématique de la population va augmenter suite à la loi récente sur les jeux olympiques en introduisant la possibilité de surveiller des millions de personnes à la recherche de « comportements anormaux » par des drones et des caméras dites « intelligentes ».

Ne nous trompons pas, le recul du gouvernement concernant la présentation d’une loi sur les étrangers et le droit d’asile n’est que provisoire. Il y a tout lieu de craindre que le nouveau projet de loi balayera d’un revers de main les quelques avancées du projet Dussopt Darmanin, entre autre le titre de séjour pour métiers en tension qui pourtant n’avait rien de révolutionnaire.

La LDH ne changera pas. Changer serait renoncer à assurer pleinement notre mission de défense des droits et libertés. Nous appelons les citoyennes et citoyens, les organisations attachées au respect de l’état de droit à se mobiliser face à des gouvernants qui paraissent de plus en plus fébriles et qui perdent le sens même de leurs responsabilités républicaines.

Jean-Luc BOERO, président de la section, le 27 avril 2023

CP : Non à la fermeture même provisoire du SHAdo

La section LDH est particulièrement inquiète à l’annonce de la fermeture du SHAdo, structure de soin et d’hospitalisation en pédopsychiatrie sur l’ouest du département.

Par-delà le message envoyé sur l’approche de la santé pour les mineurs, il y a des risques graves non seulement pour ces enfants mais aussi pour l’ensemble de la chaîne médicale et pour la sécurité publique dans un département déjà sous-équipé en structures de soins psychiatriques pour les enfants. Et n’oublions pas les familles et les services de protection de l’enfance qui devront faire avec cette fermeture du SHAdo.

Certes, le recrutement de personnels médicaux et particulièrement de médecins psychiatres est devenu un vrai challenge, mais la fermeture d’une structure va au-delà. C’est un savoir-faire, une cohésion d‘équipe, des pratiques collectives qui s’amoindrissent. Bref, c’est une très mauvaise réponse à un vrai problème car cela ne fait que renforcer le manque d’attractivité du secteur de la psychiatrie.

Fermer le SHAdo aura également des impacts forts sur les autres services psychiatriques qui devront accueillir des mineurs, parfois âgés de moins de 15 ans, avec les nécessités spécifiques dues à ces âges et aux profils des autres patients. Ces enfants sont trop souvent hospitalisés en chambre d’isolement. La défenseure des droits a alerté sur ce type de pratiques contraires aux droits humains et qui accroit les tensions éthiques des soignants qui n’ont pas d’autre choix.

Un risque de moindre qualité de soin et d’accompagnement par défaut d’une prise en charge adaptée peut entraîner une administration plus conséquente de psychotropes, d’anxiolytiques, sources potentielles de possibles addictions chez des jeunes. La consommation d’antidépresseurs pour les adolescents ne cesse d’augmenter. Toutes les autorités médicales tirent la sonnette d’alarme !

Les services de pédiatrie seront aussi fortement touchés par la prise en charge de jeunes qui relèvent d’une prise en charge en pédopsychiatrie avec des risques pour la sécurité de tous les jeunes patients.

Par cette fermeture dite provisoire d’un jeune service d’hospitalisation, ouvert en janvier 2021, c’est  le public le plus fragilisé par l’existence qui va en pâtir. Les enfants accueillis dans les services de protection de l’enfance ont des besoins en hospitalisation psychiatrique plus importants que le reste des jeunes.

Enfin, tous les rapports, les études le démontrent : depuis la crise COVID, les besoins en soins psychiatriques des enfants et adolescents ne font que de croitre.

Nous ne pouvons accepter ce choix. La direction de l’hôpital de St Nazaire et à l’ARS doivent pouvoir trouver d’autres alternatives avec les soignants et les organisations syndicales. Des moyens financiers exceptionnels sont nécessaires pour redonner de l’attractivité à la psychiatrie publique !

La section LDH soutient les familles, les soignants  et appelle à signer la pétition.

https://www.change.org/p/non-%C3%A0-la-fermeture-du-service-d-hospitalison-ado-de-saint-nazaire-shado

La section de Saint-Nazaire Estuaire Presqu’île, le 27 avril 2023

Edito : La LDH toujours présente pour défendre la démocratie et les libertés

En deux temps, le ministre de l’Intérieur et la première ministre s’en sont pris à la LDH devant les Parlementaires.

Le ministre de l’Intérieur a mis en cause la participation de la LDH  à des observatoires citoyens qui ont notamment documenté le dispositif de maintien de l’ordre sur la zone de Sainte-Soline dans le cadre des mobilisations contre les « mégabassines », les 24-26 mars 2023.

Au-delà de la confusion que le ministre opère sur la notion d’observateur indépendant, monsieur Darmanin exprime là une dérive inquiétante dans le cadre de sa fonction gouvernementale :

            – parce qu’il tient des propos mensongers : la LDH n’avait pas appelé à manifester comme il l’affirme alors ;

            – car il révèle sa détermination à piétiner le droit international qui protège le statut d’observateur.rice, et, avec lui, la liberté d’expression.

Ensuite, au Sénat, le ministre a été jusqu’à menacer de remettre en question les subventions publiques accordées à la LDH, en réponse au sénateur Les Républicains (LR) François Bonhomme, qui a appelé à « cesser de financer les associations » telles que la LDH. « Je ne connais pas la subvention donnée par l’Etat [à la LDH], mais ça mérite d’être regardé dans le cadre des actions qui ont pu être menées », a répondu Gérald Darmanin. Avant d’ajouter : « Beaucoup de collectivités locales aussi les financent, il n’y a pas que l’État. »

La première ministre s’en prend à la LDH soi-disant pour ses ambiguïtés face à l’Islamisme radical, laissant sous-entendre que la LDH serait noyautée par l’extrême-gauche. Elle n’apprécie pas non plus que la LDH ait récemment attaqué un arrêté interdisant le transport d’armes par destination à Sainte-Soline.

Patrick Baudouin lui a rappelé que le Conseil Constitutionnel, le 18 janvier 1995, a considéré qu’on ne pouvait pas interdire le port ou le transport d’objets pouvant être utilisés comme projectiles car il s’agit d’une formulation générale et imprécise qui entraîne des atteintes excessives à la liberté individuelle.

La LDH appelle et appellera toujours à manifester pacifiquement.

Les valeurs défendues par la LDH vont totalement à l’encontre de ce que véhicule l’Islamisme radical. Cependant, « nous défendons tous les droits, même les droits des terroristes à être jugés équitablement et non par des justices d’exception » (Patrick Baudouin- Le Monde du 14 avril 2023).

Gérald Darmanin insinue la possibilité que les associations comme la LDH qui remettent en cause les projets gouvernementaux ne puissent plus bénéficier de subventions.

D’abord, les subventions ne sont aucunement un droit. S’il fut longtemps le cas où les subventions servaient au fonctionnement associatif, aujourd’hui, les subventions les plus importantes délivrées aux associations le sont dans le cas d’appel à projet. La LDH, association d’éducation populaire, répond à des appels à projet qui dépendent d’autres ministères que du ministère de l’intérieur. Sur St Nazaire, nos seules subventions publiques sont celles de la ville de St Nazaire et à ce jour, elles ne sont pas remises en cause. Les seules fois où elles l’ont été le furent par le Rassemblement National, les équipes municipales en place ces dernières années ont toujours soutenu la LDH dans son action universaliste de défense des droits et libertés.

Pour autant, savoir qu’environ ¼ de nos ressources pourraient disparaitre introduit une résonnance angoissante pour l’ensemble des membres du Bureau National, les 17 salariés et bien évidemment le tissu associatif car après la LDH, quelles seront les prochaines cibles ?

Les subventions sont indispensables pour faire vivre les principes démocratiques. Supprimer ou diminuer ces subventions est l’un des moyens traditionnels utilisés par les régimes autoritaires pour affaiblir l’équilibre entre pouvoir et contrepouvoirs, sans lequel une démocratie est anéantie.

Les réactions de soutien à la LDH sont nombreuses. La presse, les syndicats, les associations, la défenseure des droits, les partis politiques s’en font l’écho.

Les nouveaux adhérents affluent en masse. Nous tenterons d’être à la hauteur de leurs attentes et veillerons à les accueillir correctement.

Face aux atteintes démocratiques, au climat social très tendu, à la remise en cause des valeurs, des subventions et des principes de droit au cœur de la LDH, la prochaine réunion de section, le jeudi 20 avril, sera uniquement consacrée à l’analyse de la situation, aux perspectives et aux actions à conduire.

Jean-Luc Boero, président de la section, le 15 avril 2023

CP : Gérald Darmanin menace la Ligue des Droits de l’Homme.

Gérald Darmanin menace la Ligue des Droits de l’Homme.

Soutenez la LDH pour défendre les libertés et la démocratie !

Le 05 avril, lors d’une audition devant l’Assemblée nationale sur sa gestion du maintien de l’ordre, le Ministre de l’intérieur s’attaque à la Ligue des Droits de l’Homme (LDH).  Nous sommes qualifiés de « drôle d’observateur » car il trouve que la LDH est trop connivente avec les organisateurs de la manifestation de Sainte-Soline. A une remarque du sénateur LR François Bonhomme qui assène « il faut cesser de financer les associations qui mettent en cause gravement l’Etat » Gérald Darmanin réplique « je ne connais pas la subvention donnée par l’Etat à la LDH mais ça mérite d’être regardé » et lance aussi un appel à peine voilé à suspendre les financements par les collectivités territoriales à la LDH.

La LDH, née en 1898 pour défendre Alfred Dreyfus, lui a répondu dans un communiqué du 05 avril lui rappelant qu’il commet une confusion dommageable sur la notion d’observateur indépendant. La LDH n’a pas appelé à manifester à Sainte-Soline. La vingtaine d’observateurs présents le 25 mars a permis de documenter, de manière objective, les pratiques de maintien de  l’ordre et de ce fait d’alimenter le débat d’intérêt public sur ces pratiques.

Faut-il rappeler à Gérald Darmanin que la Commissaire aux Droit de l’Homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, a publié un long communiqué le 24 mars rappelant à Gérald Darmanin que participer à une manifestation non déclarée n’était pas suffisant pour justifier d’une sanction et a demandé à la France de protéger la liberté de réunion et la liberté d’expression. « Les autorités doivent faire en sorte que ces libertés soient respectées et protéger les manifestants pacifiques et les journalistes contre les débordements et contre les violences policières. »

Clément Voule, rapporteur spécial des Nations Unies a écrit « que les manifestations pacifiques sont un droit fondamental que les autorités doivent garantir et protéger (…) les agents des forces de l’ordre doivent les faciliter et éviter tout usage excessif de la force ».

La défenseure des Droits souligne que » le respect des règles de déontologie est essentiel pour apaiser les tensions et favoriser la confiance entre la police et la population » (communiqué du 21 mars)

Amnesty International alerte depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, en janvier 2023, sur « le recours excessif à la force. »

Pour Humans Rights Watch « les autorités françaises doivent respecter les droits des manifestants, vérifier que les tactiques policières sont nécessaires et proportionnées ».

La Fédération Internationale des Droits Humains (FIDH) a aussi tenu à rappeler que les Etats « sont tenus à s’abstenir du recours arbitraire à la force dans le cadre du maintien de l’ordre ».

La sociologue Isabelle Sommier dans une interview à Médiapart, le 05 avril, « qu’en matière de violence politique, l’ultra droite est plus menaçante ».

Rappelons à Monsieur Darmanin qu’un Rugbyman argentin a été tué en plein Paris par des militants d’extrême droite, que des élus de Callac qui défendaient un projet d‘installation de réfugiés ont été menacés de mort ou de viol, que le maire de St Brévin a été victime d’un incendie volontaire, après des semaines de menaces, car il soutient le projet d’installation d’un CADA dans sa commune, qu’une future mosquée à Wattignies (Nord) a été dévastée, que des étudiants ont été attaqués par des commandos baptisés Waffen Assas, que des tags racistes et xénophobes, des menaces de mort, guet-apens et agressions d’étudiants se produisent aux abords des universités voire à l’intérieur. Un tract du Groupement d’Union Défense (GUD) est limpide : « reprendre les universités, expulser les gauchistes ».

Nous ne laisserons pas faire M. Darmanin. S’attaquer à la Ligue des Droits de l’Homme, c’est s’attaquer aux droits et libertés fondamentales acquises de longue date dans notre pays.

Saint-Nazaire, le 06 avril 2023

Jean-Luc Boero, Président de la section

Communiqué de Presse : La LDH de St Nazaire Estuaire Presqu’île solidaire du Maire de St Brévin et de son conseil municipal

M. Yannick Morez a été victime d’actes de vandalisme, ses voitures ont été incendiées et sa maison attaquée par le feu.

D’aucune manière la vie politique et les choix arrêtés par des élus ne doivent donner lieu à de tels actes quelles que soient les oppositions.  

Monsieur le Maire de St Brévin et son conseil municipal avaient unanimement manifesté par un vœu leur soutien à l’installation d’un CADA. Nous étions environ 1200 personnes à soutenir cette implantation le samedi 25 février dernier.

Les élus de Callac en leur temps ont eux-mêmes fait l’objet d’intimidations pour l’accueil de réfugiés. La stratégie de l’ultra droite, de groupuscules d’extrêmes-droites et de Reconquête est évidemment de faire peur, de menacer. Les anti-CADA manient mensonges, démagogie, discrimination, haine et xénophobie.

La LDH soutient et continuera de soutenir toutes les forces de progrès qui accueillent les migrants et nous continuerons à agir avec les associations et les élus qui allient fraternité et intégration avec volonté d’apaisement.

Tous les membres de la section LDH de St Nazaire Estuaire Presqu’île sont atterrés de constater qu’un maire, mesuré dans ses propos, volontairement non polémiste, respectueux des forces démocratiques et cherchant à ne pas dramatiser la question de l’accueil de migrants sur son territoire, se retrouve aujourd’hui atteint dans ses valeurs, dans sa vie personnelle et celle de sa famille.

Nous savons que le procureur de la République et les enquêteurs seront être à la hauteur du symbole et de l’homme courageux qu’est M. Yannick Morez.

Les auteurs de tels actes doivent répondre devant la justice de leur lâcheté criminelle.

La LDH apporte au Maire de St Brévin ainsi qu’à sa famille, aux élus locaux et à tous les Brévinois sa  solidarité indéfectible.

La section de St Nazaire Estuaire Presqu’île

Le 22 mars 2023

Lettre ouverte à monsieur le sous-préfet : « Non à l’usage du LBD »

St Nazaire, le 22 mars 2023

Lettre ouverte à monsieur le sous-préfet : « Non à l’usage du LBD »

Vous ne serez pas étonné que nous soyons totalement en désaccord avec le Président de la République et son gouvernement pour faire passer sa réforme des retraites.

Le recours au 49-3, outil légal, signe les fracturations de notre République. Le mépris des  corps intermédiaires masqué derrière de pseudo- consultations, le contournement assumé des assemblées dans leur rôle premier de  législateur rendent la situation explosive.

La sagesse du gouvernement aurait été d’aller jusqu’au vote de la loi et d’accepter le résultat d’un vote.

Vouloir passer en force, utiliser un artifice législatif abrogeant le débat parlementaire,  ignorer la colère et délégitimer la voix de la rue et des corps intermédiaires conduit à des impasses qui entraînent encore plus de colère !

La LDH n’appelle aucunement à l’usage de la violence mais condamne la disproportion manifeste des moyens de police dans le déblocage de la raffinerie de Donges avec notamment l’usage du LBD. Et que dire des risques d’accidents tels que fuite, incendie, voire explosion en cas d’interventions inadaptées dans  cette zone industrielle SEVESO.

N’oubliez pas que dans le mouvement des gilets jaunes, 353 manifestants ont été blessés à la tête et 30 éborgnés  par des Lanceurs de Balles de Défenses (LBD).

Le ministre de l’intérieur semble vouloir éviter de nouvelles violences policières assimilables à ce que nous avons connu en 2018-2019 et pourtant, vos services semblent enclins à l’usage du LBD.

Cette escalade dans la répression ne règlera rien et  ne peut que conduire à encore plus de réactions de dépit, de colère voire de rage des militants et sympathisants des organisations syndicales représentatives des salariés.

Nous vous demandons formellement d’agir avec calme et respect du cadre d’emploi restreint du schéma de maintien de l’ordre et vous demandons de ne plus autoriser l’usage du LBD !

Pour la section de St Nazaire Estuaire Presqu’île,

Le Président, Jean-Luc Boero

En copie de ce courrier :

  • Monsieur le Préfet de Loire-Atlantique
  • Monsieur le Préfet maritime
  • Mme La Députée Sandrine Josso
  • Monsieur le Député Matthias Tavel
  • M. le Député Yannick Haury
  • Monsieur le sénateur Yannick Vaugrenard
  • Mairies de la Carène
  • Les syndicats
  • Les partis politiques de la région nazairienne
  • Les médias

CP : Retraites : Soutien de la LDH aux mobilisations citoyennes et syndicales

Face à la décision gouvernementale de l’usage du 49-3 pour une énième fois, nous comprenons la colère des jeunes, des salariés et retraités et de tous ceux qui manifestent leur opposition à cette réforme brutale.

Nous avons eu l’occasion de nous exprimer par voie de communiqué de presse à plusieurs reprises sur les raisons de notre opposition (déni démocratique, réforme injuste et inutile).

Nous soutenons les mobilisations syndicales et citoyennes et appelons chacun-e à faire preuve de responsabilité en évitant toutes les provocations et actes violents qui viendraient alimenter l’autoritarisme de certains partis politiques.

Nous visons particulièrement l’extrême-droite qui voit dans cette opposition un marchepied pour gagner l’Elysée.

Nous savons que l’immense majorité de nos concitoyens n’est aucunement dupe de cette récupération politique.

Nous soutenons les manifestations et mobilisations pacifiques et saluons la détermination des salariés du bassin nazairien.

Saint Nazaire, le 18 mars 2023

Pour la section LDH de St Nazaire Estuaire Presqu’île

Jean Luc Boero, Président de la section