Edito : Le Contrat d’Engagement Républicain (CER), un risque liberticide pour les associations

Dans cette séquence politique et sociale pour le moins agitée du fait de la paralysie de l’Assemblée Nationale en raison du déficit démocratique lié à l’article 47-1 et à la stratégie de la NUPES d’arroser le projet de loi d’un nombre pléthorique d’amendements ; le projet de réforme des retraites conduit à une forte mobilisation syndicale mais aussi à un risque démocratique à terme car le Rassemblement National et les extrêmes droites pourraient ramasser la mise du mécontentement populaire et de la recherche d’une nouvelle alternative politique.

En cela, le CER qui est né de la loi dite de lutte contre les séparatismes fait courir un risque majeur aux associations qui se trouveraient opposées aux politiques gouvernementales suivies. Aujourd’hui, trop peu d’associations se sentent concernées par ce contrat. Et la popularisation médiatique sur d’autres enjeux certes légitimes ne permet pas d’atteindre la mobilisation souhaitée contre ce CER. Rappelons que dans ce CER, les associations qui contreviendraient aux principes et aux valeurs républicaines sans qu’elles soient bien évidemment explicitées pourraient voir leur subvention être remise en cause. Ce CER impose aux responsables des associations un contrôle sur l’activité conduite par tous les membres, et en cas de manquement, les responsables seraient considérés potentiellement responsables des agissements de leurs membres. Nous pensions tous que ce CER avait été uniquement décidé pour lutter contre l’islamisme. Les premières associations sanctionnées,  et les seules à ce jour, sont des associations qui mènent des luttes écologiques. Demain, le CER entre leurs mains si le RN prend le pouvoir, imaginez ce que deviendrait la LDH ?

Point n’est besoin de crier au loup, il s’agit dans un premier temps de mener une campagne d’information afin que le CER devienne caduque et puis que le conseil d’état voire d’autres juridictions puissent l’invalider.

Nous convions tous nos adhérents mais aussi toutes les associations dans lesquelles vous œuvrez en qualité de bénévole, de militant ou de sympathisant à venir à la

Réunion du 29 mars à 18h à Agora, salle 7

Jean-Michel Ducomte, ancien administrateur de la ligue de l’enseignement, avocat, membre de la LDH de Nantes mais également élu au Bureau National de la LDH y animera une conférence-débat à l’invitation du collectif local contre le CER dont fait partie la LDH.

La section, avec le CCFD Terre Solidaire et Attac, vous convient le Vendredi 24 mars à  20h15 au cinéma Tati pour un ciné-débat sur l’évasion fiscale en présence de Chanez Mensous, membre de l’association Sherpa.

Enfin, le mardi 28 mars, nous vous convions à 20h à Agora salle 7 pour une conférence débat intitulée : « L’expansionnisme chinois met-il en péril l’universalité des droits de l’homme ? ». Pierre-Antoine Donnet, sinologue et journaliste, ainsi que Tenam, militant tibétain, répondront ce soir-là à vos questions.

Jean-Luc Boero, Président de la section, le 12 mars 2023

Communiqué de presse : Dépôt de plainte

Communiqué de presse : Plainte de la LDH suite aux distributions d’un tract appelant à la provocation à la haine et à la discrimination raciale en raison de l’implantation d’un Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (CADA) à St Brévin 

L’article 48-1 de la loi du 29 juillet 1881 prévoit que toute association, déclarée depuis au moins cinq ans, se proposant (…) de combattre le racisme ou d’assister les victimes de discrimination fondée sur leur origine nationale, ethnique, raciale ou religieuse peut exercer les droits reconnus à la partie civile sur les incriminations à la discrimination, à la haine ou à la violence.

Ainsi, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) en date du 20 février 2023 a déposé plainte auprès du procureur de la République de St Nazaire pour provocation à la haine et la discrimination raciale.

Nous sommes attachés au respect des valeurs d’accueil et de solidarité.

Nous apportons notre soutien aux personnes (élus, enseignants, parents d’élèves ou membres d’associations) qui reçoivent des menaces inacceptables des anti-CADA.

Soyons très nombreux le 25 février à 10h place Henri Baslé (place du Marché) à St Brévin pour manifester notre soutien à l’implantation du CADA.

La section LDH, le 23 février 2023

Edito du 21 février 2023 : Guerre en Ukraine : une mobilisation et une solidarité nécessaires

Dans un communiqué de la LDH Nationale, en date du 17 février 2023, il est noté en conclusion : « De nombreuses voix soulignent un « deux poids, deux mesures » entre les engagements pour l’Ukraine et les solidarités limitées des pays riches face à d’autres conflits et aux crises globales (pandémie, climat, crise économique …). Certains en déduisent que le soutien à l’Ukraine serait illégitime ou que Poutine serait dédouané.

La mobilisation pour l’Ukraine montre au contraire ce qu’on est en droit d’attendre des pays du Nord en termes de solidarité globale face aux crises majeures dans notre monde globalisé et interdépendant ».

Ce communiqué co-rédigé avec Vincent Rebérioux, membre du Bureau National et adhérent de St Nazaire, met bien en avant la position de la LDH. Celle-ci exige le retrait immédiat et sans condition des troupes russes de l’ensemble du territoire ukrainien.

C’est une guerre d’agression. La résistance armée est légitime au regard du droit international et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Le soutien militaire au peuple ukrainien est légitime et doit être proportionné à l’agression subie.

La résistance du peuple ukrainien ne s’apparente aucunement à un nationalisme mais reflète les aspirations à une société plus fraternelle, plus égalitaire, à l’image de ce qu’il y a eu à Maïdan en février 2014. Cette guerre ne doit pas nous faire oublier que les impérialismes et les tentations totalitaires se sont renforcés avec les dominations économiques et les sentiments nationaux exacerbés.

Poutine, dans sa rhétorique contre l’OTAN, n’en est pas moins un nostalgique de l’ex URSS. Il dénonce nos modes de vie, notre soi-disant culture dévoyée et nos libertés individuelles. Il est important de soutenir tous les Russes et les Biélorusses qui sont poursuivis et condamnés pour leur opposition à la guerre. L’exigence de la liberté d’expression des libertés publiques montre que la communauté internationale ne doit rien céder face au rouleau compresseur totalitaire, violent, des empires du XXIème siècle.

Cette guerre nous montre une fois de plus toute l’horreur des conflits armés : assassinats, viols, tortures, bombardements sur les réseaux d’approvisionnement énergétiques, sur les installations de santé et sur les populations civiles sont perpétués au quotidien par l’armée russe en Ukraine. Les lois de la guerre sont violées. Les médias, depuis quelques semaines, nous parlent des enlèvements et de la déportation d’enfants. Les sanctions internationales sont nécessaires et doivent être dirigées d’abord sur les plus hauts responsables russes. Il sera indispensable que tous les génocides, les crimes contre l’Humanité et les crimes de guerre soient l’objet de condamnation sans faille des tribunaux internationaux.

Nous avons été sourds et aveugles à l’agression menée en Tchétchénie, nous n’avons quasiment rien dit au bombardement des populations syriennes par l’aviation russe, et quoi que l’on pense des Américains et de leur modèle capitalistique, il n’empêche qu’aujourd’hui, ce ne sont pas les Américains qui sont les agresseurs.

Nous ne sommes pas dupes d’une réalité diplomatique européenne morcelée. Nous avons su en février 2022 accueillir dignement les Ukrainiens grâce à la protection temporaire, cette guerre en Ukraine nous oblige à encore plus de solidarité internationale et de construction d’un modèle européen encore plus social.

Jean-Luc BOERO, président de la section

Communiqué de presse : Soutien au maintien d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile à St Brévin

Le Collectif des Brévinois Attentifs et Solidaires (CBAS), la municipalité de St Brévin à l’unanimité de ses élus, défendent la construction d’un CADA à la Pierre Attelée.

Cette démarche fait suite à l’accueil réussi de plus de 400 réfugiés à St Brévin depuis 2016.

Pour la LDH, accueillir l’Autre, recevoir dignement, permettre l’intégration, ne pas stigmatiser, refuser l’essentialisation des étrangers, lutter contre la xénophobie et le racisme sont consubstantiels de notre démocratie et aussi de nos principes républicains.

Nous ne laisserons pas la cause des étrangers, des exilés et des réfugiés entre les mains des extrêmes droites qui brandissent des peurs, des haines ancestrales pour asseoir leur fonds de commerce électoral ou leur influence dans la construction des lois.

Nous ne céderons pas aux sirènes de la haine. La France est un pays de mélanges, de culture black-blanc-beur, etc., de religions variées, n’en déplaise aux révisionnistes de l’Histoire.

Le grand remplacement n’existe pas sauf comme argument électoral si cher à M. ZEMMOUR.

Ne cédons rien aux haines raciales.

Saluons le travail des bénévoles et des professionnels qui accueillent ces migrants ; soutenons les brévinois solidaires et venons nombreux, à l’appel du CBAS, à la marche matinale et pacifique le :

Samedi 25 février 2023 de 10h à 12h30

Place Henri Baslé (Place du marché) à St Brévin

Saint Nazaire, le 20 février 2023

Edito : Lutte contre les discriminations et le racisme : il faut plus qu’un plan, il faut une véritable volonté politique et une forte mobilisation citoyenne

L’activité de la section est particulièrement chargée en raison de la grogne sociale alimentée par des projets de loi injustes. Nous appelons tous nos adhérents et nos sympathisants à manifester pacifiquement contre le projet de réforme des retraites, plusieurs communiqués ont d’ailleurs été diffusés en ce sens. Les 1er et 4 mars, nous appelons à une réunion débat et à un rassemblement contre le projet de loi Asile et Immigration (voir tract joint).

Le 24 mars, avec ATTAC et le CCFD Terre Solidaire, une projection du film « La (très) grande évasion » suivie d’un débat avec un spécialiste de la question de l’évasion fiscale aura lieu au cinéma Tati à St Nazaire.

Le 28 mars, une réunion publique organisée par la section, aura pour thème : Dans quelle mesure l’expansionnisme chinois est-il un danger pour l’universalité des droits humains ? C’est Yves, ancien président de section, qui se charge de son organisation. Pierre Antoine Donnet, journaliste, spécialiste des minorités chinoises, animera cette réunion publique.

Nous allons organiser une conférence de presse pour le triste anniversaire de la 1ère année de guerre en Ukraine, en partenariat avec l’association Droujba. Vous recevrez les informations prochainement.

Le gouvernement a présenté dernièrement un plan en 80 points de lutte contre les discriminations et le racisme. La situation est de plus en plus tendue sur St Nazaire. Nous savons que certains employeurs dans la restauration utilisent des étrangers sans papiers  dans des formes d’exploitation renvoyant à l’esclavage moderne. Nous savons que les discriminations concernant l’accès au logement sont nombreuses. Le racisme à l’égard des étrangers est une vraie préoccupation pour bon nombre d’élus et pour nos associations.

Actuellement, le parti d’extrême droite d’Eric Zemmour, Reconquête, a une stratégie de pilonnage de tous les projets d’installation d’étrangers sur les territoires. Après Callac, ce week-end, c’est au château de Thiverval-Grignon dans les Yvelines qu’il va organiser une manifestation contre l’installation d’un centre d’hébergement pour personnes à la rue ou sans domicile fixe.

Sur St Brévin, en vue de l’arrivée en septembre prochain de migrants dans un CADA situé dans un ancien centre de vacances, Reconquête manifestera le 25 février prochain. Gilbert Collard et d’autres personnalités d’extrême droite y seront présents. Lors du dernier conseil municipal de St Brévin, une trentaine d’opposants au projet ont voulu impressionner les élus qui ont voté unanimement une motion favorable à l’implantation de ce CADA.

Nous savons par le Collectif des Brévinois Attentifs et Solidaires que les parents d’élèves de l’école publique située en face du futur CADA reçoivent des pressions et des menaces de la part de ces nervis de l’extrême droite aux idéaux fascistes et racistes.

La section LDH, en lien avec le Bureau National, se mobilisera lors d’une contre-manifestation, comme il y en a déjà eu lieu dernièrement. La présence d’élus du Bureau National et de représentants nationaux d’organisations telles que le MRAP ou Les Verts sont attendus. Avec nos collègues de Nantes, nous nous mobilisons fortement pour soutenir le Collectif des Brévinois Attentifs et Solidaires.

Il faudra que nous soyons très nombreux à venir manifester notre soutien à ce projet d’installation de ce CADA.

Jean-Luc Boero, Président de la section, le 11 février 2023

CP : Lutter contre la réforme des retraites c’est lutter contre l’autoritarisme galopant !

Le pouvoir n’entend pas la rue et rejette les arguments pour  une autre réforme des retraites sauf ceux qui ne remettent pas en cause le cœur de leur projet : nous faire travailler plus longtemps !

Pour le Président de République et son gouvernement, il n’y a pas d’autres solutions que l’allongement de l’âge de départ à la retraite qui pénalisera les femmes et ceux qui ont commencé à travailler tôt et très souvent dans des métiers difficiles.

Le déni de démocratie avec l’usage du 47-1 ou peut-être du 49-3 montre bien que nous ne sommes pas dans une démocratie usant du dialogue et du compromis mais dans une imposition maquillée par une façade parlementaire.

La section de la LDH ne peut que redire que le régime présidentiel favorise ce type de comportement jupitérien !

Il n’y aura pas de réforme acceptée et acceptable sans dialogue, écoute et prise en compte des propositions des syndicats et des manifestants.

Il n’y a pas de démocratie politique en caricaturant et verrouillant le débat parlementaire, en refusant d’entendre qu’il y a d’autres politiques à conduire pour que justice sociale et fiscale soient aux rendez-vous d’une réforme des retraites par répartition.

Il ne faut pas croire que le combat contre le projet de réforme des retraites est un mouvement social comme un autre. C’est une mobilisation de tous les citoyens, jeunes, salariés et retraités. La présence nombreuse de manifestants dans des villes rurales et sous-préfectures nous le montre.

Nous devons gagner ce combat aussi pour que l’avenir de notre pays ne soit pas uniquement entre les mains de la puissance des marchés financiers ou celui de démagogues de l’extrême droite qui nieront les droits des  travailleurs et conduiront une politique de préférence nationale.  

De nouveau, la section LDH appelle très largement à se mobiliser avec les syndicats et à venir nombreux manifester contre cette réforme injuste des retraites.

Saint-Nazaire, le 05 février 2023

CP : Hébergement d’urgence, il faut en finir avec la politique de la poussière sous le tapis !

Depuis des années,  les associations et militants ne cessent de dire qu’ils manquent de solutions de logement très social, d’hébergement d’urgence ou de stabilisation et de mise à l’abri pour les personnes et familles sans logements personnels ou sans abris sur Saint-Nazaire.

Des initiatives citoyennes et des remontées de situations sont régulièrement faîtes. Il a fallu la réquisition de maisons par le Collectif Urgence Sociale et leur expulsion pour que la municipalité propose l’organisation d’une table-ronde des différents acteurs locaux de l’hébergement d’urgence.

Lors de la première réunion, à la mairie de Saint Nazaire, le 12 décembre dernier, en l’absence notable des services de l’Etat, les associations unanimes ont dit qu’il fallait sortir de la politique du thermomètre en cas de grand froid.

La réponse des pouvoirs publics est empreinte d’un déni de réalité.  Le 115 ne peut être un outil de mesure des besoins. Toutes les associations peuvent attester que nombre de personnes s’en détournent car elles savent que, trop souvent, elles n’obtiennent pas de correspondants ou  on leur dit qu’il n’y a pas de solutions.

Minorer les phénomènes du mal logement et du sans-abrisme conduit à des situations de cohabitations forcées, d’habitats de fortunes, de squats, de sur occupation de logements, de couchage dans des voitures, d’hébergement dans des bois, etc. qui sont humainement très lourdes de conséquences.

Il nous est renvoyé que des efforts supplémentaires sont faits avec des renforts de places d’hébergement d’urgence et des nuits hôtelières supplémentaires en cas de grand froid, etc… Et pourtant, à chaque période de grand froid, les associations d’accueil, d’accompagnement et de solidarité sont débordées et se posent, au quotidien, la question de la survie des personnes sans-abris.

Pour nos associations le constat est là, lutter contre le mal logement sur Saint Nazaire est une impérieuse nécessité.

Nous refusons que les associations soient instrumentalisées par les pouvoirs publics. Il est faux de dire qu’elles ne seraient pas en mesure de se mobiliser avec la Protection civile, qu’elles seraient en incapacité de soutenir un accueil digne, propre  et sécurisé dans un gymnase.

Les associations sont révoltées par le discours institutionnel sur la responsabilité. S’il est vrai que l’Etat est le premier responsable de l’hébergement d’urgence, l’incarnation de ce discours, ce sont des personnes qui dorment à la rue. Des personnes, par défaut d’hébergement, trouvent des solutions inadaptées et dangereuses pour leur santé et sécurité. Nous ne pouvons pas continuer dans cette spirale qui nie les droits de l’Homme les plus essentiels.

Des solutions peuvent exister. Il faut entendre les associations, ne pas les laisser sans informations ou les reléguer sur des strapontins pour faire croire à un semblant de dialogue. Il faut construire avec elles des solutions.

Que ce soit au niveau du mal logement, du sans-abrisme ou du grand-froid, les associations de terrain avec leurs équipes sont porteuses de nombreux projets qui vont de la sous-location avec garantie et accompagnement, de baux précaires à des associations pour des locaux et logements vides appartenant aux collectivités, de tiny house, d’ouverture de locaux en cas de grand froid sans attendre le feu vert  de la préfecture, ou en passant, si nécessaire, par la réquisition.

La section LDH de Saint-Nazaire Estuaire Presqu’île demande que les associations et militants des droits des personnes soient entendus ! Il est temps de s’atteler aux problématiques soulevées avec une approche pragmatique et à la hauteur des difficultés rencontrées par les personnes concernées, les associations et les professionnels.

 Un toit est un droit !

Saint Nazaire, le 26 janvier 2023

Communiqué de presse : Retraites : non à une nouvelle régression des droits sociaux

Alors qu’inégalités et précarisation s’aggravent sans cesse, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) ne peut que s’inquiéter de voir le gouvernement s’entêter à faire passer en force une réforme des retraites que l’ensemble des organisations syndicales et l’immense majorité des Françaises et Français rejettent.

Après les réformes du Code du travail, de l’assurance chômage, dans un contexte de détérioration continue des services publics, cette réforme du système général des retraites constitue une nouvelle étape vers la remise en cause de l’Etat social, avec l’obsession de réduire à la portion congrue le système de répartition afin que les compléments soient assurés par les mécanismes privés de capitalisation pour celles et ceux qui le peuvent. N’oublions pas que d’ici quelques années, le taux de remplacement va dégringoler à environ 37 % selon le COR contre une moyenne actuelle de 52 % de l’ancien salaire.

Cette réforme, dont la nécessité économique est loin d’être avérée, aggravera les injustices sociales au détriment de celles et ceux ayant des carrières longues, pénibles et précaires, et notamment des femmes qui constituent l’immense majorité des précaires. Elle réduira également la possibilité d’arriver à la retraite et de la vivre en bonne santé. Ici, sur le bassin nazairien, la notion de pénibilité n’est pas un vain mot. Les salariés du bassin nazairien seront les victimes du rallongement de l’âge de départ à la retraite. Le gouvernement fonde sa réforme entre autre sur l’allongement de la durée de vie. Mais ce propos est à nuancer car sur le bassin nazairien, la surmortalité est de 28% de plus que la moyenne nationale chez les moins de 65 ans. Devra-t-on passer de l’emploi au cercueil ?

Inacceptable dans son contenu, cette réforme interroge également en termes de méthode, la procédure annoncée constituant un véritable déni de démocratie si le gouvernement va jusqu’au bout de ce qu’il a annoncé.

En effet, après une réforme du Code du travail par ordonnances, celle des retraites esquive tout débat public en utilisant une procédure législative accélérée (article 47-1 de la Constitution1) et en s’appuyant non sur un projet de loi ordinaire mais sur un projet de loi de financement de la sécurité sociale rectificatif.

Ce choix n’a rien d’anodin car il permet au gouvernement de s’affranchir d’un véritable débat et de passer outre les droits du Parlement. Moins connu que l’article 49-3, dont le gouvernement a fait un usage abusif à l’automne, l’article 47-1 alinéa 2 de la Constitution permet de dessaisir l’Assemblée nationale au bout de 20 jours à compter du dépôt du projet de loi. Ensuite, le Sénat doit statuer dans un délai de quinze jours. Et, à défaut d’un vote dans un délai de cinquante jours, le projet peut être mis en œuvre par ordonnance.

Conjuguer de telles méthodes avec des mesures d’injustice sociale ne peut qu’accentuer la crise de confiance actuelle, qui met en péril notre démocratie et favorise les dérives vers l’extrême-droite.

C’est pourquoi la section LDH appelle de nouveau les citoyennes et citoyens à se mobiliser et à manifester le 31 janvier à 10H, Place de l’Amérique latine à St Nazaire aux côtés des organisations syndicales.

Saint-Nazaire, le 26 Janvier 2023

1« Si l’Assemblée nationale ne s’est pas prononcée en première lecture dans le délai de vingt jours après le dépôt d’un projet, le gouvernement saisit le Sénat qui doit statuer dans un délai de quinze jours. Il est ensuite procédé dans les conditions prévues à l’article 45. Si le Parlement ne s’est pas prononcé dans un délai de cinquante jours, les dispositions du projet peuvent être mises en œuvre par ordonnance. »