Non, Danielle L. la LDH n’est pas responsable des massacres du 13 novembre

La section de Nice de la LDH a reçu sur son compte Facebook www.facebook.com/ldhnice , le message privé que nous transcrivons ci-dessous :

« Danielle L.
Mesdames messieurs…
On ne vous entend pas beaucoup…
Peut être que quelques part vous vous sentez un peu responsable…!!!! C ‘est bien joli de refuser les expulsions des islamistes radicaux vers leur pays d origine ..
Ils s exposent à des représailles chez eux..???ce sont vos motivations…. toutes vos interventions font qu aujourd’hui 150 familles françaises vont pleurer leur mort… Vous n avez pas un peu honte quand même…
Ces jeunes Français ont moins de valeur que ces islamistes?
Honte a vous..
Je ne vous salue pas!!! »

Nous avons souhaité répondre à ce message, car il nous pensons qu’il reflète une des idées  préconçues les plus courantes à propos des activités et des prises de position des associations qui œuvrent pour la défense des droits de l’Homme.

Madame,

La LDH ne se tait pas, vous le constaterez en consultant son très intéressant site internet : http://www.ldh-france.org. Nous comprenons que, dans un mouvement d’angoisse provoqué par les tragiques événements que nous venons de vivre, vous cédiez à la facilité de désigner in petto des boucs émissaires, en l’occurrence, la LDH. Provoquer des divisions entre français, c’est précisément ce que les massacreurs recherchent.

Ce n’est pas la LDH qui a procédé en 1916 à un partage des décombres de l’empire Ottoman, traçant entre les peuples du Proche Orient, à leur seul profit, des frontières aussi absurdes qu’artificielles, mais les franco-britaniques.

Ce n’est pas la LDH qui, à partir de 1990, a mis à feu et à sang l’Irak, un pays déjà bien fragile, accentuant encore un peu plus les fractures entre les diverses communautés qui composent ce pays, mais Messieurs Bush père et fils.

Ce n’est pas la LDH qui a entrepris de massacrer son propre peuple en Syrie, créant ainsi la situation que vous connaissez, mais Monsieur Assad fils.

Ce n’est pas la LDH qui a perpétré un coup d’Etat en Egypte, déstabilisant un peu plus ce pays qui n’en avait vraiment pas besoin, mais Monsieur Abdel Fattah al-Sissi.

Ce n’est pas la LDH qui maintient le peuple Palestinien dans une perpétuelle situation de colonisé, mais Monsieur Netanyaou.

Ce n’est pas la LDH qui a permis l’installation de l’E.I dans les ruines de la Libye, mais Messieurs Sarkozy et Cameron.

Nous espérons qu’il ne vous aura pas échappé que la LDH n’est pas responsable des trente ans de déstabilisation et de guerres que vit le Proche Orient, lesquels sont à l’origine des événements que nous venons de vivre. Or le Proche Orient, comme son nom l’indique, est à nos portes et vous, vous avez pensé, à tort, qu’ici, dans notre douce France, allions pouvoir vivre tranquillement à l’abri de tous ces malheurs, au chaud, calfeutrés dans notre petit cocon douillet.

Vous réclamez plus de répression, plus de limitations des libertés publiques, pensant ainsi résoudre le problème ; mais avez vous réalisé que l’Irak, la Syrie, l’Égypte sont des Etats dans lesquels les libertés publiques et individuelles sont réduites à leur plus simple expression et, pourtant, ce sont des pays qui subissent presque quotidiennement des attentats comme ceux que nous venons de vivre ?

Gardons nous, madame, des solutions simplistes, à l’emporte pièce ; il n’y a pas de solution facile ; comme le dit Marc Trévidic, juge d’instruction au pôle antiterroriste de Paris pendant dix ans : « La France restera le pays le plus exposé aux attentats, à cause de notre diplomatie et de nos opérations extérieures, mais aussi parce que les terroristes détestent notre façon de vivre, notre mixité et notre rapport à la laïcité. La porte de sortie, c’est un travail contre la radicalisation et contre l’idéologie islamiste. Ça peut prendre dix ou quinze ans, il faut travailler sur les causes, tout en luttant contre les groupes terroristes et en empêchant les attentats ».

Travailler sur ces causes ne sera pas facile, surtout si on se contente de jeter l’anathème sur les associations œuvrant en faveur des droits de l’Homme, quand des enfants de la République, nos enfants, se transforment en kamikazes pour provoquer des massacres.

Recevez, madame, notre salut fraternel.