Le 11 avril 2016, le quotidien « La République de Seine et Marne » publiait une interview de l’adjudate-chef de gendarmerie, « référente sûreté en prévention technique de la malveillance et vidéoprotection » Extraits :
« Quel est l’impact de la vidéoprotection sur la délinquance de voie publique ? »
« Pour les quelques communes de zone gendarmerie qui ont installé la vidéoprotection de manière réfléchie et pertinente, et depuis suffisamment longtemps pour qu’émerge un retour d’expérience solide, une baisse de la délinquance quasi immédiate et durable est ressentie. L’effet est d’abord dissuasif auprès des délinquants au cours des premiers mois. Mais dès lors que des enquêtes s’élucident grâce à la vidéoprotection, et que ça se sait par le biais des médias ou autres, la délinquance se déplace et évite de se rendre sur les communes vidéoprotégée. Je n’ai pas de chiffres précis, mais généralement, on ressent une baisse pérenne de 30 à 40 % de la délinquance de voie publique dans les communes de zone rurale où les dispositifs de vidéoprotection ont été installés de façon pertinente et performante. »
Les réponses faites au journaliste sont particulièrement symptomatiques de la façon dont les laudateurs de la vidéosurveillance en vantent les mérites.
Il n’est nullement question de données statistiques établies par un organisme indépendant travaillant avec des chercheurs compétents, mais d’un « ressenti » (répété deux fois dans le même paragraphe) éminemment subjectif. D’ailleurs, avoue l’adjudante « je n’ai pas de chiffres précis » ce qui ne l’empêche nullement de se contredire grossièrement en annonçant « une baisse pérenne de 30 à 40 ».
Dans le domaine de la vidéosurveillance, la technique des statistiques pro domo établies « au doigt mouillé » a encore de beaux jours devant elle.
L’article complet : [ ICI ]
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