L’éternelle danse macabre de l’injustice : Pınar SELEK face à son quatrième report de jugement

Dans les couloirs glacés de la justice turque, le temps s’étire comme une ombre malveillante. Pour la quatrième fois, le verdict dans l’aЛaire Pınar SELEK est reporté, perpétuant une mascarade judiciaire qui, depuis plus d’un quart de siècle, piétine les droits fondamentaux d’une femme dont le seul crime fut de penser librement.

Vingt-six années.

Neuf mille quatre cent quatre-vingt-dix jours. Cinq procès.

Quatre acquittements.

Une vie suspendue au fil d’une justice qui se joue d’elle.

Comment qualifier cette obstination judiciaire sinon de torture institutionnalisée ? Chaque renvoi est un nouveau coup porté non seulement à Pınar SELEK, mais aux fondements mêmes de l’État de droit.

Cette sociologue, féministe et écrivaine, dont les travaux sur les minorités ont enrichi la pensée critique, est contrainte à un exil sans fin, tandis que la justice de son pays natal s’acharne à réécrire une version des faits que quatre acquittements ont pourtant déjà démentie.

La section niçoise de la LDH observe, consternée, ce théâtre de l’absurde où les droits humains sont réduits à de simples accessoires.

Ce quatrième renvoi est une violence délibérée, un véritable et inacceptable déni de justice.

Cette saga judiciaire n’est pas seulement l’histoire d’une femme confrontée à l’arbitraire – c’est le symbole d’une justice dévoyée qui, telle une horloge déréglée, répète inlassablement les mêmes erreurs, sourde à l’impératif de la légalité et aveugle aux évidences de la vérité.

Communiqué du 7 février 2025

Section de Nice de la Ligue des Droits de l’Homme