Nice, le 15 février 2017
La Ligue des Droits de l’Homme – section de Nice – Maison des associations – 12ter Pl Garibaldi 06300 Nice
à
Monsieur le directeur général des services du Conseil Départemental des Alpes-Maritimes
Secrétariat du DGS – Centre Administratif Départemental – 147 Bd du Mercantour BP 3007 – 06201 Nice cedex 3
Objet : tribune libre – Nice Matin du 9 février 2017.
Monsieur,
la veille du délibéré concernant M. Cédric Herrou , vous avez publié dans le quotidien Nice Matin une tribune libre sous le titre : « Oui, le conseil départemental remplit sa mission en faveur des mineurs étrangers ».
Nous observons tout d’abord que vous sous-entendez que M. Hérrou dénigrerait le travail des salariés du CD, ce que, pour notre part, nous n’avons jamais lu ou entendu.
Plusieurs affirmations de votre tribune libre sont contestables. En particulier, il est surprenant que vous laissiez entendre que la voie d’entrée normale dans le dispositif de protection de l’enfance est de s’adresser en priorité aux services de police ou de gendarmerie, alors même que, en application de la loi du 14 mars 2016 sur la protection de l’enfant et son décret d’application du 24 juin 2016 (article R 221-11 CASF), c’est précisément la mission du CD d’organiser l’accueil et l’évaluation des mineurs non accompagnés.
Nous avons aussi relevé que vous évaluez le coût de la gestion des mineurs étrangers isolés à 10 millions d’euros par an. Ce montant est avancé depuis plusieurs années par le CD06, sans que l’on ait pu obtenir d’éclaircissements. Dans un article (non signé) intitulé sans aucune ambiguïté : « Le coup de gueule d’Eric Ciotti face à l’afflux de mineurs étrangers », paru le 23/01/2016 dans le quotidien Nice Matin, il était déjà fait allusion à ce montant de 10 M€/an. Nous avions sollicité la rédaction de Nice Matin afin qu’elle obtienne des précisions (mail du 25/01/201), démarche restée sans réponse. Nous observons que ce montant de 10 M€ est avancé aussi bien pour l’accueil de 1.265 MEI en 2015 (NM 23/01/2016) que pour celui de 213 mineurs début 2017 (votre tribune libre). Aussi, nous souhaiterions savoir sur la base de quels éléments comptables vérifiables, extraits soit de votre système de comptabilité analytique, soit d’une éventuelle comptabilité par activité qui aurait isolé les coûts imputables aux mineurs étrangers, vous fondez cette affirmation. L’observation du fonctionnement du centre d’accueil de MNA ouvert au CIV montre que celui-ci fonctionne avec un sous effectif d’encadrement évident, des activités en principe obligatoires d’animation, d’enseignement, de soutien psychologique et d’évaluation sont malheureusement réduites à leur plus simple expression, faute de moyens humains. Il serait donc erroné de raisonner à partir de coûts standard qui incluraient ces prestations qui ne sont que très partiellement servies aux MNA placés sous votre responsabilité.
Dans l’attente, nous vous prions d’agréer, monsieur le directeur général, l’expression de notre considération distinguée.
Swanie Potot
Présidente de la section de Nice
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