Le Conseil d’Etat suspend l’arrêté de la commune de Villeneuve-Loubet

Le Conseil d’État suspend l’arrêté dit « anti burkini »

de la commune de Villeneuve-Loubet

La section de Nice de la LDH prend acte de la décision du Conseil d’État concernant la commune de Villeneuve Loubet ; elle demande aux communes concernées du Département des Alpes-Maritimes d’abroger immédiatement les arrêtés similaires, désormais entachés d’illégalité.

Le droit fondamental de manifester sa religion ou ses convictions dans l’espace public sera à nouveau respecté et nous nous félicitons d’y avoir contribué ; mais, en même temps, la section de Nice de la LDH réaffirme qu’elle désapprouve le port de vêtements qui symbolisent la soumission des femmes et portent ainsi atteinte à l’égalité entre les hommes et les femmes.

Les arrêtés démagogiques et populistes sont inutiles et même dangereux ; notre région a surtout besoin de politiques de lutte contre la ségrégation urbaine et en faveur de la cohésion sociale. Nous faisons confiance aux enseignants, aux éducateurs, au monde associatif et syndical, aux hommes politiques de bonne volonté, afin que, par un travail de proximité et au quotidien, les capacités d’intégration de notre société laïque soient renforcées.

vous aimez les objets connectés ? essayez donc les serrures …

 

Le site web « L’informaticien »  [ ICI ]    a testé pour vous une serrure connectée.  Les serrures connectées, qui s’ouvrent avec un smartphone, une télécommande ou même un signal audio, devraient être ultra-sécurisées. Pour une marque bien connue, ce n’est pas du tout le cas : le niveau de sécurité est juste catastrophique.

Serrures connectées : vous pensiez vraiment être en sécurité ?

Les serrures connectées, qui s’ouvrent avec un smartphone, une télécommande ou même un signal audio, devraient être ultra-sécurisées. Pour une marque bien connue, ce n’est pas du tout le cas : le niveau de sécurité est juste catastrophique. 

Imaginez-vous au magasin, en quête d’une serrure connectée. Sur l’un des packagings, vous voyez ceci : elle utilise une technologie de sécurisation des données qui correspond « aux standards militaires et bancaires (AES 256 / 3D Secure) ». Alors là, vous êtes rassuré ! Quoi de mieux qu’un algorithme de chiffrement bien connu et solide pour protéger votre chez vous ?

Seulement, au-delà du packaging, le rêve s’effondre. Au FIC à Lille, nous venons d’assister à une conférence accablante. C’est Renaud Lifchitz de Digital Security (Econocom) qui joue le rôle d’animateur. Et ce qu’il raconte est effarant. S’il ne nomme pas la marque en question, on se doute très fortement qu’il s’agit du français Okidokeys.

Une serrure connectée, parmi d’autres…

Les fondamentaux de la sécurité complètement oubliés

La liste des remontrances est très longue. Précisons que le verrouillage/déverrouillage de la serrure peut se faire soit par badge (RFID), soit par smartphone (Bluetooth 4.0 – BLE) soit par code audio. On apprend tout d’abord que l’application est développée en full HTML5 et JavaScript ; et que le code source est donc entièrement accessible. Dans celui-ci, on y découvre rapidement des aberrations et notamment des constantes booléennes modifiables (8 au total) ! En clair, on découvre également des jetons de cloud, « ce qui signifie que l’on peut se faire passer pour une serrure puisque le jeton secret est dans le code source… » sourit Renaud Lifchitz (photo ci-dessous).

Et la liste est loin d’être terminée : un grand nombre d’URL sont présentes dans le code « dont une complète d’authentification ». Elle est stockée en clair côté client. « Nous avons le login/mot de passe dans l’URL. Côté serveur, c’est de l’Apache, mais l’authentification étant dans l’URL on la retrouve dans les logs du serveur web. Cela signifie que login et mot de passe sont eux aussi stockés en clair côté serveur, en tout cas dans les logs ».

Quant à la clé de chiffrement, annoncée en 256 bits, elle est en fait dérivée du Code PIN à 4 chiffres de l’utilisateur : en réalité, la clé est en 14 bits, soit 19 fois plus faible que celle annoncée ! On estime à environ 10 000 le nombre de possibilités pour trouver le bon code PIN. Autant dire, l’affaire de quelques secondes/minutes. Enfin un bon point : pour la connexion RFID, Okidokeys utilise la solution d’authentification et d’accès aux données Mifare Ultralight C. Une bonne nouvelle car aucune faille n’a encore été répertoriée sur cette technologie. En revanche, encore faut-il que celui qui l’utilise change la clé par défaut ; qui au passage est « breakmeifyoucan! ».

De multiples scénarios d’attaques

Tout cela est bien joli mais à quoi sert-il de pouvoir déverrouiller une serrure si on ne sait pas où elle se trouve ? Ce n’est pas un problème : un simple scan BLE réalisable depuis un smartphone permet de détecter les serrures dans un rayon de 100 alentours. Ce faisant, une personne peut rapidement avoir accès à toutes les infos des serrures repérées, et notamment voir si elles sont à jour. Passons encore sur les multiples scénarios d’attaques MITM (Man in the Middle) que cela suppose…

Cette démonstration à charge est donc en tout point consternante. D’autant plus que si un seul constructeur est visé ici, il y a également fort à parier que les autres constructeurs (Vachette ?) soient eux aussi confrontés aux mêmes failles de sécurité. Ce que nous ne manquerons pas de tenter de vérifier prochainement.

Lobby de la vidéosurveillance : obsolescence programmée, leçons de morale et essaims de drones

Monsieur le maire : vous vouliez battre des records de mises en service de caméras de vidéosurveillance  1500, 2000  et plus ? Las, le lobby de la vidéosurveillance ( Association nationale de la vidéoprotection – AN2V ) vient de vous ringardiser. Après avoir refilé des dizaines de milliers de caméras aux élus de tous bords, aux communes de toutes tailles, voici que son représentant, M. Dominique Legrand déclare dans la presse  (Sud Ouest du 06/05/2016   [ ICI ]  ) : « Il ne sert à rien de faire du quantitatif et de placer des caméras à tout prix [ … ] Notre position est claire : nous prônons moins de points de visualisation mais avec des images de meilleure qualité » Bref, ça revient à dire : jusqu’à maintenant on vous a refilé, en quantité, du matériel inutile et obsolète, jetez donc tout ça à la poubelle et équipez vous avec mon beau matériel, vous serez « hig tech friendly », vos administrés vont adorer.

Faisant preuve d’un sacré culot, le lobbyiste se pose en moraliste de la vidéosurveillance : « le coût, les aspects juridiques et éthique ont-t-ils été pris en compte ? Puis il préconise « une vue d’ensemble pour sortir de l’émotion et des petits calculs électoraux des municipalités ». Bref, un tract de la LDH !

Et pour terminer en beauté  : vous surveillez vos concitoyens  d’en bas ? et bien, surveillez aussi d’en haut, tant qu’à faire, surveillez en 3D, donc,  « Pourquoi pas un essaim de drones plutôt qu’un hélicoptère pour suivre un rodéo nocturne ? ». Plutôt que de vendre un seul  et inutile drone, autant en vendre un essaim, sans doute au titre de la maitrise des coûts. Des esprits malveillants prophétisent : « la saison du ball trap est ouverte ».

 

Drones

UE : projet de coopération avec les dictateurs du Soudan et de l’Érythrée

Information alarmante parue dans la presse Anglo-saxonne et Allemande :

l’UE soutiendrait le Soudan et l’Érythrée dans la surveillance des frontières ; elle livrerait aussi des équipements de surveillance de la population.

( Zeit Online  – traduit de l’allemand) :

PRÉVISION D’UNE COOPÉRATION UE – DICTATURES du SOUDAN, ERYTHREE etc. en prévention de l’émigration

ZEIT -Online 14 /05/16

GIZ  (Société pour la coopération internationale) aide les dictateurs africains pour la protection des frontières.

Sous la direction des membres de l’aide au développement, l’UE soutient le Soudan et l’Érythrée dans la protection des frontières. Selon ces informations elle livre aussi des équipements de surveillance. 

La société allemande pour la coopération internationale  (GIZ) doit mener un projet controversé pour la protection des frontières en Érythrée et au Soudan. 

Selon les recherches du journal ARD Report Mainz et du magazine Spiegel, le projet fait partie d’un fond européen pour la prévention des raisons de l’immigration. Les médias se référent à des documents des traités de l’UE. 

A cause de la situation des droits de l’Homme la coopération avec les deux pays est controversée. Ces Etats ont des dirigeants qui sont eux même cause de l’immigration. 

Il existe un mandat d’arrêt international de la cour des droits de l’Homme contre le président soudanais à Den Haag. 

La coopération avec ces deux Etats (Soudan et l’Érythrée) est normalement officiellement interrompue à cause des violations des droits de l’homme qu’ils pratiquent couramment. 

Le projet va cependant avoir lieu, financé par la UE, a déclaré le ministre fédéral allemand pour le développement. Le plan prévoit également la livraison d’équipements comme des voitures, des caméras de surveillance, scanner et server, en plus de  la formation des personnels de sécurité.

La UE elle-même craint un danger de détournement des fonds à des fins de répression contre la population civile.

Selon le ministre les détails du projet sont encore à définir.

Concernant les équipements  il n’y a pas encore une décision définitive. Face au grand nombre d’immigrés issus de l’Afrique, les Etats européens prévoient  un renforcement de  la coopération avec les pays en crise comme le Soudan, l’Érythrée, la Somalie. 

Ils se basent sur un plan d’action que les Etats européen ont signé avec les représentants des différents pays. Il prévoit en outre d’empêcher le passage  et de renvoyer les immigrés économiques dans leur pays d’origine.

En contrepartie il est prévu une augmentation des aides financières.

Traduit par Gundula Walter

Article en allemand Zeit Online : [ ICI ]

Article en anglais Buzzfeed.com : [ ICI ]

La vidéosurveillance à Nice

« Le procédé est bien connu avec la surenchère sécuritaire liberticide : qui peut avoir peur des contrôles de police démultipliés, des surveillances électroniques ou sur le web, des contrôles au scanner … si ce n’est le fautif, le coupable […] La charge de la preuve est inversée. Ce n’est pas à l’évaluateur de produire les bienfaits de l’évaluation. C’est à l’évalué de produire les bienfaits de la non-évaluation […] l’individu est à jamais suspect. »

Cynthia Fleury « Les irremplaçables » Gallimard.

Pour accéder au dossier établi par la section de Nice de la LDH, cliquez   : [ ICI ]

vidéosurveillance + reconnaissance faciale : le meilleur est à venir

Un récent article paru dans « Le Monde »  [ ICI ]  explique comment, FindFace, une toute nouvelle application russe, permet, grâce à son système de reconnaissance faciale lié à une simple photo, de retrouver le profil d’une personne sur l’équivalent du Facebook russe. Des internautes ont utilisé cette application « pour mener une chasse aux actrices pornographiques et aux prostituées [ … ] Ainsi, des centaines de profils ont été jetés en pâture sur le site. Les images pornographiques sont publiées à côté de photos de mariage de la même personne, ainsi que l’adresse de son profil VKontakte et celle de son mari ou d’autres membres de sa famille ».

Inutile de préciser que ce qu’il est possible de faire avec une photographie, il est encore plus facile de le faire avec une image issue de la vidéosurveillance qu’elle soit sur la voie publique ou dans un lieu privée (supérette, banque,  bar, hôtel, etc.) c’est pourquoi, le journaliste, à raison, s’inquiète : « il suffit d’imaginer le  pouvoir de ces outils reliés à un vaste réseau de caméras de surveillance.« 

Aujourd’hui les prostituées, demain  les « non conformes » de toutes catégories, origines et croyances, puis les syndicalistes, puis les opposants politiques et, enfin, monsieur tout le monde, lui aussi, aussi sera transparent.

 

 

 

 

A Nice le « boulevard connecté » sera aussi un « boulevard surveillé »

Revue « Communication et organisation »  n° 46 – 2014 – Bruno Girard  « L’image donnée ».

Article accessible en ligne [ ICI ]

Ce très intéressant article analyse quelle peut être la puissance des images collectées par la vidéosurveillance, dès lors qu’elles se transforment en « données » traitées par un algorithme. A propos du fameux boulevard connecté à Nice, il indique : « Le Boulevard connecté à Nice constitue un excellent terrain d’observation de l’exploitation des données en environnement urbain avec une plateforme multiservice impliquant des caméras IP, des capteurs, un portail opendata, lesquels envisagent de traiter les problèmes de stationnement [ …], de gestion des déchets et des éclairages. »

L’auteur analyse ensuite certains éléments de la plaquette officielle de présentation, comme nous l’avons fait dans notre article  à propos du programme  « Eliot » de l’équipementier en matériel électrique Legrand, ainsi que du boulevard connecté vu par Cisco. ( voir article : « Eliot ou le monde merveilleux des objets connectés » dans la catégorie « Vidéosurveillance »).

Enfin, il indique : « Ainsi le boulevard connecté à Nice veut simplifier les déplacements, fluidifier la circulation, économiser l’énergie. À aucun moment, il n’est question de surveillance des usagers. Aucune dimension sécuritaire n’est mentionnée dans le dossier de presse. La vidéoverbalisation automatique par capture des numéros de plaque d’immatriculation, déjà en exploitation à Nice, n’est pas évoquée. Il paraît étonnant que ces objectifs soient omis alors que les caractéristiques indiquées pourraient permettre ces dispositions. C’est seulement à l’intérieur d’un autre article du blog de la société Cisco que l’on évoque un usage sécuritaire dans un compte rendu du salon Innovative City de juin 2012 à Nice  » 

Cisco Bd connecté, la version sécuritaire : [ ici ]

Cisco bd connecté, la version idyllique :

 

Nous voilà prévenus.

Réponse à M. Hani Ramadan

Nice, le 21 avril 2016

COMMUNIQUE

La section de Nice de la Ligue des droits de l’Homme s’est indignée à la lecture d’un entretien avec M. Hani Ramadan, publié par Nice Matin dans son édition du 17 avril 2016.

En effet, à la question : « pouvez-vous préciser votre position sur la lapidation des femmes » M. Ramadan répond : « [ .. . ]  nous avons toujours dit que c’était surtout dissuasif, difficilement applicable […] ». Ainsi, le principe même de la lapidation n’est pas remis en question. M. Ramadan se réfugie derrière un aléa conjoncturel, lié à la difficulté de son application, pour ne pas proclamer son rejet de cette pratique barbare qui sévit encore dans plusieurs pays.

A la question : « Dans le même article, vous expliquez que le sida peut être considéré comme châtiment divin. C’est ce que vous pensez ? » il est répondu : « [ … ] lorsque des hommes transgressent la loi divine, la nature se retourne contre eux [ .. ] ». Le sida est donc considéré comme un châtiment divin, puisque, pour les monothéistes, Dieu commande à la nature. Cette position aberrante, également propagée par certains intégristes chrétiens, contredit les principes les plus élémentaires de la biologie. Nous nous érigeons vivement contre de telles conceptions alimentées par une pensée profondément homophobe et archaïque.

M. Ramadan en appelle à « un dialogue authentique entre nous « juifs, chrétiens, musulmans, libres penseurs ». Certes, nous voulons dialoguer avec tous, croyants ou athées, sur la base de nos positions laïques, mais le dialogue n’est possible que dans les limites du respect le plus élémentaire de l’intégrité humaine. Nous estimons que ces limites ont été franchies par M.Ramadan.

Un médecin italien d’origine palestinienne exerçant à Imperia refoulé à l’aéroport de Nice

Samedi 26 mars, M Kalid Rawasch médecin italien d’origine Palestinienne, résidant depuis trente ans en Italie, a été empêché de débarquer à aéroport de Nice Cote d’Azur par la PAF. Sa fille à pu continuer sa route vers Impéria où réside la famille. M. Rawasch a été contraint de retourner sur Tunis, puis de rentrer en Italie par un aéroport Italien. Cette affaire fait grand bruit en Italie. Nous ne connaissons toujours pas les motifs exacts de cette décision administrative.

COMMUNIQUE DE PRESSE DE L’ASSOCIATION ARCI

(extraits, traduit par nos soins)

L’association ARCI National se déclare totalement solidaire du Dr Khalid Rawash, président de l’association Arci Handala de la ville d’Imperia.
L’Arci considère que le traitement réservé par la police française au Dr Khalid Rawash, citoyen italien et médecin à Imperia est très inquiétant.
De retour d’un voyage à Tunis pour participer à une conférence sur la paix et l’immigration, le Dr Rawash, citoyen Italien, a été refoulé à l’aéroport de Nice et renvoyé sur Tunis par la police française, au motif qu’il serait déclaré « personna non grata » en France. […]
Arci National et Arci Ligurie sont scandalisés par ces événements et se déclarent solidaires du Dr Khalid Rawash, président de l’association Arci Handala et infatigable promoteur d’actions immédiates en faveur de la protection des droits des plus démunis.
Nous demanderons des explications à l’ambassade de France en Italie et à nos ministres de l’intérieur et des affaires étrangères, afin de clarifier les motifs d’un tel comportement, qui ne peuvent certainement pas être justifiés par des raisons liés à la sécurité, étant donné le comportement et les activités du Dr Rawash. […]

Communiqué de presse de ARCI  : [ ICI ]

Article « La Stampa » :  [ ICI ]

Situation des mineurs isolés étrangers dans les Alpes-Maritimes saisine du Défenseur des droits

Nice, le 29 mars 2016

– Association pour la démocratie à Nice (ADN).

– Amesty international 06.

– CIMADE 06.

– CGT du Foyer de l’enfance des Alpes-Maritimes (CGT-FEAM)

– Habitat et citoyenneté.

– Ligue des droits de l’Homme (LDH) Sections de Nice et Cannes-Grasse.

– Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP ). Comité Nice – Grasse

– Réseau éducation sans frontière (RESF) 06

– Syndicat des avocats de France (SAF) 06

– Syndicat de la magistrature 06

à

Monsieur le Défenseur des Droits

7, rue St Florentin

75409 Paris cedex 08

Objet : situation des mineurs isolés étrangers dans le Département des Alpes-Maritimes.

Par votre décision en date du 26 février 2016, vous avez entendu rappeler les principes et garanties s’appliquant aux mineurs isolés étrangers. Par la présente, nous souhaitons vous saisir de la situation de ces mineurs sur le Département des Alpes-Maritimes. Celle-ci révèle en effet de graves dysfonctionnements affectant la protection réelle de ces jeunes en danger.

Le premier constat fait par des associations et des professionnels est l’absence de toute prise en charge pour certains mineurs. Des jeunes se voient encore refuser tout accueil par le Conseil Départemental au seul motif de la saturation de ses foyers d’accueil , y compris lorsque les mineurs se sont présentés eux-mêmes dans certains commissariats pour y solliciter secours. Cette situation a été particulièrement criante il y a quelques mois lorsque des jeunes ont dû rester, parfois plusieurs jours, dans les locaux non adaptés du poste de la police aux frontières à Menton. Cette difficulté peut s’accroître dans les prochaines semaines, un lieu de vie risquant de refuser désormais la prise en charge de ces jeunes alors qu’une vingtaine y est actuellement hébergée.

Le second constat porte sur l’absence de statut légal dans la protection de certains mineurs. Entre trente à cinquante jeunes seraient actuellement pris en charge dans les dispositifs d’hébergement du Département sans aucun titre administratif ou judiciaire, dans certains cas depuis plusieurs mois.  L’aide sociale à l’enfance n’a-t’elle pas fait le nécessaire pour les signaler au procureur de la République ou au juge des enfants compétent ? Le tribunal de grande instance de Nice n’a-t’il pas donné suite à ces signalements ? La plate-forme nationale gérée par la protection judiciaire de la jeunesse s’est-elle inquiétée de cette difficulté ? En tout état de cause, ces mineurs sont actuellement sans protection juridique.  Cette carence a de graves répercussions pour la qualité de leur prise en charge notamment sur le plan scolaire ; elle entraîne également l’absence de désignation d’un titulaire de l’autorité parentale en cas de soins médicaux importants à décider ; elle porte préjudice à leur avenir en tant que majeurs en l’absence d’acte officiel de leur présence en France.

Enfin, le dernier constat est celui d’une certaine vacuité dans la prise en charge éducative pour nombre de ces mineurs  isolés. Une moitié est en effet accueillie dans les foyers de l’enfance du Département où ils bénéficient de la même prise en charge que les autres mineurs. En revanche, l’autre moitié, environ 75, est prise en charge dans deux dispositifs différents : un internat scolaire au sein du Centre International de Valbonne (CIV) et une auberge de jeunesse (CLAJ). Ce second lieu de vie ne propose qu’une mise à l’abri par l’hébergement et la restauration pour une vingtaine. Aucun accompagnement éducatif n’est mis en œuvre par les services du conseil Départemental.  Ces derniers n’interviennent qu’en cas de besoin d’accompagnement médical. Le lieu dédié à Valbonne ne s’est vu affecter que 9 éducateurs pour le suivi d’une cinquantaine de jeunes, le ratio dans les autres établissements du département étant plutôt de 9 encadrants pour une quinzaine de jeunes. Ces éducateurs doivent aussi, en cas de nécessité, intervenir au profit des mineurs du lieu de vie de Nice. Alors que ces jeunes se sont stabilisés dans ces établissements depuis des mois, aucun suivi éducatif réel ne leur est proposé ; uniquement deux sont scolarisés et les seuls cours proposés à Valbonne l’ont été grâce à la présence d’associations agissant au titre du bénévolat.

Nous vous demandons dès lors d’intervenir auprès des institutions en charge, dans les Alpes-Maritimes, de la protection des mineurs pour que celle-ci soit enfin effective pour tous. Lettre ouverte sera adressée sur cette demande à Monsieur le président du Conseil Départemental, Monsieur le président du tribunal de grande instance de Nice, Monsieur le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Nice, Monsieur le préfet, Monsieur le Directeur Départemental de la protection judiciaire de la jeunesse, ainsi que Monsieur le Directeur général de l’Unicef France.

Nous vous prions d’agréer, monsieur le Défenseur des Droits, l’expression de notre très haute considération.