Refusons la déchéance de nationalité et la constitutionnalisation de l’état d’urgence

Manifestons samedi 30 janvier 2016 à 14h30 Place Garibaldi à Nice

En réaction à l’horreur des attentats qui ont frappé notre société tout entière, l’état d’urgence a été décrété par le gouvernement, puis prolongé pour une durée de trois mois. Un projet de loi constitutionnelle prévoit l’inscription, dans la Constitution, non seulement de l’état d’urgence mais aussi de la déchéance de la nationalité pour les binationaux auteurs de « crimes constituant une atteinte grave à la vie de la nation ».

Sortons de l’état d’urgence

  • L’état d’urgence conduit à des décisions arbitraires, des dérives autoritaires. Depuis novembre 2015, plus de trois mille perquisitions sont intervenues. Tout comme les assignations à résidence, elles ont donné lieu à de nombreux dérapages, à un accroissement des discriminations à l’égard de populations déjà stigmatisées en raison de leur origine et/ou leur religion supposée ou réelle. Toutes ces mesures, dont l’efficacité n’est pas démontrée, mettent à mal la séparation des pouvoirs : l’exécutif s’accapare le pouvoir législatif et relègue le pouvoir judiciaire hors de son rôle de gardien des libertés.
  • Inscrire l’état d’urgence dans la Constitution, c’est graver dans le marbre ce régime d’exception qui permet l’action des forces de sécurité sans contrôle du juge. C’est habituer les citoyen-ne-s à un état d’exception. Avec les moyens ainsi mis en place, il faut s’inquiéter des pouvoirs sans contrôle donnés à ceux qui peuvent arriver aux manettes de l’Etat…
  • Inscrire le retrait de la nationalité française aux binationaux condamnés pour crimes terroristes, c’est porter atteinte au principe même d’égalité des citoyens, inscrit à l’article 2 de la Constitution, fondement de la République. C’est instituer, dans la loi fondamentale de notre pays, deux catégories de Français, ceux qui le seraient et ceux qui le seraient moins, au motif que leurs parents ou grands-parents ne l’étaient pas. C’est, de fait, remettre en cause le principe d’une nationalité française ancrée dans le droit du sol.
  • C’est aussi mettre dans la Constitution une mesure dont personne ne croit à l’efficacité en termes de lutte contre le terrorisme, mais réclamée depuis longtemps par le Front national.
  • C’est banaliser la logique du rejet de l’autre. C’est s’exposer à ce que d’autres majorités politiques élargissent le champ des actes conduisant à la déchéance de nationalité.

N’acceptons pas la gouvernance de la peur : exigeons la sortie de l’état d’urgence !

Nous affirmons qu’il est nécessaire et possible que l’Etat protège les habitants face au terrorisme, sans remettre en cause les droits et les libertés. Nous refusons une société du contrôle généralisé, une société qui glisse de la présomption d’innocence au présumé potentiellement coupable. Ne donnons pas satisfaction aux terroristes qui cherchent justement à nous faire renoncer à notre vie démocratique.

L’état d’urgence contribue au renforcement des préjugés racistes, aux amalgames et aux pratiques discriminatoires.

Notre pays a été blessé, mais loin d’en soigner les plaies, l’état d’urgence risque de les exacerber en appauvrissant notre démocratie, en délégitimant notre liberté. C’est pourquoi, nous demandons la levée de l’état d’urgence et l’abandon de cette réforme constitutionnelle.

Nous appelons tous les habitants de notre pays à développer la citoyenneté et à agir pour construire une société solidaire.

Premiers signataires :

ADN, Amis de la liberté, As. Alternatives et Autogestion 06, As Départementale des Elus Communistes et Républicains,   Attac 06, CCIF 06, CGT Educ’Action, Ensemble, F.M.S,  FSU 06, Habitat et Citoyenneté, LDH 06, J.C 06,  Libre pensée 06,  NPA 06, MRAP 06, PC 06,  PG 06, U.E.C 06,  RESF 06, Planning familial 06, SAF 06, S.M 06,  Sud Solidaires 06.

Non, Danielle L. la LDH n’est pas responsable des massacres du 13 novembre

La section de Nice de la LDH a reçu sur son compte Facebook www.facebook.com/ldhnice , le message privé que nous transcrivons ci-dessous :

« Danielle L.
Mesdames messieurs…
On ne vous entend pas beaucoup…
Peut être que quelques part vous vous sentez un peu responsable…!!!! C ‘est bien joli de refuser les expulsions des islamistes radicaux vers leur pays d origine ..
Ils s exposent à des représailles chez eux..???ce sont vos motivations…. toutes vos interventions font qu aujourd’hui 150 familles françaises vont pleurer leur mort… Vous n avez pas un peu honte quand même…
Ces jeunes Français ont moins de valeur que ces islamistes?
Honte a vous..
Je ne vous salue pas!!! »

Nous avons souhaité répondre à ce message, car il nous pensons qu’il reflète une des idées  préconçues les plus courantes à propos des activités et des prises de position des associations qui œuvrent pour la défense des droits de l’Homme.

Madame,

La LDH ne se tait pas, vous le constaterez en consultant son très intéressant site internet : http://www.ldh-france.org. Nous comprenons que, dans un mouvement d’angoisse provoqué par les tragiques événements que nous venons de vivre, vous cédiez à la facilité de désigner in petto des boucs émissaires, en l’occurrence, la LDH. Provoquer des divisions entre français, c’est précisément ce que les massacreurs recherchent.

Ce n’est pas la LDH qui a procédé en 1916 à un partage des décombres de l’empire Ottoman, traçant entre les peuples du Proche Orient, à leur seul profit, des frontières aussi absurdes qu’artificielles, mais les franco-britaniques.

Ce n’est pas la LDH qui, à partir de 1990, a mis à feu et à sang l’Irak, un pays déjà bien fragile, accentuant encore un peu plus les fractures entre les diverses communautés qui composent ce pays, mais Messieurs Bush père et fils.

Ce n’est pas la LDH qui a entrepris de massacrer son propre peuple en Syrie, créant ainsi la situation que vous connaissez, mais Monsieur Assad fils.

Ce n’est pas la LDH qui a perpétré un coup d’Etat en Egypte, déstabilisant un peu plus ce pays qui n’en avait vraiment pas besoin, mais Monsieur Abdel Fattah al-Sissi.

Ce n’est pas la LDH qui maintient le peuple Palestinien dans une perpétuelle situation de colonisé, mais Monsieur Netanyaou.

Ce n’est pas la LDH qui a permis l’installation de l’E.I dans les ruines de la Libye, mais Messieurs Sarkozy et Cameron.

Nous espérons qu’il ne vous aura pas échappé que la LDH n’est pas responsable des trente ans de déstabilisation et de guerres que vit le Proche Orient, lesquels sont à l’origine des événements que nous venons de vivre. Or le Proche Orient, comme son nom l’indique, est à nos portes et vous, vous avez pensé, à tort, qu’ici, dans notre douce France, allions pouvoir vivre tranquillement à l’abri de tous ces malheurs, au chaud, calfeutrés dans notre petit cocon douillet.

Vous réclamez plus de répression, plus de limitations des libertés publiques, pensant ainsi résoudre le problème ; mais avez vous réalisé que l’Irak, la Syrie, l’Égypte sont des Etats dans lesquels les libertés publiques et individuelles sont réduites à leur plus simple expression et, pourtant, ce sont des pays qui subissent presque quotidiennement des attentats comme ceux que nous venons de vivre ?

Gardons nous, madame, des solutions simplistes, à l’emporte pièce ; il n’y a pas de solution facile ; comme le dit Marc Trévidic, juge d’instruction au pôle antiterroriste de Paris pendant dix ans : « La France restera le pays le plus exposé aux attentats, à cause de notre diplomatie et de nos opérations extérieures, mais aussi parce que les terroristes détestent notre façon de vivre, notre mixité et notre rapport à la laïcité. La porte de sortie, c’est un travail contre la radicalisation et contre l’idéologie islamiste. Ça peut prendre dix ou quinze ans, il faut travailler sur les causes, tout en luttant contre les groupes terroristes et en empêchant les attentats ».

Travailler sur ces causes ne sera pas facile, surtout si on se contente de jeter l’anathème sur les associations œuvrant en faveur des droits de l’Homme, quand des enfants de la République, nos enfants, se transforment en kamikazes pour provoquer des massacres.

Recevez, madame, notre salut fraternel.

18 décembre 2015 : au TGI de Grasse, c’est la solidarité qui est mise en accusation !

Communiqué de presse

18 décembre 2015 : au TGI de Grasse, c’est la solidarité qui est mise en accusation !

Le 13 juillet, Claire, Maître de Conférences retraitée, militante associative, est interpellée par la P.A.F en gare d’Antibes alors qu’elle accompagnait un mineur et une jeune femme tous deux des réfugiés qui souhaitaient prendre le train en direction du Nord de l’Europe.

Que reprochait-on à cette paisible retraitée ? Elle est prévenue d’avoir « facilité, par aide directe ou indirecte l’entrée irrégulière, la circulation irrégulière, le séjour irrégulier de deux étrangers en France » , c’est à dire, d’être un passeur.

Menottée, interrogée, placée en garde à vue pendant 24 heures, son domicile était perquisitionné, son téléphone portable mis sous scellés. La volonté d’intimidation des militants et sympathisants était manifeste.

Claire doit comparaître devant le TGI de Grasse le 18 décembre 2015.

Ce 13 juillet, Claire agissait dans le cadre de l’une des journées inter-associatives de présence active dans les gares internationales du Département des Alpes-Maritimes, présence rendue nécessaire par le blocage de la frontière franco-Italienne et la systématisation des contrôles au faciès opérés par les forces de l’ordre massivement présentes dans les trains et les principales gares du Département des Alpes-Maritimes.

Au moment où les médias diffusent en continu les images insoutenables de réfugiés qui fuient de cruelles guerres civiles, le Parquet de Grasse aurait voulu que Claire, indifférente, les regarde et laisse ces deux jeunes désorientés trouver tout seuls le chemin de la gare d’Antibes ? En aidant des réfugiés à trouver leur chemin, Claire a agi comme des milliers de citoyens de ce pays auraient pu le faire, tout simplement en faisant preuve de sentiments humains, simplement humains.

Signataires :

Amnesty International – Alpes-Maritimes

Association pour la démocratie à Nice (ADN)

Association  Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE)

Association Nationale D’assistance aux frontières pour les étrangers (ANAFÉ)

CIMADE 06

Comité de vigilance des Alpes-Maritimes (CO.VI.AM)

Habitat et citoyenneté

Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI)

Ligue des droits de l’Homme (LDH)

Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP ) – Comité Nice – Grasse

Réseau éducation sans frontières (RESF)

Secours Catholique 06

Syndicat des avocats de France (SAF)

Syndicat de la magistrature (S.M) 06

 

La ville de Barcelone ouvre un registre pour l’accueil des réfugiés

Le premier adjoint au maire de Barcelone vient d’annoncer que la mairie va mettre en place un registre pour les familles qui souhaitent accueillir des réfugiés et  leur apporter d’autres types d’aides ;  il a demandé au gouvernement central de mette  plus de moyens à la disposition des communes.

Lire l’article (en espagnol) ici :  Barcelone et les réfugiés

Eric Ciotti : laïcité et jeu de bonneteau.

Dans le cadre de la rentrée scolaire 2015, M. Eric Ciotti, président du Conseil Départemental des Alpes-Maritimes, vient de poster sur Twitter les message suivants, dont le premier débute par : « autorité, égalité, laïcité »

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Il s’agit, pour M. Ciotti de faire la promotion de la tenue unique en milieu scolaire ; pourquoi pas ?  Mais de là à donner en exemple de laïcité réussie la très respectable institution d’enseignement  St Vincent de Paul à Nice, dont le non moins respectable projet d’établissement se propose de : « traduire en actes l’Évangile en annonçant la bonne nouvelle » cliquez ici :  Projet pédagogique , c’est prendre ses lecteurs, dans la meilleure des hypothèses, pour des nigauds.

Diluer le principe de laïcité dans un maelstrom, pratiquer un jeu de bonneteau  dans lequel  tous les projets pédagogiques relèveraient d’un même concept laïque, c’est assurément une excellente  méthode pour  tenter de l’affaiblir.

 

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Retour du délit de solidarité dans le Département des Alpes-Maritimes

Communiqué


Dans le département des Alpes-Maritimes,  il est interdit de manifester sa solidarité avec les réfugiés.

Claire a été arrêtée lundi 13 juillet, en fin de matinée,  pour avoir manifesté sa solidarité envers des réfugiés victimes des guerres, de persécutions et de dictateurs sanguinaires. Placée en garde à vue au commissariat d’Auvare lundi, libérée mardi, elle est convoquée au tribunal de Grasse vendredi 18 décembre.

Nous exprimons notre solidarité sans faille avec Claire. A travers son arrestation, alors qu’elle n’a fait qu’être sensible à la situation de ces personnes en détresse, c’est la solidarité exprimée par de nombreuses associations, citoyens et citoyennes envers les réfugiés qu’ils essaient, en vain, de museler.

Réfugiés dans les Alpes-Maritimes : lettre inter associative au PDG de la SNCF

NICE, le 9 juillet 2015

Monsieur Guillaume Pepy

PDG de la SNCF

34 rue du Commandant René Mouchotte,

75014 PARIS

Lettre RAR

Objet : Vintimille / Menton – Titres de transport de certains réfugiés.

Monsieur le président directeur général,

Nous dénonçons les abus dont sont victimes certains usagers de la SNCF, dans le département des Alpes Maritimes. Depuis le début du mois de juin 2015, des personnes possédant un titre de transport valide sont, soit empêchées d’accéder à leur train, soit refoulées du train quand elles y sont montées, du fait de contrôles d’identité effectués par les forces de l’ordre.

Ces personnes, souvent fort démunies, ont donc acquitté leur titre de transport auprès de la SNCF, sans pouvoir utiliser ses services  et sans pouvoir en obtenir le remboursement, alors qu’il s’agissait manifestement, en l’espèce, d’un cas de force majeure. (1)

Entre Vintimille et Cannes, depuis le début du mois juin, cette situation n’est en rien exceptionnelle : elle concerne des centaines de personnes ! Des milliers d’euros ont été extorqués à des personnes en grande précarité qui y investissent parfois, au terme d’un long et douloureux périple, leurs dernières économies.

La SNCF doit faire face à ses responsabilités. Compte tenu du nombre de personnes concernées et de la détresse engendrée par ces pertes financières, nous demandons à la SNCF le remboursement systématique et immédiat de tous ces titres de transport.

Les associations mobilisées en soutien à ces personnes sont disposées à discuter avec vos services des meilleures modalités de mise en place de cette mesure exceptionnelle.

Dans l’attente d’une réponse, nous vous prions de croire, monsieur le président directeur général, à l’expression de nos salutations distinguées.

Premiers signataires :

Association pour la démocratie à Nice (ADN).

Amesty international – Relais réfugiés 06.

Comité inter-mouvements auprès des évacués 06 (Cimade).

Habitat et citoyenneté – Nice

Ligue des droits de l’Homme (LDH) Sections de Nice et Cannes-Grasse.

Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP ). Comité Nice – Grasse

Réseau éducation sans frontières (RESF) 06

(1) Le 9 juin à Nice, plusieurs personnes ont été remboursées, mais il faut dire qu’un avocat et des membres de nos associations étaient présents et sont intervenus avec vigueur et c’est à notre connaissance, le seul cas avéré de remboursement.

Nice: incendie dans un squat – Petite chronique de la haine ordinaire.

Lu dans le site internet de Nice Matin, le 6 juillet 2015 à 8h50, des commentaires ignobles suite à un article  relatant un incendie dans un squat du centre ville.  Mais que fait le modérateur ? Il dort ou il approuve ?  Pratiquement 12 heures après publication sur le site, ces commentaires y figurent toujours.

( Cliquez sur l’image pour l’agrandir )

 

incendie rue d'Angleterre

MM Valls et Estrosi cessez les surenchères !

Communiqué inter associatif

Naufragés de la méditerranée : MM Valls et Estrosi, cessez les surenchères !

La situation des naufragés de la méditerranée : syriens, érythréens, soudanais, etc. fait à l’heure actuelle l’objet d’une surenchère médiatico-politicienne particulièrement abjecte ; à Menton, MM Valls et Estrosi d’une part, Cazeneuve et Ciotti d’autre part, jouent des coudes pour être dans l’axe des caméras des télévisions, dans un pitoyable numéro de duettistes.

Personne n’ignore que la majorité des réfugiés qui se présentent à la frontière ne souhaitent pas demeurer dans le département des Alpes-Maritimes, personne n’ignore que la gare de Nice n’est pour eux qu’un lieu de transit vers l’Europe du Nord. Beaucoup d’entre-eux pourraient légitimement déposer un dossier au titre de l’asile dans notre Département, mais ils ne le font pas et, enfin, personne n’ignore que les chiffres sont habilement gonflés par certains syndicats de policiers, qui comptent plusieurs fois les mêmes personnes reconduites à la frontière italienne, frontière qu’ils s’empressent de franchir à nouveau en direction de l’Europe du Nord.

Malgré les épreuves que ces hommes et ces femmes viennent de subir, leur comportement dans notre région, fait de réserve et de dignité, soulève admiration et compassion de toute la population.

MM Valls et Estrosi, cessez d’instrumentaliser les naufragés de la méditerranée pour des objectifs de basse politique, vous devez les secourir, leur offrir un gîte provisoire, comme beaucoup de pays, plus petits et bien plus pauvres que le notre, ont su le faire.

En un mot, vous devez faire preuve d’humanité.

– Association pour la démocratie à Nice (ADN).

– Comité de vigilance des Alpes-Maritimes (Coviam)

–  Comité inter-mouvements auprès des évacués 06 (Cimade).

– Habitat et citoyenneté.

– Ligue des droits de l’Homme (LDH) Sections des Alpes-Maritimes.

– Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP ). Comité Nice Grasse

– Prales

– Réseau éducation sans frontières (RESF) 06.