L’impact de la vidéosurveillance sur les crimes et délits dans la ville de Nice.

Dans le site Data-Gouv  – Ministère de l’Intérieur – on trouve les statistiques, commune par commune, de l’ensemble des crimes et délits recensés par la police nationale et la gendarmerie depuis 2012 et jusqu’à 2018 ; pendant la même période, le nombre de caméras de vidéosurveillance abusivement dénommées de « vidéoprotection » installées dans la ville de Nice a presque triplé, passant de moins de 900 à plus de 2600 caméras.
 
Nous avons analysé l’évolution entre 2012 et 2018 de deux items recensés par le commissariat central de la ville de Nice , sachant qu’un des arguments mis en avant par les promoteurs de la vidéosurveillance généralisée et systématique est est le fameux « ça vous protège ».
 
Parmi les crimes et délits répertoriés, nous en avons retenu deux qui nous semblent particulièrement significatifs, d’une part parce qu’ils portent sur un nombre  d’actes suffisamment important pour être statistiquement significatifs et d’autre part parce qu’ils relèvent d’un type de criminalité qui attire particulièrement l’attention des citoyens.
  • « autres coups et blessures volontaires criminels ou correctionnels »
  • cambriolages »
 
Que constate-on ?
 
Concernant le nombre de  « autres coups et blessures volontaires » , il a augmenté à Nice, si on compare 2012 à 2018, de + 13% !
Autres coups et blessures volontaires – criminels ou correctionnels
Variation par rapport à l’année 2012.
année nombre variation
2012 1 955
2013 2 064 +5,5%
2014 2 121 +8,4%
2015 2 270 +16,1%
2016 2 273 +16,2%
2017 2 180 +11,5%
2018 2 217 +13,4%
Concernant le nombre de cambriolages, malgré le triplement du nombre de caméras, il est resté pratiquement identique si on compare 2012 avec 2018 : diminution de -1,4% avec une pointe d’augmentation en 2017 de + 10,4 %
Cambriolages
Variation par rapport à l’année 2012
année nombre variation
2012 2 321
2013 2 185 -5,8%
2014 2 635 +13,5%
2015 2 283 – 1,6%
2016 2 171 – 6,4%
2017 2 563 + 10,4%
2018 2 287 – 1,4%
Nous savons que de nombreux biais, structurels ou conjoncturels, peuvent influer sur les statistiques de crimes et délits et affecter les comparaisons des communes entre elles  ; toutefois, l’analyse des évolutions la seule ville de Nice sur une période relativement longue de sept ans, met en évidence que l’impact de la vidéosurveillance sur des crimes ou délits importants comme le sont les coups et blessures volontaires et les cambriolages est quasiment nul.

 

La reconnaissance faciale, ce sont les hommes du 19ème siècle qui en parlent le mieux

La reconnaissance faciale, ce sont les hommes du 19ème siècle qui en parlent le mieux

Petite revue de presse

Suite à l’avis de la CNIL indiquant que l’expérimentation de la reconnaissance faciale dans deux lycées de la région Sud-Paca était illégale, nous avons analysé les réactions à chaud de messieurs Muselier et Estrosi sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter les 29 et 30 octobre 2019, ainsi que dans un article de Nice-Matin daté du 30 octobre 2019.

Une idéologie positiviste du XIXème siècle

On observe tout d’abord une série de réactions qualifiant la CNIL d’organisme « poussiéreux » ayant « un siècle de retard », « obstinée » et provoquant des « blocages ». Estrosi et Muselier, eux, se rangent dans le camp de la « dynamique » et de « l’expérimentation ». Ils proposent des outils de sécurité « efficaces et modernes ». Il y aurait donc d’un coté les ringards qui n’ont rien compris et de l’autre MM Estrosi et Muselier à l’avant-garde de la high tech. Un sommet est tout de même atteint par M. Estrosi qui qualifie les principes posés par le règlement général de protection des données (RGPD) de « principes dépassés ». Voilà deux hommes politiques tenants béats – ou intéressés – du positivisme façon 19ème siècle, selon lequel science et progrès vont forcément de pair.

Casser le thermomètre, plutôt que de faire baisser la température

Faute de pouvoir, pour le moment, tordre le bras à la CNIL, M. Estrosi déclare à Nice-Matin qu’il faut « des réformes pour réduire l’influence de la CNIL ». Une commission vous indique que là, vous dépassez les bornes ? Pourquoi on s’embarrasserait d’une commission « caillou dans les bottes » qui empêche M. le maire de surveiller qui il a envie de surveiller et M. l’industriel de faire de confortables marges avec la reconnaissance faciale ? La solution est simple, réduisons la CNIL au rang de bureau d’enregistrement comme le sont les commission nationales et départementales de la vidéosurveillance.

L’objectif policier de l’expérimentation dans les lycées

Dans le dossier de présentation de l’expérimentation du contrôle par reconnaissance faciale à l’entrée des lycées, il n’était question que d’une innocente gestion des flux et d’un banal contrôle des lycéens à l’entrée de leur établissement ; mais soudainement, après que la CNIL l’ait déclarée illégale, le véritable objectif policier de l’opération se laisse découvrir à travers la déclaration de M. Estrosi à Nice-Matin, lorsqu’il évoque « la guerre contre le terrorisme » et l’utilisation des fichiers du ministère de l’intérieur combinés avec la reconnaissance faciale : « Les technologies liées à l’intelligence artificielle, dont fait partie la reconnaissance faciale, permettent de localiser et de suivre un de ces individus pour l’empêcher de nuire. » Le véritable projet qui se profile est celui d’une surveillance généralisée, permanente, automatisée et invisible de la totalité de la population.

L’intérêt sécuritaire de l’expérimentation d’une vidéo surveillance à comparaison faciale à l’entrée des lycées serait donc de repérer l’intrusion ou la tentative d’intrusion de l’un de ces individus présumés dangereux et fichés par les services de l’État. On imagine bien en effet un tel individu, formé, préparé pour perpétrer un attentat se présenter sans cagoule à l’entrée d’un établissement, sous l’œil attentif des caméras, afin de passer proprement et sans histoires le portique d’entrée, en ayant fait la queue peut-être ?

Habituer la population, banaliser l’utilisation de la reconnaissance faciale.

Les politiciens pro reconnaissance faciale et les industriels qui développent ces produits le savent parfaitement : les français n’aiment pas la reconnaissance faciale. Ils vont donc procéder exactement comme ils l’ont fait pour imposer la vidéosurveillance généralisée. Il faut tout d’abord habituer progressivement la population à supporter la reconnaissance faciale dans les lieux publics, d’où l’intérêt majeur d’habituer les jeunes lycéens. Il est aussi nécessaire de faire croire à la population que cette technologie est « parfaitement encadrée par les services de l’Etat » comme le déclare M. Estrosi à Nice-Matin, comme si l’Etat était un modèle du genre en matière de protection des libertés individuelles. Ainsi, dans ce schéma de pensée, pouvoir en contre-pouvoir s’incarnent dans la même institution ; ce n’est pas banal !

Notre sécurité, la « guerre contre le terrorisme » que M. Estrosi souhaite mettre en avant pour justifier ce projet actuellement mis en veilleuse, sont des enjeux trop importants pour que nous laissions certains politiciens et les industriels directement intéressés qui les inspirent en sous-main, laisser croire à nos concitoyens que la technologie va résoudre tous les problèmes de sécurité ; à Nice, nous le savons plus qu’ailleurs. 58 des 59 attentats déjoués depuis six ans en France l’ont été grâce au renseignement humain.

 

La CNIL juge illégale l’expérimentation de la reconnaissance faciale dans les lycées de la Région Sud-Paca

28 octobre 2019- 22h30

Nous venons d’apprendre (Médiapart : ICI )  avec une grande satisfaction que la CNIL juge illégale la mise en place d’un dispositif expérimental de reconnaissance faciale aux entrées des lycées des Eucalyptus à Nice et Ampère à Marseille.
La Quadrature du net, la Ligue des droits de l’Homme, la FCPE et le syndicat CGT Educ ont déposé un recours en annulation contre la délibération du Conseil Régional Sud-Paca qui a autorisé cette expérimentation au demeurant entièrement financée par l’entreprise privée Cisco.
Nous ne doutons pas un seul instant que le lobby des grands groupes privés français, américains, israéliens ou chinois, va revenir à la charge, sous une forme ou sous une autre, toujours à l’affut des énormes profits escomptés grâce au déploiement des technologies de reconnaissance biométrique.
Un coup d’arrêt doit désormais être mis au raz-de-marée technologique et quantitatif annonçant une société d’omnisurveillance généralisée qui pourrait sous peu se trouver hors de tout contrôle démocratique.

Reconnaissance faciale : lettre ouverte aux proviseurs et aux communautés éducatives des lycées Ampère de Marseille et des Eucalyptus de Nice.

Lettre ouverte aux proviseurs et aux communautés éducatives des lycées Ampère de Marseille et des Eucalyptus de Nice.

Le conseil régional SUD PACA a décidé d’utiliser vos deux établissements pour expérimenter le contrôle de l’accès aux établissements d’enseignement par reconnaissance faciale ; vos établissements se trouvent désormais en première ligne dans une bataille qui pourrait être décisive, non seulement pour vos communautés éducatives, mais aussi pour toutes celles de France.

Ce qui est en jeu, c’est avant tout d’accoutumer les adolescentes et adolescents dont vous avez la responsabilité à ce type de contrôle, afin qu’ils finissent par l’accepter.

Ce qui est aussi en jeu, ce n’est pas le confort d’un inutile contrôle d’accès qui se prétend infaillible, mais la liberté d’aller et de venir sans être en permanence sous la surveillance de dispositifs électroniques à l’intérieur comme à l’extérieur des établissements ; pour vous, comme pour tous les autres établissements de France qui seront soumis à ces contrôles invasifs si vous les acceptez à Nice et à Marseille.

Les promoteurs du dispositif vous assurent que vos libertés individuelles seront sauvegardées et garanties par ce type de contrôle, mais une fois mis en place, vous ne pourrez plus empêcher des évolutions encore plus invasives, voire vous n’en serez même pas informés. Ce sera trop tard et vous ne pourrez plus vous opposer à l’interfaçage de ce contrôle d’accès avec toute une série d’autres contrôles de la population existant déjà dans vos villes, sous le prétexte de « safe city ».

Si le contrôle par reconnaissance faciale venait par malheur à se mettre en place dans vos lycées, si vous cédez, vous ne constituerez qu’un maillon dans le contrôle généralisé et permanent de la population, de nos faits et gestes, qui est en train de se mettre peu à peu en place.

Nous vous appelons donc à refuser cette expérimentation.

La Quadrature du Net            Les Sections de Nice et de Marseille de la Ligue des droits de l’Homme

 

 

 

 

 

L’inaugurite, maladie chronique des élections municipales

Conseils pour un candidat aux municipales : une campagne électorale, ça se programme … dès le premier jour de votre élection, programmez l’élection suivante ! Planifiez les chantiers, pas forcément  les plus utiles, mais les plus spectaculaires – pour qu’ils soient inaugurables, grosso-modo, sept à huit mois avant les élections suivantes et au cours de cette période critique, inaugurez tout ce qui vous tombe sous la main : plaques commémoratives, don de trois ordinateurs à une association, 200 m2 de gazon ; il s’agit d’occuper l’espace médiatique en permanence. Dans l’intervalle, pour que l’électeur ne vous oublie pas, inaugurez trois ou quatre fois une nouvelle ligne de tram (+ quelques visites de chantier avec la presse convoquée), inaugurez cent mètres d’une future piste cyclable, inaugurez, inaugurez. Annoncez de futurs chantiers pharaoniques, ou encore plus subtil, faites les annoncer par d’autres, comme ça, si ils ne sont jamais réalisés, on ne pourra pas vous le reprocher ; un bon service de com. ça doit servir à ça.

Et surtout ne perdez pas de temps et d’argent pour entretenir les bâtiments municipaux, ça ne rapporte pas de voix.

 

Arrêtés anti-mendicité : où est le trouble grave à l’ordre public ?

Comme à chaque début de saison touristique, il s’agit pour la mairie de Nice de faire place nette « dans les secteurs touristiques et à forte fréquentation ». Que les pauvres aillent mendier chez les pauvres, à l’Ariane ou aux Moulins, c’est dans l’ordre normal des choses, mais qu’ils osent venir contrarier le lobby touristique dans le centre ville, c’est insupportable. La vidéosurveillance a été largement mise à contribution pour traquer les sdf dans le moindre recoin du centre-ville (1) ; les mains courantes et les PV pleuvent comme à Gravelotte, pour venir grossir artificiellement le dossier à présenter au juge administratif : parmi les 76 procès-verbaux présentés par la ville au juge administratif, 42% de ceux-ci ne concernaient que huit personnes !

Qui peut prétendre que les 20 ou 25 sdf qui mendient occasionnellement à Nice provoquent un trouble grave à l’ordre public ? Que reprennent 20 ou 25 sdf dans une agglomération qui compte 340.000 habitants ?

La LDH et la Fondation Abbé Pierre ont décidé d’attaquer conjointement et partout en France les arrêtés anti-mendicité que nos deux associations jugent abusifs. C’est dans le cadre de cette action nationale que l’arrêté du trois mai 2019   pris par la mairie de Nice a fait l’objet d’un référé en suspension ainsi qu’un recours en annulation devant le tribunal administratif (TA) de Nice.

En procédure de référé, le magistrat du TA de Nice a jugé qu’il n’y avait pas urgence à suspendre l’arrêté ; l’affaire sera donc jugée au fond ultérieurement, très vraisemblablement après la date de fin de l’arrêté (30 septembre 2019).

Les principaux moyens développés par les services juridiques de nos deux associations, ainsi que par Me Mireille Damiano et Me Catherine Cohen-Seat sont :

  • La liberté d’aller et de venir est un principe de valeur constitutionnelle ; seule la protection de l’ordre public peut justifier la restriction d’une liberté fondamentale. De plus, en vertu des conventions internationales, cette liberté est reconnue au profit de « quiconque », c’est-à-dire indistinctement des nationaux comme des étrangers.
  • L’absence de preuves de troubles graves à l’ordre public
  • La mendicité agressive, en état d’ébriété, en groupe ou sous la menace d’un animal dangereux est déjà réprimée par la loi.
  • L’extension de l’interdiction, dans l’espace aux « abords des commerces de proximité » et dans le temps – de 9h à 2h du matin – est abusive.
  • Le principe constitutionnel de fraternité ne peut subir des restrictions

Aussi, selon nos associations, les interdictions mises en place par l’arrêté ne sont ni nécessaires, ni proportionnées.

 

(1) précision pour les innocents qui s’imaginent que la vidéosurveillance est faite pour prévenir meurtres et assassinats.

La Fondation Université Cote d’Azur et la responsabilité sociale.

On se souvient que la fondation Université Cote d’Azur, émanation de l’université côte d’Azur (auparavant université de Nice Sophia-Antipolis) s’était distinguée en tentant d’organiser un colloque dans lequel devait participer, entre autres, l’idéologue de l’extrême droite italienne Diego Fusaro.

Dans la même veine, cette fondation nous livre sur sa page Facebook (6 août 2019) – sans autre commentaire – l’information suivante : « Les industriels accordent toujours plus d’importance aux problématiques liées à la RSE (Responsabilité sociale et environnementale). C’est l’enseignement de l’étude réalisée par « L’Usine Nouvelle » et Dyson auprès de 229 décideurs de l’industrie au mois d’avril 2019. »

Concernant le « responsabilité sociale » des industriels, on retiendra que la France est « championne du monde de la distribution des dividendes » : charité bien ordonnée commence par soi-même. Que l’Usine Nouvelle chante les louanges des industriels, c’est dans l’ordre normal des choses ; mais qu’une institution universitaire fasse preuve de si peu d’esprit critique nous laisse perplexe. L’usine Nouvelle appartient à IPD, entreprise d’information créé en 2001 par Christophe Czajka. Or, ce monsieur a été à l’origine de mesures brutales dans le groupe d’édition du Moniteur avec le départ de plus de 60 journalistes ! Le syndicat national des journalistes parle de « brutalités envers les journalistes », de « détournements de droits » et de « mépris des salariés ». cliquez ici :  SNJ un management brutal . En matière de « responsabilité sociale »  il y a mieux !

Si la fondation Université Cote d’Azur a besoin de passer la brosse à reluire aux patrons d’industrie pour glaner des subsides, qu’elle les choisisse un peu mieux.

 

 

 

 

 

 

 

Prise de contrôle du groupe Nice-Matin

Communiqué de la section de Nice de la Ligue des droits de l’Homme

Notre association a toujours milité en faveur d’une presse libre et indépendante du pouvoir financier ; la bataille qui se joue actuellement entre deux milliardaires pour détenir à terme la majorité du groupe de presse Nice-Matin se situe en dehors de cette perspective.

Pour autant, nous ne pouvons pas rester muets face au danger que représenterait un alignement du groupe Nice-Matin sur la détestable ligne éditoriale de l’hebdomadaire Valeurs Actuelles faite de haine de l’Autre et de rancœurs ; c’est pourquoi, nous soutiendrons toutes les initiatives des salariés et des journalistes de Nice-Matin qui permettraient d’écarter cette évidente menace contre les valeurs que nous défendons.

Quand le lobby sécuritaire de Nice se pique de philisophie

La fondation « Université cote d’Azur » a crée une chaire intitulée « Smart City », confiée à une philosophe, chargée de jouer le rôle d’influenceuse comme on en voit tant dans les réseaux sociaux. Cette chaire « Smart City », financée (1) par des entreprises directement intéressées par le développement des activités « Smart City », n’est, selon nous, qu’un outil d’influence douce – soft power en anglais – (2) – parmi d’autres – au service du lobby sécuritaire.
Elle organisait un colloque le 25 mars 2019 intitulé, excusez du peu, « Le catastrophisme ». Parmi les invités un certain Diego Fusaro, très peu connu en France, mais que nos amis italiens nous ont rapidement signalé comme étant un idéologue qui se réclame du populisme et écrit dans la presse d’extrême droite italienne. Un autre universitaire attirait l’attention : Michel Maffesoli, qui s’était distingué en son temps en dirigeant la thèse de doctorat de l’astrologue Elizabeth Tessier (mais qu’en pense le labo de zététique de l’université de Nice ? https://frama.link/zetetique).
Tollé parmi les universitaires niçois ; finalement, le colloque est annulé. Pour notre part, nous n’avons pas demandé l’annulation de ce colloque, c’est contraire à notre adn ; mais ce qui nous pose problème, c’est qu’aucun organe de la presse locale n’ait mis en évidence ce qui est le plus choquant : le déguisement du loup sécuritaire en inoffensive mère-grand philosophe.Qu’il soient « smart » ou « safe » ces dispositifs sont pervers dans la mesure où il introduisent silencieusement de puissants outils de surveillance de masse à l’intérieur d’outils de gestion urbaine, utiles et acceptables.

*

(1) totalement ou partiellement et pour quels montants ? C’est un secret. La fondation a refusé de nous communiquer des informations aussi élémentaires que ses statuts ou les délibérations de son conseil d’administration. Merci pour la transparence ! la CADA a été saisie.
(2) quoi de plus doux, raisonnable et inoffensif qu’un philosophe ?

*

Une  très intéressante émission sur France Culture (02/05/2019) : « Pourra-t-on échapper à la surveillance des smart cities ? »  durée : 30 mn intervenant.e.s : Régis Chatellier (CNIL), Elodie Lemaire (cf supra) et Carlos Moreno (Sc Po Paris)  le lien, cliquez ici : https://frama.link/surveillance_des_smart_cities

 

La déontologie des agents de l’Etat selon Eric Ciotti

COMMUNIQUÉ :

La déontologie des agents de lEtat selon Eric Ciotti

Le procureur de la république de Nice vient d’ouvrir une enquête préliminaire concernant les pratiques illégales de la police à la frontière franco italienne ; immédiatement, M. Ciotti publie un communiqué sans nuances de soutien inconditionnel aux forces de police : « face aux attaques d’associations et d’élus d’extrême gauche, j’apporte mon total soutien aux forces de sécurité qui protègent nos frontières ». Jusqu’où ira-t-il, dans la négation des Droits fondamentaux, pour séduire les voix d’extrême droite ?

Le tribunal administratif de Nice ne s’y trompait pas qui a déjà, à de nombreuses reprises, annulé des actes préfectoraux qui refoulaient illégalement mineurs isolés, familles désemparées, demandeur d’asile, etc. Le tribunal administratif de Nice est-il d’extrême gauche ?

Ces pratiques et décisions hors-la-loi ont été et sont encore légion, au poste frontière de Menton, qui perdurent malgré les rapports, avis d’institutions et alertes de nombreuses associations nationales et locales.

Ainsi, le contrôleur général des lieux de privation de liberté constatait de multiples irrégularités. Le contrôleur général est-il d’extrême gauche ?

C’est aussi le Défenseur des droits qui relève ces pratiques qui seront encore confirmées par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH). Le défenseur des droits et la CNCDH sont-ils d’extrême gauche ?

C’est grâce aux observations faites par des élus, des parlementaires en mission, accompagnés d’avocats, des membres d’associations françaises et italiennes, qu’a pu être élaboré un signalement précis et documenté, déposé symboliquement le 20 Novembre 2018, – jour anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant – à l’initiative de la Ligue des Droits de l’Homme, du Syndicat des Avocats de France et de trois élus entre les mains du procureur de Nice.

L’enquête préliminaire ouverte par le procureur est directement le fruit de ces constats.

Rappelons enfin à ceux de ces fonctionnaires pour qui la République et ses lois méritent le respect, que le code de déontologie de la police nationale (CDPN) précise dans son article 17 : « Le subordonné est tenu de se conformer aux instructions de l’autorité, sauf dans le cas où l’ordre donné est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public ».

Nous appelons les agents de l’Etat sur la frontière italienne, fort de leur professionnalisme, respectueux de la loi et attachés à une authentique déontologie dans l’exercice de leur profession, à mettre en œuvre la protection due aux mineurs et ouvrir aux migrants demandeurs d’asile les droits qui leur permettront toutes les démarches que leur état et leur situation commandent.

Le Comité régional PACA                                                           Section de Nice

de la LDH                                                                              du SAF

 

La longue liste des « associations d’extrême gauche »   qui ont produit des rapports accusateurs, cliquez sur le titre ci-dessous :

Frontière franco-italienne : une trop longue liste de rapports accusateurs et Palmarès de la préfecture des Alpes-Maritimes