Communiqué de Romyvelines du 24 juin 2018 :

Des familles vulnérables à nouveau expulsées ! Stop à la chasse aux pauvres !

Des familles roumaines pauvres, de culture rom, ont été expulsées le 14 juin 2018 du terrain proche de Triel sur lequel elles vivaient. Les autorités ont fait détruire toutes leurs caravanes.

Certes « un diagnostic social» avait été effectué avant l’expulsion, mais seule une minorité des familles se sont vu proposer des solutions de logement ou d’hébergement stable.

Parmi les autres familles, une douzaine ont été hébergées pendant les 7 nuits suivant l’expulsion. Mais le 8ème jour, 21 juin, ces familles, plus de 50 personnes dont une majorité d’enfants, ainsi qu’une personne handicapée, ont été mises à la rue.

La veille, le 20 juin elles avaient demandé au Sous-Préfet de Saint-Germain de prolonger leur hébergement; restées toute la journée devant la sous-préfecture elles se sont heurtées à un refus. Le 21 juin, elles ont appelé le 115 pour être hébergées en urgence, comme la préfecture le leur avait conseillé. Comme on pouvait s’y attendre, aucune des familles n’a obtenu de place d’hébergement. En effet, le 115 des Yvelines, surchargé en permanence, a dû récemment diminuer son nombre de places du fait d’une baisse de financement…par la préfecture des Yvelines!

Ce jour-là, le 21 juin, le 115 des Yvelines a dû refuser d’héberger 122 personnes (roumaines ou autres) par manque de places financées!

Le 22 juin, même chose! Plusieurs des familles qui se trouvaient ainsi sans abri se sont réfugiées sur un terrain inutilisé de la SNCF, à Poissy, rue Saint Sébastien. Les familles se sont installées dans des bâtiments en mauvais état, mais qui peuvent néanmoins servir d’abri. Le soir même, la police est passée. Interrogée par le chef de cabinet du Préfet de garde, à la demande d’une militante de Romyvelines, la police a déclaré qu’elle n’avait pas l’intention d’expulser les familles, le propriétaire, la SNCF, n’ayant pas porté plainte. Preuve que des lieux inoccupés et utilisables il y en a dans le 78 !

Pourtant, le lendemain, 23 juin, en début d’après-midi, la police est venue expulser les familles. Le Sous-Préfet de garde, Sous-Préfet de Rambouillet, a justifié, par téléphone, l’expulsion auprès d’une militante de Romyvelines, par le danger représenté par la soit-disant proximité des rails de chemin de fer. En fait, les rails qui traversent le terrain sont désaffectés, et la voie ferrée actuelle est à bonne distance. Averti par la militante que le 115 était complètement saturé, le Sous-Préfet a refusé toute solution de mise à l’abri temporaire des familles, comme par exemple l’ouverture d’un gymnase. Même chose de la part du maire adjoint de Poissy présent sur les lieux. Les familles se sont rendues ensuite sur la place de la mairie de Poissy où elles ont attendu plusieurs heures une éventuelle solution, informant les passants sur leur situation par des pancartes improvisées. Mais la mairie, comme la préfecture sont restées inflexibles. Faut-il y voir un acharnement particulier à l’égard de ces familles ?

Au delà de notre indignation et de notre colère, nous rappelons que :
« Plus personne ne doit dormir à la rue! » C’est une promesse du Président de la République.

Et, en France, le droit à l’hébergement d’urgence est prévu par la loi (Code de l’Action Sociale et des Famille). C’est une responsabilité de l’Etat.

Le dimanche 24 juin 2018

Pour plus de détails, voir les précédents communiqués de Romyvelines sur son blog.

 

Réponse de RomYvelines à la pétition « pas de bidonville à Triel »

Triel le 12 février 2018

Un tract-pétition anonyme, signé d’un mystérieux « collectif pas de bidonville à Triel », ayant pour adresse une boite postale anonyme de Chanteloup, a été distribué il y a quelques jours, dans des boites aux lettres d’habitants de Triel et chez des commerçants. Cette pétition circule aussi sur internet.

Ce texte s’en prend au bidonville situé près d’un rond point à l’entrée de Triel et réclame « sa fermeture définitive dans les meilleurs délais. » car « il nuit à l’image de notre ville ».

Des femmes, des hommes et des enfants habitent dans ce lieu parce qu’ils n’ont pas de logement, et nulle autre part où aller. Leurs caravanes, certes petites et entassées et au confort rudimentaire, sont une meilleure solution que de vivre dans la rue; cela leur permet de dormir à l’abri, de faire la cuisine, de se retrouver en famille, de partir au travail ou à l’école le matin et d’en revenir le soir.

On peut penser que ce bidonville nuit à l’image de la ville, car il n’est pas caché. Chacun peut le voir en arrivant à Triel. Mais ce pourrait être aussi la fierté des Triellois que d’accueillir avec bienveillance et pour quelques mois cette population particulièrement précaire.

Les personnes qui vivent là sont particulièrement accueillantes. Elle font ce qu’elles peuvent pour entretenir leur lieu de vie, compte tenu des conditions. Les ordures sont déposées dans les conteneurs à l’entrée du terrain. Des blocs toilettes ont été installés, régulièrement vidés et nettoyés par un prestataire professionnel.

« la fermeture définitive dans les meilleurs délais » du bidonville, sans que le logement ou l’hébergement durable de ses 130 habitants (et non pas plusieurs centaines) ne soit préparé, aurait pour conséquence de les mettre à la rue, et provoquer la reconstitution d’un bidonville un peu plus loin.

Certes nous constatons, comme vous, que les conditions de vie ne sont pas bonnes sur ce terrain. Mais nous demandons depuis longtemps que des relogements ou des hébergements stables (par exemple des petits terrains correctement aménagés) soient prévus avant le démantèlement.

Quant à l’insécurité liée au stationnement anarchique des voitures, il y a une solution simple pour agrandir l’espace de stationnement: enlever les monticules de terre qui avaient été installés pour empêcher les véhicules de stationner et repousser un peu les barrières interdisant l’entrée dans la plaine.

La solution n’est ni dans le rejet ni dans l’anathème, mais dans le dialogue, la bienveillance, le vivre ensemble avec nos différences et des mesures sociales réalisables et pas si coûteuses pour la collectivité.

Collectif ROMYVELINES