Réponse de RomYvelines à la pétition « pas de bidonville à Triel »

Triel le 12 février 2018

Un tract-pétition anonyme, signé d’un mystérieux « collectif pas de bidonville à Triel », ayant pour adresse une boite postale anonyme de Chanteloup, a été distribué il y a quelques jours, dans des boites aux lettres d’habitants de Triel et chez des commerçants. Cette pétition circule aussi sur internet.

Ce texte s’en prend au bidonville situé près d’un rond point à l’entrée de Triel et réclame « sa fermeture définitive dans les meilleurs délais. » car « il nuit à l’image de notre ville ».

Des femmes, des hommes et des enfants habitent dans ce lieu parce qu’ils n’ont pas de logement, et nulle autre part où aller. Leurs caravanes, certes petites et entassées et au confort rudimentaire, sont une meilleure solution que de vivre dans la rue; cela leur permet de dormir à l’abri, de faire la cuisine, de se retrouver en famille, de partir au travail ou à l’école le matin et d’en revenir le soir.

On peut penser que ce bidonville nuit à l’image de la ville, car il n’est pas caché. Chacun peut le voir en arrivant à Triel. Mais ce pourrait être aussi la fierté des Triellois que d’accueillir avec bienveillance et pour quelques mois cette population particulièrement précaire.

Les personnes qui vivent là sont particulièrement accueillantes. Elle font ce qu’elles peuvent pour entretenir leur lieu de vie, compte tenu des conditions. Les ordures sont déposées dans les conteneurs à l’entrée du terrain. Des blocs toilettes ont été installés, régulièrement vidés et nettoyés par un prestataire professionnel.

« la fermeture définitive dans les meilleurs délais » du bidonville, sans que le logement ou l’hébergement durable de ses 130 habitants (et non pas plusieurs centaines) ne soit préparé, aurait pour conséquence de les mettre à la rue, et provoquer la reconstitution d’un bidonville un peu plus loin.

Certes nous constatons, comme vous, que les conditions de vie ne sont pas bonnes sur ce terrain. Mais nous demandons depuis longtemps que des relogements ou des hébergements stables (par exemple des petits terrains correctement aménagés) soient prévus avant le démantèlement.

Quant à l’insécurité liée au stationnement anarchique des voitures, il y a une solution simple pour agrandir l’espace de stationnement: enlever les monticules de terre qui avaient été installés pour empêcher les véhicules de stationner et repousser un peu les barrières interdisant l’entrée dans la plaine.

La solution n’est ni dans le rejet ni dans l’anathème, mais dans le dialogue, la bienveillance, le vivre ensemble avec nos différences et des mesures sociales réalisables et pas si coûteuses pour la collectivité.

Collectif ROMYVELINES