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Lors d’une manifestation contre le pass sanitaire à Metz : une pancarte jugée antisémite fait polémique.
La manifestation contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale a rassemblé plusieurs milliers de personnes à Metz (Moselle) samedi 7 août 2021.
L’ensemble de l’événement s’est déroulé dans le calme et sans incident. Mais depuis samedi soir, une image a été particulièrement commentée sur les réseaux sociaux.
On y voit une femme tenir une pancarte et une liste de noms de personnes désignées comme des « traîtres » : Agnès Buzyn, Laurent Fabius, Patrick Drahi, Gabriel Attal, Bernard-Henri Lévy, Olivier Véran…, associant certains noms issus de la communauté juive au mot « traîtres ».
La mention « Mais qui ? », au centre de la pancarte, est-elle une « nouvelle manière d’afficher et d’assumer son antisémitisme »?
Dans un article, Libération a associé la question à une pratique des mouvements d’extrême-droite. D’après le quotidien, elle fait référence à la réponse du général en retraite Dominique Delawarde à la question de Claude Posternak sur CNEWS, lui demandant qui contrôlait une supposée « meute médiatique ».
Le militaire lui a alors répondu « la communauté que vous connaissez bien », en faisant référence aux Juifs. Il a par la suite été visé par une enquête.
D’autres signes, comme l’affichage de l’étoile jaune de la part de certains manifestants ou la comparaison à la Shoah, ont suscité un tollé.
L’affaire a pris une telle ampleur sur les réseaux sociaux que le hashtag #antisemitisme figurait parmi les « tendances » en France.
L’avocat parisien Arié Alimi a exprimé son indignation. « L’antisémitisme n’a jamais été aussi bien représenté qu’à l’extrême-droite » et « la bête s’épanouit quand les dirigeants politiques jouent avec la démocratie et l’État de droit », d’après lui.
La députée européenne (LREM) Nathalie Loiseau a également dit sa colère. « Il y a chez ces manifestants un antisémitisme assumé. Odieux. Insupportable. Toute la classe politique doit le dénoncer sans attendre et sans calcul. Ceux qui se tairont, s’il y en a, signeront leur indignité. Il n’y a rien à comprendre, seulement à combattre cette haine immonde ».
D’autres utilisateurs disent au contraire ne pas comprendre le caractère antisémite de la pancarte, à travers les mots « carte » ou « joker » de l’antisémitisme. Certains réfutent l’association de la question « Qui ? » à l’extrême-droite.