Communiqué Romyvelines du 19 juin : l’hébergement des familles de Triel doit être prolongé

La section LDH de Poissy et environ fait partie du collectif Romyvelines

Romyvelines communique:

Cédant à la pression de pétitionnaires et des élus locaux, la préfecture des Yvelines a organisé jeudi 14 juin, l’expulsion par les forces de police, des familles roumaines pauvres qui vivaient depuis septembre 2017, sur un terrain inutilisé appartenant au conseil départemental près du rond point de la RD1 à Triel sur Seine. Toutes leurs caravanes ont été détruites par la police.

Depuis cette expulsion, près de 70 personnes (15 familles) qui ont tout perdu lors de l’expulsion sont hébergées par l’Etat jusqu’à jeudi 21 juin au matin.

Ce jour, 19 juin, les familles hébergées viennent d’apprendre le sort que leur réserve la préfecture:

– Pour 3 familles, l’hébergement va se poursuivre. Nous nous en réjouissons pour elles.

– Mais les autres, 12 familles dont 25 adultes et 29 enfants dont plusieurs bébés et de nombreux enfants scolarisés, vont se trouver à la rue à partir de jeudi 21 juin matin.

Alors que leur lieu de vie et une grande partie de leurs maigres biens ont été détruits!

Du point de vue des droits humains fondamentaux, c’est inacceptable. La France a signé la convention internationale des droits de l’Enfant. Comment un Etat, la France, qui a signé cette convention peut-il mettre délibérément des enfants à la rue?

Par ailleurs, toutes ces familles sont en voie d’insertion, ont des droits sociaux ouverts en France. Beaucoup des adultes travaillent ou sont en formation ou recherchent activement un emploi.

Nous viendrons demain matin, mercredi 20 juin, à 10h30, à la Sous-Préfecture de Saint Germain en Laye, avec les représentants des  familles demander que l’hébergement de ces familles soit prolongé.

A l’issue de cette délégation, nous ferons un point presse.

Le mardi 19 juin 2018, 21heures

Pour tout contact:

Annick Omond : annick.omond@orange.fr tel 06 80 43 89 75

Anne Laforgue : anne.laforgue@orange.fr tel 06 32 68 01 41

Jean-Pierre Bercovici : jpbercovici@gmail.com tel 06 03 85 44 98

Réponse de RomYvelines à la pétition « pas de bidonville à Triel »

Triel le 12 février 2018

Un tract-pétition anonyme, signé d’un mystérieux « collectif pas de bidonville à Triel », ayant pour adresse une boite postale anonyme de Chanteloup, a été distribué il y a quelques jours, dans des boites aux lettres d’habitants de Triel et chez des commerçants. Cette pétition circule aussi sur internet.

Ce texte s’en prend au bidonville situé près d’un rond point à l’entrée de Triel et réclame « sa fermeture définitive dans les meilleurs délais. » car « il nuit à l’image de notre ville ».

Des femmes, des hommes et des enfants habitent dans ce lieu parce qu’ils n’ont pas de logement, et nulle autre part où aller. Leurs caravanes, certes petites et entassées et au confort rudimentaire, sont une meilleure solution que de vivre dans la rue; cela leur permet de dormir à l’abri, de faire la cuisine, de se retrouver en famille, de partir au travail ou à l’école le matin et d’en revenir le soir.

On peut penser que ce bidonville nuit à l’image de la ville, car il n’est pas caché. Chacun peut le voir en arrivant à Triel. Mais ce pourrait être aussi la fierté des Triellois que d’accueillir avec bienveillance et pour quelques mois cette population particulièrement précaire.

Les personnes qui vivent là sont particulièrement accueillantes. Elle font ce qu’elles peuvent pour entretenir leur lieu de vie, compte tenu des conditions. Les ordures sont déposées dans les conteneurs à l’entrée du terrain. Des blocs toilettes ont été installés, régulièrement vidés et nettoyés par un prestataire professionnel.

« la fermeture définitive dans les meilleurs délais » du bidonville, sans que le logement ou l’hébergement durable de ses 130 habitants (et non pas plusieurs centaines) ne soit préparé, aurait pour conséquence de les mettre à la rue, et provoquer la reconstitution d’un bidonville un peu plus loin.

Certes nous constatons, comme vous, que les conditions de vie ne sont pas bonnes sur ce terrain. Mais nous demandons depuis longtemps que des relogements ou des hébergements stables (par exemple des petits terrains correctement aménagés) soient prévus avant le démantèlement.

Quant à l’insécurité liée au stationnement anarchique des voitures, il y a une solution simple pour agrandir l’espace de stationnement: enlever les monticules de terre qui avaient été installés pour empêcher les véhicules de stationner et repousser un peu les barrières interdisant l’entrée dans la plaine.

La solution n’est ni dans le rejet ni dans l’anathème, mais dans le dialogue, la bienveillance, le vivre ensemble avec nos différences et des mesures sociales réalisables et pas si coûteuses pour la collectivité.

Collectif ROMYVELINES

Recensement des évacuations forcées de lieux de vie occupés par des Roms (ou des personnes désignées comme telles) en France. (Recensement annuel 2017)

Résumé

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L’année 2017 a été marquée par des expulsions intensives touchant à 71% des personnes vivant en bidonvilles et squats mettant des milliers de familles roms à la rue.

Entre janvier et décembre, 11 309 personnes issues de la communauté rom ou désignées comme telles ont fait l’objet d’expulsions de 130 lieux de vie, bidonvilles et squats, situés en France, dont la majorité (8 161 personnes) ont été contraintes de quitter les lieux par les autorités au cours de 98 opérations ; 1 093 ont été expulsées suite à des incendies qui se sont déclarés dans 12 lieux de vie informels. A cela s’ajoute 2 055 personnes ayant quitté 20 lieux de vie avant l’arrivée des autorités sous la pression d’une expulsion imminente. Les expulsions recensées en 2017 représentent une augmentation de 12% par rapport à 2016 (10 119).

Le nombre d’expulsés de force par les autorités le plus élevé a été observé entre juillet et septembre avec 3 436 personnes concernées. Ces opérations ont connu une diminution lors du dernier trimestre de l’année avec 2 036 personnes expulsées. Néanmoins elles restent particulièrement préoccupantes puisque la loi Egalité et Citoyenneté entrée en vigueur le 27 janvier 2017 ouvre désormais la possibilité d’appliquer la trêve hivernale pour les habitants vivant dans des bidonvilles, et d’apprécier les délais pour procéder à ces expulsions. Ces bonnes intentions de principe n’ont pas été appliquées pour ces familles roms, comme l’ont démontré les résultats du recensement. Des expulsions ont été exécutées par les autorités en dépit des conditions hivernales durant le premier trimestre 2017, ainsi qu’en novembre et décembre. Une accélération des évacuations de terrain a été observée peu avant le 1 er novembre (début de la trêve hivernale) : 669 personnes ont été contraintes de quitter dix lieux de vie entre le 25 et 31 octobre alors que les chiffres pour le mois s’élèvent à 1 490 personnes, soit 45% du total pour le mois en l’occurrence.

Douze évacuations ont eu lieu suite à des incendies touchant 1 093 personnes. Le nombre de ces opérations a été particulièrement élevé lors du premier trimestre, quand 847 individus ont été contraints de quitter leurs lieux de vie suite à des incendies qui se sont déclarés dans six lieux de vie informels, bidonvilles et squats. Dans la majorité de cas, ils se caractérisent par des conditions de vie très précaires, sans eau potable, ni assainissement. C’était le cas d’un lieu de vie situé dans le 15e arrondissement de Marseille où un incendie s’est déclaré la nuit de 8 au 9 décembre causant la mort d’un homme âgé de 35 ans, membre de la communauté rom. Le rapport de l’ERRC, intitulé Thirsting for justice publié en mars 2017 incluant des enquêtes dans 18 lieux de vie informels en France a révélé « des disparités choquantes dans des conditions d’accès à l’eau potable entre des Roms et le reste de la population ». Ces conditions, qui ont un impact direct sur la santé et la sûreté de la personne, augmentent la probabilité d’incidents tragiques et, dans certains cas, fatals.

A cela s’ajoutent 2 055 individus qui ont quitté vingt lieux de vie avant l’arrivée des autorités ayant pour objectif d’exécuter une expulsion. Le pic a été noté durant la période estivale lorsque 1 074 personnes ont quitté leurs lieux de vie sous la pression d’une expulsion imminente. Il convient de souligner que la majorité de ces lieux de vie a été frappée par une décision de justice ordonnant l’évacuation du terrain occupé ou bien par un arrêté administratif de dangerosité pris par les autorités communales/préfectorales ordonnant une expulsion sous 48 heures.

En 2017, le nombre d’évacuations suite à un arrêté de dangerosité/péril pris par des maires ou des préfets a diminué par rapport à l’année précédente. 35 expulsions ont été exécutées à la suite des décisions administratives par rapport à 61 évacuations fondées sur des décisions de justice. Cependant des expulsions fondées sur de tels arrêtés municipaux ou préfectoraux reposent uniquement sur une décision administrative sans qu’il y ait l’intervention du juge étant en mesure d’apprécier la légalité, l’opportunité, les méthodes et les délais des opérations.

La moitié des expulsions ont été exécutées sans qu’elles aient été accompagnées de mesures de relogement. Des propositions d’hébergement ont été faites dans 64 cas sur un total de 130 opérations. Ainsi, des centaines de familles et d’individus ont été mis à la rue lors des 66 autres opérations, qui ont été menées sans qu’aucune solution alternative de relogement ou d’hébergement ne soit proposée aux personnes concernées. Il convient de noter que lorsque des mesures de relogement sont prises par les autorités, elles sont souvent limitées à un hébergement de courte durée dans des hôtels sociaux ou une mise à l’abri dans des bâtiments publics (un gymnase par exemple). Ces mesures sont en contradiction avec les orientations fixées par la circulaire de 26 août 2012, qui prévoit une obligation pour les autorités de réaliser un diagnostic préalable, ainsi que des réponses de relogement adaptées aux besoins des personnes concernées. En outre, les solutions proposées par les autorités ne concernent qu’une partie des personnes expulsées, considérées comme vulnérables. Ces réponses apportées semblent être inefficaces car elles ne prévoient pas de solutions de relogement pérennes pour faciliter l’accès au logement et combattre le problème de mal-logement auquel sont confrontées les familles roms précaires partout en France. En conséquence, elles retournent vivre dans des bidonvilles ou des squats où elles sont susceptibles de faire face à des nouvelles expulsions, les plongeant encore plus dans la pauvreté et la précarité. Ceci a été observé à Paris lorsque les mêmes familles roms ont fait l’objet d’expulsion à deux reprises en 2017 du même lieu de vie, situé près de Porte de la Chapelle : la première évacuation du terrain date de 28 février ; neuf mois plus tard elles ont été expulsées à nouveau du même endroit.

De plus, l’absence de solutions de relogement pérennes et les expulsions à répétition conduisent à une migration forcée au sein d’un département ou d’une région, ayant des conséquences négatives sur l’accès aux droits et le processus d’intégration des Roms vivant en bidonville ou en squats en France.

Quelques résultats positifs ont été notés à Toulouse où, le 10 juillet, les autorités locales et l’Etat ont démantelé le bidonville Ginestous à la suite d’une décision de justice en respectant les obligations prévues par la circulaire de 26 août 2012. Lors de cette opération conjointe des autorités locales, l’Etat et la société civile, 165 sur le total de 350 personnes expulsées se sont vues proposées une solution de relogement ou d’hébergement par l’Etat ou la mairie. De plus, des engagements spécifiques ont été pris par la mairie afin de faciliter l’inclusion sociale de 119 personnes, dont 40 mineurs dans le domaine de logement, l’éducation et l’emploi en signant une convention d’occupation d’un lieu d’hébergement avec les familles. Durant le dernier trimestre 2017, la commune de Rezé a adopté des mesures de démantèlement de deux bidonvilles, où vivaient des familles roms pendant plus d’un an, déplaçant 126 personnes vers un terrain où elles peuvent bénéficier de meilleurs conditions de vie, y compris d’accès à l’eau et d’assainissement, ainsi que d’un accompagnement social vers l’intégration. Ces exemples montrent qu’une résorption des bidonvilles à travers une approche socialement responsable et des solutions de relogement pérennes pour les personnes expulsées sont possibles lorsqu’il y a une volonté politique et une coopération entre les autorités locales, l’État et les citoyens facilitant l’intégration des familles roms précaires dans la société française.

Néanmoins ces mesures restent des cas isolés, puisque la grande majorité des expulsions sont menées sans qu’il y ait des solutions durables pour favoriser l’accès au logement et permettre aux familles roms précaires de combattre le mal-logement, la pauvreté et l’exclusion sociale.

Les résultats de recensement ont montré que 59 des évacuations concernent des lieux de vie situé sur un terrain public, comparés aux 41 terrains privés. Ceci ne correspond pas au recensement récent de camps illégaux, bidonvilles et squats publié par la Délégation interministérielle d’accès au logement et l’habitat (DIHAL), qui a démontré une répartition quasi égale entre les lieux de vie situés sur des terrains publics (51%) et des terrains privés (48%).

Le taux élevé d’évacuation des terrains publics suggère un manque de volonté politique de la part des autorités publiques d’intégrer les familles roms vivant en bidonvilles et squats en France pendant des années. De plus, seulement 17 projets d’aménagement ont été recensés concernant les terrains évacués, ces projets étant pourtant souvent évoqués pour justifier la nécessité d’évacuation du terrain occupé.

Les résultats indiquent, comme dans les années précédentes, que la région Île-de-France reste au cœur des opérations et concentre la majorité des personnes expulsées avec 63 % du nombre total recensé en 2017 et 66 opérations enregistrées dans la région parisienne, alors que le recensement de la DIHAL datant d’avril 2017 indique que 38% des personnes vivant en bidonvilles et squats sont en Île-de-France. Le reste des évacuations de terrain se répartit entre l’Auvergne-Rhône-Alpes (10%), la PACA (8%), l’Occitanie (6%), le Pays de la Loire (6%) et les Hauts-de-France (5%).

L’année 2017 a aussi été marquée par un nouveau quinquennat présidentiel et des promesses pour une approche envers la résorption des bidonvilles respectant les droits de l’Homme. « La destruction sans solution alternative est une méthode aussi hypocrite que coûteuse et inefficace. Il revient donc à la puissance publique, en lien avec les habitants, les riverains et les associations de trouver des solutions avant chaque destruction ou évacuation, pour que celle-ci ne se traduise pas par la création simultanée d’un nouveau camp » a affirmé le candidat Emmanuel Macron avant les Etat des lieux national des campements illicites, grands squats et bidonvilles – Dihal, avril 2017.

Depuis 2012, le nombre de personnes vivant en bidonvilles/squats varient entre 15 000 et 20 000 (Source Dihal). Néanmoins, la réalité est autre. Des expulsions sans solutions de relogement ont été observées en 2017, après l’élection du nouveau président de la République. Par ailleurs, l’année 2017 aura encore été marquée par des propos racistes et des discriminations à l’encontre des communautés roms. La Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) a souligné la présence « d’un racisme intensifié » à l’encontre des Roms, conduisant à des violations des droits fondamentaux et révèle « une politique ambiguë de résorption des bidonvilles dans laquelle l’approche répressive a été privilégiée […] » menant vers « une errance organisée» Ce recensement est le fruit d’un travail commun entre la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et l’ European Roma Rights Centre (ERRC), avec le soutien du Collectif national droits de l’Homme Romeurope. Sans avoir la prétention à l’exhaustivité de la situation étant donné le manque de données officielles disponibles, ce recensement voudrait cependant en être l’expression la plus objective possible.

Ce recensement est le fruit d’un travail commun entre la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et l’European Roma Rights Centre (ERRC), avec le soutien du Collectif national droits de l’Homme Romeurope. Sans avoir la prétention à l’exhaustivité de la situation étant donné le manque de données officielles disponibles, ce recensement voudrait cependant en être l’expression la plus objective possible.

ALERTE HEBERGEMENT DES FAMILLES PAUVRES DANS LES YVELINES

APPEL AU PREFET DES YVELINES

Les Yvelines, un des département les plus riches de France n’est pas capable de mettre à l’abri les familles à la rue de son département.


En cette rentrée 2017 : « 70 familles sont refusées chaque soir par le 115 dans les Yvelines ».

C’est ce qu’on nous a répondu, au 115, lorsque nous nous indignions que des familles nombreuses avec des enfants très jeunes (comme Raul, 2 ans ou Ianis, 1 an) aient été refusées, plusieurs jours de suite, et se trouvent toujours sans abri.

Et nous savons que les familles sans abri sont encore bien plus nombreuses, car après des refus répétés, beaucoup de personnes se découragent et cessent d’appeler.

C’est insupportable! Comment est-il possible que, dans un pays dit civilisé et développé, on laisse des familles avec enfants dans un tel dénuement, de surcroit à l’arrivée de l’automne ?

Que deviennent ces familles ? Elles dorment à la rue; ou dans des conditions précaires, dans des abris de fortune; dans des voitures; pour une nuit en surnombre chez des voisins compatissants; elles errent d’un lieu à l’autre, parfois pourchassées par la police qui les empêche de s’installer.

Monsieur le Préfet comment pouvez-vous autoriser des expulsions de familles pour quel que motif que ce soit, notamment au motif « d’insalubrité »en sachant qu’après quelques jours d’hébergement ces personnes, ces enfants, vont être mis à la rue?

Monsieur le Préfet, c’est encore pire d’être à la rue que dans un bidonville ou un logement insalubre.

Monsieur Macron, président de la République n’a -t-il pas déclaré  fin août : « Plus une personne à la rue », « loger tout le monde dignement », « des hébergements d’urgences partout » d’ici la fin de l’année…

Pour les 70 familles (ou plus) des Yvelines, il est possible et plus que nécessaire d’avoir des solutions avant même cette échéance !

Premières signatures:

  • Action Catholique Ouvrière (Vallée Industrielle de la Seine)
  • ASTI du Mantois
  • ATTAC 78 Nord
  • Cercles de Silence de Mantes et de Versailles
  • CES (Conflans, écologie, solidarité)
  • Collectif Romyvelines
  • La Pierre Blanche
  • Ligue des droits de l’Homme, fédération des Yvelines
  • Secours Populaire Comité de Carrières sous Poissy
  • Secours Catholique des Yvelines

Carrières sous Poissy : cette nuit, 32 personnes expulsées ont passé la nuit dans la rue !

La section de Poissy et environs de la LDH se fait l’écho du communiqué de RomYvelines du 22 septembre 2017 :

Communiqué Romyvelines

Le collectif Romyvelines demande à l’Etat de leur proposer un hébergement stable ou, à défaut, de les autoriser à s’installer sur un terrain.

Une quarantaine de personnes ont été expulsées d’un bidonville de Carrières sous Poissy le 30 août dernier.

Elles ont été hébergées 15 jours en hôtels jusqu’au 13 septembre (la majorité en Seine et Marne et deux familles à Bois d’Arcy).

Le 14 septembre, quelques familles ont vu leurs hébergements renouvelés pour une semaine, mais avec changement de ville (quelques familles à Alfortville et une autre en Seine Saint Denis).

Quant aux familles dont l’hébergement n’avaient pas été renouvelé, elles avaient consigne d’appeler le 115. Mais, malgré leurs multiples appels et du fait de la saturation de ce dispositif, ces familles n’ont obtenu aucun hébergement par le 115; elles ont été hébergées une nuit par des bénévoles, quelques nuits chez des proches, puis la rue….

Hier 21 septembre, les familles dont l’hébergement avait été prolongé d’une semaine ont également été remises à la rue. Malgré leurs appels au 115, aucune proposition d’hébergement ne leur a été faite.

Ces familles, celles mises à la rue le 14 et le 21 septembre, sont revenues hier après-midi aux abords de leur ancien bidonville. La police municipale leur a interdit de reconstruire le moindre abri. Les familles ont donc décidé de dormir sur place. La police nationale et un représentant des renseignements territoriaux sont venus en renfort. Ils ont compté 32 personnes dont 16 enfants et 16 adultes.

Des membres de Romyvelines, alertés, ont appelé la Sous préfecture, en vain. Aucun responsable n’était joignable.

Les familles se sont préparées à passer la nuit à même le sol. Quelques voisines et une responsable du Secours populaire ont apporté des boissons, des biscuits et des couvertures.

Pourquoi l’Etat a-t-il expulsé ces familles alors qu’il était prévisible qu’il allait les mettre au bout de 2 ou 3 semaines à la rue ?

Le collectif Romyvelines réitère sa demande qu’un hébergement stable soit proposé à toutes ces familles, ou à défaut qu’elles soient autorisées à s’installer sur un terrain jusqu’à ce qu’elles puissent accéder à un logement ou à un hébergement stable.

Voir sur le site de RomYvelines

Les personnes expulsées le 30 août vont-elles être mises à la rue ? Communiqué Romyvelines du 14 septembre 2017

Une quarantaine de personnes ont été expulsées de leur bidonville mercredi 30 août à Carrières sous Poissy. Parmi elles de nombreux enfants et au moins deux adultes handicapés. Elles ont été hébergées pendant 15 jours par l’Etat dans des lieux d’hébergement provisoires éloignés. Aujourd’hui elles n’ont aucune garantie que leur hébergement soit prolongé au delà des 15 premiers jours.
 
L’hébergement des personnes en situation de détresse est un droit en France. Il l’est d’autant plus que cette détresse a été aggravée par l’Etat qui les a expulsées. La scolarisation des enfants est un droit. La domiciliation de toute personne sans domicile aussi.
 
Nous demandons solennellement à Monsieur le Sous Préfet de Saint Germain, à Monsieur le Préfet de Région, à Monsieur le Maire de Carrières sous Poissy que ces personnes soient hébergées de manière stable, et domiciliées, pour leur permettre de scolariser leurs enfants et de poursuivre leurs démarches d’insertion (recherche d’emploi, formation professionnelle, soins pour celles dont l’état le nécessite), afin qu’elles puissent dès que possible accéder à une logement autonome.   
 
Pour tout contact:
Annick Omond annick.omond@orange.fr tel 06 80 43 89 75
Anne Laforgue anne.laforgue@orange.fr tel 06 32 68 01 41
Jean-Pierre Bercovici jeanpierre.bercovici@secours-catholique.org tel 06 03 85 44 98

Communiqué-bilan du collectif Romyvelines après les expulsions des bidonvilles de Carrières sous Poissy et Triel du 30 août.

Voici le communiqué-bilan du collectif Romyvelines dont la LDH est membre, après les expulsions des bidonvilles de Carrières sous Poissy et Triel du 30 août.
Encore beaucoup de problèmes à régler:
– sécurisation des conditions de vie, accompagnement et relogements pour les familles regroupées sur le petit terrain de Triel.
– prolongation et stabilisation de l’hébergement pour les familles expulsées de Carrières.
Quant aux familles parties d’elles-mêmes avant expulsion, elles vont vraisemblablement se  réinstaller dans des communes voisines (ou le sont déjà).

COMMUNIQUE              Triel sur Seine, le 10 septembre 2017

Expulsion partielle des bidonvilles de la plaine au bout de près de 10 ans : tout n’est pas réglé !

Des familles roumaines pauvres ont vécu depuis fin 2007 en habitat précaire (caravanes vétustes ou cabanes) sur différents sites de la plaine à Triel, Chanteloup (en 2008-2009) et plus récemment Carrières sous Poissy.

Le collectif inter-associatif Romyvelines s’est créé en 2008 pour les soutenir dans l’accès difficile à leurs droits : droit au travail jusqu’à la fin des mesures transitoires en janvier 2014, droit au séjour, domiciliation, accès aux soins, accès à la scolarisation -après l’intervention du « Défenseur des Droits » sur demande du Collectif-, accès à l’emploi, accès à l’hébergement et au logement.

Après une première période d’hostilité des pouvoirs publics, une relation positive s’est instaurée avec certaines administrations et collectivités. Des enfants ont été scolarisés à partir de 2009 dans les écoles de Triel, une MOUS (maitrise d’oeuvre urbaine et sociale) a été mise en place par la Sous préfecture de Saint-Germain de 2013 à 2016 pour accompagner les familles vers l’emploi et le logement, un bus scolaire a été mis en place à partir de 2014 et la domiciliation à la mairie de Triel à partir de 2014.

De 2013 à 2016, plusieurs dizaines d’adultes ont accédé à l’emploi et plus de 20 familles ont pu accéder au logement social, en suivant les procédures de droit commun.

Fin 2016, l’Etat n’avait plus d’argent pour poursuivre la MOUS, et par ailleurs les collectivités locales ont développé des projets d’utilisation de la plaine.

Le démantèlement des bidonvilles a alors été décidé, notamment justifié par la pollution des sols.

Les familles installées sur Triel et proches de l’insertion, ont bénéficié de la poursuite d’un accompagnement social vers le logement.

A ce jour, ce sont 34 familles logées depuis 2013. Mais les autres (plus éloignées de l’insertion ou installées sur Carrières sous Poissy) n’ont bénéficié que d’un diagnostic social préalable à l’expulsion.

Le collectif Romyvelines a multiplié les démarches envers les administrations et les élus pour demander que des solutions soit de relogement, soit d’hébergement stable soit proposées à l’ensemble des familles.

Le démantèlement, repoussé notamment suite à notre mobilisation en juillet, a finalement eu lieu le 30 août.

A Triel, seul le grand bidonville du Chemin Vert a été démantelé. Le petit terrain, proche du rond point sur lequel vivaient quelques familles a été préservé avec le projet d’en faire un terrain provisoire d’insertion pour permettre à des familles d’y vivre en attendant qu’elles soient prêtes à accéder au logement. Les familles qui restaient sur le grand bidonville sont donc venues s’y installer le 29 août.

Si nous approuvons que ce terrain devienne un terrain d’insertion, nous regrettons que l’installation de ses nouveaux habitants ait dû se faire dans la précipitation et sans aménagement préalable.

Compte tenu des circonstances précipitées, nous demandons que des moyens puissent être trouvés au plus vite pour la viabilisation de ce terrain.

Par contre les occupants des bidonvilles de Carrières sous Poissy n’ont eu que le choix entre partir avant l’expulsion ou se faire expulser.

– Une quarantaine de personnes dont de nombreux enfants et au moins deux adultes handicapés, ont été expulsés et emmenés en car, le 30 août, vers des lieux d’hébergement provisoires éloignés. Nous sommes extrêmement inquiets pour eux, car nous n’avons aucune garantie que leur hébergement soit prolongé au delà des 15 premiers jours.

Naturellement du fait de cette situation de rupture et d’incertitude, les enfants n’ont pas pu faire de rentrée scolaire et les démarches d’insertion des parents sont désorganisées.

Nous n’avons pas de nouvelles précises de ceux qui sont partis quelques jours avant l’expulsion, mais on peut supposer qu’ils se sont réinstallés dans d’autres communes des environs, au risque d’être à nouveau expulsés.

Romyvelines réitère son objectif :

Pas de démantèlement ni expulsion de bidonville sans solution viable
pour toutes les familles.

Pour tout contact: romyvelines@hotmail.fr

Annick Omond annick.omond@orange.fr tel 06 80 43 89 75

Anne Laforgue anne.laforgue@orange.fr tel 06 32 68 01 41

Jean-Pierre Bercovici jeanpierre.bercovici@secours-catholique.org tel 06 03 85 44 98

Adresse postale: collectif Romyvelines c/o Ligue des droits de l’Homme MCSA, 2 boulevard Robespierre    78 300 Poissy.

Expulsion programmée des bidonvilles de la plaine

Notre section LDH est membre depuis 2008 du collectif Romyvelines qui s’est mobilisé pour l’accès aux droits de familles majoritairement de nationalité roumaine et de culture rom qui vivent en bidonville dans la plaine de Triel (78510).
Après des premières années marquées par un harcèlement administratif et policier, les pouvoirs publics ont mis des moyens pour aider les personnes à accéder aux droits, et au logement pour certaines, même si les conditions de vie dans le bidonville n’ont jamais été améliorées.
Comme nous le craignions depuis plusieurs mois, la préfecture a décidé l’expulsion de deux à trois cents personnes, alors qu’un relogement ou un hébergement durable n’est garanti qu’à une minorité d’entre elle, bafouant ainsi le droit au logement et à des conditions de vie dignes de ces personnes.
N’hésitez pas à pas à le faire connaitre largement autour de vous.

Incendie sur le bidonville de Triel, 2 mois avant son démantèlement annoncé: le collectif Romyvelines communique.

Les préfectures de la région Ile de France et des Yvelines ont annoncé depuis plusieurs mois que le bidonville de Triel sur Seine serait démantelé cet été, mais qu’une solution de logement ou d’hébergement serait proposée à chaque famille.
Malgré la mobilisation des familles et des travailleurs sociaux qui les accompagnent, le rythme avec lequel les familles accède au logement reste très limité, notamment du fait  de la situation, connue de tous, de pénurie de logements sociaux en Ile de France.
Mardi 16 mai, un incendie a ravagé une partie du bidonville, ne faisant heureusement ni mort ni blessé, mais laissant 20 familles (70 personnes) sans abri. Après que les sinistrés aient été accueillis une soirée dans un gymnase, les solidarités familiales et amicales ont permis de les mettre tous à l’abri, dans des conditions de sur-occupation des logements, caravanes ou baraquements ne pouvant se prolonger au delà de quelques jours.
Une famille a été relogée par son employeur. Certaines familles se ré-installent sur le bidonville.
Le Sous Préfet de Saint Germain a proposé aux familles sans solution d’être hébergées par l’intermédiaire du service départemental de l’hébergement d’urgence (115). Une trentaine de sinistrés ont demandé à en bénéficier. Il s’avère que les propositions d’hébergement faites sont bien inférieures en nombre aux besoins, et, de plus, situées dans des communes éloignées des lieux de travail ou de scolarisation des personnes sinistrées, et difficilement accessibles par les transports en commun. A ce jour, une seule famille a pu accéder à un hébergement d’urgence. Nous constatons que cette famille a pu accepter cet hébergement parce qu’elle dispose d’une voiture qui permet à ses membres actuellement en formation professionnelle de continuer à y aller, et qu’elle n’a pas d’enfant.
Nous demandons aux pouvoirs publics de proposer dès que possible des solutions d’hébergement stable aux familles qui en ont fait la demande, soit en mobilisant plus de places d’hébergement, soit en permettant qu’un terrain soit aménagé pour pouvoir recevoir des caravanes ou mobil’home ou autres habitations légères où pourront vivre les sinistrés jusqu’à leur accession au logement. Nous demandons que la continuité de la scolarisation des enfants soit assurée, avec appui aux démarches de changement d’établissement scolaire si besoin.
Nous nous interrogeons avec inquiétude: comment le service d’hébergement d’urgence qui n’a pas la capacité d’accueillir les 30 sinistrés qui en ont fait la demande pourra accueillir un nombre beaucoup plus important de personnes lors du démantèlement prévu en juillet?
Nous exhortons les pouvoirs publics à repousser l’échéance du démantèlement, ou a prévoir un lieu d’hébergement qui pourra accueillir toutes les familles concernées qui le souhaiteront depuis le démantèlement jusqu’à leur relogement.
Dans l’immédiat, nous invitons chacun à apporter son soutien aux familles qui ont tout perdu dans l’incendie du 16 5 2017, notamment en participant à la collecte organisée par notre collectif: https://www.leetchi.com/c/solidarite-suite-incendie-triel
 
Collectif Romyvelines, le 22 05 2017
Pour tout contact:
Anne Laforgue anne.laforgue@orange.fr tel 06 32 68 01 41 
Jean-Pierre Bercovici jeanpierre.bercovici@secours-catholique.org tel 06 03 85 44 98