FEMMES AUBOISES


Par Nicole François

Il y a un an, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, la section LDH Troyes et Aube présentait une exposition « Portraits de femmes auboises ».

Retour sur ces portraits : aujourd’hui 



FEMMES RESISTANTES de l’Aube

Dans l’Aube, on a pu identifier près de 200 femmes (on en compte 250 dans l’Yonne) mais ce chiffre est probablement sous-estimé. Elles sont originaires de tous les milieux et ont tous les âges. Gilberte Guesdon raccoutreuse à Troyes, 17 ans en 1943, est déjà agente de liaison FTP entre Troyes et le maquis d’Arcis-sur-Aube. Les résistantes de 20 à 30 ans occupent une part majeure des effectifs et les moins de 30 ans en forment la moitié. Peut-être la composante jeune et ouvrière de la population auboise explique-t-elle cette tendance. En atteste Paulette Chaton, née Aubert, ouvrière en bonneterie, agente de liaison de l’organisation Schmidt, arrêtée le 13 avril 1944 à Troyes pour distribution de tracts.

Qui sont ces femmes résistantes ?

Ce sont déjà des épouses, des mères et des filles qui, à la manière de sentinelles du foyer, résistent malgré leurs multiples tâches domestiques. A La-Lisière-des-Bois, un hameau de Saint-Mards-en-Othe, l’agricultrice Marguerite Couillard, née Philbert, mère de six enfants, aide son époux Gabriel à résister au sein du BOA. À Nogent-sur-Seine, Marie Buridant, née Barbier, membre des Commandos M, aide son époux Camille avec sa belle fille Simone née Barbier. Les couples de résistants constituent aussi une charnière efficace. Il existe de nombreux cas de duos résistants forts complémentaires comme le couple d’agriculteurs de Torvilliers, Lucette Baudiot, née Fèvre, et Édouard, agissant pour le groupe Montcalm ou le jeune couple Gisèle Camuset et Maurice, mariés en 1940. Certaines idylles sont même nées dans la Résistance. Jeanne Roth, née Schwartz, bonnetière et infirmière de la Croix rouge, a sauvé le juif autrichien Norbert Roth. Paulette Blasques, née Fourrier, buraliste à Pont-sur-Seine, a hébergé avec sa mère le prisonnier de guerre Corentin Cariou, qui deviendra son mari, après avoir été son contact au sein de Libération-Nord. Enfin Josette Ripoll, la jeune agente de liaison FTP du maquis de Saint Mards-en-Othe, deviendra l’épouse de Roland Nigond après la guerre. D’autres femmes ont su vivre la Résistance des hommes à l’instar de Josette Ripoll ou Rolande Die rejoignant le maquis et participant aux combats de Saint-Mards-en-Othe le 20 juin 44 puis à ceux de la Libération. Certaines ont même été homologuées au sein des unités combattantes comme Yvonne Fontaine, lieutenant FFC du réseau Abélard Buckmaster, qui accompagna Pierre Mulsant à Londres où elle effectue un stage militaire intensif.

Pourquoi ces femmes se sont-elles engagées ?

Les motivations ordinairement avancées pour expliquer l’engagement résistant masculin se retrouvent évidemment pour les femmes, qu’il s’agisse de la haine de l’occupant, de l’antinazisme, du patriotisme ou du poids du milieu. A ces motivations se combine également l’effet d’entraînement du milieu environnant. Plusieurs militantes de gauche, ayant participé aux luttes d’avant-guerre (Front Populaire, guerre d’Espagne..) figurent parmi ces résistantes. Madeleine Dubois, militante syndicaliste au sein du syndicat national des instituteurs (SNI) puis agente de liaison et de renseignement FTP sur toute la Bourgogne et en région parisienne. Andrée Jeanny née Boigegrain, ouvrière textile (secrétaire de la CGT en 1937) et membre de l’UJFF (Union de jeunes filles de France) a diffusé avec Cécile Romagon des tracts signés « Les Comités féminins », dans le but de rallier les ménagères de l’Aube à la Résistance. Les femmes ont su joindre au patriotisme d’autres motivations, des valeurs de cœur jugées traditionnellement féminines comme le don de soi et la générosité. La quinquagénaire Anne Carsignol, née Gourmand, proche du BOA et de l’Armée secrète, a hébergé de nombreuses équipes de sabotage sur sa propriété du château de Polisy, transformée à l’été 1944 en hôpital clandestin pour les maquisards.

Quelle place ces femmes ont-elles occupée dans la Résistance et qu’y ont-elles gagné ?

La fragilité supposée du beau sexe a souvent permis de déjouer les soupçons de l’Occupant. Eugénie Blanchon, née Hoffer, lingère à Troyes, a facilement fait passer des messages à Paul Langevin, assigné à résidence. Mais les femmes furent aussi victimes de cette approche sexuée et ont presque toujours été reléguées à des fonctions subalternes, y compris dans les couples résistants. Ainsi Suzanne Wauters, née Guenot, secrétaire de son mari Georges Wauters (haut responsable des réseaux Hector puis de Ceux de la libération) prit de grands risques pour lui et fut arrêtée et déportée à Ravensbrück. La Résistance à ce titre est restée le reflet de la société de l’époque. La femme est systématiquement l’auxiliaire, l’infirmière, le bras droit, l’intendante ou l’agente de liaison des résistants. Mais le courage des femmes leur a fait gagner le respect des hommes et le droit de vote, trop longtemps retardé par d’autres hommes, les sénateurs d’avant-guerre. Beaucoup de résistantes ont su se taire sous la torture. La résistante FTP, Marguerite Flavien, née Buffard,arrêtée en décembre 1943 à Lyon, est torturée par le milicien Paul Touvier et se suicide en se jetant par la fenêtre. Paulette Blasques de Libération Nord, arrêtée à Pont-sur-Seine le 21 février 1944 par la Feldgendarmerie de Romilly, est torturée à la prison de Troyes puis à Fresnes et est enfin déportée au camp de Dachau en Allemagne d’où elle sera libérée en avril 1945. Mais beaucoup de résistantes auboises ont malheureusement perdu la vie pour prix de leur engagement.

Jean LEFEVRE et Frédéric GAND, historien.

FEMMES AUBOISES

Par Nicole François

Il y a un an, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, la section LDH Troyes et Aube présentait une exposition « Portraits de femmes auboises ».

Retour sur ces portraits : aujourd’hui 


Madeleine Dauphin née à Troyes en 1915 et décédée en 2013, a consacré sa vie entière à la musique, en tant qu’organiste à l’église Sainte-Madeleine de Troyes, enseignante de piano au Conservatoire et compositeur.

Elle a commencé dès son plus jeune âge l’étude du piano. A 13 ans elle est entrée au Conservatoire de Troyes pour y étudier, outre le solfège et le piano, la musique d’ensemble et la composition musicale. Élève brillante, elle a remporté les plus hautes récompenses dans chacune de ces disciplines devenant ainsi la plus titrée de tous les élèves du Conservatoire.

Madeleine Dauphin disparue le 25 juin 2013, a laissé derrière elle des générations de musiciens à qui elle a enseigné le piano, mais également une carrière de compositeur. Si elle a publié « Six études de salon », œuvre pour piano et une « Toccata en ut mineur », œuvre pour orgue, c’est avec son « Concerto en La b majeur pour hautbois et orchestre » qu’elle s’est affirmée.

La Médiathèque de Troyes Champagne Métropole conserve ses archives personnelles ainsi que les partitions originales de ses compositions.

FEMMES AUBOISES

Par Nicole François

Il y a un an, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, la section LDH Troyes et Aube présentait une exposition « Portraits de femmes auboises ».

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Blanche Odin (née en 1865 à Troyes, morte en 1957) est aujourd’hui reconnue comme une des plus grandes aquarellistes de sa génération.

Elle a été pensionnaire au couvent des Ursulines.

Elle a exposé ses œuvres à Paris et réalisé de nombreuses œuvres de commande, en particulier des bouquets de fleurs.

Un critique de l’époque a écrit : « Sous son pinceau, qui a à la fois grâce et virilité, les fleurs dans leur infinie variété s’épanouissent avec autant de généreux éclats de saveur. Elles sont un enchantement pour le regard, qui va des unes aux autres, sans arriver à se fixer ici ou là. »

Après sa mort, elle garde la faveur de nombreux admirateurs de son art.

Peu à peu, malgré la persistance des clichés et des conformismes sexistes dans le milieu de l’art contemporain, l’apparition régulière de nombre de ses œuvres sur le marché participe à une nouvelle notoriété.

FEMMES AUBOISES

Par Nicole François

Il y a un an, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, la section LDH Troyes et Aube présentait une exposition « Portraits de femmes auboises ».

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Flavie Vincent-Petit est une conservatrice-restauratrice originaire d’une famille d’agriculteurs de l’Aube.

Diplômée du Master Verre Design et Architecture elle est aussi maître-verrier, ou plutôt (elle préfère cette appellation) « peintre sur verre » (dénomination du XVIe siècle) .

Elle travaille depuis 1995 sur les monuments historiques français tant dans le cadre de leur restauration que dans le cadre d’intégration d’œuvres contemporaines.

Elle a choisi le vitrail pour croiser les disciplines: histoire, art, pratique artistique, création, sciences (chimie, physique, biologie) et spiritualité.

Sa formation lui permet d’allier innovation et techniques anciennes.

Elle a créé son entreprise en 2012 pour à nouveau affirmer que son métier peut et doit évoluer tant en restauration qu’en création. L’entreprise compte aujourd’hui dix huit personnes, heureuses d’œuvrer ensemble pour le patrimoine Vitrail.

L’interdisciplinarité, la rigueur, la connaissance des techniques anciennes et l’innovation ont amené son équipe à créer à la Maison Rachi (Synagogue de Troyes) un arbre généalogique du XI° au XIV° siècle en hébreux et en français avec les noms des descendants Rachi attestés par les textes et documentés.

« Je souhaitais montrer la descendance de Rachi sous une forme foisonnante non figée. Lorsqu’une branche n’est pas documentée cela ne veut pas dire que la descendance s’arrête, simplement que n’en avons pas de trace. Les feuillages et les oiseaux m’ont permis de montrer cette continuité sans trahir les sources. Le cercle permet aussi de montrer l’universalité de Rachi »

FEMMES AUBOISES

Par Nicole François

Il y a un an, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, la section LDH Troyes et Aube présentait une exposition « Portraits de femmes auboises ».

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Marguerite Bourgeoys est née le 17 avril 1620 à Troyes et morte le 12 janvier 1700 au Canada.

A Troyes, avec d’autres compagnes troyennes qui partagent avec elle sa vision de l’éducation, elle fonde la première communauté de femmes non cloîtrées.

Elle enseigne aux enfants des quartiers pauvres de Troyes.

En 1663, avec des femmes veuves et orphelines accueillies à La Salpêtrière, elle entreprend de traverser l’Atlantique en partant de La Rochelle.

Colbert fait attribuer une dote à chacune en échange de leur engagement à prendre époux, dans le but de rétablir un équilibre démographique.

De 3000 habitants, le Canada triple sa population en 10 ans.

Entre 1663 et 1673, plus de 750 « Filles du Roy » arrivent dans la vallée du Saint-Laurent.

Marguerite Bourgeois est une figure incontournable du Canada.

Elle est « là où il y a quelque chose de bien à faire ou une œuvre de charité à exercer »

Des Québécois viennent régulièrement en pèlerinage à Troyes et à Neuville-sur-Vanne

FEMMES AUBOISES

Par Nicole François

Il y a un an, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, la section LDH Troyes et Aube présentait une exposition « Portraits de femmes auboises ».

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Suzanne Bernard est une aviatrice française née à Troyes en 1893, décédée le 10 mars 1912. Elle repose au cimetière de Troyes.

Elle reçoit le baptême de l’air du pilote Darsonval, parcourant lors de sa première sortie 64 kilomètres, à bord du ballon « Aube » .

Le 10 mars 1912, alors qu’elle passe l’ultime épreuve de son brevet de pilote sur le terrain d’aviation d’Étampes, elle se tue aux commandes de son appareil, elle n’avait pas 20 ans.

Si Suzanne Bernard avait obtenu son brevet de pilote en mars 1912 elle aurait fait partie des 10 premières aviatrices brevetées par l’aéroclub de France : Élise DerocheMarthe NielMarie Marvingt et Jeanne Herveux furent brevetées en 1910 (de même que Hélène Dutrieu en  Belgique),  Marie-Louise Driancourt et Béatrix de Rijk furent brevetées en 1911.

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Marguerite Buffard-Flavien par Ernest-Pignon Ernest



Marguerite Buffard-Flavien, fille d’instituteurs laïques, est  née dans le Jura en 1912. Après de brillantes études  à l’E.N.S de Sèvres, elle  devient professeur de philosophie. Elle s’engage en 1934 dans le combat antifasciste avec Barbusse et Romain Rolland. Elle est  nommée en Alsace puis à Caen (1937) où elle milita activement avant d’être mutée à Troyes pour faits de grève (fin 1938). Elle arrive en février 1939 au Lycée de jeunes filles (aujourd’hui Lycée Marie-de-Champagne), Malgré l’excellence de son travail d’enseignante, elle est révoquée fin 1939 (décrets Sérol). Elle refuse toute compromission et toute aide de la direction du lycée. Entre temps, elle s’est mariée à Jean Flavien, cultivateur à Voué et dirigeant communiste aubois.   

Elle s’embauche en bonneterie puis apprend le travail de la ferme. Son mari est soldat puis prisonnier en Poméranie. Un bel échange de lettres, retrouvées par Christian Langeois permet de comprendre l’attachement de ces deux militants à leur parti, malgré l’exclusion de Marguerite en janvier 40, exclusion qu’elle ressent très durement.

Les coups durs se suivent sans interruptions. Elle est arrêtée dans la ferme de Voué et conduite en 1942 au camp de La lande puis de Mérignac d’où elle s’évade (fin 43) pour rejoindre la Résistance à Lyon. Elle est nommée responsable du 2ème. Bureau des FTP où elle a 9 départements à administrer.

C’est dans cette ville qu’elle est arrêtée le 10 juin 1944 et conduite au siège de la Milice où sévit Paul Touvier. Elle se jette par la fenêtre le 13 juin  pour ne pas parler et meurt à l’hôpital.

Marguerite  Buffard et bien d’autres surent se conduire en héros, leur leçon peut aujourd’hui être méditée.

Le 9 novembre 1944, Robert Ballestié, adjoint communiste du Maire de Troyes Fernand Giroux qui fut lui-même engagé dans la résistance, proposa que les martyrs résistants aubois soient honorés. Les avenues Marguerite Flavien (près du Lycée) et Brossolette (Fg Croncels), les rues Maurice Romagon (Moulin de Pétal), et des Martyrs de la Résistance (Labourat), la place  Langevin, et la place de la Libération furent inaugurées. La rue Thiers devient alors rue du Gal De Gaulle.

Une dizaine de conférences furent données dans l’Aube pour honorer cette « sainte laïque » ainsi qu’une  émission en 30 chapitres sur Thème-radio »

Femmes auboises

Par Nicole François


Il y a un an, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, la section LDH Troyes et Aube présentait une exposition « Portraits de femmes auboises ».

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Camille Claudel (1864 – 1943) est une sculptrice qui a passé une partie de son enfance à Nogent-sur-Seine.

Encouragée constamment par son père qui prend conseil auprès d’Alfred Boucher à Nogent, Camille Claudel doit affronter la très forte opposition de sa mère.

Elle fut l’élève et la maîtresse d’Auguste Rodin avec lequel elle entretint une grande passion.

A partir de 1892, elle commença à s’affranchir de son influence et réalisa des œuvres très personnelles dans des matériaux comme le marbre et l’onyx, dans des compositions très différentes de celles de Rodin.

A partir de 1913, sa famille décida de l’interner en hôpital psychiatrique où elle resta pendant 30 ans.


Camille Claudel défia la morale sexiste du monde de l’art de l’époque en sculptant des nus avec la même liberté que les hommes.

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Retour sur ces portraits : aujourd’hui 



Marinette Pichon née le 26 novembre 1975 à Bar-sur-Aube est une footballeuse internationale française, pionnière du foot féminin.

Elle a connu une enfance difficile à cause d’un père violent et alcoolique. Elle fut aidée par le football et par l’attitude de sa mère. Son père fut condamné à 10 ans de prison en 2000 pour agression sexuelle.

Elle a pris sa première licence de football à Brienne à l’âge de cinq ans.

Après avoir joué aux États-Unis elle revient jouer en France.

Elle est la meilleure buteuse de Ligue 1 en 2005 en inscrivant un record de 38 buts.

Elle fait ses débuts chez les Bleues en 1994 contre la Belgique. Elle compte 112 sélections pour 81 buts en équipe de France.

Elle annonce sa retraite internationale à la suite de l’échec des Bleues lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2007.

En 2011, elle est recrutée comme consultante par France Télévision pour commenter les matches du championnat de France de D1.

En 2012, elle commente, toujours pour France Télévision le tournoi de football féminin des JO de Londres .

En 2016, elle commente de nouveau les matchs des tournois de football féminin et masculin des JO de Rio et en 2017, le Championnat d’Europe de football féminin.

En 2018, elle reçoit le « Out d’or de la personnalité sportive », pour avoir été l’une des premières sportives françaises de haut niveau à avoir fait son coming out qu’elle évoque dans « Ne jamais rien lâcher », son autobiographie publiée la même année.

Elle a été la deuxième femme homosexuelle en France à obtenir un congé pour la naissance de son fils que sa compagne (Ingrid Moatti, championne de basket handisport) a mis au monde en 2012. Elles se sont mariées le 7 septembre 2013 et Marinette a pu alors adopter leur fils.

Femmes auboises

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Il y a un an, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, la section LDH Troyes et Aube présentait une exposition « Portraits de femmes auboises ».


Retour sur ces portraits : aujourd’hui 



Paulette Blasques est née à Pont-sur-Seine en 1910 et décédée en 2007.

Son premier acte de résistance date de 1940, lorsqu’elle cache chez elle des jeunes soldats français qui s’étaient évadés. C’est à cette occasion qu’elle rencontre Corentin Cadiou qui deviendra le père de sa fille et son compagnon de résistance.

En 1943 elle effectue des missions de liaison entre Paris et l’Aube en transportant des messages, des journaux, des tracts, dans des pelotes de laine. A Paris elle distribue dans les boites à lettres des exemplaires du journal Libération et des tracts en faveur de la résistance.

Elle distribue également des faux papiers et à ce titre elle est dénoncée par une personne qui travaille avec elle.

Elle est arrêtée à Romilly par les Allemands en 1944, puis transférée à Troyes dans la prison rue Hennequin… où elle ne parlera jamais !

Puis c’est le transfert à Fresnes, et ensuite en Allemagne près de Dachau.

Sa grande fierté est de n’avoir dénoncé personne, malgré les violences et les tortures !

Libérée en avril 1945, elle a été décorée de la médaille de la Résistance en 1946.

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Par Nicole François

Il y a un an, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, la section LDH Troyes et Aube présentait une exposition « Portraits de femmes auboises ».

Retour sur ces portraits : aujourd’hui 



Odette Oligny (1900-1962), née Bernot, à Troyes, journaliste franco-québécoise de l’entre-deux-guerres, femme de lettres, travailla à créer un rapprochement entre sa ville natale et sa ville d’accueil (Montréal).

Elle a été une femme très active pendant la Seconde Guerre mondiale, défendant le droit des femmes de langue française en Amérique.

Avec sa chronique « Les femmes et la guerre », Odette Oligny souhaitait « rendre hommage au dévouement féminin, qui se manifeste dans tous les domaines, depuis que la guerre a pris les proportions que l’on sait ».
Son objectif : promouvoir l’émancipation des Canadiennes françaises à travers la lutte contre le nazisme.



Elle incita les femmes à se mobiliser sur tous les fronts: au foyer, à l’usine ou dans l’armée: « Puisqu’on les attaque, elles et les enfants, pourquoi, dans leur sphère, les femmes ne combattraient-elles pas? », s’interroge-t-elle. Dans ses articles, Odette Oligny vilipenda les « anti-britanniques », qu’elle accusait de faire cause commune avec Pétain et Hitler, ennemis des femmes.

Elle comparait la condition des Canadiennes françaises à celle de leurs contemporaines Françaises sous le régime de Vichy : « Nous sommes à peu près comme le sont encore les Françaises sous Pétain: des ‘ incapables’. Vous voyez où le manque de confiance dans une bonne moitié de sa population a mené la France ».

La journaliste consacra une dizaine d’articles à l’action des résistantes françaises de la France Libre et des agentes des services secrets britanniques. Elle souligna également le courage des femmes britanniques et françaises sous les bombardements.

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Par Nicole François

Il y a un an, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, la section LDH Troyes et Aube présentait une exposition « Portraits de femmes auboises ».

Retour sur ces portraits : aujourd’hui 


Esta Webster est une humoriste troyenne militante féministe.

Pour cette journaliste de formation, « l’humour est le meilleur moyen de prendre suffisamment de distance sur des sujets qui nous touchent trop ».

Depuis 1998, elle a créé 260 spectacles. D’abord intermittente du spectacle, puis présidente de son association, elle a fondé une entreprise individuelle en 2007. Ses sujets de prédilection : l’égalité femmes-hommes, les addictions, les chocs générationnels, la contraception…

 Le rire pour informer et prévenir

Elle se produit dans des structures publiques, des mairies ou les établissements de l’Éducation Nationale, des entreprises privées ou des associations. Dans tous les cas, son spectacle est suivi d’un débat.

Elle intervient également pour les Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) qui sensibilisent les citoyennes et citoyens aux stéréotypes de genre et qui les orientent vers des interlocuteurs pour des sujets tels que la réinsertion professionnelle, ou les violences conjugales.

Esta a une facilité à dialoguer sur des sujets compliqués et à garder l’attention des jeunes.

 Lorsqu’elle est contactée pour une demande de spectacle, Esta Webster « ne dit jamais non ». Elle rencontre, interroge, cherche à comprendre. Elle écrit trois, quatre, cinq versions d’un spectacle avant de parvenir à « faire oublier que le sujet est compliqué ».

Une artiste engagée qui sort des sentiers battus



Esta Webster a de nombreuses cordes à son arc. Chanteuse, elle enregistre des albums. Pédagogue, elle anime des ateliers d’écriture. Vidéaste, elle monte des petits films : «Trace ton ciné » sur la laïcité, l’histoire des droits des femmes, etc …

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Par Nicole François

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Retour sur ces portraits : aujourd’hui Rolande Labbé dite Betty Dié née le 12 avril 1919 à Theil-sur-Vanne et décédée le 30 décembre 1971.


Conseillère municipale de Troyes de 1945 à 1947, puis à Estissac en 1953, puis Maire en 1959.

En 1941, elle ravitaille les prisonniers d’Afrique du Nord évadés de camps allemands .

Entrée ensuite dans la résistance, elle y est très active en diffusant des tracts et la presse clandestine. Recherchée par la Gestapo, elle devient clandestine (sous le nom de Betty), avec son époux, et assure de nombreuses missions entre l’Aube et l’Yonne, notamment dans les maquis de La Grande Jarronée et de Saint-Mards-en-Othe.

Après la mort de son époux, elle continue ses activités, jusqu’à la libération.

Devenue secrétaire du Colonel FTP André, promue lieutenant à titre FFI, elle occupe des fonctions à la caserne Songis de Troyes jusqu’en mars 1945.

Ses services dans la résistance lui valent la Légion d’Honneur et la Croix de Guerre en 1946.

Elle était également engagée dans l’association des anciens combattants de la Résistance, et dans l’Union des femmes françaises.

Femmes auboises

Par Nicole François

Il y a un an, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, la section LDH Troyes et Aube présentait une exposition « Portraits de femmes auboises ».

Retour sur ces portraits, aujourd’hui Anne Bouillat.

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Anne Bouillat, médecin, est la fondatrice du centre d’accueil du planning familial dans l’Aube. Sensibilisée par les « drames de l’avortement » lors de ses gardes à l’hôpital, elle prend contact à Paris avec la responsable du mouvement « Maternité heureuse » (qui deviendra ensuite le Planning Familial). Elle participe à la création du Mouvement français pour le planning familial et visite, dès 1961, le premier centre français à Grenoble.

Elle fonde le deuxième centre à Sainte-Savine, puis Troyes (avant Paris) , avec des enseignants, des personnes militantes, avec Antoinette Chérain, bénévole, et des médecins « bravant » le Conseil de l’Ordre. Le maire de Sainte-Savine, Gabriel Thierry, apporte son soutien et met des locaux à disposition. L’activité du planning se développe : permanences pour accueillir les femmes en détresse, informations sur la contraception, et sur l’accouchement sans douleur.

Elle accepta d’être vacataire au service de gynécologie pour les avortements, de 1980 à 1988. Anne Bouillat créa également le service de « crèches à domicile ».

Un événement mémorable: la projection du film interdit, « Histoire d’A » (réalisé par Charles Belmont et Marielle Issartel en 1973), à la salle des fêtes de l’Hôtel de ville de Sainte-Savine, devant 1500 personnes !