Les organisations LDH, MRAP, Sos racisme de Côte-d’Or tiennent à exprimer leur indignation après la tentative d’incendie d’un lieu de prière musulman à Châtillon-sur-Seine. Nous tenons aussi à exprimer notre solidarité aux croyant.es agressé·es comme à tout·es les habitant·es de cette ville attaché·es aux droits humains. Profondément laïcs, nous défendons le pilier de la laïcité qu’est le respect du droit de toutes et tous à pratiquer la religion de son choix comme de ne pas en avoir.
Nous nous inquiétons de l’augmentation des actes islamophobes comme des actes racistes en général. Ceux-ci sont alimentés notamment par les campagnes de l’extrême droite et de la presse Bolloré. Si nous prenons acte de la dénonciation de cet acte par le ministre de l’intérieur, nous ne pouvons pas passer sous silence ses multiples actes et déclarations hostiles aux musulman·es et à la liberté de conscience.
Face au racisme, à la xénophobie et à toutes les discriminations, nous appelons à une mobilisation de tout·es les humanistes, de tout·es les démocrates pour s’engager pour une société de fraternité.
À l’occasion de la sortie du film de Jean-Claude Barny, soirée dédiée à Frantz Fanon
Ce film évoque la période algérienne et tunisienne de Frantz Fanon, psychiatre originaire de la Martinique. Son expérience de psychiatre auprès des travailleurs immigrés en métropole, puis des Algériens engagés dans la lutte pour leur indépendance en Algérie, l’a amené à travailler avec des méthodes contrastant avec celles des autres médecins dans un contexte de colonisation. Et à écrire deux livres, Peau noire, masques blancs et Les damnés de la terre, où il analyse les conséquences de la colonisation sur les colonisés et les colonisateurs.
Dans un contexte où les tensions entre l’armée française et le FLN sont de plus en plus palpables, Frantz Fanon fait figure de traître. Avec sa femme Josie, ils sont pris dans un tourbillon de violence qui les conduit à prendre fait et cause pour l’indépendance de l’Algérie. Un biopic au cœur de la guerre d’Algérie où se livre un combat au nom de l’Humanité.
Projection du film, puis rencontre avec Stathis Kouvélakis, professeur de philosophie, théoricien politique, membre de la rédaction de la revue Contretemps.
Avec le soutien du Collectif 21 « Ensemble, contre l’extrême droite »
Conférence gesticulée, Mercredi 26 mars, à 18h30 – salle Devosge à Dijon
« J’aurais dû m’appeler Aïcha »[ou l’identité française en question]par Nadège de Vaulx(-en-Velin)
Un mois avant ma naissance, la mère de mon père décède. La tradition veut que la première fille née après ce décès hérite du prénom de la défunte. Ma grand-mère s’appelait Aïcha, elle était Algérienne. Pourtant, je m’appelle Nadège.
Trois quarts Algérienne, un quart Française. Algérienne de sang, Française de sol. Pas tout à fait Française, pas vraiment Algérienne. Pour les descendant·es d’Algérien·nes, il y a comme une zone d’ombre : une histoire coloniale mise sous silence, une guerre faite « d’événements », des représentations racistes et des inégalités qui perdurent. Intégrée par l’école républicaine, bercée par le mythe national, j’ai joué le jeu de l’intégration. En m’assimilant, j’ai refoulé une partie de mon héritage. Je fais aujourd’hui marche arrière en prenant bien soin de ramasser un à un tous les indices et reformer le puzzle de mon histoire, de notre histoire pour mieux la déconstruire.
Alors que les débats identitaires grondent en France et qu’il y a comme une injonction à choisir son camp, comment s’émanciper d’identités qu’on voudrait nous imposer et trouver sa propre voie ?
Soirée organisée par ATTAC 21, la LDH Dijon et agglomération, le MRAP 21 et SOS racisme Dijon (dans le cadre du Mois de l’égalité de la Ville de Dijon).
Avec le soutien de : l’AFPS, les Amis de la Terre, l’APF, la CGT 21, Le Fil, la FRMJC-BFC, la FSU 21, Greenpeace Dijon, La Maison phare, le Mouvement de la Paix 21, Oxfam, Solidaires 21, l’UJFP, la Vapeur
Salle Devosge, 5bis rue Devosge à DIJON – Tram 1 et 2 – Bus L3 et B10
Appel à la manifestation du samedi 22 mars à DIJON
Rendez-vous place de la Libération à 14h30
Appel collectif dans le cadre de la Journée internationale contre le racisme :
Le 18 décembre 2024, lors d’un meeting pour la Journée internationale des migrants, nos organisations et collectifs ont déclaré : « Nous ne voulons pas d’une société raciste. Ensemble, construisons la société dans laquelle nous voulons vivre, une société de tous les droits pour toutes et tous, une société de solidarité, de fraternité, de justice, et de respect des libertés » .
Cette déclaration commune est plus que jamais d’actualité face aux attaques renouvelées contre les personnes étrangères avec ou sans papier, d’origine étrangère ou présentées comme telles.
Nous voulons, pour nous comme pour nos voisin·es, collègues de bureau, d’atelier, nos camarades d’amphi, pour notre médecin, notre boulangère, pour la copine ou le copain de classe de nos enfants… une réelle égalité des droits.
Nous ne concevons pas la société autrement que dans la fraternité qui est marquée sur le fronton des édifices publics, aux côtés de la liberté et de l’égalité. Nous ne concevons pas la société autrement que rassemblée par l’accès effectif à tous les droits, pour toutes et tous.
Les comportements racistes et xénophobes sont le quotidien pour tant de personnes aujourd’hui, du fait de leur origine, de leur couleur de peau, de leur religion. Les actes violents se multiplient, faisant vivre dans la peur, la souffrance, l’injustice d’un quotidien de discriminations.
Le quotidien, ce sont aussi les discours de haine désinhibés, les propos mensongers de responsables politiques et de médias contrôlés par des acteurs économiques disposant de moyens considérables, qui stigmatisent des populations et des quartiers et manipulent les chiffres.
La circulaire Retailleau s’inscrit pleinement dans cette approche, repoussant les personnes sans-papiers dans la clandestinité et la surexploitation dans l’emploi, imposant un durcissement des conditions de la régularisation de leur droit au séjour, et ouvrant des possibilités supplémentaires d’expulsions.
Le même ministre ainsi que des médias d’extrême droite s’en prennent aux associations et syndicats qui soutiennent les personnes étrangères, mettant en péril leur rôle crucial pour la démocratie, l’État de droit et l’inclusion sociale.
Le Premier ministre lui-même reprend les formulations stigmatisantes de l’extrême droite, faisant des personnes d’origine étrangère les boucs émissaires de tous les maux la société.
Ces discours publics, allant jusqu’à remettre en cause le droit du sol, cherchent à nous opposer les un·es aux autres alors que nous partageons les mêmes aspirations au bien-être, à la justice économique et sociale, et à l’égalité des droits. L’absence d’accès aux droits des uns n’a jamais donné plus de droits à d’autres !
Toutes et tous ensemble, agissons uni·es et rassemblons-nous, le samedi 22 mars 2025, pour la Journée internationale contre le racisme, pour un autre projet de société, humaniste, solidaire et égalitaire.
A Dijon, nous sommes aussi particulièrement mobilisé·es cotre le projet de construction d’un CRA (centre de rétention administrative ) où sont enfermé·es des étranger·es sans même avoir commis un délit ou encouru une condamnation. Cela est d’autant plus choquant que des centaines de places d’hébergement d’urgence sont en cours de suppression dans la région.