BURE, STOCAMINE, et des usages militants du droit.

Le Conseil constitutionnel a reconnu ce 27 octobre 2023 l’existence d’une protection pour les générations futures.

Une saisine de Meuse Nature Environnement à propos de BURE et de la protection des générations futures.

L’association Meuse Nature Environnement avait saisi le Conseil d’Etat (qui a renvoyé la question au Conseil Constitutionnel) à propos de la protection des générations futures. Le stockage de déchets radioactifs en couches profondes ainsi qu’il est prévu par CIGEO à Bure étant susceptible de nuire à la protection des générations futures.

Une première demande concernant la réversibilité du dispositif de stockage

Concernant la réversibilité, le Conseil Constitutionnel a répondu qu’elle était inscrite dans la loi et qu’il revenait aux citoyens de veiller à la mise en œuvre de la loi tout au long des différentes étapes de la mise ne expérimentation puis en exploitation du centre de stockage.

Le problème de « la réversibilité du stockage en couche géologique profonde de déchets radioactifs au-delà d’une période de cent ans, faisant ainsi obstacle à ce que les générations futures puissent revenir sur ce choix alors que l’atteinte irrémédiable à l’environnement, et en particulier à la ressource en eau, qui en résulterait pourrait compromettre leur capacité à satisfaire leurs besoins. »

L’ANDRA en a profité pour faire campagne.

A ce propos, on pourrait s’interroger sur les possibles conflits d’intérêts créés par la loi elle même avec la création des GIP qui financent les collectivités en charge du contrôle. (voir notre article)

Une seconde demande concernait « les générations futures »

Il était aussi demandé au Conseil Constitutionnel de reconnaitre les principes de solidarité et de fraternité entre les générations ainsi que le droit des générations futures à vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé.

Le Conseil Constitutionnel a précisé que «le législateur doit veiller à ce que les choix destinés à répondre aux besoins du présent ne compromettent pas la capacité des générations futures et des autres peuples à satisfaire leurs propres besoins, en préservant leur liberté de choix à cet égard».

Une victoire importante pour les générations futures. Une décision aussitôt prise en compte dans le dossier StocaMine.

Histoire rapide de StocaMine

A Wittelsheim à proximité de Mulhouse, des déchets hautement toxiques sont stockés dans les galeries d’une ancienne mine de potasse. C’est enterré à 400m sous terre. Parmi les déchets, du cyanure, de l’arsenic… Le stockage devait être réversible. Il y avait un cahier des charges et la décharge devait être contrôlée. Rien de tout cela n’a été respecté. Un incendie en 2002 (réputé impossible) a contribué à rendre la réversibilité du stockage plus compliquée. Le dépôt des déchets est interrompu.

Des éléments contenant du cyanure, de l’arsenic, sont entreposés à plus de 400 mètres de profondeur, à proximité de la plus grande nappe phréatique d’Europe occidentale. Un risque de contamination majeure pour l’eau potable de plus de sept millions de personnes, en France, en Allemagne et en Suisse.

Afin de préserver la nappe phréatique, des voix s’élèvent pour que les déchets soient extraits de la mine. Le 19 septembre, le ministre de la Transition écologique Christophe Bechu a annoncé le confinement définitif des 42 000 tonnes de déchets de StocaMine.

StocaMine : le confinement définitif des déchets est provisoirement suspendu

Le 7 novembre, le tribunal administratif de Strasbourg suspend provisoirement la décision de confinement. Le recours en référé avait été déposé par Alsace Nature

Le préfet du Haut-Rhin doit prendre les mesures nécessaires afin d’assurer la maintenance du site et de l’ensemble des galeries.

Ce qui justifie cette décision, elle « est susceptible de méconnaître l’article 1er de la Charte de l’environnement, qui dispose que « Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé », éclairé par le septième alinéa de son préambule, selon lequel « afin d’assurer un développement durable, les choix destinés à répondre aux besoins du présent ne doivent pas compromettre la capacité des générations futures et des autres peuples à satisfaire leurs propres besoins »

Le journal « Le Monde » titrait le 7 novembre « Déchets toxiques de Stocamine : le « droit des générations futures » appliqué pour la première fois par la justice. »

Le dossier StocaMine n’est pas clôt. L’état s’est pourvu en cassation.

Mais les générations futures disposent d’un outil supplémentaire pour faire valoir leur droit à une planète préservée.


Quelques références :

Nucléaire et démocratie environnementale

Le gouvernement souhaite simplifier les procédures de contrôles relatives au nucléaire en fusionnant IRSN et ASN, les deux organismes de contrôle qui ont des missions complémentaires.

« De Three Mile Island à Fukushima, en passant par Tchernobyl, le fonctionnement du système de contrôle et d’expertise apparaît comme une des causes des grands accidents nucléaires ». (voir à ce propos les articles de The conversation et Alternatives économiques)

La catastrophe nucléaire de TCHERNOBYL a lieu en 1986. A l’époque, c’était le service du professeur Pierre Pellerin qui était en charge de la mesure de la radioactivité dans l’environnement et de ses effets sanitaires. Ce service dépendait du ministère de la santé. Il a sous-évalué les conséquences de la catastrophe, laissant entendre qu’il n’y avait aucun risque pour les populations, comme si le « nuage » radioactif s’était arrêté à nos frontières. Il est devenu alors nécessaire de rétablir la confiance des français dans les dispositifs de surveillance du nucléaire. L’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire, l’IRSN est créé en 2001 et l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) est créée en 2006.

Deux organismes complémentaires dont la création fait suite au rapport intitulé « la longue marche vers l’indépendance et la transparence ».

(voir le site de Radio France pour un historique)

Modifier le fonctionnement du système de contrôle ne peut se faire sans prendre en compte l’impact d’une telle réforme.

La démocratie vit à partir de la confiance : confiance dans les institutions, dans les procédures d’élaboration de la législation, dans la fiabilité des informations dont elle dispose.

L’enjeu de la sureté nucléaire et de son contrôle est un enjeu sérieux. Il mérite peut-être d’être examiné en regardant les impacts d’une telle réorganisation.

Ce projet de réforme est piloté par le volontarisme industriel qui écrase le débat et les procédures démocratiques. Dans la Start-Up Nation, c’est urgent, on traite dans l’urgence. C’est ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale , lors de la première tentative de faire fusionner l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Cette proposition avait été glissée dans le projet de loi « pour accélérer le nucléaire », sans étude d’impact.

La première tentative à l’Assemblée nationale, a été rejetée par les députés en mars.

Le gouvernement aurait pu en tirer quelques leçons de démocratie environnementale. Tout indique qu’il entend au contraire en contourner encore davantage les principes.

Il annonce en effet un nouveau projet de loi portant création d’une nouvelle autorité de la sûreté nucléaire et de la radioprotection. Il semble bien que l’on devra à nouveau se passer d’une véritable étude d’impact. Un  rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) en fera office. Peu importe les conditions d’élaboration de ce rapport. Peu importe qu’il n’appuie pas sa préconisation sur un diagnostic du système actuel de contrôle avec l’IRSN et l’ASN. Peu importe qu’il n’envisage pas les conséquences d’une moindre transparence de l’expertise avant une décision en matière nucléaire.

En réalité, le gouvernement cherche avant tout à mettre fin à la publication des avis de l’IRSN préalablement aux décisions de l’ASN.

La démocratie est mise à mal quand l’information n’est plus indépendante, quand les objectifs fixés à la structure de contrôle ne sont plus des objectifs, mais des impératifs associés à un volontarisme industriel.

Pourtant, les règles de mise en œuvre de la démocratie environnementale devraient permettre une meilleure prise en compte de la sûreté nucléaire lorsque de nouvelles infrastructures, de nouvelles technologies sont développées. Ce n’est nullement une entrave à la politique industrielle. L’expertise et la recherche à ce sujet doivent contribuer à l’information du public, indissociable en démocratie de la préservation de l’environnement, et imposée par l’article 7 de la Charte de l’environnement, à valeur constitutionnelle.

Le gouvernement doit accepter un débat ouvert sur les conséquences de son projet, quand bien même il lui serait défavorable. C’est aussi cela, la démocratie environnementale et sociale.

Code de l’environnement, déchets nucléaires et démocratie environnementale

Réflexion sur les dispositions du code de l’environnement, complété par la LOI n o 2006-739 relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs, qui permet la création d’un Groupement d’Intérêt Public là ou l’on prévoit d’implanter un centre de stockage de déchets nucléaires.

Une découverte :

Ce logo, Accompagnement économique – Laboratoire Bure Saudron associé à plusieurs investissements dans les départements de la Haute Marne et de la Meuse.

Et trois questions :

  • Par quel tour de passe-passe, l’ANDRA intervient-elle dans le développement de la vie économique en Haute Marne, en Meuse ?
  • Quels sont les montants en jeu ?
  • Quelles conséquences possibles sur les débats relatifs à l’implantation d’un lieu de stockage à Bure ?

Le tour de passe-passe

A priori, une bonne idée du législateur : quand un projet important vient bousculer l’environnement d’un secteur géographique, celui-ci doit pouvoir se réorganiser et disposer de moyens financiers pour le faire.

C’est ce que prévoit le code de l’environnement, complété par la LOI n° 2006-739 relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs. Ce qui est étonnant dans ce texte législatif, c’est qu’il ne concerne que les centres de stockage des déchets nucléaires.

Et dans ce cas il prévoit la création d’un Groupement d’Intérêt Public là ou l’on envisage d’implanter un centre de stockage de déchets nucléaires.

Les départements de la Haute Marne et de la Meuse, voisins de Bure ont créés des GIP en 2000.

Les objectifs de départ, c’est d’intervenir principalement à proximité du laboratoire, mais avec la possibilité d’étendre les moyens d’actions à tout le département.

Le GIP Haute-Marne a ainsi été constitué en vue de :

  • Gérer des équipements ou de financer des actions et des équipements ayant vocation à favoriser et à faciliter l’installation et l’exploitation du laboratoire ou du centre de stockage ;
  • Mener, dans les limites de son département, particulièrement dans la zone de proximité du laboratoire souterrain ou du centre de stockage dont le périmètre est défini par décret pris après consultation des conseils départementaux concernés, des actions d’aménagement du territoire et de développement du tissu industriel et économique ;
  • Soutenir des actions de formation ainsi que des actions en faveur du développement, de la valorisation et de la diffusion de connaissances scientifiques et technologiques.

Objectif Meuse , le GIP meusien financé par l’ANDRA précise comme objectif : les actions conduites le sont notamment dans les domaines utiles au laboratoire souterrain de l’ANDRA ou au projet CIGEO.

Quels sont les montants en jeu et pour quels projets ?

Les fonds.  Depuis sa création en 2000 jusqu’à fin 2015, plus de 3.500 projets ont été soutenus par le GIP Haute Marne par les fonds d’accompagnement avec plus de 322 millions d’euros d’aide.

En 2023, le site du GIP 52 annonçait que la dotation annuelle était désormais de près de 29 millions d’euros de recettes par an.

Ces financements proviennent de l’ANDRA.

Les projets. Les GIP sont transparents et les financements sont clairement affichés sur leur site.

Pêle mêle, quelques aides versées :

  • 3 100 000M€ Amélioration des réseaux de distribution d’eau potable et d’assainissement
  • 6 620€ Création d’une boucherie boulangerie ambulante
  • 4870€ Construction d’un local de stockage pour une plâtrerie
  • 16 300€ 11 ème fête du départ de Jeanne d’Arc à Vaucouleurs
  • 183 500€ Acquisition d’un bâtiment et cabine de peinture carrosserie KERN
  • 1 575 000€ Centre de recherche technique CRITT concernant jet de fluide et usinage

On pourrait ajouter une participation à la création du musée des lumières Denis Diderot à Langres, des contributions pour les rénovations de collèges. Un catalogue à la Prévert que vous pouvez compléter en regardant la galerie photo du GIP Meuse environnement.

Dans les deux département l’ANDRA et CIGEO ont contribué au financement de projets divers, ont soutenus l’activité économique.

Pour la Haute Marne en 2022, 10% des aides pour les communes à moins de 10km de Bure

Quelles conséquences sur le débat démocratique ?

L’avis des différentes collectivités locales a été sollicité dans le cadre de la consultation en vue de la déclaration d’utilité publique. Ces avis sont consultables ici.

Ci-dessous, l’avis du conseil départemental de la Haute Marne.

Le conseil départemental de la Meuse émet des avis favorables au projet CIGEO, mais avec quelques réserves relatives au déroulement du chantier, concernant la gestion de l’eau et les dépenses supplémentaires qui pourraient impacter les budgets départementaux (SDIS par exemple).

La décision du Conseil Départemental de la Meuse se termine par la demande de réponses précises des représentants de l’Etat et de l’ANDRA concernant les retombées fiscales au bénéfice des territoires considérés et la pérennité des GIP(s) permettant de poursuivre les actions structurantes de développement du territoire et d’accompagnement des entreprises, de maintien et de développement de l’emploi.

Avec la création par la loi des GIP associés à la gestion du stockage des déchets nucléaires, la loi crée une forme de « corruption » des collectivités dont l’avis sera décisif lors de la déclaration d’utilité publique.

Nous sommes bien loin des règles démocratiques habituellement reconnues et pratiquées.

Bernard LECLERC

Sources :

legifrance : LOI n° 2006-739 du 28 juin 2006 de programme relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs

legifrance. : Code de l’environnement Article L542-11 relatif à la gestion des déchets radiocatifs

economie. : Les Groupements d’Intérêt Public (GIP) Ministère de l’économie. Service juridique.

https://www.gip-haute-marne.fr/ Le GIP de la Haute Marne

https://www.objectifmeuse.org/ Le GIP de la Meuse Objectif Meuse

Actions-de-l-Etat/CIGEO/DUP-ANDRA-centre-de-stockage-CIGEO/Declaration-d-utilite-publique-DUP-du-projet-CIGEO-ANDRA : les documents relatifs à la déclaration d’utilité publique avec les différents avis des collectivités locales et territoriales concernant le projet

ECOLOGIE, JUSTICE et DROITS FONDAMENTAUX

Les changements climatiques, les menaces sur la biodiversité, la raréfaction et la pollution de ressources indispensables à la vie ont bien évidemment des conséquences majeures sur l’exercice des droits fondamentaux. Comme le souligne le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, « les dégâts causés à l’environnement peuvent avoir des effets négatifs directs et indirects sur l’exercice effectif de tous les droits de l’Homme ».

Cette situation implique que les défenseurs des droits installent cette problématique comme incontournable dans leurs réflexions, leurs mandatements et leurs pratiques. Elle implique réciproquement que les défenseurs de l’environnement intègrent la question des droits fondamentaux dans leur propre réflexion et leur action. Cela nécessite de penser de façon nouvelle les rapports entre les organisations de défense des droits et celles de défense de l’environnement, de croiser les approches et les préoccupations.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) a organisé deux journées pour travailler sur ces sujets en partenariat avec les organisations de l’Affaire du siècle (Fondation Nicolas Hulot, Oxfam, Greenpeace, Notre affaire à tous). Ces associations ont engagé il y a un an une procédure en justice contre l’Etat pour l’enjoindre de lutter efficacement contre le dérèglement climatique.

Pour permettre à chacune et chacun d’avancer dans la réflexion sur la façon de penser l’articulation entre défense des droits et défense de l’environnement, nous vous proposons de Retrouvez les interventions de : Christophe Bonneuil, historien des sciences, Alexandre Faro, avocat spécialiste de l’environnement, Jean-François Corty, médecin, membre de l’association Alerte des médecins sur les pesticides, Priscillia Ludosky, engagée dans le mouvement des « gilets jaunes », Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam, Malik Salemkour, président de la LDH, et de toutes et tous nos intervenants sur ces deux journées d’échanges..


« Droits et démocratie face aux bouleversements de l’anthropocène »

Christophe Bonneuil, historien des sciences : une vidéo de 40′

Comment la vision de la nature par l’Homme a-t-elle évolué ? De quelle façon les processus d’industrialisation, particulièrement ceux qui ont engagé une consommation de ressources disproportionnée et par suite des déstabilisations environnementales depuis la fin du XVIIIe siècle, ont-ils été rendus possibles, soit par une délibération publique mal informée ou faussée par les intérêts économiques, soit à l’inverse à travers une valorisation de l’idée d’appropriation de la nature et des éléments ? Ces phénomènes sont-ils propres au monde occidental ou existent-ils dans d’autres cultures ? Y a-t-il rupture dans la conception du rapport de l’homme à la nature avec le déploiement de « l’anthropo-capitalocène » ? Quelle capacité des sociétés démocratiques à résister dans l’avenir pour l’exercice des droits et des libertés à des atteintes majeures aux écosystèmes ?


« Faut-il donner des nouveaux droits à la nature, à la Terre – pour quelle effectivité ? Quelle articulation avec les droits de l’Homme ? »

Marine Calmet, présidente de Legal Wild: une vidéo de 30′
Michel Tubiana, avocat, président d’honneur de la LDH: une vidéo de 30′
Marta Torre-Schaub, directrice de recherche CNRS, Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne Université Paris 1, directrice du réseau Droit et changement climatique – ClimaLex : une vidéo de 30′

Il s’agit de mesurer les avantages et les inconvénients de la formalisation d’une personnalité juridique pour la nature, la terre, les écosystèmes ainsi que pour des êtres vivants ou naturels pris spécifiquement. Dès lors qu’un sujet de droit non-humain est défini, quels droits lui octroie-t-on et comment sont-ils articulés avec les droits des êtres humains ? Peut-on éviter dans cette hypothèse une hiérarchisation ou une relativisation des droits de l’Homme ? À l’inverse, définir des responsabilités humaines vis-à-vis des écosystèmes suffit-il à les protéger ? Dans cette perspective, la reconnaissance d’un crime d’écocide est-elle un outil adapté ? En quoi ces instruments juridiques sont-ils efficaces sur les plans politiques et socio-économiques ?


« Justice et environnement : quel intérêt à agir, quels débats ? »

Laura Monnier, juriste contentieux à Greenpeace : vidéo de 30′
Alexandre Faro, avocat spécialiste de l’environnement : vidéo de 30′
Liora Israël, directrice d’études de l’EHESS, Centre Maurice Halbwachs (CNRS, ENS, EHESS) : vidéo de 30′

Il s’agira de débattre autour du recours à la justice en matière de défense de l’environnement, de sa légitimité et de son efficacité. Quels sont les fondements en droit de tels recours ? Sur quelles incriminations s’appuyer ?  Quelles responsabilités peuvent être légitimement mises en cause (pouvoirs publics ? entreprises ? individus…?) Qui a intérêt à agir ? Comment articuler la justiciabilité avec les règles d’une politique définie démocratiquement ? Quels obstacles à l’accès au droit ? Quelle efficacité ?


« Droit à un environnement sain : quelle effectivité ? »

Jean-François Corty, médecin, membre de l’association Alerte des médecins sur les pesticides : une vidéo de 30′
Nino Künzli, professeur de santé publique, spécialiste de la pollution atmosphérique, expert pour l’OMS sur les politiques publiques internationales : une vidéo de 30′
Catherine Bourgain, généticienne, co-animatrice de l’association Sciences citoyennes : une vidéo de 30′

Le droit à un environnement sain est aujourd’hui reconnu tant par des textes internationaux que par des textes nationaux, mais son effectivité est loin d’être complète. De multiples intérêts économiques sont à l’œuvre pour contester les risques et éviter que soient mises en place des réglementations contraignantes. Quelles politiques publiques et quelles réglementations peut-on mettre en place en France, en Europe et dans le monde ? Comment se forment l’opinion et la décision publiques, comment mener le débat sur ces questions ?  Comment en particulier (re)constuire la confiance dans les sciences et les scientifiques et traiter les controverses scientifiques ?


« L’écoféminisme »

Fanny Hugues, doctorante à l’EHESS, Lorraine Gehl, étudiante en Master « Ethnologie et anthropologie sociale » à l’EHESS : vidéo de 30′

Historique des luttes écoféministes. Analyse et intérêt des rapports entre les mouvements écologiques et les mouvements de femmes, entre la destruction de la nature, les discriminations et dominations subies par elles.


« Transition écologique et justice sociale »

Guillaume Duval, éditorialiste à Alternatives Economiques et membre du Cese:  vidéo de 30′
Priscillia Ludosky, engagée dans le mouvement des « gilets jaunes » : vidéo de 30′
Francis Lemasson, responsable national CGT Vinci : vidéo de 30′
Michel Badré, vice-président du Cese, ancien président de la Haute Autorité environnementale : vidéo de 30′

Comment concilier défense de l’environnement et défense des droits sociaux ? Défense de l’environnement et défense de l’emploi ? Quelle responsabilité des entreprises ? Quelle justice fiscale et quel rôle de la fiscalité ? Quelles pratiques de concertation et de dialogue social et civil pour y parvenir ?


« À l’échelle internationale, les populations vulnérables face aux atteintes à l’environnement »

Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam : vidéo de 30′
Marine Denis, doctorante en droit public : vidéo de 30′
Florry Cimina, militant et défenseur des droits humains, membre du mouvement citoyen Lucha RD Congo : vidéo de 30′

Il s’agit de mener une réflexion sur les droits des populations particulièrement vulnérables à l’échelle internationale aux changements climatiques et aux dégradations des écosystèmes, en l’articulant avec les aspirations au développement économique. Au-delà des causes spécifiques de cette vulnérabilité accrue, qui relèvent d’une variété de situations, quels mécanismes, quelles responsabilités est-il utile d’élucider dans les atteintes aux droits elles-mêmes ? Cela pour être en mesure d’informer le débat public et de mobiliser pour que les décisions institutionnelles en tiennent compte. Sur ce point, des solutions internationales sont-elles envisageables, y compris mais sans s’y limiter sur les questions de déplacements de populations ?


« Quels projets politiques pour lutter efficacement contre le dérèglement climatique et les atteintes aux écosystèmes ? »

Marie Pochon, L’Affaire du siècle : vidéo de 30′
Juliette Renaud, chargée de campagne Industries extractives et RSEE aux Amis de la Terre : vidéo de 30′
Pauline Boyer, porte-parole des mouvements Alternatiba et Action Non-Violente COP21 (ANV-COP21) : vidéo de 30′
Malik Salemkour, président de la LDH : vidéo de 30′

En quoi la transition écologique remet-elle en cause les paradigmes classiques comme le progrès, la croissance, le développement et, sur le plan politique, le système de représentation ?  Quels critères pour articuler les libertés et les contraintes de la transition ? Comment assurer l’universalité des droits et des enjeux écologiques ? Quelle vision de la démocratie, de l’engagement politique de la jeunesse, des droits, des libertés, les luttes écologiques peuvent-elles porter ?