Sans féminisme, pas de lutte efficace contre le néo-fascisme
Intervention de Mme Pinar Selek, dans le cadre des « Rencontres de la pensée critique », Nice, jeudi 10 mars 2016 :
La vidéosurveillance dans les lycées
« À la veille des élections régionales de 2010, de graves agressions d’élèves dans trois lycées franciliens, dont l’une a entraîné la mort d’un adolescent, ont réactivé en France le débat autour de la vidéosurveillance dans les établissements scolaires. Pour lutter contre les intrusions le gouvernement a en effet souhaité équiper systématiquement de cette technologie les collèges et les lycées les plus « exposés ». Promues comme la principale solution pour prévenir la délinquance dans les espaces publics, les caméras de surveillance seraient donc également la solution la plus appropriée pour lutter contre les « violences scolaires » »
La suite de l’article de Tangy Le Gof : [ ICI ]
Manifestons samedi 12 mars 2016 à 14h30 Place Masséna à Nice Contre l’état d’urgence permanent et la déchéance de nationalité
Dans le cadre du collectif national « Nous ne céderons pas ! » [ ICI ] et de son appel national [ ICI ] pour la journée du 12 mars, la section de Nice de la LDH appelle ses adhérents et sympathisants à manifester :
samedi 12 mars 2016 à 14h30 Place Masséna à Nice
Contre l’état d’urgence permanent et la déchéance de nationalité
En réaction à l’horreur des attentats qui ont frappé notre société tout entière, l’état d’urgence a été décrété par le gouvernement. Il a été prolongé une deuxième fois jusqu’au 26 mai. Un projet de loi constitutionnelle prévoit l’inscription, dans la Constitution, non seulement de l’état d’urgence mais aussi de la déchéance de la nationalité pour « un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la nation ». Ce projet de loi a été voté à l’Assemblée nationale. Il sera débattu au Sénat à partir du 16 mars.
- L’état d’urgence conduit à des décisions arbitraires, des dérives autoritaires. Depuis novembre 2015, plus de trois mille perquisitions sont intervenues. Tout comme les assignations à résidence, elles ont donné lieu à de nombreux dérapages, à un accroissement des discriminations à l’égard de populations déjà stigmatisées en raison de leur origine et/ou leur religion supposée ou réelle. Toutes ces mesures, dont l’efficacité n’est pas démontrée, mettent à mal la séparation des pouvoirs : l’exécutif s’accapare le pouvoir législatif et relègue le pouvoir judiciaire hors de son rôle de gardien des libertés.
- Inscrire l’état d’urgence dans la Constitution, c’est graver dans le marbre ce régime d’exception qui permet l’action des forces de sécurité sans contrôle du juge. C’est habituer les citoyen-ne-s à un état d’exception. Avec les moyens ainsi mis en place, il faut s’inquiéter des pouvoirs sans contrôle donnés à ceux qui peuvent arriver aux manettes de l’Etat…
- Après avoir stigmatisé une partie de la population en proposant l’extension de la déchéance pour les binationaux nés français, reprenant en cela une proposition du Front National, le gouvernement propose aujourd’hui la « déchéance pour tous ». Au mépris de la Déclaration Universelle des droits de l’homme qui proclame que « tout individu a droit à une nationalité », le gouvernement ouvre une brèche permettant de créer des apatrides.
N’acceptons pas la gouvernance de la peur : exigeons la sortie de l’état d’urgence !
N’acceptons pas une société de la suspicion : non à l’extension de la déchéance de nationalité !
Nous affirmons qu’il est nécessaire et possible que l’Etat protège les habitants face au terrorisme, sans remettre en cause les droits et les libertés. Nous refusons une société du contrôle généralisé, une société qui glisse de la présomption d’innocence au présumé potentiellement coupable. Ne donnons pas satisfaction aux terroristes qui cherchent justement à nous faire renoncer à notre vie démocratique.
L’état d’urgence contribue au renforcement des préjugés racistes, aux amalgames et aux pratiques discriminatoires.
Notre pays a été blessé, mais loin d’en soigner les plaies, l’état d’urgence risque de les exacerber en appauvrissant notre démocratie, en délégitimant notre liberté. C’est pourquoi, nous demandons la levée de l’état d’urgence et l’abandon de cette réforme constitutionnelle.
Nous appelons tous les habitant-e-s de notre pays à développer la citoyenneté et à agir pour construire une société solidaire.
Premiers signataires : AdN, Amnesty International 06, ATTAC 06, Association départementale des élus communistes et républicains, CCIF, Collectif citoyen contre l’imposture politique et la diffusion des idées d’extrême droite, Ensemble ! 06, FMS, FSU 06, Habitat et Citoyenneté, LDH Cannes-Grasse, LDH Nice, MRAP 06, NPA 06, PCF 06, PG 06, RESF 06, Solidaires 06, SOS Racisme 06…
Assigantion à résidence : quand le ministre refuse de transmettre des informations au juge.
Extraits d’un article paru dans Dalloz Actualité [ ICI ]
« Pour la deuxième fois, le juge des référés du Conseil d’État a suspendu une assignation à résidence prononcée dans le cadre de l’état d’urgence. Dans une ordonnance du 9 février, il estime qu’une assignation peut sembler légale à l’origine mais porter une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale au moment où il statue. Ceci notamment du fait que le ministre a refusé de lui transmettre un certain nombre d’éléments.
En l’espèce, M. Z… avait attiré l’attention des services de police du fait de sa proximité avec une famille partie faire le djihad en 2013 et de contacts avec un membre d’un groupuscule pro-djihadiste. Le ministre a toutefois refusé de verser au dossier les conclusions d’une enquête administrative menée en octobre 2014, au motif qu’elle était couverte par le secret-défense. L’intéressé, de son côté, a su convaincre le juge que ses contacts avec la famille G… s’expliquaient par son souhait d’épouser leur fille – projet abandonné après le départ des G… pour la Turquie [ … ]
Refus du ministre de produire une clé USB
Surtout, le ministre affirmait qu’un élément compromettant avait été découvert dans un ordinateur. Ordinateur que M. Z… niait farouchement avoir jamais possédé. Or le juge relève que le procès-verbal de la perquisition n’évoque aucune saisie de données informatiques et que le ministre de l’intérieur, invité à produire la clé USB sur laquelle auraient été téléchargées les données de l’ordinateur de M. Z…, « a refusé, sans motif ». Dans ces conditions, le juge estime que « les éléments produits par l’administration doivent être regardés, en l’état de l’instruction, comme dépourvus de valeur suffisamment probante pour pouvoir être pris en compte ». [… ] »
par Marie-Christine de Monteclerle 15 février 2016
Analyse de ce cas sur le site du Conseil d’Etat : ( ICI ]
Observatoire de l’état d’urgence – Nice Matin en rend compte
Nice Matin a publié le 11 février 2016 un article sur l’observatoire de l’état d’urgence des Alpes Maritimes, dans le cadre d’un dossier très complet sur l’état d’urgence.
Des extraits [ ICI ]
Hot line observatoire de l’état d’urgence des Alpes-Maritimes : 07 81 40 01 18
Adresse mail : obsetaturgence06@gmail.com
Libertés individuelles et sécurité ou Hobbes vs Locke
Entre sécurité et liberté, les rapports sont, par nature, ambigus. En régime démocratique, l’une ne va pas sans l’autre, la sécurité apportant à la liberté les conditions de son bon exercice et la liberté conférant en retour à la première sa raison d’être. Sans sécurité, la liberté reste nominale, et sans liberté, la sécurité vire à l’ordre des cimetières. Tel est le postulat juridique et politique sur lequel l’accord se réalise sans peine.
Un article de la revue « Esprit » la suite : [ ICI ]
26-01-2016 Un exemple : état d’urgence requis pour 21 g de cannabis
Publié par la LDH Toulon : Article LDH Toulon
Un exemple : état d’urgence requis pour 21 g de cannabis
Dans son édition du 26 janvier 2016, le quotidien Var Matin rapporte une affaire qui ne fait que confirmer les craintes et les mises en garde de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) à propos de la prolongation de l’état d’urgence [1]. De quoi s’agit-il ? Le 20 janvier, un jeune majeur de 19 ans est arrêté à Toulon en possession de 21 gr de résine de cannabis. Son avocate met en évidence que le Parquet a été informé de l’arrestation hors délais et que, par conséquent, elle réclame la nullité de la garde à vue.
Jusque là, rien de très original, mais c’est la réponse du Parquet qui doit nous alerter : il demande la validation de la garde à vue en arguant de l’état d’urgence ! La présidente du tribunal, fort heureusement, prononcera la nullité de la garde à vue [2].
Deux enseignements peuvent être tirés à partir de ce fait divers :
- – Comme la LDH l’avait prévu, la multiplication des « bavures » de procédures dues à l’utilisation abusive de l’état d’urgence est déjà en marche. A Grenoble, on comptabilise déjà quatre personnes ayant fait l’objet de perquisitions administratives qui ont été déclarées illégales par le tribunal correctionnel [3].
- – L’autre enseignement que l’on peut tirer, est que seul le juge judiciaire peut protéger les libertés individuelles ; or, dans la perquisition administratrive, liée à l’état d’urgence, il ne peut intervenir qu’a posteriori.
Il est donc urgent de remettre le juge judiciaire à la place qui est normalement la sienne : c’est à lui de décider d’une perquisition ou d’une assignation à résidence et pas au préfet.
Henri Leclerc – un entretien publié par Nice Matin 30-01-2016
Henri Leclerc à Nice Matin, à propos des projets de modification de la constitution et du code de procédure pénale : « la peur est mauvaise conseillère »
L’article ici : Nice Matin 31-01-2016 Henri Leclerc
Toulon 2/02/2016 une perquisition administrative sans justification
Var Matin rapporte, sous le titre : « une perquisition administrative a été diligenté mardi à l’encontre d’un toulonnais de 34 ans. Il a finalement été jugé pour la détention d’une 22 long rifle non déclarée et de 2 cartouches, dont une à blanc »
Var Matin cite en outre que le procureur » la perquisition administrative a été ordonnée par le préfet sans devoir justifier d’un islamisme radical mais motivée par la nécessité de garantir la tranquillité et l’ordre public ».
Nous sommes donc bien là au cœur du débat : pendant la durée de l’état d’urgence, il est donc permis de perquisitionner, y compris sans aucune justification. ; Ce sont les paroles du procureur.
L’article ci-dessous ( pour la lecture, utilisez la fonction « rotation antihoraire) :
L’urgence d’en sortir – rapport
Analyse approfondie du régime juridique de l’état d’urgence et des enjeux de sa constitutionnalisation dans le projet de loi dit « de protection de la nation »
Etude de 75 pages . Nous vous conseillons de consulter la table des matières et d’aller directement au chapitre qui vous intéresse.
Téléchargez le rapport ici : rapport état urgence 75 pages
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