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De Lesbos à Calais : causes et conséquences de l’exclusion par l’UE des personnes contraintes à la migration
13 octobre 2020 @ 19h00
Un débat autour de Migrations forcées, discriminations et exclusions : Les enjeux de politiques néocoloniales, Claude Calame & Alain Fabart (coord.), Éditions du Croquant, 2020
Dans la nuit du 8 au 9 septembre derniers, le camp de réfugiés de Moria sur l’île de Lesbos en Grèce était la proie des flammes. Prévu pour l’ « accueil » de moins de 3 000 personne exilées, le campement en abritait plus de 12 000 dans des conditions indescriptibles de promiscuité, de sous-alimentation et de conflits latents, hommes, femmes et enfants confondus. Cette catastrophe humanitaire est en fait un drame politique. Elle est la conséquence de la politique conduite par l’Union européenne à l’égard des personnes contraintes à la migration : blocage, rejet, exclusion. Sous la dénomination trompeuse de « hotspot » le camp de Moria n’est rien d’autre qu’un centre de tri : d’un côté les personnes susceptibles de formuler une demande d’asile, de l’autre les exilés considérés comme migrants économiques et par conséquent passibles d’une expulsion immédiate. Censé remplacer les accords de Dublin III, le « Pacte sur la migration et l’asile » que vient de proposer la Commission européenne reprend exactement la même logique, mais avec des procédures accélérées…
Mais quelles sont les causes de l’exil des personnes contraintes à la migration ?
Il s’avère que l’UE refuse l’accueil et le droit au refuge des personnes qu’elle a elle-même contribué à précariser par une politique de mondialisation économique et financière entrainant creusement abyssal des inégalités, conflits armés, urbanisation sauvage, exploitation sans merci des matières premières avec les pollutions qu’impliquent extractivisme et productivisme, et surtout une exploitation raciste de la force de travail, digne du pire des colonialismes, dans un négation généralisée et des droits de la personne et des droits sociaux de tout être humain.
Interviendront :
- Danièle Lochak, Professeure émérite de droit public à l’Université Paris-Nanterre, membre et ancienne Présidente du Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI). Elle est l’auteure notamment de Le droit et les paradoxes de l’universalité, Paris (PUF) 2010, et Les droits de l’homme, Paris, La Découverte, 2018 (3e éd.).
- Henri Lefebvre, Chargé de projets au CRID (Centre de Recherche et d’Information pour le Développement). Il est le co-auteur de Les “migrations environnementales” pour les null.e.s. État des lieux des réflexions sur les migrations environnementales du point de vue de la solidarité internationale, Paris, DPPDM, 2019.
Le débat sera animé par :
Claude Calame, Directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS, Paris), membre de la LDH (Section EHESS), de la SLM et de l’Espace de travail Migrations d’ATTAC. Il a publié Avenir de la planète et urgence climatique. Au-delà de l’opposition nature/culture, Fécamp, Lignes, 2015, et dirigé Identités de l’individu contemporain, Paris, Textuel, 2008.