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Le génocide rwandais (printemps 1994) : quelles mémoires en France ?
29 mai 2019 @ 13h00 - 15h00
La section EHESS de la Ligue des droits de l’Homme organise un débat avec
- Guillaume Ancel, ancien officier de l’armée française, auteur de plusieurs ouvrages dont le dernier « Rwanda, la fin du silence », 2018 ed. les Belles Lettres,
- Amélie Faucheux, auteur d’une thèse sur les crimes de proximité pendant le génocide des Tutsi et Hutu d’opposition au Rwanda (soutenue à l’ENS en 2019)
- et Florence Hartman, journaliste ayant participé au juridictions internationales (ex-Yougoslavie, Rwanda), lanceure d’alerte, auteur de nombreux ouvrages.
L’inscription d’un récit dans une mémoire collective reste difficile tant que le conflit d’interprétation (expression de Paul Ricœur) fait rage : en France l’état profond militaire et diplomatique semble vouloir continuer son refus du moindre bémol critique, alors qu’au plan international et sur celui de la recherche et du droit, s’impose une dure réalité : en 1994, l’État français soutenait les pires politiques d’état criminelles en cours, celui du pouvoir Hutu génocidaire (comme celui à Belgrade des purificateurs ethniques en ex-Yougoslavie).
Ces alliances diplomatiques et historiques ne peuvent plus être niées, mais jusqu’où est allé le soutien réel ? Jusqu’où le pouvoir français a-t-il été acteur, ou bien « roulé dans la farine » ? Jusqu’où cette collaboration fondée sur une théorie diplomatique ancienne des alliances françaises (« en damier » en Europe, et contre l’emprise anglo-saxonne en Afrique), a-t-elle entraîné les responsables politiques français ?
Entre une aide concrète et consciente aux états posés comme « alliés de la France » (jamais choisis démocratiquement par par les citoyens français), ou un simple soutien gêné, il y a une marge qu’il faut qualifier avec précision. Y a -t-il des cercles de responsabilité hétérogènes et étanches entre eux au plus haut niveau de l’État français, les uns actifs et conscients, les autres « gênés » ? Pourquoi est-il encore en 2019 si difficile dans notre démocratie de travailler sur ces questions ?