Communiqué : expulsion des Quais de Seine (6 mars 2024 )
Lors de l’expulsion des Quais de Seine le mercredi 6 mars 2024, deux équipes d’observation étaient présentes de 17h10 à 22h30 sur le lieu de vie situé à Pont Marie puis sur le parvis de l’Hôtel de Ville. L’opération concernait plusieurs lieux de vie de personnes exilées (pour la plupart jeunes isolés, selon les associations), sur le fondement d’un arrêté de péril en raison de la montée de la Seine.
Plusieurs éléments ont alerté l’Observatoire :
Sur l’expulsion à Pont-Marie :
A minima, les observations ont établi une coordination insuffisante de l’opération de police :
⦁ Absence de service de traduction ou de médiation déployé par la préfecture.
⦁ Défaut d’organisation et de communication avec les associations : les associations ont dû prendre connaissance de l’arrêté préfectoral par leurs propres moyens, s’organisant dans l’urgence, alors que les forces de l’ordre n’autorisaient pas les exilé·e·s à prendre leurs affaires sans représentant.es d’association.
⦁ Défaut de dialogue : Aucune solution autre que le recours à la force n’a été prévue par les pouvoirs publics : le responsable des opérations a indiqué à un représentant de Médecins du Monde que si les personnes exilées refusaient de quitter les quais de Seine (alors qu’aucune proposition de relogement n’avait été anticipée) les forces de l’ordre “seraient contraintes d’avoir recours à la force”.
Lire et télécharger le communiqué complet ici
Les équipes ont également constaté que les forces de l’ordre délivraient de fausses informations aux personnes expulsées en les poussant à abandonner leurs affaires.
Rassemblement festif CAN : intervention de policiers en civil
masqués, armés, sans brassard ni RIO
Dans la nuit du dimanche 11 février au lundi 12 février, au cours d’un rassemblement àChâ teau d’eau pour célébrer la victoire de la Côte d’Ivoire lors de la finale de la CAN, une équipe d’observateur·ice·s de l’Observatoire parisien des libertés publiques a observé des agents des forces de l’ordre en civil, ne portant ni brassard, ni RIO, mais masqués et armés.
Ces policiers non-identifiables ont été observées par les observateur·ice·s présent·e·s à partir de 1h26, près de l’arrêt de métro Château d’eau alors qu’ils repoussaient les
manifestant·e·s sur le trottoir. Il ne s’agissait pas d’unités spécialisées en maintien de l’ordre mais de Brigades anti-criminalité basées en banlieue (BAC 92 et BAC 94).
texte complet de l’Observatoire ici
SAINTE SOLINE – Empêcher l’accès à la bassine quel qu’en soit le coût humain
12 Juillet 2023
Le samedi 25 mars 2023, en dépit d’intimidations de la part des autorités publiques, 18
observateur·ice·s indépendant·e·s étaient présent·e·s à la manifestation contre le projet de
méga-bassine à Sainte-Soline.
Après un travail de plusieurs mois fondé sur des observations de terrain, recoupées à l’aide
de témoignages et d’éléments matériels, les observateur·ice·s versent au débat public un
rapport minutieux relatif à la stratégie de maintien de l’ordre déployée ainsi que le récit précis
du déroulement de la manifestation.
Dès le 24 mars 2023, le ministre de l’Intérieur avait averti que l’on verrait « […] des images
extrêmement dures, parce qu’il y a une très grande mobilisation de l’extrême gauche et de
ceux qui veulent s’en prendre aux gendarmes et peut-être tuer des gendarmes et tuer les
institutions ». Les autorités publiques ont alors mis en scène un maintien de l’ordre
spectaculaire d’une très grande violence. Derrière une muraille de camions, 3000 gendarmes
armés étaient rassemblés autour du chantier de la méga-bassine. Ces derniers ont attendu
que les manifestant·e·s arrivent à proximité du chantier transformé en fortin et ont alors
déchaîné une violence immodérée, donnant lieu à des images brutales. Face à un ennemi de
l’intérieur “éco-terroriste”, construit depuis plusieurs mois par les autorités publiques, l’Etat
devait réussir sa démonstration de force. En moins de deux heures, plus de 5000 grenades
ont été tirées, occasionnant au moins 200 blessé·e·s.
Un continuum d’arbitraire
Ou comment la police nationale prend la relève d’une action illégale d’agents de sécurité privée
⦁ Contexte
Une équipe de trois personnes de l’Observatoire parisien des libertés publiques, identifiables par leurs chasubles, était en observation ce 3 novembre 2022 rue de Damiette dans le 2ème arrondissement, où des militant∙es s’étaient rassemblé es pour soutenir les personnes qui avaient élu domicile depuis mi-octobre dans un appartement vide depuis plus d’un an.
L’un des occupants était là pour récupérer ses affaires, puisque, selon ses déclarations, il avait dû quitter ce logement après qu’un vigile, entré par la fenêtre en grimpant le long de l’immeuble l’avait frappé violemment. Il a porté plainte pour le délit de violences ayant entraîné une incapacité de travail de plus de huit jours (21 jours) et violation de domicile. Il venait avec des amis pour ravitailler les personnes encore à l’intérieur, et leur apporter un soutien moral. Leur avocate était également présente, qui rappelait que des voies de droit existent pour expulser des occupants sans droit ni titre et que nul ne peut se faire justice soi-même ou par l’intermédiaire de vigiles privés. Seul un e juge, saisi e par le propriétaire, est habilité e à prononcer une expulsion (article L.411-1 du code des procédures civiles d’exécution).
⦁ Événements
Alors que les membres de l’Observatoire arrivaient vers 19h rue de Damiette, encore assez déserte, ils et elle ont été arrêté es dans leur progression par les vigiles (environ sept ou huit au départ), qui les ont empêché es de continuer leur chemin. L’un des vigiles s’est emparé du téléphone de l’observateur qui filmait (ce qui juridiquement s’analyse comme un vol d’usage), et a menacé de le casser, si l’observateur ne lui donnait pas son code afin qu’il efface la vidéo (ce qui juridiquement s’analyse comme le délit de menace avec ordre de remplir une condition). Il le lui a finalement rendu après l’annonce d’un futur dépôt de plainte.
Les vigiles, très menaçants (dont un cagoulé avec un chien d’attaque) ont ensuite bloqué la rue avec des rubalises et des poubelles (image 1), ce qui constitue une entrave à la liberté d’aller et de venir, composante de la liberté personnelle protégée par les articles 2 et 4 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, selon le Conseil constitutionnel. Ils ont également commis le délit d’entrave à la circulation.
Rappelons que le Conseil constitutionnel a interdit (sauf certaines exceptions) aux agent∙es privé∙es d’exercer leur activité sur la voie publique, car seule la force publique peut y intervenir, en application de l’article 12 de la Déclaration des droits de l’Homme de 1789.
Rappelons aussi qu’il est possible de filmer une personne dans l’espace public et encore plus lorsqu’il s’agit de se constituer une preuve.
Plus tard, les soutiens des occupant es sont arrivés. Un homme coiffé d’un casque de moto, sous lequel une cagoule dissimulait son visage, ne portant aucun signe d’appartenance à la police ou à une société de sécurité, a essayé de les dissuader d’avancer en se positionnant devant elles et eux. Il a ensuite rejoint le groupe de vigiles qui organisaient le barrage de la voie publique, puis a fait face aux soutiens en baissant la visière de son casque (image 2).
Or, lorsque la police est intervenue et a bloqué la rue en amont de l’immeuble litigieux, elle a seulement pris le relais de cet acte illégal, sans aucunement rappeler la loi. Puis les vigiles ont œuvré aux côtés de la police pour repousser les manifestant·es. Les policier·es et les agents de sécurité ont été vu∙es à plusieurs reprises discutant tranquillement et riant ensemble.
Loin de faire respecter le droit, la police a donc soutenu une action illégale, quitte à ce que cela la conduise – du fait de l’escalade des tensions – à utiliser la force, en pointant un LBD sur les personnes présentes, y compris l’équipe d’observation, à moins de trois mètres de distance (image 3), en frappant à coups de matraque pour repousser des personnes tentant d’entrer dans l’immeuble et en aspergeant copieusement de gaz lacrymogène (image 4) alors que la foule était globalement pacifique. Ce d’autant plus qu’aucune démarche d’apaisement par un rapprochement entre l’avocat du propriétaire, autorisé à passer le barrage de police, et l’avocate du collectif, qui réclamait de parler à son confrère, n’a été tentée.
⦁ « Continuum de sécurité » ?
lire le document complet et télécharger ici
Depuis le livre blanc de la sécurité de 2020, puis la loi Sécurité globale, le rapprochement de la police nationale et des agent∙es privé∙es ne cesse d’être encouragé par le ministre de l’Intérieur au nom d’un « continuum de sécurité ». La LOPMI (loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur) actuellement en cours de vote devant l’Assemblée nationale, promeut dans le rapport en annexe que doit valider l’article 1er de la future loi, la création d’une direction au sein du ministère regroupant tant la police nationale que celle municipale ou les agent∙es privé∙es et même « les industriels fournisseurs de moyens et l’ensemble des acteurs qui concourent à la coproduction de sécurité » (p.44 §186).
Les vigiles, salarié∙es de sociétés privées, peuvent certes accomplir certains actes qui sont interdits aux autres citoyen∙nes mais iels ne peuvent pas violer la loi : il leur est interdit de séquestrer ou de frapper des personnes ou de confisquer des objets…(voir l’analyse sur le site de la LDH Face aux agents de sécurité privée – Ligue des droits de l’Homme (ldh-france.org)).
Or, en se comportant comme des auxiliaires de la police, iels outrepassent leurs fonctions, ce qui devient totalement arbitraire. La police, loin de leur rappeler les limites du cadre de leur action, a pris le relais et a permis au propriétaire, qui a fait appel à cette société privée, de violer les règles de droit puisque ce dernier a préféré l’emploi de la force plutôt que le recours à un e juge dont l’intervention peut être demandée en urgence. Est-ce pour mieux organiser la confusion entre la force publique et de salarié∙es du secteur privé, au mépris des lois, que va être créée la future direction au sein du ministère ?
Le « continuum de sécurité » vanté par le ministre de l’Intérieur révèle ainsi son vrai visage : un continuum d’arbitraire.
Lire et télécharger le communiqué ici
3ÈME ANNIVERSAIRE DE L’OBSERVATOIRE PARISIEN DES LIBERTÉS PUBLIQUES
Observer les forces de l’ordre pour défendre les libertés
l’observation comme contre-pouvoir citoyen
Rencontre-discussion pour le troisième anniversaire de l’Observatoire parisien des libertés publiques
Retrouvez l’enregistrement ici
Rencontre sur l’observation comme contre-pouvoir citoyen – YouTube
Dimanche 27 mars 2022 à 17h30
Observatoire parisien des libertés publiques
Pour la remise du Prix de la Fierté Civique
ce jeudi 17 mars (14h30 – 16h30)
aux Observatoires des Pratiques Policières,
ATTENTION :
Pour suivre en ligne, s’inscrire sur ce formulaire (cliquer)
Ce jeudi 17 mars 2022 les Observatoires des Pratiques Policières reçoivent le Prix de la Fierté Civique (Civic Pride Award) :
Chaque année, le Forum Civique Européen récompense des initiatives civiques exceptionnelles lors d’un événement annuel organisé au Parlement européen à Bruxelles pour célébrer leur travail inspirant, accroître leur visibilité au niveau européen et encourager les convergences entre leurs luttes. Lisez leurs histoires !https://civicspacewatch.eu/civic-pride-award/
Sur cette page est publiée chaque jour la présentation de l’une des associations lauréate !
REM : pour lire en français = cliquer en haut sur le drapeau français.
Extrait du Document de présentation des Lauréats :
« Observatoires des pratiques policières : une victoire contre les dispositions réglementaires soutenant les pratiques policières violentes lors des manifestations
Observatoire des pratiques policières
Les Observatoires des pratiques policières sont un réseau d’observatoires locaux pour témoigner du vécu des manifestants à travers la France. Ces observatoires jouent un rôle fondamental dans la défense de la liberté de réunion pacifique, documentant et dénonçant les pratiques et politiques policières répressives. Le prix de la fierté civique célèbre leur importante victoire dans l’obtention de la reconnaissance officielle du rôle que jouent les observateurs des droits de l’homme, de même que les journalistes, lors de manifestations, et l’interdiction des pratiques policières brutales dans les dispositifs de maintien de l’ordre lors des manifestations (notamment des techniques de ‘nasse’) par décision du Conseil d’Etat. »
Voici les liens vers les documents à notre disposition :
1) PDF de l’ Annonce et programme (provisoire) de la Remise des Prix de la Fierté Civique.
A télécharger (cliquer sur la désignation du fichier), en PDF voici ma traduction en français :
= 2022-03-17 Prix de la Fierté Civique 2022 FR.pdf ( 858 ko)
2) PDF de l’annonce le 23 juillet 2021 de la sélection des lauréatset leurs présentations :
A télécharger (cliquer sur la désignation du fichier), en PDF :
= 2021-07-23 Annonce des lauréats du prix de la fierté civique.pdf (761 ko)
3) Lien Facebook vers la remise des prix :
https://www.facebook.com/events/2657229567753811/
4) Liens directs vers LES VISUELS QUI NOUS CONCERNENT, à cliquer :– Visuel de tous les lauréats et de la remise des prix * Event cover_Twitter.png ( 2.2 Mo )- des Observatoires des Pratiques Policières * ObservatoiresPP_InstagramFacebook.png (1.6 Mo)et * ObservatoiresPP_Twitter.jpg (546 ko)
Schéma national du maintien de l’ordre : la sanction provisoire d’une doctrine ambiguë et imprécise.
Retour sur la décision du Conseil d’État du 10 juin 2021
par Bérénice Checchi et Nassim Harket
Par une décision du 10 juin 2021, le Conseil d’État a partiellement annulé pour excès de pouvoir le Schéma national du maintien de l’ordre (« SNMO »). Ce document annexé à la circulaire du ministre de l’Intérieur en date du 16 septembre 2020 définit le cadre d’exercice du maintien de l’ordre applicable à toutes les manifestations. La Haute juridiction qui a rappelé le rôle essentiel de la presse et reconnu celui des observateurs, a relevé que les dispositions encadrant la faculté de porter des équipements de protection, de se maintenir sur les lieux après ordres de dispersion, ou encore d’accéder à des informations particulières, étaient en l’état entachées d’illégalité. La même solution a été retenue pour la nasse et les techniques d’encerclement. En définitive, la décision appelle à une réécriture de cette doctrine, exigeant davantage de précisions et la mise en œuvre de meilleures garanties du respect des libertés fondamentales.
Annoncé dès juin 2019 et publié le 16 septembre 2020, le schéma national du maintien de l’ordre (« SNMO ») exprimait simultanément la volonté « d’entériner les évolutions de la doctrine de gestion des manifestations » et de « fixer un nouveau cadre d’exercice du maintien de l’ordre ». Le texte se donnait ainsi pour ambition – outre l’affirmation d’une « doctrine protectrice pour les manifestants et fermes avec les auteurs de violence » – de fixer la « meilleure prise en compte de la présence des journalistes au sein des opérations de maintien de l’ordre, fondée sur une meilleure connaissance mutuelle ».
Composé de trois parties, ce texte énonce un nombre conséquent de mesures présentant un effet notable sur les droits ou la situation des organisateurs de manifestations, les manifestants eux-mêmes, ainsi que les journalistes, les observateurs indépendants et les tiers. Document « atypique », le SNMO dresse formellement une série d’instructions ainsi que des règles d’organisation et de bon fonctionnement des services placés sous l’autorité du ministre de l’Intérieur, au demeurant publiées, et prend la forme d’un document annexé à une circulaire sans toutefois faire exception à la récente solution « GISTI », par laquelle le Conseil d’État a élargi la possibilité de contestation des documents dits de droit souple. En outre le texte entreprend d’assurer, en matière d’édiction et d’interprétation du droit positif applicable au maintien de l’ordre et à sa conciliation avec les libertés publiques, la consolidation d’une certaine hégémonie du pouvoir exécutif, dont la source est ici restreinte à un seul ministre agissant en simple qualité de chef de service, sur le fondement d’une interprétation étendue de la jurisprudence « Jamart ».
Rapidement saisi par des syndicats, notamment de journalistes et par la Ligue des droits de l’Homme, le Conseil d’État a également examiné la requête présentée – pour la première fois – par une personne physique en qualité d’observateur indépendant. L’intérêt à agir, reconnu et incontestable, d’un observateur indépendant se prévalant d’une atteinte à la liberté d’informer consacre ainsi une conception renouvelée de cette liberté fondamentale et souligne l’importance croissante que revêtent – au-delà de la presse – les sources d’information émanant de la société civile et des autres « chiens de garde » de la démocratie. Il a ainsi a été demandé à la Haute juridiction de prononcer l’annulation du SNMO en raison de six griefs principaux, parmi lesquels figurent l’atteinte excessive à la liberté d’informer et au droit à l’information du public, l’application erronée du délit d’attroupement aux journalistes et aux observateurs indépendants dans des conditions faisant obstacle à leurs missions, la mise en œuvre d’un canal spécial d’informations soumis à accréditation et dont les conditions d’accès introduisent une différence de traitement en faveur des seuls journalistes porteurs d’une carte de presse, la formulation de restrictions injustifiées et inadaptées au droit des journalistes de porter des équipements de protection lors des manifestations et, bien sûr, la pérennisation de la pratique policière de la nasse et des encerclements, à la fois attentatoire aux libertés fondamentales et dépourvue de toute base légale. Au terme de l’examen de chacun de ces griefs, la décision du Conseil d’État du 10 juin 2021 prononce l’annulation partielle d’un ensemble de dispositifs en ce qu’ils méconnaissent la liberté d’informer (I) et portent atteinte à la liberté de manifester (II).
Lire la suite de la Lettre sur le site de la Revue des droits de l’Homme
(Lien : https://journals.openedition.org/revdh/12714)
Pour citer ce document : Bérénice Checchi et Nassim Harket, « Schéma national du maintien de l’ordre : la sanction provisoire d’une doctrine ambiguë et imprécise. », La Revue des droits de l’homme [En ligne], Actualités Droits-Libertés, mis en ligne le 05 juillet 2021.
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Le 1er mai, trois équipes d’observation (9 personnes) couvraient la manifestation parisienne.
Un observateur filmant une compagnie de la BRAV-M a été délibérément agressé par un de ses membre : voir notre communiqué ci-dessous et la vidéo est visible sur Twitter :
Observatoire parisien des libertés publiques (@ObsParisien) / Twitterou sur Facebook : Observatoire parisien des libertés publiques – Accueil | Facebook
Des violences et de nombreux manquements au respect des libertés publiques ont par ailleurs été observés dans les pratiques de maintien de l’ordre lors de l’événement.
Une note d’observation détaillée sera publiée prochainement.
Lire le communiqué de presse ici .
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Actualités Droits-Libertés du 26 avril 2021
Garantir la protection des observateurs indépendants et l’accomplissement de leurs missions
par Alexandre Richard et Anna Hertkorn
Les observateurs indépendants sont des défenseurs des droits de l’Homme qui ont notamment pour mission de surveiller et de rendre compte du respect des libertés publiques dans les pratiques policières. Leur protection est consacrée par le droit international et européen depuis plusieurs années. En France, en revanche, ils ne sont ni reconnus, ni protégés par le droit interne, et sont régulièrement victimes d’atteintes concrètes dans l’exercice de leurs missions.
Les observateurs indépendants de la société civile surveillent et rendent comptent du respect des libertés publiques, notamment dans le cadre des interventions des forces de l’ordre. Ils couvrent en toute indépendance les manifestations, évacuations de camps de migrants, élections citoyennes et autres évènements de la vie publique.
Le silence du droit français à leur égard est aujourd’hui problématique. Ni reconnus, ni protégés par le droit interne, les observateurs des pratiques policières sont régulièrement victimes d’atteintes concrètes dans l’exercice de leurs missions. Celles-ci sont pourtant protégées par le droit régional et le droit international, dont découlent des obligations précises pour les États depuis plusieurs années. Alors que certaines institutions françaises commencent à prendre position en faveur d’une reconnaissance des observateurs et de leurs missions, il convient de faire le point sur les textes protecteurs (I) et sur les atteintes portées à ces défenseurs des droits (II).
Lire la suite de la Lettre sur le site de la Revue des droits de l’Homme
(Lien : http://journals.openedition.org/revdh/11723)
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Pour citer ce document : Alexandre Richard et Anna Hertkorn, « Garantir la protection des observateurs indépendants et l’accomplissement de leurs missions », La Revue des droits de l’homme [En ligne], Actualités Droits-Libertés, mis en ligne le 26 avril 2021 .
Les Lettres « Actualités Droits-Libertés » (ADL) du CREDOF
Article de Fabien Jobard, à paraître dans la revue
Savoirs/agir, mars 2021
« L’art du désordre toléré. La police des manifestations en Allemagne fédérale »,
L’Observatoire remercie Fabien Jobard, chercheur au CESDIP, ainsi que la revue Savoir/Agir où cet article va paraître en mars, de nous permettre d’intégrer cet article sur « L’art du désordre toléré. La police des manifestations en Allemagne fédérale », afin d’avoir des éléments de comparaison avec un autre pays. On se rend compte ainsi qu’il existe un vrai contrôle juridictionnel des nasses et que la décision Brokdorf du tribunal constitutionnel allemand a imposé une coopération bienveillante des policiers avec les manifestants, pour leur permettre d’exercer leur droit constitutionnellement reconnu à prendre part, à travers la liberté de réunion, « à la formation de la volonté et de l’opinion politiques », ce qui a amené la police à élaborer des techniques de désescalade.
Même si la pratique du maintien de l’ordre en Allemagne n’est pas exempte de critiques, il n’en demeure pas moins que l’auteur conclut par l’appréciation selon laquelle les manifestations sont « un moment respecté d’expression collective, à mille lieux de la peur qu’inspire aujourd’hui chez une part croissante de Français l’idée même d’aller battre le pavé ».
Lettre ouverte inter-observatoires aux députés contre la proposition de loi dite « Sécurité globale »
Les observatoires des libertés publiques ont rédigé ce texte :
Lettre ouverte : La police est une force « publique », sa publicité est la sauvegarde du peuple.
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Le 13 août 1789, Monsieur Jean-Sylvain Bailly, premier président du tiers-état, premier président de l’Assemblée nationale, alors premier maire de Paris, proclamait que « la publicité est la sauvegarde du peuple».
Plus de 230 ans plus tard, ce 17 novembre 2020, vous vous apprêtez à rediscuter de ce principe fondateur de notre démocratie dans le cadre de la proposition de loi relative à la sécurité globale. En procédure accélérée, dans des délais particulièrement contraints, vous discuterez de la publicité de notre garantie des droits de l’Homme et du citoyen, cette force publique « instituée pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ».
La proposition de loi s’insère dans un contexte notoire d’usage disproportionné de la force à l’encontre
du peuple, constituant des violations graves des droits de l’Homme par le Gouvernement présent, dissuadant les Citoyens d’exercer leurs droits les plus fondamentaux. Ces usages ont été dénoncés par
le Défenseur des droits, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, le Parlement européen, le Conseil de l’Europe, les Nations Unies.
à télécharger ici . texte intégral
Communiqué de presse, suite à la manifestation parisienne contre le PPL Sécurité globale,
17 nov 2020
Lire le communiqué intégral ici .
La section de Paris du Syndicat des Avocats de France (SAF) et la Fédération de Paris de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) ont créé l’Observatoire parisien des libertés publiques en avril 2019 pour documenter les pratiques de maintien de l’ordre notamment sur les manifestations, permettre l’accès au droit des personnes concernées par ces pratiques et plus généralement alerter les citoyen.ne.s sur les atteintes à la liberté de manifester.
Les observateur.trice.s sont constamment identifiables pendant leur mission d’observation des manifestations, par leurs chasubles et leurs casques siglés. Par ailleurs, ils se présentent au commissaire, autorité civile responsable et présente sur place, chargée d’effectuer les sommations.
Le Défenseur des droits, dans sa décision du 9 juillet dernier sur la déontologie de la police, a recommandé de les considérer et de les traiter comme des journalistes.
LETTRE AU MINISTRE DE L’INTÉRIEUR SUR LE NOUVEAU « SCHEMA DE MAINTIEN DE L’ORDRE », OCTOBRE 2020
Les observatoires des libertés publiques coordonnés par la LDH –
Observatoire girondin des libertés publiques
Observatoire lillois des pratiques policières
Observatoire nantais des libertés
Observatoire parisien des libertés publiques
Observatoire des pratiques policières de Seine-Saint-Denis
Observatoire toulousain des pratiques policières
ont écrit cette lettre au Ministre de l’Intérieur .
Monsieur le Ministre,
Nous souhaitons vous faire part de notre inquiétude, en tant qu’observateurs et observatrices citoyennes. Le nouveau Schéma national du maintien de l’ordre prétend garantir l’exercice du droit d’informer, tout en apportant des restrictions à ce droit, condition première de la démocratie, en empêchant les journalistes et observateur.rice.s de se maintenir sur place par suite des sommations, sous peine d’être interpellé.e.s et éventuellement poursuivi.e.s.
Les termes employés dans le schéma interrogent nécessairement sur la façon dont vous percevez les journalistes et les observateur.rice.s des libertés publiques, qui entendent rendre compte des opérations de maintien de l’ordre. Vous estimez en effet que les forces de l’ordre « se savent […] scrutées en permanence par des personnes à la recherche de la faute en vue de délégitimer leur action ». Il est utile de rappeler à ce titre que le droit d’observer les rassemblements publics fait partie intégrante du droit de recevoir et de transmettre des informations, corollaire du droit à la liberté d’expression.
Le travail des journalistes et celui des observateur.rice.s s’est révélé essentiel pour renseigner les pratiques du maintien de l’ordre, signaler les violences policières survenues lors des manifestations et ce tant à l’encontre de manifestants, que de journalistes mais aussi d’observateur.rice.s.
Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », 4 décès, 344 blessures à la tête, 29 éborgné.e.s, 5 mains arrachées et près de 2 448 blessés… Un bilan de victimes qui n’existerait pas sans le travail de la presse, notamment du journaliste David Dufresne, pour n’en citer qu’un parmi tous les autres, compilant, recensant, les violences policières survenues dans les manifestations …..
Sur le sujet, une émission de Fréquence Paris Plurielle où Nathalie Tehio est intervenue ; « Les oreilles loin du front ».
L’émission est en ligne : http://loldf.org/spip.php?article851
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CONFÉRENCE DE PRESSE AU SIÈGE DE LA LIGUE, 20 JUIN 2020
Vendredi matin, l’Observatoire parisien des libertés publiques a participé à une conférence de presse au siège de la Ligue : l’invitation envoyée aux journalistes est en pièce jointe et le communiqué de presse de la Ligue est reproduit ci-dessous.
CP-soutien plainte Pref. police
Mediapart a sorti en exclusivité une heure avant un article sur cette plainte.
Soutien à la plainte contre le préfet de police de Paris
Depuis plusieurs années, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) alerte sur la régression du droit de manifester et la mise en place d’une répression des expressions de cette liberté fondamentale.
La manifestation du 16 novembre 2019, place d’Italie, pour l’anniversaire des gilets jaunes, a condensé des dérives déjà constatées ces dernières années : emploi d’armes de guerre, usage intensif de gaz lacrymogènes – notamment par lance-cougar et dont un tir a mutilé un manifestant -, nasse encerclante, interventions par des unités non formées spécifiquement au maintien de l’ordre faisant de nombreux blessés…
Liens envers des articles sortis depuis la conférence de presse après le CP.L’Observatoire parisien des libertés publiques est particulièrement fier d’avoir pu contribuer par son travail à asseoir la plainte de deux des organisateurs de la manifestation du 16 novembre 2019 place d’Italie pour l’anniversaire des gilets jaunes (le 3ème organisateur a écrit un livre pour recenser des témoignages et ne s’associe pas à la plainte) : ils ont dit qu’ils n’auraient pas pu le faire sans le travail d’observation sur le terrain, par des observateurs non impliqués dans la manifestation, notamment pour certifier qu’à telle heure, la nasse était hermétique.
https://www.ldh-france.org/wp-content/uploads/2019/04/Rapport-16-novembre-2019-La-stratégie-de-la-nasse-contre-le-droit-de-manifester.pdf
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Pas de confinement pour les libertés publiques : Communiqué de presse :
publié le 18 mars 2020 texte téléchargeable ici.
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L’Observatoire a été cité dans une publication anglophone Civic Space Watch : texte ici |
Des documents publiés en Mars 2019 d’observation de manifestations et de violences .
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« Violences policières, stratégie de maintien de l’ordre et Gilets Jaunes ». Le 27 mars, Arie Alimi, avocat et membre du Bureau National de la Ligue des Droits de l’Home était au Lieu-Dit (Paris 20°) pour un café-débat à l’invitation des Amis du Monde Diplomatique de Paris.
Voici l’enregistrement intégral de ce débat : https://youtu.be/B6cvQbyFfBM