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La section de Saint-Nazaire existe depuis un siècle. Ses activités reposent sur le militantisme de ses adhérents.

Notre section se réunit le troisième jeudi de chaque mois à 18h30 à Agora (exceptés juillet et août)

Pour nous écrire : 

LDH Maison des Associations, Agora 1901

2, bis av. Albert de Mun

44600 Saint-Nazaire

Téléphone : 06 86 92 95 56

Courriel de la section : ldhsaintnazaire@gmail.com 

Communiqué de Presse : L’asservissement volontaire !

Il n’est pas d’usage que la LDH prenne publiquement la parole pour s’exprimer sur un conflit  lié au droit du travail. Mais en l’occurrence, le licenciement pendant sa période d’essai de Madame Christel Husson est pour le moins l’expression d’un manque de connaissance du droit, une faute politique et surtout une mauvaise idée face à un financeur public.

En droit français, nous rappelons à la direction de l’Agence Départementale de Prévention Spécialisée (ADPS) que Madame Husson est fondée à saisir la justice car son licenciement est motivé sur des considérations politiques. Cela est clairement noté dans sa lettre de licenciement.

C’est une faute politique majeure car l’Histoire nous apprend que les opinions politiques ne doivent jamais être ostracisées au risque d’un durcissement dangereux. Le mouvement des gilets jaunes est peut-être une préfiguration de ce que seront ces combats si l’on ne débat pas. Le droit d’expression d’une position même en public n’est pas assimilable à une déviance politique si son expression n’est pas diffamante. En l’occurrence, que Madame Husson parle d’un maire en qualifiant sa prise de position de « pas malin » ne relève aucunement d’une diffamation publique. Agir ainsi, c’est prôner un risque majeur : celui de la radicalisation !

C’est une très mauvaise idée face à un financeur public, car c’est mettre  le doigt dans un engrenage dangereux. Un message lourd de conséquences vient d’être envoyé à l’exécutif en  place : vous pouvez vous asseoir dorénavant sur nos principes d’action pour renforcer vos projets politiques ! Nous passons de la Prévention Spécialisée à celui de Politisation de la Prévention Spécialisée. C’est objectivement la condamner à devenir un hochet politique !

La section de St Nazaire de la LDH soutient les équipes de l’ADPS afin qu’elles continuent leur travail selon leurs valeurs fondamentales (anonymat, absence de mandat et libre adhésion) et demande à leur direction de reconsidérer sa position face à Madame Husson.

Saint-Nazaire, le 6 avril 2021

Communiqué de Presse : L’enfance : portion congrue des politiques publiques

Dans Ouest-France en date du mercredi 24 mars 2021, un article nous parle du manque de lits en pédopsychiatrie en Loire Atlantique malgré l’ouverture dernière d’un nouveau service à St-Nazaire, conduisant de ce fait à hospitaliser en service de psychiatrie adulte des enfants dès 12 ans. Ce phénomène génère beaucoup de problématiques éthiques, de risques pour les patients et bien souvent d’obligation de mise en chambre d’isolement pour éviter un côtoiement dangereux avec les autres patients. Cette réalité rend complexes les prises en charge et dénature l’humanisation psychiatrique. La médicamentation remplace de plus en plus le lien humain et une attention soutenue à la souffrance psychique.

La psychiatrie se retrouve au-devant de toutes les décompensations, angoisses, tentatives de suicide, troubles phobiques, anxiété, augmentés par la Covid-19 et son climat anxiogène. Pourtant, depuis plus de 30 ans, les réformes hospitalières ont conduit à fermer des lits d’hospitalisation psychiatrique non compensés par des prises en charge ambulatoires de qualité. La psychiatrie est devenue le parent pauvre de l’hôpital public, déjà lui-même en perdition.

Tenir, tenir coûte que coûte est la mission que se donnent sans compter tous les personnels de pédopsychiatrie malgré un manque cruel de moyens.

Depuis un an, la crise sanitaire fournit de multiples exemples des carences des politiques publiques envers les mineurs.

Les services de protection de l’enfance de toute la France connaissent à des degrés divers les mêmes problèmes : mesures non exercées, enfants confiés auprès de personnes non formées, enfants à l’hôtel ou en gite, personnels déconsidérés, salaires faibles, intensification du travail, mal-être professionnel en hausse, turn-over importants et aussi crise de recrutement.

Investir dans les besoins des enfants est absolument nécessaire pour nous armer face aux enjeux de demain.

La LDH dénonce cette situation. Des moyens doivent rapidement voir le jour pour l’enfance,  angle mort de nos politiques publiques. Les critères économiques et financiers ne peuvent plus être l’alpha et l’oméga de la pédopsychiatrie et de la protection de l’enfance.

Le 29 mars 2021

Edito : Défendons un droit au logement pour tous

La section vous informe depuis quelques mois de l’action du collectif Géronimo devenu « Collectif Urgence Sociale Saint-Nazaire Plus Jamais Sans Toi-t ». Largement vilipendés par la majorité municipale, traités d’anarchistes, de manipulateurs et de casseurs, ils ont résisté à ces grossiers pièges qui leur étaient tendus. Pourtant, lorsqu’ils occupaient un local dans le centre-ville, ils l’ont souvent tagué. Aujourd’hui, ce collectif a gagné en maturité. Leurs compte rendus sont de qualité, leur budget prévisionnel est bien construit, ils ont compris que pour avoir l’adhésion des Nazairiens et des associations, il leur fallait développer une stratégie acceptable et sans bavure. Dorénavant, ils occupent deux maisons non occupées depuis quelques années et appartenant à la Silène, situées boulevard Jean de Neyman. Ils ont un projet de CHRS autogéré. Un dossier est en cours de constitution. Ils réhabilitent les deux maisons. La section a décidé de leur attribuer une aide de 100 euros.

Hier, samedi 27 mars, ils ont lu un texte de belle facture lors de la manifestation devant la mairie de St-Nazaire dans le cadre de la journée européenne du droit au logement. Nous serons avec eux, s’ils le souhaitent, lorsque des négociations s’ouvriront avec la municipalité si celle-ci se montre plus disposée à leur égard. Nous n’hésiterons pas à valoriser leur action et à le faire savoir publiquement.

Didier OTT et moi-même avons participé à une visio avec Audrey DUFEU-SCHUBERT, députée de St-Nazaire sur le thème du « Beauvau de la sécurité ». Elle avait courageusement choisi de rencontrer sur le terrain les policiers, les associations, les élus et avait proposé un questionnaire. Nous sommes intervenus sur la question de la vidéo surveillance, des drones et des technologies de traçage numérique et de reconnaissance faciale. Mais en amont, nous avons bien précisé que la question de la sécurité est globale. Nous avons fait état des questions sociales qui insécurisent, d’une approche de la lutte contre le trafic de drogue qui est un vrai échec, de l’absence de formation des enfants à la communication non violente, d’un manque criant de présence humaine sur le terrain et entre-autre de médiateurs. Nous avons bien dit que la LDH ne pouvait être considérée comme une association angélique en matière de sécurité. La surenchère politicienne sur la sécurité a aussi été évoquée à partir d’un rappel du nombre de lois et d’une polarisation excessive sur quelques faits-divers crapuleux.

Concernant l’idéologie numérique en matière de sécurité, il fut bien précisé que son efficacité est très réduite, qu’elle fait les poches des mairies au profit de lobbys industriels et de grandes entreprises dont certaines sont chinoises. Didier a bien précisé que leurs technologies comprenaient parfois des logiciels espions pouvant bien évidemment avoir un impact sur notre indépendance nationale.

Le National fait une campagne intitulée « Jeunes Majeurs étrangers, sortir de l’impasse ». Nous vous demandons de vous mobiliser.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 28 mars 2021

Communiqué de presse : Indignation suite à une banderole déployée sur St Gildas des Bois

La LDH et le MRAP condamnent fermement les auteurs de la banderole comportant des propos haineux et discriminatoires visant à faire peur à la population de St Gildas des Bois suite au projet de dispositif de réinsertion géré par  Sources d’envol, membre du mouvement Emmaüs dans la Ferme de Ker Madeleine.

La contestation et un désaccord sur un tel projet ne peuvent donner lieu à une volonté expresse de manipulation de la population aussi grotesque et grossière que cette banderole.

Nous nous étonnons de la non réaction de la municipalité de St Gildas des Bois s’apparentant à une complicité passive face à un projet construit, de qualité, et apportant toutes les garanties à la population locale.

Nous demandons aux autorités publiques d’agir pour faire cesser cette fabrique de la peur.

Saint-Nazaire, le 24 mars 2021

Communiqué de Presse : La culture aussi est un droit

La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 dans son article 27, précise que « Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent ». Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC – adopté en 1966 par l’Assemblée générale des Nations unies), par son nom même, met au même niveau les droits économiques, sociaux et culturels. Ce Pacte requiert des États qu’ils agissent en vue d’assurer le plein exercice des droits économiques, sociaux et culturels.

Ainsi, la culture est un droit essentiel reconnu comme tel.

Face à la pandémie avec le Covid 19, pour préserver le droit à la santé, il appartient aux exécutifs au niveau national, européen et mondial de maintenir le plus possible l’effectivité de tous les droits et d’arbitrer de manière adaptée et équilibrée les contradictions pouvant apparaître entre les différents droits. 

Force est de constater qu’avec l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement a fait des choix. Il privilégie le fonctionnement des entreprises en permettant aux salariés d’aller au travail laissant ainsi s’agglutiner les personnes dans les transports en commun ; il permet l’ouverture des lieux de culte avec une jauge proportionnelle à la grandeur de l’édifice. Il ferme les lieux culturels, les cinémas et musées, les cafés-restaurants, les  salles de sport et les cours en amphithéâtre pour les étudiants.

Les artistes ont le droit de créer et de diffuser leurs œuvres ; les citoyennes et les citoyens ont le droit d’avoir accès à la culture dont le spectacle vivant. 

La Ligue des droits de l’Homme (LdH) demande que le droit à la culture puisse s’exercer avec la réouverture des endroits de rencontre artistiques  – espace public et lieux culturels – dans des modalités permettant de concilier la liberté de la culture et les mesures sanitaires à définir en concertation avec les professionnels concernés.

Dans ce cadre, la LDH exprime sa solidarité avec le mouvement actuel des professionnels du spectacle.

St Nazaire et Nantes, le 20 mars 2021

Edito : Privilégions les biens communs et des services publics de qualité !

Ces dernières semaines, l’actualité a été consacrée aux questions de violences de jeunes en bandes. Comme il est noté dans la tribune collective, le phénomène des bandes existe depuis toujours et aujourd’hui, il prend des formes nouvelles par le canal des réseaux sociaux et une médiatisation immédiate.

Ce phénomène vient avant tout interroger la place des politiques publiques et du soutien aux associations dans l’encadrement de la jeunesse. L’action sociale dans les quartiers s’est largement amoindrie. Les médiateurs, la prévention spécialisée font cruellement défaut dans certains quartiers. Les politiques d’éducation populaire deviennent insuffisantes et parfois hors sol. Le manque de locaux pour l’accueil des publics jeunes, la baisse des subventions, la précarisation des associations ou leur fusion dans des ensembles prônant l’entreprenariat social ont dilué les responsabilités, créé un malaise et une fuite des professionnels expérimentés. Il y a une désertion de l’espace public par des adultes pouvant encadrer la jeunesse.

Face à l’absence d’interlocuteurs, face à un monde segmenté et dangereux, face à une essentialisation et une racialisation de plus en plus importante, maintenir sa place dans le territoire, s’agréger aux autres adolescents est une forme de protection. Ainsi, les jeunes sont souvent livrés à eux-mêmes. L’ennui, le désœuvrement, la frustration, l’argent facile grâce aux trafics, les phénomènes d’errance, l’absence d’avenir ont des conséquences très fortes pour les jeunes et les populations y vivant. Les premières victimes, rappelons-le, sont avant tout les jeunes. La logique répressive prônant la reconquête de l’espace public par l’envoi en nombre de compagnies de CRS est médiatiquement rassurante.  

Cependant, la question de l’encadrement de ces jeunes, de leur délinquance et de leurs souffrances, de leurs désinscriptions sociales, familiales parfois et scolaires ne se réglera pas avec des politiques purement répressives et spectaculaires. Le travail de fond est long, souvent épuisant et malheureusement trop méconnu de nos concitoyens. Il n’y a pas que les professionnels de l’ASE de 92 qui souffrent du manque de moyens et de considération.

Enfin, les médias nous abreuvent de la question de la vaccination, parfois on nous oppose des logiques concurrentielles entre les pays. Les chaines d’info en continue n’ont de cesse de faire des comparaisons chiffrées sur les moyens mis en œuvre par les Etats pour aider la recherche vaccinale. La LDH comme un certain nombre d’organisations appelle à ce que le vaccin soit reconnu comme un bien universel. Il est important, effectivement, de lever les brevets sur les vaccins et les médicaments à l’OMC. Nous vous engageons en ce sens à signer la pétition et à la faire circuler.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 14 mars 2021

Communiqué de Presse : Pour un 8 mars de combat

La pandémie qui affecte le monde depuis un an a fait sortir de l’ombre de nombreux emplois essentiellement occupés par des femmes et ceux-ci ont été enfin valorisés, au moins dans les discours officiels. En réalité, beaucoup de celles qui ont permis que notre société tienne bon face à la crise sanitaire sont toujours confrontées à la précarité et aux faibles rémunérations, et dans bon nombre de secteurs, l’égalité salariale et professionnelle reste encore à conquérir.

Cette pandémie a aussi amplifié les violences intrafamiliales. Dans tous les pays du monde, le confinement exacerbe les tensions et les violences envers les femmes et les enfants alors que les victimes confinées n’ont jamais eu aussi peu de marges de manœuvre pour se défendre. Cela n’a pourtant pas empêché le gouvernement actuel de projeter de livrer au marché privé le 39 19 et seule une large mobilisation de la société civile a permis de mettre ce projet en échec.

Sur la Loire Atlantique, nous constatons avec les associations d’aide aux victimes de violences intrafamiliales que le dispositif de soutien est malheureusement insuffisant. Trop souvent, l’hébergement des femmes avec enfants reste difficile à mettre en place en raison de la saturation et du manque de places dédiées.

Si les chiffres concernant les violences sexuelles et sexistes restent dramatiques, nous devons cependant nous réjouir que des prises de parole, parfois très médiatisées, permettent que notre société sorte enfin d’une forme de déni dans lequel elle s’est trop longtemps enfermée. Parce que toute atteinte à l’intégrité du corps, tout abus sexuel – qu’il concerne un adulte ou un enfant – est insupportable, cette prise de conscience doit offrir à toutes les victimes la possibilité de se faire entendre et de trouver réparation.

D’une manière générale, lutter contre les violences sexuelles et sexistes implique des mesures concrètes de la part des pouvoirs publics et celles qui sont prises aujourd’hui ne sont toujours pas à la hauteur des enjeux. Ceux-ci nécessitent des moyens, mais aussi une remise en cause profonde du fonctionnement de notre société. L’histoire montre que toutes les crises (économique, sociale, climatique…) frappent en priorité les plus vulnérables et donc les femmes. Le risque est grand que cette crise sanitaire s’inscrive dans cette même logique.

Pourtant, partout dans le monde, les femmes continuent de combattre avec courage les effets d’un système patriarcal qui entend les maintenir dans un état de subordination et réduire au silence leurs aspirations à l’égalité des droits. Le combat mené par les femmes en Argentine mais aussi en Pologne, la part importante qu’elles prennent dans les luttes pour davantage de justice ou de démocratie montrent qu’elles sont aujourd’hui une force avec laquelle tous les pouvoirs doivent compter.

A l’occasion de ce 8 mars 2021, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) entend réaffirmer son engagement féministe et appelle toutes et tous à participer aux initiatives visant à construire une société conjuguant dans tous les domaines mixité et égalité.

Saint-Nazaire, le 7 mars 2021

Edito : De la classe ouvrière au dernier de cordée

Le capitalisme a gagné sur un bon nombre de sujets, entre autre celui de l’euphémisation des mots et concepts. Aujourd’hui, on ne parle plus de classe ouvrière mais de techniciennes de surface, d’agents de maintenance, de tuyauteurs, de soudeurs, etc ; parfois lorsque les sans grades, les premiers de corvée sont sans emploi, on parle d’eux dans des termes où le misérabilisme côtoie la considération dans une classe sociale dangereuse.

C’est ainsi que les invisibles ont dû porter une chasuble jaune pour faire parler d’eux. L’expression éparse et parfois violent des revendications des gilets jaunes a conduit à ce que l’Etat revoit la mise en œuvre de la taxe carbone et injecte, selon certains économistes, 10 milliards pour répondre à cette crise sociale. A l’époque, et ce n’est pas si vieux que cela, fin 2018, nos gouvernants nous disaient qu’ils ne pouvaient pas faire plus. La crise de la Covid-19 coûtera largement plus, les plans de relance se comptent en centaines de milliards !

Ainsi donc, les questions de budgets nationaux et européens viennent nous dire que l’orthodoxie budgétaire peut être contrebalancée lorsque nécessité fait loi. Pourquoi donc « les  sans dents », « les illettrés des Conti » ont-ils peu voix au chapitre ?

La classe ouvrière a disparu, du moins dans son expression marxiste. Le capitalisme a segmenté les catégories professionnelles pour ne plus en faire une classe qui puisse revendiquer. Regardez dernièrement, les intermittents ont pris d’autres appellations et on parle de permittents. Cette division des appellations vient aussi diviser le mouvement social et participe de l’atomisation des luttes. En rendant invisible la classe ouvrière, en déconsidérant la valeur intrinsèque du travail et des travailleurs, en réduisant le travail à la portion congrue du coût des produits pour optimiser les profits des actionnaires, on fait des ouvriers une variable d’ajustement économique et financière.

Mais cette euphémisation et cette disparition de la notion de classe sociale ont aussi des effets sur chaque travailleur. Le risque du chômage, la précarité, le déclassement réduisent la solidarité, et comme le disait Marx, le capitalisme entretient un volant suffisant de chômeurs pour réduire la contestation.

Aujourd’hui, le bel ouvrage, l’amour du travail bien fait, la considération de l’ouvrier sont devenus des denrées très rares qui ne rentrent pas dans la valeur financière de l’entreprise. A conduire une politique industrielle et sociale de casse du travail, les gouvernements successifs depuis 20 ans ont aussi participé à renforcer la désindustrialisation. Il n’en fallait pas plus à la mondialisation pour faire subir la baisse des coûts de production aux travailleurs.

On a parlé du monde d’après, d’un monde de reconnaissance pour ceux qui ont fait tourner le pays durant le premier confinement, d’une autre répartition de l’échelle de la valeur de l’activité, de la fin des  « jobs pourris », et pourtant aujourd’hui, les éboueurs, les ouvriers de l’agroalimentaire, les paysans, les ouvriers des services aux personnes sont au point mort en matière d’amélioration de salaire et de convention collective.

Pour celles et ceux qui aiment la littérature, je ne peux que vous conseiller de lire le magnifique roman de Joseph PONTHUS « A la ligne, feuillets d’usine ». Cet ancien travailleur social, qui n’a pas pu trouver un job en rapport avec sa formation lorsqu’il est venu vivre auprès de sa femme, nous fait vivre et partager dans son ouvrage sa vie d’ouvrier intérimaire dans les usines de poissons et les abattoirs bretons. Il est mort le 23 février. C’est sa lucidité, son amour de la poésie (de BAUDELAIRE à RIMBAUD) et d’auteurs essentiels (de MARX à PEGUY) qui lui ont permis, grâce à une écriture généreuse, vive, implacable, sans ponctuation et concise, de nous rendre lumineuse la beauté du geste ouvrier et la paradoxale force des ouvriers.

Jean-Luc BOERO, président de la section LDH St-Nazaire

Le 1er mars 2021

Pour une politique ambitieuse pour les droits des femmes

Communiqué de presse dans le cadre de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes

La Ligue des Droits de l’Homme, section de St-Nazaire, appelle à participer aux différentes manifestations programmées dans nos cités autour du 8 mars prochain, et notamment à venir nombreux à l’occasion des actions féministes prévues lors du week-end des 7 et 8 mars à St-Nazaire (1)

Après le succès historique de la manifestation du 23 novembre dernier, nous attendions beaucoup des annonces du gouvernement concernant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes. Le gouvernement s’est tourné vers un renforcement de la répression en faisant peu de cas de la prévention avant que les violences ne soient commises. Comme bon nombre d’associations, la LDH demande que suffisamment de moyens financiers soient mobilisés. Malheureusement, les crédits annoncés par le gouvernement sont loin du budget de rupture et du milliard d’euros demandé par les associations féministes.

Il y a encore beaucoup de chemin à faire pour une possibilité d’orientation des femmes et filles dans toutes les filières, l’accès de toutes les femmes à tous les métiers et niveaux de responsabilité et une réelle égalité des salaires. A quand sur la région nazairienne un grand programme pour permettre que cette égalité soit réelle dans notre bassin industriel et dans notre port maritime Nantes-St-Nazaire ?

Les acteurs économiques, les autorités publiques, la Carène et la ville de St-Nazaire, en lien avec les mouvements d’éducation populaire et les associations féministes doivent pouvoir imaginer un grand plan de prévention et de lutte contre le sexisme et l’homophobie, dans le milieu économique nazairien.

Il est indispensable que les services publics dont les commissariats et gendarmeries soient rapidement mieux sensibilisés et formés à l’écoute des femmes, qu’elles soient d’origine française ou étrangère lors de l’enregistrement des plaintes pour violence. La section LDH de St-Nazaire rappelle ô combien il est nécessaire de renforcer les politiques publiques en matière d’accompagnement des femmes victimes de violences et pour ce faire, d’augmenter le nombre de logements pour mise à l’abri. A quand sur St-Nazaire un dispositif similaire à celui de Nantes appelé « citad’elles » ?

Notre section souhaite également qu’un financement d’actions de sensibilisation, de prévention et de lutte contre le sexisme soit inclu dans tous les marchés publics et que les subventions au secteur économique soient conditionnées à un réel engagement des partenaires pour l’égalité des droits.

Concernant le secteur associatif, la signature d’une charte de lutte contre le sexisme et pour l’égalité des droits devrait conditionner l’octroi de subvention, entre autre dans les milieux sportifs.

Bien évidemment, les droits des femmes sont l’affaire de toutes et de tous. Les représentations sociales qui viennent confirmer une inégalité de genre sont à combattre. Ainsi, l’éducation doit se fonder sur l’égalité de genre et sur la non violence. Tout comme il est important de proscrire les violences éducatives ordinaires, il est urgent que chacun de nous porte les germes d’une éducation vers l’émancipation, la non discrimination et l’égalité femme-homme. Sans cet effort de toute la nation, on peut craindre que la domination masculine et la violence aient encore de beaux jours.

Faisons du 8 mars 2020 une journée qui dépasse la simple commémoration et le satisfecit de se retrouver entre soi pour aller vers encore plus d’égalité, de justice et de fraternité.

  • Samedi 7 mars :

– atelier de slam à la Maison des Ami-es de May (25 boulevard de la Renaissance) de 10h30 à 12h30 : écriture de textes qui seront lus dimanche

– 15h30 Place Nelson Mandela début de la manifestation où chaque collectif féministe aura un arrêt pour s’exprimer ; l’intersyndicale est invitée à prendre la parole au niveau de la Maison des syndicats.

– entre 20h et 1h : boom en mixité organisée par les Amajaunes à la Maison du peuple ; chacun apporte un plat à partager.

Dimanche 8 mars : On s’arrête toutes !

11h15 : place du marché pour une surprise organisée par F’lutte

12h30 : auberge espagnole à la Maison des Ami-es de May

14h30 : jeu des privilèges à la Maison des Ami-es de May

17h : exposition et lecture des textes collectés par les Amajaunes sur les violences sexistes et sexuelles (leur livret sera en vente à prix libre) + lecture de slams.

Communiqué de Presse sur la ferme de réinsertion pour détenus à St Gildas des Bois

La section LDH de St Nazaire a pris connaissance du point de vue du maire de St Gildas des Bois concernant l’ouverture d’un dispositif de réinsertion géré par Sources d’envol, membre du mouvement Emmaüs dans la Ferme de Ker Madeleine.

Faut-il parler de légitime inquiétude face à un dispositif encadré, qui relève du Juge d’application des peines, qui peut subordonner l’octroi aux condamnés à un placement à l’extérieur, mesure qui nécessite une étude de la personnalité, une expertise psychologique pour des détenus de longue peine. Les condamnés qui seront accueillis dans ce dispositif seront encadrés par des professionnels. L’association Sources d’envol devra immédiatement informer le Juge d’application des peines en cas de difficultés avec un condamné en fin de peine.

Ce type d’établissement rural de réinsertion pour détenus en fin de peine existe depuis les années 1990. Le taux de réussite dans la réinsertion est reconnu par tous. Pour rappel à monsieur le maire, le taux de récidive est de 60 % dans les cinq ans suite à la sortie sèche d’incarcération.

L’association Sources d’envol sélectionnera avec rigueur les détenus qui pourront participer à ce dispositif qui répondra aux besoins en alimentation biologique. Il est à noter le cadre partenarial important (le SPIP -Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation de Loire Atlantique-, le service de la DIRECCTE qui a validé le conventionnement en Atelier Chantier d’Insertion, la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations, Habitat 44, le Conseil Départemental 44, des professionnels agricoles, de nombreux acteurs associatifs et de l’insertion, des partenaires financiers pour le démarrage), le faible nombre de détenus (seulement 10), l’expérience acquise depuis le début des années 1990 par le mouvement Emmaüs dans ce type de solution pour les fins de peine. Cela devrait rassurer la population que certains manipulent par des peurs infondées.

Nous pouvons dire aux habitants de St Gildas des Bois qu’une telle expérience sera largement contrôlée par les magistrats et la gendarmerie et qu’elle donnera lieu chez les détenus à un considérable effort d’insertion qui montrera à tous que ce type de dispositif est largement un succès. Mieux vaut assortir les fins de peine de mesures alternatives à la prison plutôt que des sorties sèches qui elles conduisent souvent à la réitération d’actes graves. Au lieu de jouer sur les peurs, sachons faire confiance dans nos associations soutenues par nos institutions pour conduire de tels projets, largement développés dans les démocraties modernes.

La section LDH de St Nazaire apporte tout son soutien à Sources d’envol et tous les partenaires de ce projet.

Saint-Nazaire, le 22 février 2021

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