L’allongement du délai légal pour avorter : oui dans la majorité, non à l’Élysée




Mardi 28 septembre, c’était la Journée mondiale du Droit à l’Avortement, l’occasion pour la mobilisation autour de ce combat de reprendre de la vigueur, comme « l’Obs » vous l’expliquait récemment. Sauf que les députés de la majorité qui défendent la proposition de loi « visant à renforcer le droit à l’avortement », et en particulier l’ex-LREM Albane Gaillot qui porte ce texte, ne risquent pas d’être vraiment satisfaits.

Adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale au mois d’octobre 2020, puis rejetée en janvier par le Sénat à majorité de droite, la proposition de loi, qui prévoit notamment l’allongement de douze à quatorze semaines du délai pour avoir recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG), ne devrait pas être remise à l’ordre du jour. D’une part parce que le président de la République s’est prononcé contre dans les pages du magazine « Elle », au début de l’été, arguant du « traumatisme » que représenterait l’avortement pour les femmes. D’autre part parce que le calendrier parlementaire est très serré d’ici l’élection présidentielle – et les élus de la majorité ne sentent pas vraiment de volonté de la part de l’exécutif de remettre sur la table un débat potentiellement clivant en pleine campagne.

Soucieux d’apparaître protecteur des droits des femmes en cette journée importante, Emmanuel Macron s’est fendu d’un tweet mardi sur le sujet. « Je veux redire que je serai toujours du côté de celles et ceux qui défendent ce droit fondamental pour toutes les femmes », a-t-il écrit. Et en même temps…