La Déclaration universelle des droits de l’Homme, qui date de 1948, contient un engagement à permettre l’exercice de tous les droits et de toutes les libertés « sans distinction aucune notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation ». Une telle formulation constituait une source d’espoir et un signal fort pour combattre les discriminations de tous ordres, et empêcher le retour de la montée du racisme et de l’antisémitisme.
Hélas, c’est l’inverse qui se produit. Les partis d’extrême droite, et surtout les idées qu’ils véhiculent, sont en progression constante dans de nombreux pays, y compris des pays aux systèmes proche du notre comme en Italie ou en Suède. La France n’est pas épargnée avec la progression des partis d’extrême droite qui savent capter des mécontentements dans les classes populaires. Or, nous le savons leurs idées sont : racisme, antisémitisme, xénophobie, homophobie, nationalisme, rejet des étrangers et immigrés, négation des droits de femmes.
Alors oui, la question du combat contre les idées d’extrême droite est ouverte, urgemment ouverte.
Les propos et les actes à caractère raciste, antisémite ou homophobe se multiplient : citons dans l’actualité récente la campagne contre l’installation d’une structure d’accueil de migrant pas très loin d’ici à Callac en Bretagne et également à St Brévin en Loire Atlantique contre la mise en place d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile. Cette mise en place de CADA à St Brévin fait l’objet d’une opposition de parti d’extrême droite mais aussi d’un soutien de la population locale qui s’est organisée dans une association le collectif des Brévinois attentifs et solidaires. Une manifestation de soutien à la population et à l’installation du CADA se déroulera à St Brévin le 25 février avec la mobilisation de la LDH et de nombreuses associations.
Une prise de conscience s’impose d’autant plus qu’il existe un terreau favorable à cette progression des idées de l’extrême droite, dans un contexte de crises multiples : sociale, économique, climatique, sanitaire, guerrière. Ces crises créent de l’incertitude voire des angoisses qui peuvent rendre de gens réceptifs aux idées de rejet de l’autre. Et ce d’autant plus que nous baignons dans une ambiance délétère, alimentée par certains médias, autour des migrations, de l’insécurité, de la soit disant perte d’identité du pays. Et ce d’autant plus que ce qui est en projet dans une nouvelle loi sur les migrations, la loi Darmanin que nous combattons, contribue a ces réaction de rejets de l’autre.
L’expérience historique montre pourtant que l’exercice du pouvoir par les partis d’extrême droite n’a jamais conduit qu’à des violences, désordres, misère, inégalités. Toutefois, une telle dénonciation de la nocivité des idées de l’extrême droite tirée du passé, si elle demeure indispensable, n’est plus suffisante. Les groupuscules nostalgiques de le France de Pétain ou d’un catholicisme sectaire et triomphant sont réduit à ce qu’ils sont, quelques centaines d’individus violents et dangereux qui doivent êtres combattus pas la loi. Saluons la, la condamnation pour injures homophobes d’individus d’extrême droite par le tribunal de Laval. Cibler l’action contre l’extrême droite sur ces groupuscules serait passer à coté de ce qui est le véritable danger. Car nous sommes face à une situation ou les idées d’extrêmes droite arrivent à convaincre une masse d’individus. Il faut regarder les votes lors des dernières élections présidentielles en Mayenne. L’extrême droite est en progrès et atteint dans certaine commune rurales 40 % au premier tour et plus de 50 % au second tour.
En présence des défis qui se cumulent, il est impératif de porter un projet de lutte contre les inégalités et les injustices, doublé de la contestation sans relâche de toute forme de discrimination. Il s’agit aussi d’entreprendre, avec pédagogie et conviction, un véritable combat culturel contre l’extrême droite et ses idées, en mettant en avant la question de l’égalité et de l’effectivité de tous les droits pour tous et toutes. Il convient encore de ne rien laisser passer en présence de tous propos ou actes racistes, antisémites, discriminatoires qui relèvent d’une qualification pénale, et de saisir les juridictions compétentes aux fins de sanctions lorsque des personnes sont victimes d’atteinte à ces principes fondamentaux. C’est ce qu’a fait la LDH Laval à propos des tags homophobes sur les passages piétons.
Pour la LDH il y a urgence à reconstruire, un projet progressiste qui articule des réponses démocratiques, civiques, sociales, économiques, écologiques et culturelles pour fournir un accès effectif, et non sélectif, aux droits fondamentaux. Et pour cela il faut une mobilisation unitaire de tous les acteurs concernés : mouvements sociaux, société civile organisée, syndicats et partis politiques. Ce combat des valeurs, juste et difficile, est une priorité d’action. Le combat contre les idées d’extrême droite passe donc par un travail d’explication de débat de confrontation autour des droits humains, de l’anti racisme, et ce dans une dimension large, populaire, rassembleuse. C’est un large rassemblement dont nos avons besoin. En tous cas nous sommes déterminés pour que cela se réalise.
Laval le 18 février 2023
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