lettre ouverte aux députés Européens : la LDH Laval Mayenne écrit à Madame Valérie Hayer

Madame Valérie Hayer

Madame l’Eurodéputée,

C’est avec gravité que nous vous écrivons à l’approche de l’examen par le Parlement européen d’une série d’amendements aux orientations sur le budget 2025 – Section III, ce mercredi 13 mars.

Deux amendements en particulier, les amendements 36 et 39 relatifs au conflit actuel au Proche Orient, ont attiré notre attention.

L’amendement 36 « demande la suspension du financement de l’UNRWA [Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient] par l’Union, compte tenu des multiples allégations d’implication de membres de son personnel dans l’attaque barbare perpétrée par le Hamas contre Israël en octobre 2023 ».

Cet amendement sera discuté quelques jours après l’annonce par l’Union européenne de la reprise du financement de cette organisation après une enquête interne. Face à la crise humanitaire frappant Gaza, l’UNRWA représente la seule source d’aide à la population, alors que plus de 80 % des Gazaouis ont été déplacés depuis le début de la guerre, et que 570.000 Palestiniens risquent la famine.

Mettre fin au soutien financier apporté par l’Union européenne à l’UNRWA contribuerait assurément à l’aggravation de la crise humanitaire à Gaza. Cela aurait également des conséquences dramatiques pour les réfugiés palestiniens dans la région. Il est en outre important de garder à l’esprit que les pays ayant décidé de mettre fin au financement de l’UNRWA, tel que le Canada ou la Suède, sont récemment revenus sur cette décision.

L’amendement 39 pour sa part « prie la Commission d’imposer à tous les bénéficiaires de fonds de l’Union dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord de signer une déclaration par laquelle ils reconnaissent le droit d’Israël d’exister et condamnent l’antisémitisme ; demande à la Commission de suspendre le versement de tous les paiements aux bénéficiaires qui
a) refusent de signer cette déclaration,
b) vont à l’encontre de l’esprit de cette déclaration bien qu’ils l’aient signée ou
c) contribuent directement ou indirectement au financement de bénéficiaires qui vont à l’encontre de l’esprit de cette déclaration
 ».

Cet amendement marque une escalade dans l’usage des accusations d’antisémitisme par le gouvernement israélien afin de limiter la critique légitime de sa politique. Il s’agit en ce sens d’une instrumentalisation de l’antisémitisme.

Cette proposition d’amendement témoigne d’une difficulté à saisir le conflit israélo-palestinien dans sa complexité. L’adoption de cet amendement constituerait en outre un dangereux précédent par rapport à la restriction de la liberté de pensée et d’expression.

En conséquence, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) vous demande de :

  • Rejeter la proposition d’amendement 36 lors du vote du 13 mars 2024 ;

  • Rejeter la proposition d’amendement 39 lors du vote du 13 mars 2024 ;

  • Engager le Parlement européen à, contrairement à l’esprit de ces deux amendements, augmenter le soutien financier, logistique et politique à l’UNRWA ainsi qu’aux organisations de la société civile palestiniennes.

Restant à votre disposition, nous vous prions de croire, Madame l’Eurodéputée, Monsieur l’Eurodéputé, à l’assurance de notre haute considération,

un film sur la souffrance au travail

Par la fenêtre ou par la porte
Lundi 15 janvier
à 20 h 15 Cinéma l’Avant Scène (rue du Vieux St Louis , Laval)
Suivi d’un débat animé par la Ligue des Droits de l’Homme

 

Un documentaire qui pose avec force la question de la souffrance au travail et appelle à la réflexion et à l’action. Il s’agit d’agir pour les droits et la dignité. C’est pourquoi la Ligue des droits de l’Homme s’engage et vous invite à cette projection débat.

 

« Par la fenêtre ou par la porte », c’est l’affaire France Télécom-Orange, racontée pour la première fois par celles et ceux, syndicalistes, salarié·es, agents du service public, qui ont lutté sans relâche pour la dignité au travail dans cette entreprise.
Le film retrace des décennies de combat, d’abord contre une privatisation rampante, puis contre des dirigeants dont l’unique boussole était le cours de l’action, n’hésitant pas à pousser dehors en un temps record 22 000 personnes « par la fenêtre ou par la porte » selon les mots de Didier Lombard, l’ancien président. Un personnel en état de choc, de nombreux suicides, deux procès, avec à la clé des peines de prison pour les dirigeants, du jamais vu pour une entreprise du CAC 40. Et la consécration d’une nouvelle arme de droit, primordiale pour les syndicalistes : le harcèlement moral institutionnel, qui ouvre une brèche importante dans un pouvoir de direction jusqu’alors inexpugnable.
À travers de nombreux témoignages, le film retrace les difficultés du syndicalisme face à l’individualisation du travail, à la tragédie des suicides, mais aussi son inventivité pour faire de son combat une question d’intérêt général et l’ouvrir à toutes les composantes de la société.
En résonance avec le débat qui s’impose depuis la puissante mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites, il questionne le travail lui-même – son sens, son utilité sociale, les conditions dans lesquelles il s’exerce.
Ce film renouvelle l’image de l’univers syndical et contribuera – c’est le souhait de ses auteurs et autrices – à le rapprocher des citoyen·nes.

Les associations et organisations syndicales Mayennaise alertent

Nous, associations engagées au quotidien auprès des plus démunis, français et immigrés, nous organisations syndicales de salariés dans l’action pour le respect des droits de toutes et tous, nous tous ensemble agissant contre le racisme et toutes les discriminations, marquons d’un signal d’alerte la journée du dimanche 26 novembre.

Pour la première fois notre ville de Laval a vu défiler des groupuscules exprimant leur haine et leur rejet des étrangers en en faisant les responsables de tous les maux qui touchent notre société.

Cette manifestation était organisée conjointement par des éléments ultras, certains condamnés par la justice du fait de leurs actions violentes, et les membres des partis d’extrêmes droites qui se présentent aux élections. Le responsable départemental du RN est un des acteurs majeurs de cette manifestation.

Apparaît donc clairement la nature des partis cherchant à se rendre présentables, mais n’ayant de fait rien abandonné de leurs objectifs et idéologie : le racisme, le rejet de l’autre, l’agitation par tous moyens pour opposer les populations selon leurs origines ou leurs croyances, y compris par la violence.

Nos engagements et nos actions nous obligent à alerter les citoyens. Il convient de faire connaître la vraie nature des partis d’extrême droite et le grave danger qu’ils représentent. Ils veulent organiser la société sur le rejet, l’exclusion, attiser les haines, les violences.

Ensemble, nous marquons aujourd’hui notre détermination commune et notre coordination pour cela.

Le 28 novembre 2023

Les syndicats : CFDT, CGT, FSU, Solidaires

les associations :

Ligue des Droits de l’Homme, Femmes solidaires, Ligue de l’enseignement, Citoyens du Monde, Les Trois Mondes, la GOM53

 

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Lutte contre les idées extrème droite : oui mais comment ?

La LDH fait du combat contre idées d’extrême droite une priorité d’action. Reste à définir les modalités de ces actions pour en chercher l’efficacité et la pertinence.

Pour lutter contre les idées d’extrême droite,Il s’agit :

  • Mener un travail de fond, de clarification et une bataille d’idée qui nécessite de multiplier les initiatives en visant toujours à rassembler largement et en visant les électeurs qui se font duper par les fausses promesses de l’extrême droite, voire qui sont séduits par les discours anti immigrés.
  • Montrer aux électeurs, notamment ceux des couches populaires, séduits par les partis d’extrême droite et aux abstentionnistes réguliers que leur vote ou leur absence de vote risque d’amener au pouvoir des élus qui mettraient en œuvre un programme radicalement contraire à leurs intérêts car précisément accentuant les inégalités et amplifiant les reculs sociaux.

 

 

L’agression par des individus d’extrême droite sur une personne élue au suffrage universelle ne peut laisser insensible tout citoyen : c’est une agression contre la  démocratie et la République.

Communiqué

L’agression par un ou des individus se réclamant de la droite extrême, dont a été victime l’adjointe au Maire de Laval et Conseillère Départementale, Camille Pétron est tout à fait inacceptable. Dans un passé récent des locaux de son parti politique avaient été dégradés par des tags. Cette fois c’est une agression physique contre une personne en raison de son engagement électif et militant.

Au nom de la LDH, section Laval Mayenne, nous nous élevons contre la violence, d’où quelle vienne, à l’encontre des personnes ou des biens. Rien ne saurait la justifier. Elle doit être dénoncée et reprouvée sans ambiguïté.

L’agression par des individus d’extrême droite sur une personne élue au suffrage universelle ne peut laisser insensible tout citoyen : c’est une agression contre la  démocratie et la République.

La justice est saisie. Tout doit être mis en œuvre pour la recherche des auteurs et leur condamnation.

 

Laval le 12 juillet 2023

Surveillance numérique

Nous assistons depuis quelques années à une formidable accélération de la technologie et sa mise en service dans nombre de domaines.

Aujourd’hui, force est de constater que ces nouvelles formes de technologie, en particulier , l’intelligence artificielle, ouvrent un champ jusqu’alors inimaginable dans des domaines telles la recherche, la médecine, , la communication etc….. Mais la puissance de ces outils exige un débat démocratique quant à leur utilisation, au regard de l’éthique et des choix de société qu’ils imposent.

Il en est ainsi de leur utilisation dans le domaine de la sécurité. En effet, au nom de la sécurité collective, et sans qu’aucune étude ne vienne corroborer les préconisations des uns ou des autres, nous assistons à un glissement dangereux vers la surveillance de masse percutant par là même notre droit à la liberté de chacun pourtant inscrite dans notre constitution.

De la mise en place de vidéo surveillance et de l’installation de caméras dans les rues des villes, à la reconnaissance faciale d’un individu dans une foule, c’est toute une gamme de process qui se développe à l’insu de chacun et qui demanderait cependant un débat contradictoire dans notre société.

Ainsi, le projet de loi « orientation et programmation  du ministère de la justice 2023/2027 » a été présenté au sénat. Dans ce projet, est créé un nouvel outil d’enquête permettant d’activer, à distance, les appareils électroniques d’une personne à son insu pour obtenir sa géolocalisation en temps réel ou capter des images et des sons. En clair, il s’agira par exemple de géolocaliser en temps réel à partir de son système informatique, d’écouter et enregistrer tout ce qui se dit au micro d’un téléphone même sans appel en cours, ou encore d’activer une caméra d’un ordinateur pour filmer ce qui est dans le champ de l’objectif, même si elle n’est pas allumée par son propriétaire.Transformer les objets connectés en mouchard : telle est le surenchère sécuritaire du gouvernement.

Autre exemple inquiétant, sous couvert d’expérimentation, la France va être le premier pays européen à installer de la vidéosurveillance algorithmique lors des jeux olympiques 2024. Ainsi, les images qui seront captées par les caméras de surveillance placées sur les sites olympiques, dans les transports publics ou encore sur des drones, seront traitées par des algorithmes développés pour détecter des comportements jugés « à risques ». Or, si l’Etat assure le développement du traitement ainsi autorisé, il en confie le développement à un tiers à qui il reviendra de définir le fonctionnement de ces algorithmes. Ces entreprises privées pourront alors se retrancher derrière le droit de la propriété intellectuelle ou du respect du « secret d’affaires » pour refuser tout contrôle notamment par la CNIL.

Ces différentes mesures mises en place à bas bruits, sans véritable débat au niveau national, interviennent alors que le parlement européen a adopté le 14 juin dernier,un projet de règlement qui ambitionne d’encadrer l’usage de l’intelligence artificielle. Le but de ce règlement est en effet de fixer des règles générales communes à l’ensemble des états membres afin d’encadrer les technologies faisant appel à l’intellligence artificielle comme le biométrie, la notation automatisée (comme en Chine), l’analyse des comportements ou encore les algorithmes prédictifs ( comme prévu en France).

La France se met donc dès maintenant en position de confrontation avec l’union européenne, et se range dans le camp des pays ou les politiques sécuritaires l’emportent sur celles de la liberté individuelle et collective.

Nul doute du risque qu’encourerait notre société si de telles armes technologiques et législatives tombaient dans les mains d’un gouvernement de type totalitaire. Le danger est bien présent de voir les individus, les associations, les partis politiques, soumis à la surveillance.

Si ces nouvelles tehnologies offrent indéniablement des perspectives de réelles progrès dans bien des domaines, leur applications dans celui de la sécuruté exigent transparence et débat.

L’ensemble des associations, organisations syndicales, partis politiques éprisent de liberté doivent se saisir de cette question afin que les garde-fous indispensables soient mis en place.

Marche pour les droits et libertés à St Brévin le 24 mai

Le CLECED – Collectif de Lutte pour les droits et les libertés Ensemble Contre les idées et les actes des Extrêmes Droites (Nantes) – appelle à se joindre à la marche qui aura lieu le mercredi 24 mai à Saint-Brévin – 17h place Henri Baslé.

Ci-dessous le communiqué du 12 mai du Collectif de Lutte pour les droits et les libertés Ensemble Contre les idées et les actes des Extrêmes Droites avec : Attac, Confédération Générale du Travail, Fédération des Amicales Laïques-Ligue de l’Enseignement, Fédération Syndicale Unitaire, France Palestine Solidarité, Ligue des droits de l’Homme, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Syndicat des Avocats de France, Union syndicale Solidaires

En finir avec les menaces des extrêmes droites

Le maire de St Brévin a démissionné et quitte sa commune. « J’ai pris cette décision pour des raisons personnelles, notamment suite à l’incendie criminel perpétré à mon domicile et au manque de soutien de l’État » explique, mercredi 10 mai, Yannick Morez.

C’est très grave. Le maire a par ailleurs reçu des menaces de mort. L’extrême droite opposée au déménagement du Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile (CADA) a menacé et intimidé des personnes habitant la commune et cherché à instaurer une politique de la peur, par des méthodes fascistes comme à Callac en Bretagne.

Le CLECED dénonce les idées d’extrême droite selon lesquelles les personnes étrangères seraient responsables de tous les maux ce qui conduit aux discriminations, au racisme, au rejet puis à la haine de l’autre et de celles et ceux qui soutiennent les migrant.e.s et, finalement, à des actions violentes voire criminelles. Les tenants de la haine xénophobe et raciste n’arriveront pas à leurs fins. Les actes criminels d’extrême droite doivent être punis.

Le CLECED interroge la responsabilité de l’État qui porte le projet de CADA et n’a pas pour autant soutenu le maire de St Brévin, malgré les nombreuses alertes des élu.e.s, associations et syndicats, et ce, depuis le début de l’année 2023. Mme Borne et MM. Darmanin et Macron étaient muets depuis le 22 mars, date de l’incendie criminel dont le maire de St Brévin et sa famille ont été les victimes.

La « solidarité de la Nation » que vient d’exprimer Emmanuel Macron arrive si tardivement qu’elle en est inopportune et déplacée alors que l’agression subie par le maire date déjà de deux mois. Et voila qu’Élisabeth Borne dit que « l’extrémisme vaut des deux côtés », renvoyant ainsi dos à dos, extrême droite et extrême gauche. C’est mensonger. Il n’y a pas de comparaison qui vaille quand on a vu les manifestants d’extrême droite à St Brévin faire le salut nazi lors de manifestations. Il ne peut être question de mettre sur le même plan les mouvements d’extrême gauche appelant à la démocratie et des mouvements s’appuyant sur des méthodes criminelles. Aucun parallèle ne vaut enfin quand, dans l’hémicycle, les  élus de l’Assemblée nationale se lèvent pour ovationner le maire tandis que seul.e.s, les député.e.s du Rassemblement national restent assis.

Cette démission du maire est d’autant plus frappante qu’elle intervient dans un contexte national particulier où l’exécutif ne dit rien avant la manifestation à caractère néofasciste du 6 mai à Paris mais cherche à interdire ou contrecarrer les casselorades s’opposant à la réforme des retraites.

Le CLECED renouvelle ses condamnations des violences dont les militant.es d’extrême droite ont fait preuve à Saint Brévin, envers le maire, M. Yannick Morez et sa famille, ainsi que des menaces qui ont été envoyées aux Brévinoises et aux Brévinois qui se sont montré.e.s solidaires envers les migrant.e.s.
Il appelle à la mobilisation large et unitaire contre les idées et les actes des extrêmes droites, continuera d’y opposer les valeurs de l’égalité et de la solidarité. Les personnes étrangères qui demandent l’asile sur le territoire français doivent être accueillies. Le CLECED attend de l’État que soit mené à bien l’établissement du CADA.

Stop à l’escalade de la violence

En Mayenne comme dans le reste du pays, le mouvement social contre le report de l’âge de départ en retraite à 64 ans est puissant, massif, déterminé et unitaire. L’intersyndicale organise depuis janvier ce mouvement avec responsabilité et une cohésion qui donne confiance. Les niveaux de mobilisation dans les manifestations sont à un niveau inégalé dans l’histoire sociale de notre département.

Face à cela, malgré une opposition ultra majoritaire dans le pays, le pouvoir gouvernemental s’est entêté à faire passer quoi qu’il en coûte le texte sur la réforme des retraites. Ce passage en force, révélateur du mépris des corps intermédiaires et du mouvement social laisse un champ de ruine : Président discrédité, gouvernement en sursis, parlement affaibli, pays divisé et déboussolé.

C’est dans ce contexte délétère qu’à compter de la suite des manifestations, s’est enclenché une vague de répression des forces de l’ordre. La politique du gouvernement plonge aujourd’hui le pays dans une situation particulièrement alarmante. Le territoire français est le théâtre d’opérations de « maintien de l’ordre » de grande ampleur, violente et totalement disproportionnées, qui conduisent à de très nombreuses gardes à vue et surtout à de nombreux blessés. Ces derniers jours ont vu le retour des nasses illégales, de l’usage d’armes mutilantes comme le LBD et de grenades de désencerclement, du gazage à outrance, de l’emploi de policiers non formés au maintien de l’ordre.

Le rôle des autorités est de garantir le droit de manifester (droit constitutionnel), et non de l’entraver pour tenter par ce biais de briser le dynamisme social d’un mouvement de grande ampleur. Ce respect des droits fondamentaux suppose la mise en place d’une véritable déontologie de l’ordre, seule de nature à concilier la population et une police dont la vocation première est de protéger les citoyens.

Parce qu’une autre doctrine de maintien de l’ordre est nécessaire et qu’elle peut être mise en place, la LDH fait plusieurs préconisations et demandes :

  • La création d’un service d’enquête indépendant sur les pratiques des forces de l’ordre
  • La mise en place d’un véritable matricule visible en toutes circonstances, lisible à plusieurs mètres et plus facilement mémorisable.
  • Une révision des méthodes d’intervention de maintien de l’ordre.
  • L’interdiction des techniques d’immobilisation mortelles et des armes de guerre en maintien de l’ordre
  • Une réforme des conditions autorisant les contrôles d’identité
  • L’emploi exclusif d’unités de police et gendarmerie spécialement formées au maintien de l’ordre
  • La suppression de la loi de 2019 et des « délits de prévention »
  • Le respect de la qualité d’observateurs st des journalistes.

Ce sont là les conditions à un avenir commun apaisé. Car le risque d’un ordre qui déborde, c’est d’être lui même bientôt débordé face aux tentions et à la radicalité qu’il exacerbe.

Ce qui est démontré en Mayenne par la participation massive aux manifestations et mobilisations initiées par l’intersyndicale, c’est que la force du mouvement tient au nombre et à son caractère pacifique, solidaire, non violent, déterminé. Or le pouvoir, par les violences qu’il provoque cherche à briser cet élan populaire, tel qu’il s’exprime en Mayenne comme dans la majorité des départements. Le pouvoir cherche à faire peur en montrant la force. Son escalade violente est donc aussi un piège pour dévoyer le mouvement, le réduire. C’est un calcul dangereux qui peut ouvrir la porte au pire.

Laval le 10 avril 2023

La lutte contre les idées d’extrême droite est la priorité d’action de la LDH Laval.

La Déclaration universelle des droits de l’Homme, qui date de 1948, contient un engagement à permettre l’exercice de tous les droits et de toutes les libertés « sans distinction aucune notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation ». Une telle formulation constituait une source d’espoir et un signal fort pour combattre les discriminations de tous ordres, et empêcher le retour de la montée du racisme et de l’antisémitisme.

Hélas, c’est l’inverse qui se produit. Les partis d’extrême droite, et surtout les idées qu’ils véhiculent, sont en progression constante dans de nombreux pays, y compris des pays aux systèmes proche du notre comme en Italie ou en Suède. La France n’est pas épargnée avec la progression des partis d’extrême droite qui savent capter des mécontentements dans les classes populaires. Or, nous le savons leurs idées sont : racisme, antisémitisme, xénophobie, homophobie, nationalisme, rejet des étrangers et immigrés, négation des droits de femmes.

Alors oui, la question du combat contre les idées d’extrême droite est ouverte, urgemment ouverte.

Les propos et les actes à caractère raciste, antisémite ou homophobe se multiplient : citons dans l’actualité récente la campagne contre l’installation d’une structure d’accueil de migrant pas très loin d’ici à Callac en Bretagne et également à St Brévin en Loire Atlantique contre la mise en place d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile. Cette mise en place de CADA à St Brévin fait l’objet d’une opposition de parti d’extrême droite mais aussi d’un soutien de la population locale qui s’est organisée dans une association le collectif des Brévinois attentifs et solidaires.  Une manifestation de soutien à la population et à l’installation du CADA se déroulera  à St Brévin le 25 février avec la mobilisation de la LDH et de nombreuses associations.

Une prise de conscience s’impose d’autant plus qu’il existe un terreau favorable à cette progression des idées de l’extrême droite, dans un contexte de crises multiples : sociale, économique, climatique, sanitaire, guerrière. Ces crises  créent de l’incertitude voire des angoisses qui peuvent rendre de gens réceptifs aux idées de rejet de l’autre. Et ce d’autant plus que nous baignons dans une ambiance délétère, alimentée par certains  médias, autour des migrations, de l’insécurité, de la soit disant perte d’identité du pays. Et ce d’autant plus que ce qui est en projet dans une nouvelle loi sur les migrations, la loi Darmanin que nous combattons, contribue a ces réaction de rejets de l’autre.

L’expérience historique montre pourtant que l’exercice du pouvoir par les partis d’extrême droite n’a jamais conduit qu’à des violences, désordres, misère, inégalités. Toutefois, une telle dénonciation de la nocivité des idées de l’extrême droite tirée du passé, si elle demeure indispensable, n’est plus suffisante. Les groupuscules nostalgiques de le France de Pétain ou d’un catholicisme sectaire et triomphant sont réduit à ce qu’ils sont, quelques centaines d’individus violents et dangereux qui doivent êtres combattus pas la loi. Saluons la, la condamnation pour injures homophobes d’individus d’extrême droite par le tribunal de Laval. Cibler l’action contre l’extrême droite sur ces groupuscules serait passer à coté de ce qui est le véritable danger. Car nous sommes face à une situation ou les idées d’extrêmes droite arrivent à convaincre une masse d’individus.  Il faut regarder les votes lors des dernières élections présidentielles en Mayenne. L’extrême droite est en progrès et atteint dans certaine commune rurales 40 % au premier tour et plus de 50 % au second tour.

En présence des défis qui se cumulent, il est impératif de porter un projet de lutte contre les inégalités et les injustices, doublé de la contestation sans relâche de toute forme de discrimination. Il s’agit aussi d’entreprendre, avec pédagogie et conviction, un véritable combat culturel contre l’extrême droite et ses idées, en mettant en avant la question de l’égalité et de l’effectivité de tous les droits pour tous et toutes. Il convient encore de ne rien laisser passer en présence de tous propos ou actes racistes, antisémites, discriminatoires qui relèvent d’une qualification pénale, et de saisir les juridictions compétentes aux fins de sanctions lorsque des personnes sont victimes d’atteinte à ces principes fondamentaux. C’est ce qu’a fait la LDH Laval à propos des tags homophobes sur les passages piétons.

Pour la LDH  il y a urgence à reconstruire, un projet progressiste qui articule des réponses démocratiques, civiques, sociales, économiques, écologiques et culturelles pour fournir un accès effectif, et non sélectif, aux droits fondamentaux. Et pour cela il faut une mobilisation unitaire de tous les acteurs concernés : mouvements sociaux, société civile organisée, syndicats et partis politiques. Ce combat des valeurs, juste et difficile, est une priorité d’action. Le combat contre les idées d’extrême droite passe donc par un travail d’explication de débat de confrontation autour des droits humains, de l’anti racisme, et ce dans une dimension large, populaire, rassembleuse.  C’est un large rassemblement dont nos avons besoin. En tous cas nous sommes déterminés pour que cela se réalise.

Laval le 18 février 2023